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Vaccaria. Plante appelée Percefeuille, nommée aussi Vaccaria, de ce que les vaches l'aiment beaucoup.

Vaisseau. Les Philosophes ont souvent donné le nom de vaisseau à leur dissolvant, et l'ont aussi appelé vase des Sages.

VAISSEAU DE LA NATURE. On l'entend premièrement de l'air, qui reçoit le feu, et le transmet à l'eau; secondement, l'eau qui est le réceptacle des semences, et les porte dans la terre; troisièmement, la terre, qui est la matrice dans laquelle se corporifient et se développent les semences. Quand il s'agit de la formation propre des métaux, le vaisseau ou la matrice est le rocher. Mais quand il est question de l'Œuvre, le vaisseau s'entend quelquefois de la matière qui contient le mercure, quelquefois du mercure même. VAISSEAU D'HERMES. C'est la terre des Philosophes, qui renferme et cache leur feu. Marie, la Prophétesse, dit dans son Dialogue avec Aros que le vaisseau d'Hermès n'est autre que la mesure du feu Philosophique. VAISSEAU. Navire. Celui des Argonautes fut composé des chênes parlants de la forêt de Dodone. On disait celui de Thésée immortel ou incorruptible. Homère donne l'épithète de noir presqu'à tous les vaisseaux des Grecs, et distingue celui d'Ulysse de tous les autres. Voyez l'explication de ce qui regarde ces vaisseaux dans le liv. 2, ch. 1 ; liv. 5, ch. 22 et le liv. 6 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

VAISSEAU DOUBLE. C'est celui de l'art, et celui de la nature. Voyez VASE.

VAISSEAU TRIPLE. C'est le fourneau secret des Philosophes. Quelques-uns l'ont interprété du fourneau qui contient le vase, qu'ils disent être triple en' prenant Flamel à la lettre, da même que le Trévisan. Ce dernier, en. parlant de la fontaine où le Roi vient se baigner, attiré par l'eau, dit qu'elle est close et enfermée de trois enceintes, afin que les animaux ne puissent pas en approcher. Mais tout cela est allégorique, et le triple vaisseau ne doit pas s'expliquer du fourneau garde-froidure du Trévisan, puisqu'ils disent tous qu'il ne faut qu'une matière, un vaisseau et un régime de feu.

Vapeur. Les Philosophes disent que la première matière des métaux est une vapeur qui se corporifie et se spécifie en métal, par l'action du soufre auquel elle s'unit dans les entrailles de la terre. Et comme ils ont appelé le magistère au blanc première matière de leurs métaux, ils lui ont aussi donné le nom de vapeur. Par ce même terme ils entendent quelquefois leur mercure dans le tems de la volatilisation, parce qu'il se sublime alors en vapeurs, pour retomber en forme de rosée ou de pluie sur la terre qui est au fond du vase, tant pour la blanchir que pour la féconder.

Vas Diploma. Vaisseau de verre double, ou bien épais.

VAS FICTILE. Vaisseau de terre, sans vernis.

Vase. Vaisseau dans lequel on met la matière de l'œuvre, pour qu'elle s'y cuise, s'y digère, et s'y perfectionne. Ce vase doit être de verre, comme la matière la plus propre à retenir les esprits subtils, volatils et métalliques du compost philosophique. Ce n'est pas de ce vase-là dont les Chymistes Hermétiques ont fait un mystère, et qu'ils ont enveloppé sous le voile des allégories, des fables et des énigmes. Le vase secret des Philosophes est leur eau, ou mercure, et non le vase de verre qui contient la matière. C'est pourquoi ils disent que si les Philosophes avaient ignoré la qualité et la quantité du vase, ils ne seraient jamais venus à bout de l'Œuvre. Notre eau, dit Philalèthe, est notre feu; dans elle consiste tout le secret de notre vase, et la structure de notre fourneau secret est fondée sur la, composition de cette eau. Dans sa connaissance sont cachés nos feux, nos poids et nos régimes. VASE. Philalèthe et plusieurs autres en distinguent deux; l'un contenant, et l'autre contenu, et celui-ci est aussi contenant. Ce dernier est proprement le vase Philosophique; ils l'appellent aludel non verni, mais de terre. Ce vase est le réceptacle de toutes les teintures, et, eu égard à la pierre, il doit contenir vingt-quatre pleins verres de Florence, ni plus ni moins. Philalèthe ajoute que ce nombre de vingt-quatre doit être divisé en deux, c'est-à-dire douze après le mariage. Tous les Philosophes ont bien recommandé à leurs élevés, ou enfants de la science, comme ils les appellent, d'étudier et de connaître la nature de ce vase, parce qu'il est la racine et le principe de tout le magistère. Il faut donc le distinguer du fourneau et du vase contenant, parce que Albert le Grand dit que le contenant engendre le contenu. Hali dit en parlant de ce vase contenu : prenez notre œuf, frappez-le avec une épée de feu, recevez son âme, c'est là son lut. Et Avicenne dit : notre pierre, ou mercure, doit être mise dans deux vases connus.

Les Brahmanes des Indes firent voir à Apollonius de Thyanne un vase rempli d'une flamme couleur de plomb, et cette flamme ne passait point les bords du vase. Voyez le Traité Hermétique à la tête des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Vaatier. Safran. Vau. Soufre rouge des Sages.

Vautour. Oiseau de proie très vorace, tenant de la nature de l'aigle. Les Anciens avaient consacré le vautour à Mars et à Junon. Apollon fut appelé Vulturius, ou Apollon aux vautours. La Fable nous représente Prométhée attaché à un rocher du Mont Caucase, et déchiré par un vautour, pour avoir volé le feu du ciel. Ces allégories font allusion à l'eau mercurielle ignée, chaude et volatile, qui en dissolvant le fixe, appelé mine de feu céleste par quelques Philosophes, semble le dévorer. Voyez PROMETHEE. Hermès a fait la même allusion, lorsqu'il a dit : je suis le vautour perché au haut de la montagne, qui crie sans cesse; aide-moi, je t'aiderai. Le même Auteur ajoute : Je suis le blanc du noir, le citrin du blanc, et le rouge du citrin, pour indiquer les couleurs successives de l'œuvre. VAUTOUR volant sans ailes. Mercure des Philosophes.

Le vautour qui vole dans les airs, et le crapaud qui marche sur la terre, sont le volatil et le fixe, desquels on fait la pierre des Sages.

Ubidrugal. Matière dans une putréfaction parfaite.

Végétable. Lorsque les Philosophes se servent de ce terme, ils n'ont pas intention de parler de quelque plante ou autre matière

végétale; et il ne faut pas confondre une matière végétale ou qui végète, avec une matière végétable, ou qui a une vertu végé-tative. C'est pourquoi ils ne disent pas que leur saturnie est végétale, mais végétable, et ils l'appellent ainsi, suivant l'explication de plusieurs d'entre eux, parce qu'elle a une âme végétative, qui la cuit, la digère, et la conduit à la perfection désirée. Ils recommandent même tous de ne rien prendre dé végétal pour faire l'œuvre. Ainsi les plantes appelées lunaires ne sont pas celles dont il est fait mention dans les Livres Hermétiques. Il semble qu'ils ont seulement fait allusion aux végétaux, à cause de la verdeur ou couleur verte qui survient en certain temps à la matière de l'œuvre; ce qui l'a aussi fait nommer Lion vert, c'est l'explication de Riplée. Raymond Lulle dit cependant qu'il faut acuer, ou rendre plus actif, plus pénétrant, leur mercure avec les végétaux; il en nomme même plusieurs tels que la chélidoine, etc. Mais il faut se donner de garde de l'entendre à la lettre, puisqu'il dit dans la Théorie de son Testament ancien : lorsque vous aurez, extrait votre matière de la terre, n'y mêlez aucune poudre, aucune eau, ni aucune chose étrangère, et qui ne. serait pas de sa nature. Or tout le monde sait que les végétaux ne sont pas de nature minérale et métallique. Les Philosophes ont cependant quelquefois donné au vin le nom de grand végétable; mais le vin blanc et le vin rouge de Raymond Lulle sont le menstrue des Sages, et non les vins blancs et rouges vulgaires.

Veine. Pierre au rouge ou soufre des Sages. VEINE DE VENUS. Verveine.

Vener. Mercure.

Venin. Les Philosophes Hermétiques disent que leur pierre est un venin mortel et un poison. Ce qu'il ne faut pas entendre de la pierre, parfaite, puisqu'ils prétendent au contraire que c'est la médecine universelle; mais ils parlent ainsi de la matière qui sert à faire la pierre, et lorsqu'elle est parvenue au noir, parce qu'alors elle est putréfiée, que toute corruption, de matière est un poison mortel.

Plusieurs Philosophes ont aussi donné le nom de Venin à leur mercure, parce qu'il dissout tous les corps, avec lesquels on le met en digestion. Ils disent aussi qu'il est un poison mortel avant sa préparation, et qu'il devient thériaque ou contrepoison à tous les maux après qu'il est préparé.

VENIN est aussi le nom donné au corps dé la matière des Philosophes, qu'il faut joindre avec l'eau mercurielle à la propre heure de sa naissance. Voyez LEVAIN.

Ce nom de venin lui a été donné, premièrement, parce que si, comme dit Zachaire, nous ne le joignons pas à son eau mercurielle au moment de sa naissance, il fera dans le magistère ce que le venin fait dans nos corps, et rendra toute l'opération inutile. Secondement, parce qu'il ôte à l'eau mercurielle la vie, c'est-à-dire, sa volatilité, et que le mercure ne se fixe que par son moyen. Ce qui explique ces termes de Flamel : quand notre matière est parvenue à son terme, elle est jointe avec son venin mortifère. Rofinus dit que ce venin est de grand prix. Haly, Morien et les autres en parlent dans le même sens.

VENIN DES VIVANS. Mercure des Sages, ainsi nommé de ce qu'il tue et réduit en putréfaction les métaux des Philosophes, appelés vivons, pour les distinguer, des métaux vulgaires.

VENIN DES TEINTURIERS. Poudre de projection, ainsi appelée de ce qu'elle fixe et teint en or les métaux volatils.

VENIN IGNE. Mercure en putréfaction.

Vent. Air agité. Hermès a dit que le vent l'a porté dans son ventre; Raymond Lulle l'a expliqué du soufre contenu dans l'argent-vif. Il a par conséquent pris le vent pour le mercure des Sages.

VENT BLANC. Argent-vif et animé des Philosophes.

VENT DU VENTRE. Quelques Chymistes l'ont expliqué de la matière en putréfaction; d'autres du soufre, par la raison apportée dans l'article Vent.

VENT CITRIN. Soufre.

VENT D'ORIENT. Pierre au rouge. VENT ROUGE. Orpiment.

VENT DOUBLE. Basile Valentin (sixième Clef) l'appelle Vulturnus, ou du Sud-sud-est, et dit qu'on a d'abord besoin de ce double vent, et puis d'un vent simple qui se nomme Eurus ou Vent d'Orient, qu'il nomme aussi du Midi. Après qu'ils auront soufflé, l'air se convertira en eau. Tout cela indique la volatilisation de la matière qui monte en vapeurs au haut du vase, où elles se condensent, et retombent en pluie. Ce qui l'a fait appeler Vent du Midi, c'est parce que le vent qui souffle de ce côté-là nous donne presque toujours la pluie.

VENT DU NORD (le) est contraire à l'extraction du menstrue universel. Ces expressions font allusion à la rosée de mai et de septembre, qui ne tombe pas lorsque le vent du nord souffle. Les Philosophes entendent par ces expressions, que le froid serait contraire aux opérations, ce qui a engagé le Trévisan à donner au fourneau le nom de Garde-froidure. Flamel nous a conservé les figures emblématiques d'Abraham Juif, parmi lesquelles on voit un rosier planté au pied d'un chêne, et violemment agité par l'aquilon. On sait en général que la fermentation excite une dilatation de Pair renfermé dans le vase, et cette dilatation occasionne un vent violent, qui fait souvent casser les vaisseaux et les bouteilles. La bière et le vin de Champagne en sont des exemples bien sensibles. Le mélange de certains minéraux ou métaux produit le même effet.

Ventre. Les Alchymistes disent qu'il faut nourrir l'enfant Philosophique dans le ventre de sa mère. Par le ventre, ils entendent tantôt le vase ou œuf Philosophique, et tantôt le mercure qui a absorbé le soufre, ou le soufre qui a absorbé le mercure; car l'un étant supposé le mâle et l'autre la femelle, quand ils ont été conjoints dans l'œuf, il se fait une corruption, d'où naît une génération métaphorique d'un enfant qu'il faut nourrir; non pas en y ajoutant de la matière, ce qui perdrait l'œuvre; mais en donnant au feu le régime requis.

Les Philosophes disent aussi qu';7 faut remettre ou faire rentrer l'enfant dans le ventre de sa mère, c'est-à-dire, faire dissoudre le fixe dans le volatil, duquel il a pris naissance.

Le vent l'a porté dans son ventre, est une expression qui signifie que le grain fixe, le soufre, était d'abord contenu dans le volatil ou le mercure, appelé vent à cause de sa volatilité.

VENTRE D'ARIES. Les uns l'interprètent du fer, et pensent en conséquence que le fer ou l'acier est la matière du Grand Œuvre; les autres s'imaginent que le ventre d'Aries est le commencement du mois d'avril, et qu'il faut prendre pour matière de l'œuvre la rosée

ramassée dans ce ventre d'Aries. Mais le Cosmopolite qui en a parlé presque le premier, dit que leur matière est un aimant qui se trouve dans le ventre d'Aries, au moyen duquel aimant on extrait l'eau pontique des rayons du Soleil et de la Lune. Il dit, dans un autre endroit, que le nom de cet aimant est acier, que ces deux noms ne signifient qu'une même chose; mais (il y a un autre acier, ajoute-t-il, qui ressemble au premier, que la nature elle-même a créé. Celui qui saura le tirer des rayons du soleil par un artifice admirable, aura le premier principe et le commencement de notre œuvre, que tant de gens cherchent.

VENTRE DU CHEVAL. Les Chymistes vulgaires entendent ces termes du fumier chaud de cheval, qui donne une chaleur douée et propre aux digestions et aux putréfactions; mais les Chymistes Hermétiques le disent de la matière même de leur Art, pendant qu'elle est au noir ou en putréfaction. Comme cette couleur noire est la première de l'œuvre, ils ont dit que la chaleur du ventre du cheval est le premier feu, ou le premier degré de feu requis pour l'œuvre.

Vénus. Déesse des plaisirs et mère de l'Amour, était fille, selon Homère, de Jupiter et de Dioné; et, suivant l'opinion la plus commune, elle naquit des parties mutilées de Cœlus, mêlées avec l'écume de la mer. Une conque marine lui servit de berceau, et les Zéphyrs la transportèrent dans l'île de Chypre, où elle fut élevée par les Nymphes. Quoique la plus belle des Déesses, et toujours accompagnée par les Grâces, elle fut mariée à Vulcain, le plus laid des Dieux; mais aussi s'en plaignait-elle amèrement, et lui fit beaucoup d'infidélités.

Mars la courtisa, et Vulcain, informé par le Soleil, de la bonne intelligence qui régnait entre son épouse et le Dieu de la guerre, fabriqua une chaîne imperceptible de fer, dont il n'était pas possible de se débarrasser quand on y était pris; il retendit sur le lit de Vénus, et quand Mars voulut en approcher, ils s'y trouvèrent saisis.

Vulcain qui se tenait caché aux aguets, les ayant découverts, cria si fort, qu'il fit assembler tous les Dieux à ses cris dans sa maison d'airain, et exposa les deux captifs à leur risée. Je les retiendrai ainsi liés, disait Vulcain, jusqu'à ce que le père me rende tout ce que je lui ai donné pour avoir son effrontée de fille. Neptune qui excite les tremblements de terre, y vint; Mercure, ce Dieu si utile, s'y trouva; de même qu'Apollon, ce Roi qui darde si bien une flèche. La pudeur empêcha les Déesses de s'y rendre; mais tous les Dieux qui donnent les richesses aux hommes, se tenaient à l'entrée, et admiraient l'ouvrage de Vulcain. Un d'entre eux dit alors : tôt ou tard on est pris quand on fait mal; qui aurait cru que Vulcain, ce boiteux qui marche si lentement, eût atteint et pris Mars, le plus habile de l'Olympe ? Apollon de son côté disait à Mercure : Mercure, fils de Jupiter, Messager des Dieux, source des richesses, vous ne seriez pas fâché de vous voir ainsi pris auprès de Vénus la dorée. Non vraiment, répondit Mercure, quand même tous les Dieux et les Déesses devraient m'y voir et en rire. C'est ainsi que raillaient tous les Dieux immortels, et Neptune même; mais il sollicitait cependant auprès de Vulcain la délivrance de Mars, et promit de payer pour lui, en cas qu'il prît la fuite sans le faire. Vulcain se rendit donc à sa prière, et ayant rompu le filet enchanté. Mars se sauva dans la Thrace, et Vénus à Paphos dans l'île de Chypre. Homère, Odys. liv. 8.

De ce commerce naquit Antéros ou le Contre-amour, quelques-uns disent Cupidon.

Vénus eut aussi affaire à Mercure, il en vint Hermaphrodite. Elle aima aussi passionnément Adonis et Anchyse. De ce dernier elle eut Enée. Dans le différend survenu entre Junon, Pallas et Vénus, au sujet de la pomme d'or jetée par la Discorde au milieu du festin des noces de Pelée et de Thétys, Paris choisi pour arbitre, adjugea la pomme à Vénus, qui lui fournit les moyens d'enlever Hélène, femme de Ménélas, reconnue pour la plus belle de son sexe. Cet enlèvement occasionna la guerre de Troye, dans laquelle Vénus prit parti pour les Troyens, et fut blessée par Diomede, dans le même combat où il blessa aussi Mars. Les Egyptiens comptaient Vénus au nombre de leurs grands Dieux. Parmi les fleurs, la rosé était consacrée particulièrement à Vénus, parce que cette fleur avait été teinte du sang de cette Déesse, qu'une de ses épines avait blessée, lorsqu'elle accourait au secours d'Adonis. Le myrte lui était aussi dédié, parce que cet arbrisseau se plaît sur le bord des eaux. Les colombes lui étaient particulièrement consacrées, et on les appelle communément les oiseaux de Vénus; elles étaient attachées à son char.

Le Père Hardouin a donné de l'adultère de Vénus et de Mars une explication aussi spirituelle que singulière, (Apol. d'Hom. p. 200). M. l'Abbé Banier s'en moque, comme de celle de Paléphate. Pour le faire avec raison, il aurait dû en donner une meilleure; mais dans son système il n'était pas possible. Lui ni les autres Mythologues ne sauraient réussir tant qu'ils n'auront pas recours à la source des fables, c'est-à-dire à la Philosophie Hermétique. Les Chymistes mêmes vulgaires savent que Vénus est unie avec un feu qui se trouve aussi dans Mars, et qu'ils ont tant d'analogie de nature, que du Mars on peut faire Vénus; il n'est donc pas surprenant qu'il y ait entre eux un amour mutuel, c'est même ce feu ou Vulcain qui les unit et qui forme le lien ou la chaîne dans laquelle il les embarrassa. Le Soleil ou l'or découvrit leur commerce; parce que ce feu, ce grain fixe qui se trouve dans Mars et Vénus, est de la nature même du Soleil. Et si Mercure ambitionne le sort de Mars, c'est qu'il lui manque ce dont abonde ce Dieu guerrier; voilà la vraie raison qui a engagé Homère à introduire Apollon ou l'or des Philosophes, comme faisant ce reproche à Mercure. Mars et Vénus ne sauraient être déliés qu'à la prière de Neptune, ou de l'eau, parce que cette séparation ne peut se faire que par la dissolution en eau, par le moyen du même feu interne appelé Vulcain. Les épithètes qu'Homère donne aux Dieux acteurs et spectateurs sont suffisantes pour prouver la vérité de mon explication. Il dit de Mars qu'il se servait d'un frein d'or; il appelle Vénus dorée, Mercure, source des richesses et Nep- tune, celui qui excite les tremblements de terre. Le tremblement de terre qu'il excite n'est autre que la fermentation. Homère fait plus; il désigne la cause de l'alliance de Vulcain avec Vénus, en disant que sa maison, celle même où les Dieux s'assemblèrent, celle où Vénus fit affront à son époux, était une maison d'airain. On trouve l'explication des autres traits de la fable de Vénus dans le liv. 3, chap. 8, des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Vera Lilium. Mélange de Mercure sublimé avec le régule.

Vergilies. Nom des Pléiades. On donne aussi ce nom aux plantes nouvelles du printems.

Vérité. Les Anciens regardaient la Vérité comme une Déesse, fille de Saturne. Philostrate dans l'image d'Amphiaraûs, représente la Vérité comme une jeune Vierge, couverte d'un habit dont la blancheur est celle de la neige. Démocrite disait que la Vérité était cachée dans le fond d'un puits. Les. Philosophes Hermétiques expliquent ce puits des allégories, des fables et des énigmes dans lesquelles la vérité de la science Hermétique et ses opérations sont ensevelies comme dans l'obscurité d'un puits très profond, duquel il est très difficile de pouvoir la tirer.

Verre. Matière dure, sèche, cassante, transparente, formée de l'humide radical incorruptible des mixtes, par la violence du feu, qui en sépare les parties hétérogènes et combustibles.

Plusieurs se sont imaginés que le verre ou la matière dont on le fait, était celle que les Philosophes emploient pour faire leur pierre; parce que le verre est une matière très fixe, et que tout se réduit en verre par une longue et violente action du feu. Ce n'est cependant pas l'idée qu'il faut appliquer au terme de verre, lorsqu'on le trouve dans les ouvrages des Philosophes; quoique Raymond Lulle interrogé sur ce qu'était un Philosophe, répondit : c'est celui qui sait faire le verre. Ce savant homme entendait, comme les autres Adeptes, leur magistère au blanc, qui est une matière claire, luisante, et ayant l'éclat du verre. C'est l'interprétation de Philalèthe dans son Traité qui a pour titre : Enarratio methodica trium Medicinarum Gebri, pag. 39.

VERRE DE PHARAON, ou VERRE MALLEABLE. Les Sages ont souvent dit qu'ils avaient le secret de rendre le verre malléable, au moyen de leur élixir. L'histoire nous apprend qu'un homme fut puni de mort pour en avoir présenté un vase à un Empereur Romain. Les Philosophes ne s'exposeront pas à un danger semblable. D'ailleurs il faut les expliquer de leur pierre au blanc. Quelques-uns l'entendent de la poudre même de projection, parce qu'elle est incorruptible, et qu'elle résiste comme le verre à l'action du feu le plus vif, sans en être altérée, ni volatilisée.

VERRE DES PHILOSOPHES. S'entend quelquefois du vase dans lequel se fait l'œuvre.

VERRE PHILOSOPHIQUE qui a pouvoir sur toutes choses. C'est la poudre de projection, qui change tous les métaux en sa nature, et fait des impressions sur tous les individus des trois règnes, en les guérissant de leurs infirmités. Elle s'allie avec tout, se dissout dans toutes sortes de liqueurs, et pénètre les corps les plus durs et les plus compactes. Comme petit monde, elle agit sur les astres mêmes; et comme aimant universel, elle en pompe les influences les plus pures, pour les communiquer aux corps avec lesquels on la mêle. Elle agit jusque sur les esprits, dont elle développe les facultés, et les rend capables de pénétrer dans les secrets les plus cachés du sanctuaire de la Nature. Raym. Lulle.

Verseau. Signe du Zodiaque. Les Chymistes Hermétiques le prennent pour symbole de la dissolution et de la distillation. Voyez. ZODIAQUE.

Verto. Poids pesant un quarteron, ou la quatrième partie d'une livre.

Vertu du Ciel. Feu implanté et inséparable de la matière de l'œuvre, qui mis en action par un autre feu, produit le soufre des Philosophes, appelé Minière de feu céleste.

VERTU PREMIERE. Les Chymistes Hermétiques ont donné ce nom à leur mercure, et non au mercure vulgaire; parce que le leur renferme les vertus et propriétés des choses supérieures et inférieures, et qu'il en est la base st le principe.

Vesica AEnea. Cucurbite de cuivre.

Vesaicaria Distillaloria. Voyez l'article précédent.

Vesta. Etait fille de Saturne, selon Homère, qui par des raisons connues aux Philosophes, l'a réunie avec Mercure dans une Hymne commune. Cette Déesse était, comme Vulcain, le symbole personnifié du feu. Pour indiquer que le feu qu'elle représentait, était perpétuel et inextinguible, on établit des Vestales chargées d'entretenir un feu pur dans le temple de la Déesse. Ces Vestales devaient, pour cette raison, être vierges, et les Romains faisaient enterrer toutes vives celles qui par négligence avaient laissé éteindre le feu sacré confié à leurs soins, ou qui avaient laissé donner atteinte à leur virginité. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, ch. 4 et liv. 4, ch. 5.

Vestales. Jeunes filles vierges, établies à Rome, et consacrées au service du temple de la Déesse Vesta. Voyez VESTA.

Veste Ténébreuse. Matière de l'œuvre au noir.

Vésuve. Montagne du Royaume de Naples. Elle vomit du feu de temps en temps, et il en sort perpétuellement de la fumée. Les Philosophes ont donné les noms de Vésuve et d'Etna, autre volcan, à la matière de leur œuvre, parce qu'elle contient un feu naturel, qui se manifeste quand on sait le développer et le mettre en état d'agir.

Vêtir le pourpoint de pourpre, le manteau royal, la chemise blanche, la veste ténébreuse, sont des expressions qui ne signifient que cuire, digérer la matière de l'œuvre jusqu'à ce qu'elle prenne les couleurs dont parlent les Philosophes. La veste ténébreuse est la couleur noire, la chemise blanche est la couleur blanche, le manteau royal et le pourpoint de pourpre sont la couleur rouge. Ce dernier est celui que prit Apollon pour chanter la victoire remportée par les Dieux sur les Géants. Voyez, la neuvième Clef de Basile Valentin.

Uffituffe. Odeur du mercure des Sages, aussi forte et aussi désagréable que celle des sépulcres et des tombeaux.

Viande du Cœur, Mercure des Philosophes, principe des métaux et qui leur sert de nourriture. Il est particulièrement celle des métaux Hermétiques, parce qu'il les nourrit dans le vase, les fortifie et les conduit à la perfection.

VIANDE DES MORTS qui les fait ressusciter. C'est le mercure des Sages, qui tue les vivants, et donne la vie aux morts; c'est-à-dire qui dissout et fait tomber en putréfaction les métaux Philosophiques, appelés vivons pour les distinguer de ceux du vulgaire, et rend ceux du vulgaire métaux des Philosophes, par conséquent métaux vivants.

Victoire (Remporter la). C'est cuire la matière de l'œuvre jusqu'à ce qu'elle ait acquis la couleur blanche. Telle est la victoire que Jupiter remporta sur les Géants. Mais chanter la victoire, c'est pousser la cuisson jusqu'à la couleur de pourpre. Voyez POURPRE.

Vicunirae. Bézoart.

Vie. Les Philosophes disent que leurs métaux ont vie, et que ceux du vulgaire sont morts. Ils appellent aussi Vie et Résurrection, la couleur blanche qui survient à la matière après la couleur noire. Ils donnent aussi la vie à leur mercure, et disent qu'il faut unir la vie avec la mort, pour que le mort tue le vivant, et qu'ils ressuscitent ensemble. Les Philosophes ajoutent aussi qu'il faut joindre la vie à la vie, c'est-à-dire, des deux substances mercurielles du Trévisan, n'en faire qu'une pour composer le mercure double.

Rappeler les morts à la vie, c'est volatiliser le fixe; et ôter la vie aux vivons, c'est fixer le volatil. La Fable donnait ces propriétés à Mercure. Ainsi la vie est le mercure, et la mort est le soufre des Sages. Voyez Avicennœ declaratio lapidis Physici, filio suo Aboadi.

Vieillard des Philosophes. Ces termes ont deux sens. On prend ce Vieillard communément pour le soufre des Sages; mais quand on considère le mercure comme le principe des métaux, on le nomme le Vieillard. Le Vieillard rajeuni est le soufre ou l'or des Philosophes réincrudé et réduit à sa première matière, ou en mercure duquel il a été fait. V. RESSUSCITER, ESCULAPE. C'est dans ce sens-là qu'il faut entendre les Philosophes, quand ils parlent du rajeunissement que produisait l'eau de la fontaine de Jouvence, et les fables lorsqu'il y est question de ce que fit Médée pour redonner à Eson toute la vigueur d'un jeune homme.

Vierge. Lune ou eau mercurielle des Philosophes après qu'elle a été purifiée des soufres impurs et arsenicaux auxquels elle avait été mariée dans sa mine. Avant cette purification, elle est nommée la Femme prostituée. Les Adeptes ont donné à cette Vierge le nom de Beja; et l'Auteur de l'Œuvre secret de la Philosophie Hermétique dit, que sans donner atteinte à sa virginité, elle a pu contracter un amour spirituel avant que de s'unir par un mariage avec son frère Gabritius, parce que cet amour spirituel ne l'a rendue que plus blanche, plus pure, plus vive et plus propre à l'objet du mariage. Prenez donc, ajoute-t-il (Can. 58), une vierge ailée, très pure et très nette, pénétrée et animée de la semence spirituelle du premier mâle, et néanmoins vierge quoiqu'elle ait conçu; vous la connaîtrez à ses joues vermeilles; joignez-la à un second mâle, sans crainte d'adultère; elle concevra de nouveau par la semence corporelle du second, et mettra enfin au monde un enfant Hermaphrodite, qui sera la source d'une race de Rois très puissants. Ils ont encore appelé Aigle cette vierge ailée, et le second mâle Lion. Voyez ces deux articles.

VIERGE est aussi le nom d'un des signes du Zodiaque. Voyez ZODIAQUE.

Vigne des Sages. Matière de laquelle les Chymistes Hermétiques extraient leur mercure.

Vin. Raymond Lulle, Jean de Roquetaillade, connu sous le nom de De Rupe Scissa, ont beaucoup parlé du vin rouge et du vin blanc comme principe et matière de la quintessence Philosophique. Il ne faut cependant pas les prendre à la lettre; car quoiqu'on puisse tirer une très bonne quintessence du vin ou du tartre, inutilement les travaillerait-on pour en extraire le dissolvant des Philosophes, Ils n'en ont ainsi parlé que par similitude; et Paracelse dit que ceux qui ne peuvent trouver l'alkaest des Philosophes ou leur mercure, n'ont qu'à travailler à volatiliser le tartre, et qu'ils trouveront au moins quelque chose d'utile. Plusieurs expliquent ce que je viens de rapporter de Paracelse, de son grand ou petit circulé. Le vin des Sages est leur menstrue ou dissolvant universel, et la vigne de laquelle il se tire, est une vigne qui n'a qu'une racine, mais plusieurs rejetons qui en sortent; et de même qu'un sep a plusieurs branches qui produisent des raisins, mais dont les uns par accident n'acquièrent pas une maturité aussi parfaite que les autres, le sep, qui produit les raisins Philosophiques est sujet à des accidents qui empêchent Ta maturité de quelques-uns et les laissent en verjus. Ils ont tous la même racine pour nourrice, mais la sève n'a pu se digérer également. Et de même qu'avec un mélange de bon vin fermenté et du verjus en ferait une 'espèce de vinaigre dissolvant de beaucoup de mixtes de la nature, de même avec le verjus et le bon vin des Philosophes on fait leur vinaigre dissolvant, ou vinaigre très aigre.

Vinaigre. Eau mercurielle des Sages, ou leur dissolvant universel, leur lait de vierge, leur eau pontique; c'est le vinaigre de la nature, mais composé de différentes choses sorties d'une même racine.

VINAIGRE ANTIMONIAL SATURNIEN. Matière du magistère préparée pour être mise dans le vase, et digérée suivant le régime philosophique. Prends, dit Artéphius, de l'or crud, battu en feuilles, ou en lames, ou qu'il soit calciné par le mercure, et le mets en notre vinaigre antimonial saturnien, et du sel armoniac, et mets le tout dans un vase de verre.

VINAIGRE DES MONTAGNES. Le même que vinaigre simplement dit, mais appelé vinaigre des montagnes, parce que les Chymistes Hermétiques donnent le nom de montagne aux métaux. Voyez MONTAGNE.

VINAIGRE TRÈS-AIGRE OU VINAIGRE

RECTIFIE. Est, selon les Chymistes, du vinaigre distillé plusieurs fois et cohobé à chaque fois sur ses fèces. Il devient si violent et d'une nature si ignée, que quelques-uns ont prétendu qu'il dissolvait les pierres et les mé-taux; mais ce n'est pas une dissolution radicale comme celle du mercure des Philosophes; elle est de la nature de celle des eaux-fortes, qui ne produisent qu'une division des parties, et qui ne réduisent pas les métaux à leur premier principe; ce que fait le vinaigre très aigre des Philosophes, c'est-à-dire leur mercure.

Vingt-Un. Il faut être Adepte pour savoir la raison que les Philosophes ont eue de donner le nom de vingt-un à leur magistère au blanc; et l'expliquer ici, ce serait violer une partie du secret qui leur est si fort recommandé; aussi n'en disent-ils rien dans leurs ouvrages, et Philalèthe s'est contenté de nous dire, comme par grâce, que les Philosophes entendent par vingt-un la même chose que soufre, et une racine do l'Art, ou le sel des métaux; ce qui revient à leur matière cuite et digérée au blanc pariait.

Vinum Contractum, Vinum Correctum, Esprit de vin rectifié 

Vinum Essencificatum, Vinum Aiccolisatum. Vinum Caprinum. Urine de chèvre. 

Vinum Easatum. Vin dans lequel on a fait digérer, infuser et macérer des plantes, tels que le vin d'absinthe, etc. 

Vinum Cos. C'est du vin excellent, et qui a toutes les qualités suivantes qu'exige l'Ecole de Saleme. 

Vina probantur odore, sapore, nito-re, colore. 

Vinum Hippocraticum. Vin dans lequel on a mêlé du sucre et des aromates. 

Vinum Medicatum. Vin dans lequel on a fait infuser des drogues médicinales, tel que le vin de quinquina. 

Vipère. Matière des Philosophes en putréfaction, ainsi nommée parce qu'elle est alors un des plus violents et des plus actifs poisons qu'il y ait; c'est pour cela que les Philosophes disent que leur matière est un grand poison avant sa préparation, et un souverain remède après qu'elle est préparée, de même que la vipère. Philalèthe recommande aussi très expressément de se tenir sur ses gardes, quand on travaille cette matière, et d'en préserver ses yeux, son nez et ses oreilles.

VIPERE DE REXA. Matière de l'œuvre parvenue à la couleur noire. Prends la Vipère de Rexa, coupe-lui la tête; c'est-à-dire, ajoute Flamel, ôte-lui sa noirceur.

Virago. Voyez. EVE.

Viriditas Solis. Les Chymistes vulgaires donnent ce nom à l'huile de sel; et les Philosophes à la matière de laquelle ils extraient leur eau céleste.

Visite des choses cachées. Dissolvant des Sages, qui pénètre les corps les plus durs, et en extrait la teinture qu'ils cachent et renferment.

Visqualens. Guy, espèce d'arbuste qui croît sur les arbres.

Vitrification. Cuisson de la pierre au rouge.

Vitriol. Il est peu de matière qui ait tant exercé les Chymistes que le vitriol commun. Ils l'ont pris pour la matière du magistère des Philosophes; et il faut avouer que rien n'était plus propre à tromper ceux qui prennent les paroles des Sages à la lettre. Ils se sont d'ailleurs tant répandus en éloges sur ce sel minéral, qu'il est bien difficile de ne pas donner dans le piège qu'ils tendent aux ignorants, au moins en apparence, puisqu'ils avertissent tous qu'il ne faut pas s'arrêter aux mots, mais au sens qu'ils cachent. Ils ont en conséquence proposé l'énigme suivante, dont les lettres initiales de chaque mot réunies sont

Vïtriolum. Visitabis interiora terrœ, rectificando inventes occultum lapidem, veram medicinam. Quelques-uns, au lieu d'occultum lapidem ont mis oleum Umpidum. Tout l'œuvre et sa matière sont, disent-ils, contenus dans ces paroles. Mais comme ce terme de vitriol est équivoque, et qu'il peut s'entendre de tous les vitriols tant naturels qu'artificiels, extraits des pyrites, des minéraux, des eaux vitrioliques ou des métaux, les Chymistes ont eu tort de l'appliquer en particulier au vitriol Romain, ou à celui de Hongrie, dont le premier participe de Mars, et le second de Vénus. Il est vrai que Rupe Scissa dit qu'il faut prendre le Romain; mais s'il avait fallu en faire usage comme étant la matière de la pierre, l'aurait-il nommé par son nom propre ? Quand on sait qu'ils cachent le nom propre de la matière presque avec plus de soin que tout le reste, on se tient sur ses gardes contre l'ingénuité apparente de ces Auteurs.

Planiscampi a expliqué cette espèce de logogriphe Visitabis, etc., du vitriol de l'or fait avec l'huile de Saturne; d'autres l'ont entendu du vitriol de l'argent fait par le même moyen. Le premier, dit cet Auteur, sert à travailler au rouge, et le second au blanc. Si à ces deux vitriols joints ensemble par due proportion, on ajoute le mercure de l'or, et le tout passé par le feu des vrais Chymistes, on le rendra, dit-il, semblable en vertu, en puissance et richesse à ce magnifique Prince que plusieurs cherchent et que peu trouvent.

En parlant des cristaux d'étain ou vitriol de Jupiter, Planiscampi observe qu'étant mêlés avec celui du mercure et réduits en huile, cette huile rend le soufre solaire végétal. Roger Bacon qui avait observé la même chose, en fut si étonné, qu'il commença son Traité qui a pour titre, Miroir des sept chapitres, par le nom de Jupiter, et chaque chapitre a pour commencement une des lettres de ce nom mis en logogriphe comme celui de Vitriolum. Les voici : In Verbis Prœsentibus Inverties Terminum Exquisitum Rei. On n'en aurait pas moins de tort de regarder cette préparation comme un acheminement à l'œuvre des Philosophes; quoique les dernières lettres de chaque mot qui finit chaque chapitre, étant réunies, composent le mot Stannum : favor, projectromS, deleT, totA, tameN, bitumeN, nutU, œtrnuM. Bacon avait en vue tout autre Jupiter que l'étain commun.

Il ne faut donc pas s'amuser à tous ces pièges que les Philosophes tendent aux ignorants, et à ceux que l'amour des richesses tyrannise assez pour leur faire risquer les biens réels dont ils sont en possession, pour courir après des monts d'or qu'on leur promet. Ceux qui voudront pénétrer dans le sens caché de ces paroles, Visitabis, etc., doivent étudier la Nature et ses procédés, les combiner avec ce que disent les Auteurs Hermétiques, et voir ensuite si ce qu'ils disent de la matière de l'œuvre peut convenir à ce que la Nature emploie pour semence des métaux, non pas précisément comme semence éloignée, mais prochaine, et de quelle matière on doit l'extraire. Etre ensuite bien convaincu, tant par l'expérience journalière, que par ce que disent les Philosophes, qu'on ne doit pas prendre les deux extrêmes, mais le milieu qui participe des deux. Comme pour faire un homme, on ne réussirait pas en prenant une tête, un bras et les autres membres d'un homme parfait, ni la première semence éloignée qui se trouve dans les éléments, les plantes et les animaux qui servent à sa nourriture, mais la semence propre de l'homme travaillée dans lui-même par la nature. On réussirait aussi mal, si pour faire du pain on prenait du grain de froment tel qu'il est, ou du pain déjà cuit et parfait. Ce n'est ni l'un ni l'autre, mais la farine, qui est faite du grain, et travaillée pour cet effet.

Les Philosophes assurent qu'on ne peut parler plus clairement de la matière et des opérations de l'Œuvre que l'a fait Hermès dans sa Table d'Emeraude, en ces termes : « Ceci est vrai, et sans mensonge, ce qui est dessous est semblable à ce qui est dessus. Par ceci on a et on fait les merveilles de l'œuvre d'une seule chose. Et comme tout se fait d'un par la médiation d'un, ainsi toutes choses se font par la conjonction. Le Soleil en est le père, et la Lune la mère. Le vent l'a porté dans son ventre. La Terre est sa nourrice, la mère de toute perfection. Sa puissance est parfaite, s'il est changé en terre. Séparez la terre du feu, et le subtil de l'épais avec prudence et sagesse. Il monte de la terre au ciel, et redescend du ciel en terre. Il reçoit par-là la vertu et l'efficacité des choses supérieures et inférieures. Par ce moyen vous aurez la gloire de tout. Vous chasserez les ténèbres, toute obscurité et tout aveuglement; car c'est la force des forces qui surmonte toutes forces, et qui pénètre les corps les plus durs et les plus solides. En cette façon le monde a été fait, et les conjonctions surprenantes et les effets admirables qu'il produit. Voilà le chemin et la voie pour faire toutes ces merveilles. C'est ce qui m'a fait donner le nom d'Hermès Trismégiste, ou trois fois » grand, ayant les trois parties de la sagesse ou philosophie du monde universel. Voilà tout ce que j'ai à dire de l'œuvre solaire. »

Pour accompagner cette Table d'Emeraude, on y a joint un emblème chymique enfermé dans un double cercle. Entre les deux circonférences sont écrites les paroles que j'ai rapportées, Visitabis, etc. D'un côté on voit le Soleil, au-dessous le caractère de Mars, et au-dessous de Mars celui de Saturne. De l'autre côté est la Lune, au-dessous Vénus et puis Jupiter. Au milieu est une coupe dans laquelle tombent un rayon du Soleil et un rayon de la Lune; et sous le pied de cette coupe est placé, comme pour soutien, le caractère astronomique de Mercure. Au-dessous de tous ces caractères sont d'un côté un Lion et de l'autre une Aigle à double tête, comme celle des armes de l'Empire. L'un marque le fixe et l'autre le volatil. Les amateurs de cette Science pourront faire leurs réflexions là-dessus. On peut dire en général que le Vitriol vert des Philosophes est leur matière crue, leur Vitriol blanc est leur magistère au blanc, et leur Vitriol rouge, ou leur Colcotar, est leur soufre parfait au rouge.

Vitriola Metallica. Sels des métaux.

Vitriolum Novum. Vitriol blanc.

Vitriolum Lîquefactum. Vitriol liquide, ou eau vitriolique des mines qui ne peut se cristalliser. Planiscampi.

Vitrum Hyacinthinum. Verre d'antimoine.

Vitrum Philosophorum. Alambic, ou le vase de verre qui contient la matière de l'oeuvre.

Vittelum Poli. Alun.

Vivification. Volatilisation de la matière fixe, à l'aide du mercure.

Vivifier. Donner la vie. Voyez VIE.

Ulissipona. Plante connue sous le nom de Serpentaire.

Ulrach. Sang de dragon.

Ulva. Feuille de mer.

Ulysse. Roi des isles d'Ithaque et de Dulichie, fils de Laerte et d'Antichie, était un Prince éloquent, fin, rusé, artificieux, prudent et plein de science.

Il contribua plus que tout autre à la prise de Troye. Il épousa Pénélope, et en eut un fils nommé Télémaque. Ulysse aimait si passionnément Pénélope, qu'il contrefit l'insensé pour ne pas se séparer d'elle quand il fut invité par les Grecs à les accompagner au siège de Troye. Palamede découvrit sa feinte, et l'obligea de partir avec les autres. Ulysse se vengea de Palamede, en lui supposant des intrigues avec les Troyens, et le fit lapider. Voyez PALAMEDE. Ulysse commença par décou-vrir Achille déguisé sous l'habit de femme, et caché à la Cour de Lycomede, il l'emmena avec lui. Voyez ACHILLE. Il engagea Philoctete à venir au siège et à y apporter les flèches d'Hercule, desquelles on ne pouvait se passer. Il tua Rhésus et prit ses chevaux, il enleva le Palladium avec Diomede, et les cendres de Laomédon, et fit plusieurs autres actions remarquables dont on voit le détail dans la harangue qu'il prononça devant tous les Chefs de l'armée des Grecs, pour que les armes d'Achille lui fussent adjugées preférablement à Ajax.

Après la prise de Troye, Ulysse tua Orsiloque, fils d'Idomenée, et fit immoler Polixene aux mânes d'Achille, et il fut cause qu'on précipita Astianax du haut d'une tour.

Ulysse se sépara ensuite des autres Princes Grecs, et se mit en mer pour retourner à Ithaque; une tempête le jeta vers les côtes de Sicile, où Polypheme lui dévora six de ses Soldats. Ulysse trouva le moyen de l'approcher pendant son sommeil, et lui creva l'œil avec un tison ardent. Dé-là après avoir usé de toute son adresse pour sortir de la caverne de ce fameux Cyclope, il fut voir Eole, Roi des vents, qui lui fit présent d'une outre où tous les vents étaient renfermés, excepté le Zéphyre. Ulysse n'en fut donc point battu, jusqu'à ce que ses compagnons eussent l'imprudence d'ouvrir l'outre; les vents en liberté soufflèrent si rudement, qu'ils repoussèrent son vaisseau jusqu'à l'île d'Eole, qui refusa de réitérer la même faveur. En poursuivant sa route, il aborda au port des Listrigons, peuples inhumains qui dévorèrent plusieurs de ses compagnons. Ulysse en partit bien vite et dirigea sa route vers l'île où Circé faisait son séjour. Cette Enchanteresse transforma en cochons plusieurs de ceux qui accompagnaient notre Héros. Ulysse eut recours à Mercure, qui lui donna un remède pour obliger Circé à rendre la forme humaine à ceux qu'elle avait métamorphosés.

Circé accorda ses faveurs à Ulysse, qui en eut deux enfants. Là il consulta Tirésias, et pour cela descendit aux Enfers en prenant les conseils et les moyens que lui indiqua Circé.

Voyez CIRCE.

Ulysse, selon Homère, aborda aussi chez Calypso, fille de l'Océan et de Téthys. Calypso régnait dans l'île d'Ogygie, et reçut parfaitement bien ce Héros : elle le retint pendant sept ans et en eut plusieurs enfants. Mercure s'était mêlé de cette affaire, comme il faisait ordinairement de tous les amours des Dieux. La description qu'Homère fait de Mercure à cette occasion mérite d'être rapportée.

Jupiter, dit cet Auteur, parla à Mercure et l'envoya à Calypso, à la sollicitation de Minerve, pour engager cette Nymphe Déesse à faire un bon accueil à Ulysse, et qu'il pût retourner sain et sauf dans son pays. Mercure fit ce message avec plaisir. Il attacha à ses souliers ses talonnières d'or, au moyen desquelles il volait sur terre et sur mer avec le vent. Il prit aussi son caducée avec lequel il tourne l'esprit des hommes comme il veut, et les endort ou les réveille à sa fantaisie. Du ciel il descendit sur la mer en tenant sa baguette à la main, et y était porté sur les vagues très à son aise.

Mercure aborda enfin dans l'île de Calypso, et se rendit à la caverne que cette Nymphe habitait. Il l'y trouva, et un grand feu allumé dans son foyer. Elle y travaillait à la toile, en chantant mélodieusement, et entremêlait de l'or dans la toile qu'elle tressait. Les environs de cette caverne étaient charmants par l'abondance des arbres toujours verts, des fleurs dont les prairies étaient émaillées, et des vignes chargées de raisins.

La description de ce séjour enchanté est comparable à celui de Nysa, dont voyez l'article. Les discours et la conversation que Mercure et Calypso tinrent ensemble seraient trop longs, on peut les voir dans le liv. 5, de l'Odyssée.

Au sortir de l'île de Calypso, Ulysse arriva au pays des Phéaciens qui habitaient l'île de Corcyre, et rencontra Nausicaa, fille d'Alcinoiis, Roi de cette île; elle était venue voir laver la lessive; elle accueillit très bien Ulysse et l'introduisit chez son père. Ses Sujets vivaient dans le luxe et l'abondance; la danse, la musique et la joie accompagnaient tous les festins. Les jardins d'Alcinoiis étaient superbes, et tout dans le palais était d'une magnificence sans égale. Ce lieu de délices lui était ce semble réservé pour lui faire oublier tous les dangers qu'il avait courus par la rencontre des Sirènes et des écueils de Scylla et de Carybde. Il en partit sur un vaisseau que lui fournit Alcinoiis, et arriva enfin à Ithaque, où s'étant caché chez Eumée, un de ses domestiques, il prit des mesures pour se dé-faire de ceux qui courtisaient avec importunité Pénélope, sa fidèle épouse, et qui dissipaient tout son bien malgré elle. Il se défit de tous, et régnait paisiblement, lorsque Télegone son fils, qu'il avait eu de Circé, arriva à Ithaque. Ignorant qui il était, Ulysse s'opposa à sa descente, et Télegone en se défendant, lui donna un coup de lance, dont il mourut suivant la prédiction de Tirésias.

J'ai passé beaucoup de traits de l'histoire de ce Héros : on peut les voir dans l'Odyssée d'Homère. J'en ai expliqué les principales circonstances dans le liv. 6 des Fables, ch. 5, fat. 1; on peut y avoir recours. Je dirai seulement qu'Ulysse est le symbole de l'Artiste Philosophe dans la description de la guerre de Troye, et le symbole de ceux qui cherchent la pierre sans être Adeptes, dans l'Odyssée.

Umbilicus Marini. Fève. de mer.

Umbilicus Terrse. Cyclamen.

Umo. Etain.

Unedo. Néflier.

Unicorni Mineralis. Terre sigillée rouge.

Union. Volatilisation du corps et coagulation de l'esprit; ce qui se fait par la même opération. Les Philosophes l'ont appelée Union de la terre et de l'eau. Cette opération se fait par la putréfaction. Alors les éléments sont confondus, l'eau contient l'air, et la terre contient le feu, les deux ne font qu'un tout appelé Hylé ou Chaos. Cette union de la terre et de l'eau se fait aussi dans la fixation du volatil.

UNION DES ESPRITS. C'est l'eau sèche.

UNION DES ENNEMIS. C'est la fixation de l'eau mercurielle volatile avec le soufre fixe des Philosophes.

Unique. Mercure des Sages.

Unir les Elémens. C'est cuire la matière.

Unquasi. Argent-vif.

Voarchadumie. Art libéral doué de la vertu de la Science occulte. C'est ce qu'on appelle autrement la Science cabalistique des métaux. Jean-Augustin Pantheus, Prêtre Vénitien, en a fait un Traité, que l'on trouve dans le second volume du Théâtre Chymique. Il dit que cet Art n'a point l'avarice pour objet, qu'il est possible, vrai, nécessaire; mais qu'il ne doit être communiqué qu'aux enfants des Sages. Il en donne trois définitions. Nous avons rapporté la première, voici les autres. Cet Art est comme un régime secret qui démontre et fait voir clairement la disposition, l'illumination, la conversion, la constriction, la rétention, la métallification, la purification, la multiplication, et la proportion des corps naturels, et de cette espèce d'onctuosité inconnue au vulgaire, qui cause l'adhésion des différentes parties de ces corps entre elles : qui explique les liens invisibles de l'âme et du corps, le caché et la chose cachante, le dense et le rare, le divin et l'humain, la forme et la matière, le fixe et le volatil, les métaux et les pierres, le dur et le mou, le pur et l'impur, le simple et le mixte; le tout par un artifice institué par le Dieu tout-puissant, au moyen du feu, de l'air, de l'eau, de la terre, ou sous le grand Arcane des quatre lettres hébraïques lamed, kuph, cadic et samech, qui signifient dans la Voarchadumie la même chose que zain, nun, mem et iod.

La troisième définition est telle. La Voarchadumie est un Art de veine d'or, qui fournit une substance pleine d'une vertu métallique extractive. Cet Art explique aussi quelle est la forme fixe intrinsèque, et la couleur jaune naturelle de l'or, ses parties hétérogènes, combustibles, volatiles, que l'Art peut conduire à la perfection. Il définit ensuite la matière de cet œuvre, une substance pesante, corporelle, fixe, fusible, ductible, teinte, raréfiée et cachée de l'argent-vif ou mercure et d'un soufre incombustible métallique, réduite et transmuée en vrai or au moyen de la cémentation.

Notre Auteur dérive le terme Voarchadumia des langues chaldéenne et hébraïque, et le compose de Voarch, mot chaldéen qui en français signifie Or, et de Mea à adumot, mots hébraïques qui veulent dire de deux choses rouges; c'est-à-dire, de deux cémentations parfaites.

Voiles, ou Voiles du vaisseau de Jason. La Fable dit que ces voiles étaient noires; et comme on explique communément cette fable des opérations du Grand Œuvre, les Philosophes ont donné le nom de Voile à leur matière au noir; parce qu'il n'est pas plus possible de réussir dans le magistère, si l'on ne fait d'abord passer la matière par la noirceur, ou si, comme dit Raymond Lulle, on ne la renvoie dans son pays natal, qui est l'Egypte, qu'il serait possible de traverser les mers avec un vaisseau qui n'aurait point de voiles.

Volans. Argent-vif.

Volatil. Qui vole, qui s'élève en haut. qui se sublime au haut du vase dans la distillation, ou qui s'évapore par l'action du feu commun, ou du feu inné dans la matière, cause de la fermentation. On dit volatil par comparaison avec les oiseaux.

Les Philosophes appellent en général volatil leur mercure ou eau mercurielle au commencement de l'œuvre, par comparaison à la volatilité du mercure vulgaire. Cette volatilité leur a donné lieu de nommer ce mercure de tous les noms des choses volatiles, tels que ceux d'Aigle, de Vautour, de Dragon volant, d'Air, d'Eau, et d'une infinité d'autres noms qu'on trouve répandus dans ce Dictionnaire, particulièrement dans l'article

Matière.

Volatiles. Les volatiles nous apportent la matière de la pierre. Ces expressions des Philosophes ont trompé bien des Chymistes, qui prenant les termes à la lettre, ont cru que volatile signifiait oiseau; mais les Adeptes ne parient que par similitudes, et donnent le nom de volatiles aux navires qui nous apportent l'or des Indes. Michel Majer l'explique dans ce sens-là au liv. 6 des Symboles de sa Table d'Or, page 270. La vraie Pantaure, dit-il,

contient la vertu séminale de l'or, qui est le père de l'œuvre, et le vrai or philosophique. Celui qui cherche cette pierre n'a que faire d'aller dans les Indes pour la chercher dans les creux des montagnes, les volatiles nous l'apportent de ce pays-là, non les petits oiseaux, mais les plus grands, et même les vaisseaux à qui les voiles servent d'ailes.

Volatilisation. Voyez SUBLIMATION.

Volatiliser. Rendre une chose volatile de fixe qu'elle était. Tout l'Art consiste à volatiliser le fixe, et à fixer le volatil.

Volonté. Soufre des Sages, ou leur or vif.

Vomissement. Matière des Philosophes au noir, parce qu'alors elle est en putréfaction, que la putréfaction développe et sépare le bon du mauvais, qu'elle manifeste ce qui était caché, et enfin parce que la Fable dit que Saturne vomit la pierre qu'il avait dévorée au lieu de Jupiter, et que dans l'opération du magistère le noir est le plomb, ou le Saturne des Philosophes, auquel succède le gris blanchâtre qu'ils appellent Jupiter.

Voyageur. Mercure des Philosophes, ainsi nommé de ce que la Fable dit que Mercure était le Messager des Dieux.

Les Voyages d'Osiris, de Bacchus, de Néoptoleme, sont des symboles de l'œuvre Hermétique. Voyez les articles de ces Divinités, et les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Uranns. Voyez CŒLUS, CIEL.

Urina Taxi. Eau de tartre, ou tartre dissous.

Urina Vini. Vinaigre.

Urinai. (Se. Herm.) Fourneau secret des Philosophes, que Flamel dit qu'il n'aurait jamais pu trouver, si Abraham Juif ne l'eût peint avec son feu proportionné, dans lequel consiste une grande partie du secret.

Urinalis Herba. Linaire.

Urine du Méricarde. Eau renfermée dans le péricarde.

URINES DES JEUNES COLERIQUES. Mercure des Philosophes, selon Artéphius. URINE ou URINE D'ENFANS. Un grand nombre de Chymistes pensant que l'urine humaine était la vraie matière dont les Adeptes font leur mercure, ont travaillé chymiquement l'urine, et l'ont fait passer par toutes les opérations de l'Art. C'est dé-là que nous sont venus l'invention du sel armoniac artificiel, l'esprit volatil d'urine, et le phosphore urineux. Raymond Lulle n'a pas peu contribué à cette erreur, par la recette d'une opération sur l'urine insérée dans ses recettes secrètes, de même que Géber et plusieurs autres Philosophes qui ont souvent parlé d'urine et d'urine d'enfants, quand ils ont traité de leur matière. Mais Philalèthe a fixé l'idée qu'on devait appliquer à ces expressions, lorsqu'il dit qu'elles ne signifient autre chose que leur magistère pariait au blanc, comme on peut le voir dans son Traité De vera confections Lapidis Philosophici.

URINE est aussi une mesure des Anciens. Elle contenait quarante livres de vin, ou trente-cinq livres d'huile.

Uritur. Cinabre. Rullandus.

Usfida. Scories d'or. 

Ueifer,Usifur. Soufre

Usrub. Plomb, Saturne. 

Wamas. Vinaigre des Philosophes. 

Vulcain. Fils de Jupiter et de Junon, eut à peine vu le jour que son père le jeta du ciel en terre, parce qu'il le trouva trop laid et trop difforme. Il tomba dans la mer, où Thétis aux pieds d'argent, fille du vieillard Nérée, le reçut, et confia son éducation à ses sœurs (Homère). Vulcain devenu grand, fit son séjour dans l'île de Lemnos. Il épousa Vénus, ou une des Grâces. Cicéron compte plusieurs Vulcains. Le premier était, dit-il, fils du Ciel; le second du Nil; les Egyptiens qui le regardaient comme un de leurs grands Dieux, le premier d'entre eux, et leur Dieu tutélaire, le nommaient Opas; le troisième était fils de Jupiter et de Junon, ou de Junon seule, selon Hésiode; le quatrième était fils de Ménalius. Les Grecs regardaient Vulcain comme le Dieu des Forgerons, et Forgeron lui-même. C'est l'idée qu'en donne Diodore de Sicile, lorsqu'il dit que ce Dieu est le premier Auteur des ouvrages de fer, d'airain et d'or, en un mot, de toutes les matières fusibles. Tous les ouvrages de ce Dieu étaient des chefs- d'œuvre, tels que le palais du Soleil, la chaise d'or à ressort qu'il envoya à Junon pour se venger d'elle, et dans laquelle cette Déesse se trouva prise comme dans un trébuchet, la ceinture de Vénus, la chaîne imperceptible dans laquelle il arrêta cette Déesse dans le temps qu'elle était avec Mars, le collier d'Hermione, les armes d'Achille et celles d'Enée, la couronne d'Ariadne, le fameux chien d'airain que Jupiter donna à Europe; Pandore, cette femme qui a tant causé de maux à la terre; les cymbales d'airain dont il fit présent à Minerve, qui les donna à Hercule pour chasser les oiseaux du lac Stymphale; enfin sa propre maison d'airain.

Les Egyptiens sont ceux qui ont honoré ce Dieu avec plus de sentiments de grandeur et de magnificence. Ils lui élevèrent à Memphis un temple superbe, et une statue colossale haute de soixante-quinze pieds. Les Rois d'Egypte furent pris pendant longtemps du nombre des Prêtres qui desservaient ce temple. Le bœuf Apis y était nourri avec beaucoup de soins. Voyez APIS. Le lion lui était consacré.

Il n'est pas surprenant qu'on ait regardé Vulcain comme le Dieu de ceux qui travaillent aux métaux, puisqu'il est le feu même qui les forme dans les entrailles de la terre. Les chefs-d'œuvre qu'on lui attribue sont des ouvrages purement fabuleux qui indiquent les qualités de ce Dieu, et la façon même de le représenter avec un bonnet bleu est assez remarquable. Ne serait-ce pas pour la même raison qu'on donnait à Neptune une espèce de manteau bleu ? Vulcain est le feu des Philosophes Hermétiques; c'est pourquoi Hermès et les Egyptiens l'avaient en si grande vénération. Voyez l'explication des fables inventées à son sujet, dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 1, sect. 3, ch. 1 et liv. 3, ch. 11.

Uvulcaria. Laurier d'Alexandrie. 

Uzifur. Cinabre, pierre rouge des Sages. 

Uzurup. Saturne, plomb.