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Sabena ou Sabon. Lessive de laquelle on fait le savon.

Sable. Feu de sable. Voyez. FEU . Sabre. Feu des Philosophes. Sactin. Vitriol.

Sacul. Succin.

Sadir. Scories des métaux.

Safran. Simplement dit, et Safran de Mars des Sages. C'est la matière de l'Art parvenue par la cuisson à la couleur safranée.

Sagani Spiritus. Ce sont les éléments.

Sagda ou Sagdo. Espèce de limon pierreux qui s'attache aux navires. Pline, Solinus et Albert le Grand disent qu'il a une vertu attractive pour le bois, comme celle de l'aimant pour le fer.

Sages. Voyez PHILOSOPHES .

Sagith et Segith. Vitriol.

Sahab. Mercure.

Saic. Argent-vif.

Saisons. Les Philosophes ont leurs quatre saisons, comme les quatre de l'année vulgaire; mais elles sont bien différentes. Ils entendent par saisons les divers états successifs où se trouve la matière de l'Art pendant le cours des opérations, et ces saisons se renouvellent chaque année Philosophique, c'est-à-dire chaque fois que l'on réitère l'opération pour parvenir à la perfection de l'œuvre. Leur hiver est le temps de la dissolution et de la pu-tréfaction : le printemps succède et dure depuis que la couleur noire commence à s'évanouir, jusqu'à ce que la couleur blanche soit parfaite : cette blancheur et la safranée qui suit, forment leur été; la couleur rouge qui vient après, est leur automne. C'est pourquoi ils disent que l'hiver est la première saison de l'année, et qu'il faut commencer l'œuvre en hiver. Ceux qui recommandent de commencer au printemps, n'ont en vue que la matière avec laquelle il faut faire l'œuvre, et non le commencement du travail de l'Artiste, puisqu'il peut le faire dans tout le cours des saisons vulgaires.

Salamarum. Argent vulgaire que quelques-uns appellent aussi Sel nitre. SAL ANATHRUM . Voyez ANATHRON . SAL CRISTALLINUS . Sel cuit d'urine d'homme.

SAL ENIXUM . Sel dissous en huile. SAL FUSILE . Sel décrépité. Quelques-uns le prennent pour le sel gemme. Planiscampi.

SAL GEMMEE . Sel gemme ou sel de terre, parce qu'il se tire des mines où il se forme naturellement dans la terre. On lui a donné le nom de sel gemme, ou de pierres précieuses, de ce qu'il est clair et transparent comme le cristal.

SAL PEREGRINORUM . Composition de sel nitre, de sel fusible, de sel gemme, de galanga, macis, cubebes, alkali tiré du vin, de la liqueur des bayes de genièvre. Elle fortifie l'estomac, aide à la digestion, préserve de putréfaction, et empêche de vomir ceux qui vont sur mer. Planiscampi.

SAL PHILOSOPHORUM . Composition de sel d'or, d'antimoine, de vitriol, de réglisse, de germandrée, de chicorée, de valériane, d'absinthe et de sel commun, admirable pour guérir les cancers et le noli-me-tangere. Pla-niscampi.

SAL PRACTICUM . Mélange de nitre et de sel armoniac, par parties égales, mis à la cave dans une terrine neuve et sans vernis, suspendue ou élevée au-dessus de terre. Ce mélange se résout en liqueur, et s'attache en forme de sel sur la surface extérieure du vase. SAL TABARI . Sel alembroth.

SAL TABERZET . Tartre blanc.

Salamandre. Espèce de lézard que les Anciens croyaient pouvoir vivre dans le feu, sans en être consumée. Les Philosophes Hermétiques ont pris cet animal pour symbole de leur pierre fixée au rouge, c'est pourquoi ils l'ont appelée la Salamandre qui est conçue et qui vit dans le feu. Quelquefois ils ont donné ce nom à leur mercure; mais plus ordinairement à leur soufre incombustible. La Salamandre qui se nourrit du feu, et le Phénix qui renaît de ses cendres, sont les deux symboles les plus communs de ce soufre.

Salefur. Safran.

Salis Astriun. Huile de sel.

Salive de la Lune. Mercure des Philosophes, ou la matière de laquelle on extrait ce mercure. Les anciens Sages l'ont représenté sous la fable du Lion de Némée descendu de l'orbe de la Lune. Hercule le tua, et en porta la peau le reste de sa vie, pour preuve de sa victoire. Voyez. LION .

SALIVE INCOMBUSTIBLE . Mercure des Sages. Saliunca. Lavande, Nard celtique. Sallena. Espèce de salpêtre. Planiscampi.

Salmacis. Nymphe qui devint éperdument amoureuse d'Hermaphrodite. Elle s'approcha de lui dans une fontaine, qui depuis prit le nom de la Nymphe; elle le pressa, et lui fit beaucoup d'instances pour l'engager à satisfaire ses désirs passionnés; ne pouvant l'y déterminer, elle courut à lui pour l'embrasser, et pria les Dieux de lui accorder que leurs deux corps n'en fissent plus qu'un; elle fut exaucée. Hermaphrodite obtint aussi que tous ceux et celles qui se baigneraient dans cette fontaine, participeraient aux deux sexes. Voyez HERMAPHRODITE .

Salmich. Mercure des Sages, ou la matière de laquelle on la tire.

Salmonée. Père de Tyro, laquelle eut de Neptune Nélée et Pélias. Voyez ces deux articles.

Saltabari. Sel alembroth. Sambac. Jasmin. Saniech. Sel de tartre.

Sandaracha Grœcorum. Arsenic brûlé, ou orpin rouge réduit en poudre.

Sanderich. Pierre au blanc.

Sang. (Sc. Herm.) Beaucoup de Chymistes ont travaillé sur le sang des animaux, le prenant pour la matière dont les Philosophes font leur magistère. Quelques-uns de ces derniers l'ont en effet nommée Sang, et Sang humain; mais Philalèthe dit qu'il faut appliquer le sens de ces expressions à leur matière au noir. En nommant Sang leur matière, ou plutôt leur mercure, ils ont fait allusion au sang des animaux qui porte la nourriture dans toutes les parties du corps, et qui est le principe de leur constitution corporelle; il en est de même de leur mercure, qui est la base et le principe des métaux. Ainsi le sang des petits enfants qu'Hérode fait égorger dans les Hiéroglyphes d'Abraham Juif, est une allégorie de l'humide radical des métaux extrait de la minière des Philosophes, donnée sous le symbole des enfants; parce que cette matière est encore crue, et laissée par la Nature dans la voie de la perfection. Le Soleil et la Lune viennent se baigner dans ce sang, puisqu'il est la fontaine des Philosophes dans laquelle se baignent leur Roi et leur Reine. Flamel qui prévoyait bien que quelques-uns prendraient cette allégorie à la lettre, a eu soin de prévenir le Lecteur, en disant qu'on doit bien se donner de garde de prendre le sang humain pour matière de l'œuvre, que ce serait une folie et une chose abominable.

SANG DE BREBIS . Mercure des Sages.

SANG DE L ' ANIMAL . Eau mercurielle, ainsi appelée de ce que les Philosophes donnent le nom de Lion à leur matière, et qu'il faut, disent-ils, tourmenter le Lion jusqu'à ce qu'il donne son sang. Bas. Valentin.

SANG DE LATONE . Eau sèche extraite de la terre vierge des Sages.

SANG DE LA SALAMANDRE . Rougeur qui paraît dans le récipient lorsqu'on distille le nitre et le vitriol.

SANG DU DRAGON des Chymistes. Teinture d'antimoine.

SANG DE MERCURE . Teinture de mercure. En termes de Science Hermétique, c'est le mercure des Sages animé et digéré.

SANG DE L ' HYDRE DE LERNE . Dissolvant des Philosophes.

SANG DE LA TERRE OU AIGREUR MINERALE . C'est l'huile de vitriol.

SANG SPIRITUEL . Mercure des Philosophes. SANG DU LION VERT . Mercure des Sages.

Sanglier d'Erymanthe. Mercure des Sages.

Voyez EURYSTHEE .

Sanguinalis. Plante connue sous le nom de corne-de-cerf.

Sanguinaria. Voyez SANGUINALIS .

Sanguis Draconis. C'est la patience rouge.

Saphir. Pierre précieuse de couleur bleue. Les Philosophes ont donné le nom de Saphir à leur eau mercurielle. Voyez-en la raison dans l'article Eau céleste.

Saphyricum-Anthos, ou Fleur de Saphir.

C'est le saphir réduit en eau mercurielle, et la lune aussi réduite en mercure, mêlés ensemble; ce qui fait, dit Planiscampi, un médicament admirable contre les maladies du cerveau.

Sapo Sapientiœ. Sel commun réduit en huile. Les Philosophes appellent leur azoth Sapo Sapientiœ, ou savon de la sagesse, parce qu'il lave, déterge et purifie le laton de toutes ses impuretés, c'est-à-dire de la noirceur.

Sarca. Fer, Mars.

Sarcion. Pierre rousse, Manget.

Sarcoticum. Onguent propre à faire renaître les chairs.

Sas de la Nature. C'est l'air. SAS HERMETIQUE . Eau mercurielle.

Salir. Eau salée des Philosophes.

Saturnales. Pendant les Saturnales chez les Romains, les Mercuriales ou Herméales chez les Grecs, les domestiques prenaient la place des maîtres, et ceux-ci servaient leurs domestiques. Bien des gens n'ont jamais pu trouver la raison d'un tel procédé, et il ne faut pas en être surpris. Les Mythologues ne sont pas communément Philosophes Hermétiques, et ne cherchent guère qu'à donner à la fable des interprétations morales, quelquefois physiques. Ces fêtes étaient instituées en l'honneur de Saturne, d'où les Philosophes extraient leur mercure, qui prend la domination sur l'or, son supérieur en tout, pendant le temps du règne de Saturne, c'est à dire pendant le temps de la couleur noire ou de la putréfaction. Alors le domestique domine sur son maître, qui reprend ensuite sa domination.

Saturne. Un des grands Dieux des Egyptiens, était fils du Ciel et de la Terre; selon quelques-uns, du Ciel et de Vesta; et suivant Platon, en son Timée, Saturne était fils de l'Océan et de Thétis. Il épousa Ops ou Rhéa sa sœur, et s'empara du Royaume de son père, après l'avoir mutilé. Titan, frère de Saturne, à qui, comme aîné, appartenait le Royaume, fit la guerre à celui-ci pour s'en emparer. Il le céda cependant à Saturne, à condition qu'il ne conserverait aucun des enfants mâles qui lui naîtraient, afin que la couronne retombât dans sa famille. Saturne consentit avec plaisir à cette condition, parce qu'il avait appris qu'un de ses fils le détrônerait. Saturne pour tenir sa parole, dévorait lui-même tous les enfants mâles qui lui naissaient. Ops qui en était très mortifiée, usa d'un stratagème pour les conserver. Se sentant enceinte et prête d'accoucher, elle se munit d'un caillou, et après avoir mis Jupiter au monde, elle le donna à nourrir aux Corybantes, et lui substitua son caillou, qu'elle enveloppa de langes, et le présenta à Saturne, qui le dévora, sans y faire attention. Métis fit prendre dans la suite à Saturne un breuvage qui lui fit rendre le caillou et les enfants qu'il avait engloutis. Titan s'étant aperçu de la supercherie de Rhéa, fit la guerre à son frère, s'empara de Saturne et de son épouse, et les mit en prison, où ils restèrent jusqu'à ce que Jupiter, devenu grand, les en délivra. Saturne craignit alors pour lui les effets de la prédiction qu'on lui avait faite, et tendit des embûches à Jupiter. Celui-ci les ayant découvertes, fit la guerre à son père, le détrôna et le mutila. Saturne se retira en Italie dans le pays Latium, où régnait Janus, qui le reçut très humainement. Ils régnèrent conjointement, et procurèrent à leurs Sujets toutes sortes de biens. Voyez l'explication chymique de cette fable, dans le liv. 3, chap. 3 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

SATURNE . Chez les Chymistes vulgaires, est le plomb. Les Philosophes Hermétiques donnent le nom de Saturne à plusieurs choses.

La première est la couleur noire, ou la matière parvenue à cette couleur par la dissolution et la putréfaction.

La seconde est le plomb commun, le plus imparfait des métaux, et par cette raison le plus éloigné de la matière du Grand Œuvre. Gardez-vous bien, dit Riplée, de travailler sur le Saturne vulgaire, parce qu'il est dit ne mangez point du fils dont la mère est corrompue; et croyez-moi, bien des gens tombent dans l'erreur en travaillant sur Saturne. Saturne sera toujours Saturne, dit Avicenne. Rypiée, Philorcii, cap. 1.

La troisième est l'Adrop des Sages, ou Vitriol azoquée de Raymond Lulle. La quatrième est le cuivre commun, le premier des métaux, comme l'assure Arnaud de Villeneuve dans son Miroir de l'Alchymie, disp. 8, vol. 4, du Théâtre Chymique.

Plusieurs Philosophes, dit-il, ont exercé leur science sur les planètes; et notre première planète s'appelle Vénus, la seconde Saturne, la troisième Mercure, la quatrième Mars, la cinquième Jupiter, la sixième la Lune, et la septième le Soleil. Basile Valentin dit que la génération du cuivre suit immédiatement ou tient le premier lieu après le Mercure. Bas. de rébus Nat. et super. Nat. c. 4. Rien, dit Paracelse (Lib. 4, Philos, de Ele-mento Aquœ), n'a plus d'affinité avec les minéraux que le vitriol. Le vitriol est le dernier dans la séparation des minéraux, et la génération des métaux suit immédiatement la sienne, entre lesquels le cuivre tient la première place. Le cinquième n'est autre que la préparation philosophique du cuivre philosophique, au moyen du menstruel végétable; ce qui lui a fait donner le nom de Plante saturnienne végétable, afin de le distinguer du cuivre avant sa préparation. Mais ce menstrue végétable est le menstrue Philosophique.

Plusieurs ont pris l'antimoine pour le plomb des Sages, tant à cause des éloges que plusieurs Auteurs donnent à ce minéral, que parce que quelques-uns d'entre eux le nomment ou semblent l'indiquer pour la matière de laquelle il faut extraire le mercure des Philosophes. Artéphius appelle cette matière Antimoine des parties de Saturne, et leur mercure Vinaigre antimonial saturnien.

Mais il s'explique ensuite en disant qu'il appelle cette matière Antimoine, parce qu'elle en a les propriétés. Le plus grand nombre la nomment Race de Saturne, et de Saturnie végétale. Mais en vain chercherait-on à substituer le mercure extrait du plomb au mercure vulgaire, il ne serait que moins pur que lui, et par-là même serait encore plus éloigné de l'œuvre. Il faut trouver une matière qui ait la propriété de purifier et de fixer le mercure. Les Sages, dit Philalethe, l'ont cherchée dans la race de Saturne, et l'y ont trouvée, en y ajoutant un soufre métallique qui lui manquait.

SATURNE CORNU . Nom que les Chy-mistes ont donné à du plomb dissous dans de l'eau-forte, et précipité avec l'esprit de sel.

SATURNIE VÉGÉTALE OU VÉGÉTABLE. Matière, et un des principaux ingrédiens du magistère des Philosophes. Elle est, disent les Sages, de race de Saturne. C'est pourquoi quelques-uns l'ont nommée Vénus, Ecume de la mer Rouge, leur Lune et leur Femelle. On la qualifie végétable, parce qu'elle végète pendant les opérations, et qu'elle renferme le fruit de l'or qu'elle produit dans son tem's, lorsqu'elle est semée dans une terre convenable, et qu'on y applique le régime requis du feu, qui doit être gouverné à l'imitation de celui de la Nature. Voyez SATURNE .

Saturnien. (Vinaigre) Mercure des Philosophes.

Satyres. La Fable dit que c'était une espèce d'hommes ayant deux petites cornes à la tête, et la forme de boucs depuis la ceinture jusqu'aux pieds; qu'ils accompagnaient Bacchus avec les Corybantes et les Bacchantes. Les Satyres ayant appris la mort d'Osiris que Typhon avait massacré inhumainement firent retentir les rivages du Nil de leurs hurlements et de leurs plaintes. Aussi est-ce le Dieu Pan Egyptien qui a donné lieu aux Satyres des Grecs. Voyez ce que signifient ces Monstres dans l'article Osiris.

Saveur. Sensation que les esprits sulfureux, salins et mercuriels font sur les organes du goût. Les sels n'ont par eux-mêmes aucun goût, et l'on ne doit attribuer leur mordacité qu'à l'ignéité que leur communique un soufre mercuriel et volatil, qui y est toujours mêlé, et qu'il est très difficile d'en séparer. Les saveurs différentes, amères, douées, acides, ne viennent que de la différence du mélange du soufre avec le sel; et plus ses saveurs sont pénétrantes, plus il y a de soufre mercuriel.

Savon des Sages. Azoth des Philosophes, avec lequel ils purifient, lavent et blanchissent leur laton. Voyez AZOTH et MERCURE .

Saure. Cresson de fontaine.

Saxifrage. Crystal pâle-dtrin. Planis-campi.

SAXIFRAGE est aussi le nom que l'on donne en général à tout médicament propre à dissoudre la pierre et la gravelle dans les reins et dans la vessie.

Sayrsa. Mars ou fer.

Sbesten. Chaux vive. Rullandus.

Scamandre. Fleuve de Phrygie qui prend sa source au mont Ida. Homère dit que les Dieux l'appellent Xanthe, et les hommes Scamandre. La ville de Troye n'aurait jamais été prise, si les Grecs n'avaient empêché les chevaux de Rhésus de boire dans ce fleuve. Voyez, RHESUS . Scaopteze. C'est-à-dire Flamme. Dict. Herm.

Scarellum. Alun de plume.

Scartea. Orvale, Toutebonne.

Sceau ou Séel. Matière des Philosophes au noir. Il faut entendre la même chose par Sceau Hermétique. Et non la manière de sceller les vases avec la matière même dont ils sont composés.

Le Sceau Hermétique vulgaire est de trois sortes, et se fait en fondant à la flamme de la lampe le cou du vase philosophique ou autre, et en en rapprochant les bords de manière qu'ils se soudent ensemble, et empêchent l'air d'y entrer ou d'en sortir. La seconde manière consiste à boucher le vase avec un bouchon de verre, qui prenne bien juste dans toute sa circonférence; on le lute ensuite avec un bon mastic. La troisième façon est d'adapter au col du vase un autre vase semblable, mais plus petit, et renversé. On les lute aussi avec du mastic.

SCEAU DES SCEAUX . Le même que Sceau Hermétique.

Les Sept Sceaux d'Hermès sont les opérations secrètes de l'œuvre philosophique.

Sceb ou Seb. Alun.

Scedenigi. Pierre Hématite.

Sceller. Voyez SEELLER .

Schonam. Sel des Philosophes.

Sciden. Céruse.

Science Hermétique. Les Adeptes ou Philosophes disent que cette science est la clef de toutes les autres, parce qu'elle donne la connaissance de toute la Nature. Elle consiste à apprendre la manière de faire un remède propre à guérir tous les maux qui affligent l'humanité, à conserver les hommes en vigueur et dans une santé parfaite aussi longtemps que la constitution du corps humain peut le permettre; à faire une poudre appelée Poudre de projection, qui jetée en quantité proportionnée sur les métaux en fusion, les transmue en or ou argent, suivant le degré de perfection qu'on lui a donné. Voyez PANACEE , PIERRE

PHILOSOPHALE , POUDRE DE PROJECTION et ALCHYMIE .

Sciron. Fameux brigand qui attaquait les passants, et leur faisait souffrir tous les maux imaginables. Thésée le fit périr et jeta son corps dans la mer, où ses os se changèrent en rocher. Cette fable ne signifie que la dissolution et la putréfaction désignées par les brigandages, et la mort de Sciron est la fixation en pierre de la matière des Philosophes, dont la métamorphose des os de Sciron est le symbole'. Voyez l'histoire de Thésée.

Scirona. Rosée d'automne, suivant Rullandus.

Scirpus. Jonc commun.

Scolymus. Artichaut.

Scorax. Gomme d'olivier. Rullandus.

Scories. Impuretés qui se séparent des minéraux et des métaux pendant la fusion.

Scorith. Soufre.

Scorodon. Ail.

Scorodo Prasum. Ail, poireau, rocambole.

Scorpion. Quelques Chymistes ont donné ce nom au soufre des Philosophes. Manget.

Scriptulus. Scrupule, poids usité en Médecine. C'est la troisième partie d'une dragme.

Scrupule. Le tiers pesant d'un gros.

Scylla et Charibde. Monstres fabuleux, ou rochers de la mer Méditerranée, contre lesquels les vaisseaux se brisent souvent. Les Argonautes ne les évitèrent qu'en envoyant une colombe, qui leur servit de guide. Voyez ARGONAUTES , et les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2, chap. 1.

Scytica Radix. Réglisse.

Seb. Signifie ordinairement de l'alun, mais quelquefois l'or. Rulland. En termes de Chymie Hermétique, c'est la matière parvenue à la couleur blanche, appelée Alun et Or blanc.

Sebleinde. Matière de l'œuvre.

Secacul. Plante appelée Sceau de Salomon.

Secret des Secrets. Art de faire la pierre des Sages, ainsi nommé tant à cause du secret que les Philosophes gardent à cet égard, à l'imitation des Prêtres d'Egypte, qu'à cause de son excellence. Une des raisons qu'apportent les Philosophes pour s'excuser de ce qu'ils ne divulguent pas un secret si utile à ceux qui le savent, c'est que tout le monde voudrait y travailler, et abandonnerait les autres arts et métiers si nécessaires à la vie. Toute la société en serait troublée et bouleversée.

SECRET DE L ' ECOLE . C'est particulièrement la connaissance de la véritable et prochaine matière de l'œuvre, et de sa première préparation.

Seden. Vase Philosophique.

Seden et Sedina. Sang de dragon.

Séeller. Fermer le vase, le clore hermétiquement. Voyez SCEAU .

SEELLER la Mère dans ou sur le ventre de son Enfant. C'est fixer le mercure au moyen du soufre philosophique, qui en a été formé. Cette opération doit s'entendre de l'œuvre de la pierre, et de celui de l'élixir. Le sceau qui sert à cela est un petit cercle blanc qui se manifeste sur les bords de la matière quand elle commence à quitter la noirceur et à se fixer. 

Segax. Sang de dragon. 

Segîth. Vitriol philosophique. 

Seigneur de la Terre. Plomb, selon Manget. 

SEIGNEUR DES METAUX. Saturne; mais le Roi des métaux est l'or. 

SEIGNEUR DES PIERRES. Sel alkali. 

SEIGNEUR DES MAISONS CELESTES. C'est le signe qui y domine. Voyez ZODIAQUE. 

Sel. Substance composée de peu de terre sulfureuse et de beaucoup d'eau mercurielle. Les Chymistes entendent par sel la matière substancielle de corps; dont le soufre est la forme. On compte en général trois sortes de sels principaux, le nitreux, le marin et le vitriolique; quelques-uns y ajoutent le tartareux. Le marin passe pour être le principe des autres. De ce sel volatilisé se forme le nitre, du nitre le tartre, et du tartre cuit et digéré le vitriol. Ils partagent encore les sels en trois classes, qu'ils appellent sel volatil, sel moyen et sel fixe. Le premier ou le volatil mêlé avec la soufre volatil, est proprement le mercure, ou le principe des odeurs, des couleurs et des saveurs : le sel moyen qui en est la base, avec le sel fixe, qu'ils appellent proprement corps : de manière que le soufre et le sel fixe sont comme dans un tableau, la toile toute imprimée, et prête à re- cevoir l'ébauche; le sel et le soufre moyen sont l'ébauche même; et le sel avec le soufre mercuriels ou volatils, sont les couleurs fines ménagées, et le vrai coloris, ou la dernière main d'un tableau.

SEL . Terre feuillée des Sages, ou pierre au blanc, qui est en effet un sel, mais le premier être de tous les sels, sans être tiré d'aucun sel particulier, comme nitre, alun, vitriol, etc. SEL ALKALI . Le magistère des Sages est un Sel alkali, parce qu'il es* la base de tous les corps; mais en vain pour le faire se servirait-on du sel de soude, ou de quelque autre sel alkali de quelque plante; car, comme dit Basile Valentin, le sel des plantes est un sel mort, qui n'entre point dans le magistère.

SEL ELEBROT . C'est la même chose que sel alkali, ou le magistère au blanc.

SEL FUSIBLE . Matière des Sages cuite et parfaite au blanc; elle est appelée Sel fusible, parce qu'elle est en effet un sel, et que ce sel fond comme la cire, quand on le met sur une lamine de métal rougie au feu.

SEL DES METAUX . Plusieurs Chymistes prenant ces termes à la lettre, se sont imaginés que la matière des Philosophes était les métaux réduits en sel ou vitriol, parce que les Sages donnent le nom de Sel des métaux à cette matière; mais il faut expliquer ces termes de leur magistère au blanc, parce que de même que le sel est le principe des métaux vulgaires, le sel des Sages est la racine et la première matière des métaux philosophiques. SEL DES INDES . Sel gemme. SEL ROUGE . Soufre rouge des Philosophes.

SEL ANDERON . C'est le nitre. SEL ALLOCAPH . Sel armoniac. SEL DE HONGRIE . Sel gemme. SEL AMER . Alkali.

SEL DE GRECE . Alun.

SEL INDIEN . Mercure des Sages. SEL DE NOM . Sel gemme. SEL DE PAIN . Sel marin ou commun.

SEL FOU . Salpêtre.

SEL ALOCOPH . Sel armoniac. SEL ROUGE DES INDES . Anathron.

SEL DES SAGES . Sel armoniac naturel. Mais le sel des Sages ou Philosophes Hermétiques, est leur matière parvenue à la blancheur.

SEL INFERNAL . Nitre. SEL TABERZET , SEL CRISTALLIN

SEL DE CAPPADOCE, Sel gemme. SEL LUCIDE , SEL ADRAM , SEL SOLAIRE . Sel armoniac des Philosophes. SEL HONORE . Matière de laquelle se fait le mercure hermétique.

SEL FLEURI . C'est le mercure même, ou eau sèche des Sages. C'est pourquoi Marie (dans son Epître à Aros) dit, prenez les fleurs qui croissent sur les petites montagnes.

SEL BRULE . Matière de l'œuvre au noir. SEL SPIRITUALISE , ou Esprit de sel des Philosophes. C'est leur mercure préparé par la sublimation Hermétique.

SELPETRE DES SAGES . Nitre Philosophique. SEL DE TERRE, SEL DE VERRE, Mercure des Sages SEL DE LA MER .

SEL ARMONIAC DES PHILOSOPHES .

Matière de l'œuvre pendant sa sublimation, et dans le temps qu'elle volatilise le fixe ou le soufre, ou l'or des Sages.

SEL ARMONIAC . Matière parvenue à la couleur blanche; ainsi appelée de ce que l'harmonie commence à s'établir entre les principes de l'œuvre, qui pendant la putréfaction était un chaos plein de confusion.

SEL ACIDE . Mercure Philosophique. 

SEL FIXE . Soufre des Sages. 

SEL VOLATIL . Mercure Hermétique. 

SEL VEGETAL . Sel de tartre.

SEL DE SATURNE. Plomb réduit en sel. 

SEL UNIVERSEL. Mercure des Sages. 

Sémélé. Fille de Cadmus, devint mère de Bacchus, pour avoir accordé ses faveurs à Jupiter. Junon déguisée en vieille, et sous la figure de sa nourrice, lui conseilla de demander en grâce à Jupiter qu'il vînt la voir avec toute sa majesté, et de la même manière qu'il se présentait à Junon, son épouse, Jupiter y ayant consenti, vint lui rendre visite avec ses foudres et ses tonnerres. Le palais de Sémélé, et Sémélé elle-même en furent réduits en cendres. Jupiter ordonna ensuite à Mercure de tirer l'enfant de ses cendres. Voyez BACCHUS. 

Semence. Dit simplement, signifie, en termes d'Alchymie, le soufre des Philosophes. Mais lorsqu'ils disent Semence des métaux, ils entendent leur mercure, et quelquefois leur magistère parvenu à la couleur blanche. Quand les Adeptes parlent en général de la semence des métaux vulgaires, et qu'ils instruisent de la manière dont ils se forment dans les entrailles de la terre, la semence de laquelle ils parlent, est une vapeur formée par l'union des éléments, portée dans la terre avec l'air et l'eau, sublimée ensuite par le feu central jusqu'à la superficie. Cette vapeur se corporifie et devient onctueuse ou visqueuse, s'accroche, en se sublimant, au soufre qu'elle entraîne avec elle, et forme les métaux plus ou moins parfaits, suivant le plus ou moins de pureté du soufre et de la matrice. Voyez les douze Traités du Cosmopolite, et la Physique générale qui est au commencement du Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Semer. C'est cuire, continuer le régime du feu. Semez votre or dans une terre blanche feuillée, et bien préparée; c'est-à-dire, faites passer votre matière de la couleur blanche à la couleur rouge. Les Philosophes ont pris très souvent l'agriculture pour symbole des opérations de l'art hermétique; ce qui a fait imaginer la fable de Triptoleme instruit de l'agriculture par Cérès, et les circonstances de la vie d'Osiris et de celles de Bacchus, ou la Fable, disent qu'ils apprirent aux hommes l'art de semer et de planter. Voyez leurs articles.

Seminalis. Corrigiole, renouée.

Semis. Qui s'écrit par S, veut dire une demi-once, une demi-livre, etc.

Semissis. Le même que Semis.

Semuncia. Demi-once.

Sempervivum Marînum. Aloës.

Senco. Plomb.

Sendangi. Pierre hématite.

Séparation. Effet de la dissolution du corps par son dissolvant. Cette séparation arrive dans le temps que la matière devient noire; alors commence la séparation des éléments. Ce noir se change en vapeur; c'est la terre qui devient eau. Cette eau se condense, retombe sur la terre, et la blanchit; cette blancheur est l'air. A cette blancheur succède la rougeur, et c'est l'air qui devient feu.

Cette séparation ne diffère point de la dissolution du corps et de la congélation de l'esprit, parce que ces trois opérations n'en font qu'une, puisqu'il ne se fait point dans l'Œuvre de solution du corps sans congélation de l'esprit. 

Séparer l'âme du corps. C'est volatiliser la matière, la faire sublimer. 

Sept. (Sc. Herm.) Ce nombre mystérieux dans l'Ecriture Sainte, l'est aussi dans le Grand Œuvre. Les Philosophes en parlent souvent; ils ont sept planètes, sept règnes, sept opérations, sept cercles, sept métaux; ils disent que leur œuvre ressemble à la création du monde, qui a été faite en sept jours. S. Thomas d'Aquin dit dans son Epître à Frère Raynaug, son ami, que l'œuvre se fait en trois fois sept jours et un. Jacques Bohom, dans son Traité qui a pour titre, Aquarium Sapientium, propose une énigme sur le grand art, dans ces termes : 

Septem sunt urbes, septem pro more metalla, Suntque aies septem, septimus est numerus; 

Septem litterulœ, septem sunt ordine verba. Tempora sunt septem, sunt totidemque loca : 

Herbce septem, artes septem, septem- que lapilli. Septemcumque tribus divide; cautus eris Dimidium nemo tune prcecipitare pe- tescet : 

Summa : hoc in numéro cuncta quiète valent. 

Mais tous ces sept cercles, règnes, opérations, ne sont qu'une même opération continuée; c'est-à-dire, cuire la matière dans le vase par un régime de feu, conduit selon les règles de l'art. Dans cette même opération se font la putréfaction, la solution, la distillation, la sublimation, la calcination, la circulation, et l'incération ou imbibition, qui sont au nombre de sept. Quelques-uns y ajoutent la coagulation et la fixation; mais ils omettent la distillation et la circulation, quoique cette dernière soit la seule opération de tout ['œuvre. Flamel, dans son Traité, explique les sept paroles des Philosophes dans sept chapitres. Paracelse disait qu'il y avait sept planètes dans le feu, sept métaux dans l'eau, sept herbes en terre, sept Tereniabin dans l'air, et sept membres principaux dans le corps de l'homme. Par Tereniabin, il entend la manne, que les Anciens appelaient Threr.

Septentrion. Quelques Chymistes ont donné ce nom à l'eau forte, d'autres au mercure des Philosophes, parce qu'ils disent qu'il est le principe de l'or, et que l'or vient du septentrion.

Sépulcre. Quelques Adeptes ont ainsi appelé le vase de verre qui contient le compost ou la matière de l'œuvre. Mais d'autres ont donné le nom de sépulcre à une des matières qui renferme l'autre, comme ensevelie dans son sein; et plus souvent à la couleur noire qui survient pendant la putréfaction, parce que la corruption est un signe de mort, et la couleur noire une marque de deuil. Quelquefois le terme de sépulcre a été usité pour signifier le dissolvant des Sages.

Serapias Orchis. Espèce de satyrion dont les fleurs représentent quelque insecte lascif et très-fécond. Blanchard.

Serapinus. Gomme arabique.

Sérapis. Un des grands Dieux do l'Egypte, le même qu'Osiris et Apis. Voyez, ces deux articles.

Serapium. Sirop.

Serex. Lait aigri.

Serf, ou Serviteur. Mercure des Philosophes, qu'ils ont aussi appelé Serf fugitif, à cause de sa volatilité.

Sericiacum. Arsenic.

Sericon. Minium. Quelques-uns ont appelé Sericon la matière de l'œuvre parvenue à la couleur rouge.

Serinech. Magistère au blanc.

Seriola ou Seris. Endive.

Sériphe. Ile où régnait Polydecte, lorsque Danaé et Persée y abordèrent; elle est pleine de pierres et de rochers. Voyez POLYDECTE . On dit que cette quantité de pierres vient de ce que Persée en changea tous les habitants en pierre, en leur montrant la tête de Méduse.

Seris. Voyez SERIOLA . Sernec. Vitriol.

Serpent. Rien n'est plus commun que les serpents et les dragons dans les énigmes, les fables et les figures symboliques de la Science Hermétique. Les deux que Junon envoya contre Hercule, dans le temps qu'il était encore au berceau, doivent s'entendre des sels métalliques, que l'on appelle Soleil et Lune, le frère et la sœur. On les appelle serpents, parce qu'ils naissent dans la terre, qu'ils y vivent, et qu'ils y sont cachés sous des formes variées, qui les couvrent comme des habits. Ces serpents furent tués par Hercule, qui signifie le mercure philosophique, et qui les réduit à la putréfaction dans le vase, ce qui est une espèce de mort. Le nom de serpent a été aussi donné au mercure, parce qu'il est coulant comme l'eau, et qu'il serpente comme elle. SERPENT VERT . Mercure des Sages.

SERPENT des Philosophes. C'est aussi le même mercure, qui en circulant dans le vase, forme des petits ruisseaux, qui serpentent comme l'esprit de vin.

SERPENS du Caducée de Mercure. Sont le fixe et le volatil, qui se combattent et qui sont ensuite mis d'accord par la fixation.

SERPENT VOLANT . Mercure des Philosophes, ainsi nommé à cause de sa volatilité.

SERPENT qui dévora les compagnons de Cadmus, et que Cadmus tua en le perçant de sa lance contre un chêne creux. C'est toujours le même mercure que l'Artiste fixe au moyen du feu des Sages, appelé lance.

SERPENT DE MARS . Matière de l'œuvre en putréfaction. « Les anciens Cabalistes, dit Flamel, l'ont décrite dans les Métamorphoses sous différentes histoires, entre autres sous celle du Serpent de Mars, qui avait dévoré les compagnons de Cadmus, lequel le tua en le perçant contre un chêne creux. Remarque ce chêne. » SERPENT né du limon de la terre. Mercure des Philosophes. Voyez, PYTHON .

SERPENT qui dévore sa queue. Etait celui que l'on mettait à la main de Saturne, comme symbole de l'œuvre, dont la fin, disent les Philosophes, rend témoignage au commencement. C'est le mercure des Sages, suivant Philalèthe. Planiscampi l'interprète de l'esprit de vitriol cohobé plusieurs fois sur sa tête morte. Voyez SATURNE .

SERPENTINE . La Tourbe parle de la couleur serpentine, ou couleur verte, et dit qu'elle est un signe de végétation. Philalèthe l'appelle la verdeur désirée; et Raymond Lulle dit que la matière de l'œuvre est de couleur de lézard vert. C'est sans doute la raison pour laquelle la plupart des Philosophes l'ont appelée Saturnie végétable.

Serpheta. Dissolvant de la pierre.

Planiscampi.

Serpigo. Mousse.

Serriola. Endive.

Sertula Campana. Mélilot.

Serviteur. Les Philosophes ont donné ce nom à leurs matières, parce qu'elles travaillent suivant leurs désirs, et qu'elles obéissent à leur volonté. Mais ils y ont communément ajouté des épithètes qui les désignent. Ainsi Serviteur fugitif veut dire le mercure volatil. Philalèthe semble l'entendre de la matière, ou de ce même mercure parvenu à la blancheur. SERVITEUR ROUGE . Matière de laquelle les Philosophes extraient leur mercure. Se taisent ceux qui afferment autre teinture que la nôtre, non vraie, ne portant quelque profit. Et se taisent ceux qui vont disant et sermonnant autre soufre que le nôtre, qui est caché dedans la magnésie, et qui veulent tirer autre argent-vif que du serviteur rouge, et autre eau que la nôtre, qui est permanente, qui nullement ne se conjoint qu'à sa nature, et ne mouille autre chose, sinon chose qui soit la propre unité de sa nature. » Bern. Trévisan, Philosophie des métaux.

Sescuncia. Une once et demie, ou douze dragmes.

Sesqui. Signifie la quantité d'un poids ou d'une mesure et demie Sesqwlibra, une livre et demie; sesquiuncia, une once et demie; sesquimensis, un mois et demi, etc.

Seulo. Plomb, Saturne.

Seutiomalache. Quelques-uns l'interprètent de la bette, d'autres des épi-nards, d'autres enfin de la mauve. Blanchard.

Sexcunx. Voyez SESCUNCIA . Sextario. Poids de deux onces. Sextula. Quatre scrupules. Sextulo. Une dragme.

Sexunx. Six onces, ou demi-livre, suivant l'ancienne manière de compter la livre de médecine, qui n'était composée que de douze onces.

Sezur. Or.

Sfacte. Huile de myrrhe.

Sibar. Argent-vif.

Sibedata. Herbe à l'hirondelle. Planiscampi.

Siciliens ou Sicilium. Nom d'un poids pesant une demi-once. Quelques-uns le prennent seulement pour le quart. Blanchard.

Sicyos et Sicys. Concombre.

Sida. Nom donné à la guimauve par quelques-uns, d'autres le donnent à l'orange.

Blanchard.

Sief Album. Collyre sec.

Sielocineticum. Remède propre à exciter la salivation.

Sigalion. Dieu du silence. Voyez HARPOCRATE .

Sigia ou Sigra. Storax.

Silène. Père nourricier de Bacchus, que les Anciens ont représenté comme un vieillard de petite stature, gros et ventru, chauve, ayant les oreilles droites et pointues, se soutenant à peine, parce qu'il était presque toujours ivre, le plus souvent monté sur un âne, accompagné de Satyres et de Bacchantes. Midas le surprit un jour endormi auprès d'une fontaine de vin, le lia d'une guirlande de fleurs, et le mena à Bacchus, qui en était fort en peine. Bacchus récompensa Midas de ce bienfait, en lui donnant la propriété de changer en or tout ce qu'il toucherait. Voyez BACCHUS , MIDAS .

Silipit. Cuivre, airain.

Silo. Terre.

Silphyum. Laserpitium.

Simmitium. Céruse.

Simples. Zachaire a substitué ce terme à celui d'ingrédients, ou matières de l'œuvre.

Simus. Gilsa de Paracelse. Sinapisis. Bol Armene. Sinon. Amomum.

Sinonia ou Sinovia. Est le gluten, ou substance mucilagineuse et tartareuse qui se pétrifie dans les jointures des membres, et forme cette chaux qu'on voit sortir des nodus de la goutte.

Sion et Sium. Bécabumga, selon quelques-uns; cresson de fontaine, selon d'autres.

Blanchard.

Sipar. Argent-vif.

Sira. Orpiment.

Sirènes. Monstres marins, que la Fable dit avoir la forme d'une jeune fille jusqu'à la ceinture, et la partie inférieure semblable à celle des poissons; ayant au surplus une voix charmante, chantant si mélodieusement, et jouant si admirablement des instruments de musique, qu'elles attiraient à elles tous ceux qui les entendaient, les assoupissaient, et les faisaient ensuite périr. Homère en parle fort au long dans son Odyssée.

Sison. Amomum.

Sisyphe. Fils d'Eole, ayant décelé les amours de Jupiter avec Egine, fille du fleuve Asope, fut condamné dans le Tartare à rouler sans cesse un rocher du bas d'une montagne jusqu'au sommet; lorsqu'il y était arrivé, le rocher roulait au bas, et Sisyphe était obligé de recommencer le même travail. Cet infortuné est le portrait des mauvais Artistes, qui travaillent toute leur vie sans pouvoir venir à bout de porter la pierre au haut de la montagne Hermétique, où les travaux des Philosophes finissent.

Sitanium. Espèce de froment plus petit que le bled ordinaire.

Sium. Voyez SION .

Smalternium. Succin.

Smyrna. Myrrhe.

Sœur. Magistère au blanc, ainsi nommé, parce qu'ils l'appellent aussi leur Lune, ou Diane, et que la Lune est sœur du Soleil, comme Beja l'était de Gabritius, ou Gabertin. Donnez-nous, dit Aristée dans la Tourbe, donnez-nous Beja et son frère Gabertin, nous les unirons ensemble d'un lien indissoluble, afin qu'ils puissent engendrer un fils bien plus parfait que leurs parens. La Fable dit aussi que Diane était sœur de Phébus, et qu'elle servit de Sage-femme à sa mère pour mettre son frère au monde, parce que le blanc doit toujours précéder le rouge, qui est le soleil des Philosophes, et qu'ils naissent tous deux d'une même mère Latone, ou, ce qui est la même chose, de la matière' des Philosophes.

Sœur. Mercure des Sages. Voyez GABERTIN , INCESTE .

Soir (le). Les Philosophes ont ainsi appelé leur mercure et leur magistère au blanc, parce que les vapeurs s'élèvent le soir, et retombent sur la terre. De même leur mercure arrose sa terre, qui devient leur terre fructueuse et fertile, leur terre feuillée, dans laquelle ils sèment le grain fermentatif de leur or.

Sol. Dit simplement, signifie le soufre des Philosophes. En termes de Chymie vulgaire, c'est l'or.

Solater. Argent-vif.

Soleil. La grande divinité des Egyptiens, des Phéniciens, des Atlantes, etc.; fut honoré sous divers noms chez les différentes Nations. On le confondit presque partout avec Apollon, et on lui donnait la même généalogie. Voyez APOLLON .

Chez les Chymistes le Soleil est l'or vulgaire. Les Philosophes appellent soleil leur soufre, leur or.

Le Soleil des Sages de source mercurielle, est la partie fixe de la matière du Grand Œuvre, et la Lune est le volatil; ce sont les deux dragons de Flamel. Ils appellent encore Soleil le feu inné dans la matière. Comme le volatil et le fixe sont tirés de la même source mercurielle, les Philosophes disent que le Soleil est le père, et la Lune la mère de la pierre des Sages. Quelquefois ils l'entendent à la lettre quand ils parlent de la matière éloi-gnée de l'œuvre, parce qu'il s'agit alors de cette vapeur que le Soleil et la Lune célestes semblent former dans l'air, d'où elle est portée dans les entrailles de la terre pour y former la semence des métaux, qui est la propre matière du Grand Œuvre.

Les Adeptes ont donné par similitude et par allégorie les noms d'arbre solaire et d'arbre lunaire au soufre rouge, et au soufre blanc qu'ils font pour parvenir à la perfection de leur poudre de projection. Voyez ARBRE .

Solelasar. Alkali.

Solidité. La solidité est opposée à la liquidité, et il y en a de trois sortes. La première est la consistance, qui arrive lorsque les parties des corps sont rapprochées et adhérentes les unes aux autres en forme de gelée, ou qu'ils ne fluent pas; mais de manière que la solution en soit très aisée par les deux agents ordinaires, l'eau et le feu. La seconde espèce de solidité est celle des corps, qu'on appelle coagulés. La troisième est la fixation qui arrive lorsque les parties en sont très étroitement liées ensemble, et d'une manière compacte, comme les métaux et les pierres. La première espèce est celle des parties molles des animaux; la seconde est celle des végétaux; et la troisième, des minéraux. Beccher.

Solsequium. Soufre des Philosophes.

Solution. Désunion naturelle ou artificielle des corps. La naturelle est de trois sortes, selon les trois règnes de la nature. La putréfaction est la solution du règne animal, la fermentation celle du végétal, et la liquéfaction celle du minéral. Les causes de la solution sont les mêmes que celles du mélange, mais dont les effets sont contraires, parce que leurs proportions sont différentes, et que la raréfaction fait dans l'un ce que la condensation fait dans l'autre. La solution se divise encore en solution du tout, et en solution dans le continu; la première se fait dans la quantité et la qualité, et la seconde dans la quantité seulement; comme lorsque d'un marc d'argent en en sépare la moitié, ou que d'une once de plomb on en sépare quelques parties, qui prises séparément, peuvent être regardées comme des tous. Lorsque j'ai dit que la putréfaction est la vraie solution du règne animal, je n'en exclus pas le règne végétal; mais parce que la putréfaction est le commencement du règne animal, et qu'elle est beaucoup plus violente que celle des végétaux, qui n'est proprement qu'une corruption analogue à la putréfaction.

La solution artificielle' est une division des parties d'un corps, faite par l'art, comme les solutions des métaux par les eaux fortes, la calcination par le feu élémentaire, etc.

Beaucoup de gens comprennent la dissolution et la résolution, sous le terme de solution. On fait communément succéder celle-ci à la sublimation et à la distillation, pour faire dissoudre la matière restée au fond du vase. Il y a deux sortes de solutions, l'une se fait au froid, l'autre à la chaleur; la première s'emploie pour les sels, les corrosifs, les corps calcinés, en un mot, tout ce qui participe du sel et du corrosif s'y réduit en huile, en eau ou en liqueur. Elle se fait à l'air, ou dans un lieu humide, à couvert de la pluie et de la poussière. Tout ce que le froid dissout se congelé au chaud en poudre ou en pierre. La solution qui se fait par le moyen du feu, regarde les corps gras et sulfureux. Tout ce que la chaleur dissout, le froid le coagule. Il est bon de remarquer que tout ce qui se dissout au froid humide cache dans son intérieur un feu corrosif; au contraire, tout ce qui se résout par la chaleur, a hors du feu une froideur adoucissante.

La solution philosophique est la conversion de l'humide radical fixe en un corps aqueux. La cause qui produit cette solution, est l'esprit volatil caché dans la première eau. Quand cette eau a fait la solution parfaite du fixe, elle est appelée fontaine de vie, nature, Diane nue et libre.

Les Philosophes ne comptent qu'une solution plusieurs fois répétée dans l'œuvre; tout consiste à dissoudre et à coaguler. Ces solutions sont néanmoins différentes selon les opérations. Dans la première préparation de la matière, de laquelle presque aucun Philosophe n'a parlé, parce qu'ils ne la regardent pas comme philosophique, il se fait une solution du corps dur, et une liquéfaction qui réunit les deux corps dans un seul, en séparant les scories de l'un et de l'autre. Le corps de l'un prend seulement l'esprit de l'autre, sans augmentation sensible de poids, et les esprits ne pénètrent et ne s'unissent aux corps que dans la solution. Les corps se subtilisent, leurs parties s'atténuent, et approchent plus de la nature de l'esprit. La première solution philosophique sépare l'esprit du corps, et le lui rend; d'où il arrive qu'il n'y a point de vraie solution des corps sans coagulation de l'esprit. Ainsi quoique les Philosophes parlent de la solution comme d'une opération séparée et différente de la coagulation, ce n'est cependant que la même. La solution, dissolution et résolution, sont proprement la même chose que la subtilisation. Le moyen de la faire selon l'Art, est un mystère que les Philosophes ne révèlent qu'à ceux qu'ils jugent capables d'être initiés. Elle ne se fait, disent-ils, que dans son propre sang, c'est-à-dire dans la propre eau dont le corps même a été composé.

Sonir. Or, soleil.

Souflet. Recevoir un soufflet. C'est briser les vases.

Soufre. Nom que l'on donne en général à toutes les matières inflammables dont on se sert dans la Chymie, telles que sont le soufre commun, les bitumes, les huiles, etc. Quelquefois les Chimistes donnent ce même nom à des matières nullement inflammables, mais seulement colorées sans aucune autre raison, particulièrement dans les matières minérales, en sorte que l'on voit le mot de soufre attribué à bien des matières même' très opposées entre elles. On donne le nom de soufre en particulier au soufre commun, qui paraît composé de quatre différentes matières; savoir, de terre, de sel, d'une matière purement grasse ou inflammable, et d'un peu de métal. Les trois premières matières y sont à peu près en portions égales, et font presque tout le corps du soufre commun, quand on le suppose épuré par la sublimation de sa terre superflue; et c'est alors de la fleur de soufre. Mém. de l'Acad. de 1703, p. 32.

Les Chymistes admettent trois sortes de soufre, qui ne sont que le même, modifié différemment; le soufre volatil ou mercuriel, le soufre moyen, et le soufre fixe. Voyez MATIERE , SEL .

SOUFRE . (Sc. herm.} Lorsque les Philosophes parlent de leur soufre, il ne faut pas s'imaginer qu'ils parlent du soufre commun dont on fait la poudre à canon et les allumettes, ni aucun autre soufre séparé et distinct de leur mercure. Quoiqu'ils disent qu'il faut prendre un soufre, un sel et un mercure, ces trois choses se trouvent à la vérité dans leur matière, mais elles n'y sont pas sensiblement distinctes. Leur soufre est artificiel, leur mercure l'est aussi, et l'art manifeste leur sel. Mais tout cela ne fait qu'une chose qui les renferme toutes trois. Philalèthe.

Lorsqu'ils disent en général notre soufre, on doit les entendre de leur pierre au blanc ou au rouge; dans ce cas ils les distinguent par la couleur. Leur rouge est leur minière du feu cé-leste, dit d'Espagnet, leur ferment, le principe actif de l'œuvre, dont le mercure est le principe passif. Ce n'est pas que le mercure n'agisse aussi, puis" qu'il a un feu interne, et que partout où il y a feu, il y a action; mais on le compare à la femelle, qui dans la génération est censée passive.

Les Philosophes ont donné à ce soufre une infinité de noms, qui conviennent tous à ce qui est mâle, ou fait l'office de mâle dans la génération naturelle. C'est leur or, qui n'est point actuellement or, mais qui l'est en puissance.

SOUFRE BLANC . Corps composé de la pure essence de métaux, que quelques-uns appellent un argent-vif conduit de puissance en acte, et extrait, par les opérations du magistère, de tous les principes de la Médecine du premier ordre. Philalèthe. SOUFRE ROUGE . Plusieurs Chymistes ont travaillé sur le soufre naturel, et de mine, appelé sulphur nativum par les Latins, comme étant la vraie matière des Philosophes; mais quand ceux-ci lui ont donné ce nom, c'est dans le temps qu'elle est parfaite au rouge ou au blanc. Elle est alors proprement le soufre philosophique; car Raymond Lulle entre autres nous assure que le soufre des Sages n'est point distingué sensiblement de leur mercure, et leur mercure ne se fait point avec le soufre commun, naturel ou factice.

SOUFRE VIF . (Sc. herm.) C'est le même que soufre rouge. Rullandus donne le nom de soufre rouge à l'arsenic.

SOUFRE DE VITRIOL . C'est l'âme de ce minéral. SOUFRE NOIR . Antimoine. Planiscampi.

SOUFRE ONCTUEUX . Soufre des Philosophes. SOUFRE NARCOTIQUE du vitriol. Extrait du vitriol dont on trouve le procédé dans la Chymie de Béguin. Paracelse regardait ce soufre comme un excellent anodin, et le préférait à tous les autres.

SOUFRE AMBROSIEN est un soufre naturel rouge, beaucoup transparent, et ressemblant au grenat, mais formé en gros morceaux. SOUFRE VERT . Huile de cinabre. Dict. Herm. SOUFRE INCOMBUSTIBLE . C'est celui des Sages. SOUFRE VRAI DES PHILOSOPHES .

C'est le grain fixe de la matière, le véritable agent interne, qui agit, digère, cuit sa propre matière mercurielle, dans lequel il se trouve renfermé.

SOUFRE ZARNET . Soufre philosophique. SOUFRE OCCULTE . Le même que celui de l'article précédent.

SOUFRE DE NATURE . C'est encore le même. Quelques-uns cependant donnent ce nom à la matière parvenue à la couleur blanche. L'Auteur du Dictionnaire Hermétique pourrait s'être trompé, lorsqu'il dit que le soufre de nature est le menstrue essentiel fait avec le mercure et l'esprit de vin sept fois rectifié, qui dissout la chaux du soleil et de la lune, ou du moins qui en tire la teinture, laquelle par des opérations faciles et occultes, on redonne à l'or. Le soufre universel est, selon le même Auteur, la lumière de laquelle procèdent tous les soufres particuliers.

Spagyrique (Philosophie). Science qui apprend à diviser les corps, à les résoudre, et à en séparer les principes, par des voies, soit naturelles, soit violentes. Son objet est donc l'altération, la purification, et même la perfection des corps, c'est-à-dire leur génération et leur médecine. C'est par la solution qu'on y parvient, et l'on ne saurait y réussir, si l'on ignore leur construction et leurs principes, parce qu'ils servent à cette dissolution. On sépare les parties hétérogènes et accidentelles, pour avoir la facilité de réunir et de rejoindre intimement les homogènes. La Philosophie Spagyrique proprement dite, est la même que la Philosophie Hermétique.

Spara. Semence des métaux.

Sparganium. Glaïeul aquatique.

Blanchard.

Spartium et Spartiun. Espèce de genêt propre à faire des liens.

Spatha. Ecorce, pelure du fruit de palmier.

Spatula Fœtida. Iris puant.

Spatule de Fer ou de Pierre. Matière de l'œuvre en putréfaction et parvenue à la couleur noire.

Spécifique Universel. Voyez PANACEE .

Speragus. Asperge.

Sperme. Semence des individus dans les trois règnes, animal, végétal et minéral. Dans le premier, c'est une substance blanche, humide, onctueuse, composée des parties les plus pures du sang. Dans les végétaux, c'est la semence même, composée de parties huileuses et onctueuses; ce qui leur a fait donner le nom de soufre par les Chymistes. Le sperme des métaux est ce qu'ils appellent proprement soufre. Aristote dit que c'est une vapeur, ce qu'il faut entendre d'une vapeur onctueuse, sulfureuse et mercurielle. Les Philosophes ont nommé cette vapeur une liqueur éthérée. Cette vapeur est un soufre minéral, qui pénètre les pierres métalliques et s'y fixe. Le principe éloigné de cette vapeur est le soufre commun. Le soufre minéral est une humeur onctueuse, incombustible, et que les Philosophes Hermétiques appellent leur Soleil et leur Semence masculine. Bêcher.

Il ne faut pas confondre le sperme avec la semence, l'un est le véhicule de l'autre. Le sperme est le grain génératif et le principe des choses; c'est pourquoi les Philosophes ont donné le nom de sperme des métaux au soufre, et celui de semence au mercure. Le germe dans les semences des végétaux est le sperme. SPERME DU MERCURE . C'est le mercure même des Sages.

SPERME FEMININ . Argent-vif des Philosophes. SPERME MASCULIN . Soufre des Sages, ou le grain fixe, qui se développe dans le sperme féminin, et agit sur lui, pour produire l'enfant philosophique, plus vigoureux et plus excellent que ses parents.

Sperniolum. Fraie de grenouilles.

Sphère. Ce terme se prend, dans les ouvrages des Philosophes, en différons sens; quelquefois pour les sphères des planètes, quelquefois pour le fourneau secret. Flamel l'a pris dans ce dernier sens.

SPHERE DU SOLEIL . Quintessence des Sages, ou leur mercure, qu'il faut extraire des rayons du Soleil et de la Lune avec l'acier ou aimant Philosophique. On appelle communément sphère l'étendue dans laquelle une chose est renfermée. Il est donc bon d'observer que les sphères du Soleil et de la Lune s'étendent à tout ce qui peut contenir de l'or et de l'argent, en acte ou en puissance.

Sphinx. Monstre fabuleux né de Typhon et d'Echidna. n avait la tête et la poitrine semblables à celles d'une jeune fille, le corps d'un chien, les griffes d'un lion, la queue d'un dragon, et la voix humaine. Ce monstre se tenait caché dans une caverne près de la ville de Thèbes, et arrêtait les passants pour leur proposer des énigmes à résoudre. Il dévorait ceux qui n'y réussissaient pas. Œdipe se présenta et résolut celle qui lui fut proposée. Il épousa en conséquence celle qui avait été promise pour récompense. Voyez ŒDIPE .

Spiritus. Argent-vif. Planiscampi.

Spis-Glas. Antimoine. Bas. Valentin.

Splendeur. Magistère au blanc.

Spodium. Cendre d'or. Quelques-uns donnent ce nom au pompholix ou tuthie grise.

Sputum Lunse. Mercure Hermétique. Voyez CRACHAT DE LA LUNE .

Stagen. Voyez ARLES CRUDUM .

Stalagmi. Voyez STAGEN .

Stalticum. Voyez SARCOTICUM .

Staphyle. Fils de Bacchus, eut une fille nommée Rhéo, qui d'Apollon eut Anye. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, chap. 14, § 2.

Staphylinos. Panais.

Starmar. Vapeur de la terre qui forme la semence des métaux. C'est le mercure des Philosophes.

Statues. Matières qui entrent dans la composition du magistère des Sages. Raymond Lulle a employé ce terme dans ce sens-là, sans doute d'après Hermès, qui leur donne aussi le nom de Statues, et les appelle des Dieux fabriqués de mains d'hommes. Il prenait alors les statues des Idoles, qui en étaient les symboles, pour la chose même. Senior, dans son allégorie de la chasse du Lion, dit : « Je ramasse les mains et les pieds, et je les échauffe dans l'eau extraite des corps des statues, des pierres blanches et jaunes, qui tombe dans les temps de pluie, et que nous avons » soin de ramasser pour faire cuire la tête et les pieds de ce Lion. » Raymond Lulle que je viens de citer, s'exprime à peu près dans les mêmes termes, dans le chap. 4 de son Codicille. « C'est pourquoi, dit-il, vous tirez ce Dieu des cœurs des statues par un bain humide de l'eau, et par un bain sec du feu. » On peut voir comment les statues étaient des hiéroglyphes du grand œuvre, dans le Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 1 et liv. 3.

Stella Terrœ. Talc.

Sténo. Nom d'une des Gorgones.

Stérilité du Mercure. Elle ressemble à celle des femelles, qui ne peuvent enfanter et concevoir sans l'approche du mâle. C'est pourquoi les Philosophes lui ont donné le nom de femelle, et au soufre celui de mâle.

Stéropés. Forgeron de Vulcain. Voyez VULCAIN .

Stibinm. Nom Chaldéen de l'antimoine, selon Basile Valentin.

Stilbus. Antimoine.

Stimmi. Antimoine.

Stoebe. Scabieuse. Blanchard. Stomoma. Ecaille de fer. Straax. Voyez ARLES CRUDUM .

Stratification. Action par laquelle on met des choses différentes couche sur couche, ou lit sur lit, dans un creuset. Cette opération se fait dans la Chymie, lorsqu'on veut calciner ou cémenter un minéral ou un métal, avec du sel ou autre matière pour le purifier.

Strophius. Père de Pylade. Voyez. PYLADE .

Stupio. Etain, Jupiter.

Stymphalides. Oiseaux d'une grandeur et d'une grosseur si prodigieuse qu'ils éclipsaient la lumière du soleil avec leurs ailes. Hercule instruit par Minerve, les chassa des bords du fleuve Stymphalide, d'où ils se retirèrent dans l'île d'Arétie. Les Philosophes Spagyriques expliquent cette fable de ce qui se passe dans les opérations du grand œuvre. Ces oiseaux, disent-ils, représentent les esprits du mercure Philosophique, qui montent et descendent dans l'œuf Philosophique. L'Arçadie signifie la terre qui se forme dans le vase, et l'eau qui surnage est le lac Stymphalide d'où ces oiseaux ou esprits s'élèvent et qui semblent éclipser le soleil, parce que la matière devient noire pendant la putréfaction; Hercule, symbole de la puissance fixante et coagulante de l'or physique renfermé dans le vase, ou pris pour l'Artiste, les tue à coups de flèches, et les chasse par le bruit des tymbales d'airain, qui ne sont autres que les vapeurs métalliques de Vénus, comme on peut le voir dans l'article Eurystée, jusqu'à ce qu'ils se retirent dans l'île d'Arétie, c'est-à-dire que l'eau mer-curielle soit desséchée, car Arêtie a une grande analogie avec le mot latin aresco, qui signifie en français sécher.

Quelquefois ils expliquent ces oiseaux Stymphalides de la teinture d'antimoine; car les Alchymistes appellent assez souvent oiseaux les esprits mercuriels et arsenicaux de l'antimoine, à cause de leur volatilité; et oiseaux Stymphalides, à cause que les vapeurs de ces esprits sont dangereuses et mortelles. Le feu, comme un autre Hercule, les tue de ses flèches, en corrigeant ce qu'ils ont de mauvais. Mais cette explication n'est pas conforme à ce que disent les Auteurs dans leurs Traités Philosophiques, d'autant qu'ils donnent le nom d'antimoine à leur matière, par la seule raison qu'elle en a les propriétés, comme dit Artéphius, et non parce qu'elle est un véritable antimoine. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques, liv. 5. ch. 9.

Styx. Fontaine d'Arcadie, qui tombe d'un rocher fort élevé, et dont l'eau est un poison mortel pour tous les animaux qui en boivent. On lui attribue la propriété de dissoudre toutes sortes de matières, et qu'aucun vase de quelque matière métallique qu'il soit, ne saurait résister à son action. Les Auteurs disent qu'elle ne peut être contenue que dans la corne du pied d'un mulet ou d'un âne. Les Poètes ont feint que c'était un des fleuves de l'Enfer; quelques-uns faisaient ce fleuve fils de l'Océan et de Thétis, et d'autres de l'Achéron. Les Dieux avaient tant de respect pour ce fleuve, que les serments et les promesses qu'ils faisaient par lui étaient irrévocables. Si quelqu'un venait à l'enfreindre, il était privé pendant cent ans de la table des Dieux. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 3, ch. 6.

Sublimation. (Sc. Herm.) Purification de la matière par le moyen de la dissolution et de la réduction en ses principes. Elle ne consiste pas à faire monter la matière au haut du vase, et l'y faire attacher, séparée du caput mortuum et des fèces; mais à purifier, subtiliser et épurer la matière de toutes parties terrestres et hétérogènes, lui donner un degré de perfection dont elle était privée, ou plutôt la délivrer des liens qui la tenaient comme en prison, et l'empêchaient d'agir.

La sublimation est la première préparation nécessaire à la matière, tant pour devenir mercure, que pour former le soufre et la pierre. D'Espagnet dit que c'est la préparation dont les Philosophes n'ont pas parlé, parce que c'est un ouvrage manuel que tout le monde peut faire, même sans être instruit des opérations de la Chymie vulgaire. Elle est sans doute cette préparation des agents, difficile par-dessus toute autre chose du monde, comme le dit Flamel, mais très aisée à ceux qui la savent.

C'est le second degré, et très nécessaire, par où il faut passer pour parvenir à la transmutation des corps. On entend souvent sous le terme de sublimation, la fixation, l'exaltation et l'élévation. Elle approche même beaucoup de la distillation; car de même que dans celle-ci l'eau monte et se sépare de toutes les parties phlegmatiques et purement aqueuses, et laisse le corps au fond du vase, de même dans la sublimation le spirituel se sé-pare du corporel, le volatil du fixe dans les corps secs, tels que sont les minéraux. On extrait des choses admirables des minéraux par le moyen de la sublimation. On en fixe beaucoup, et on les rend propres à résister aux atteintes les plus vives du feu. Pour y réussir on rebroye le sublimé avec ses fèces, on répète la sublimation, et cela jusqu'à ce que rien ne se sublime plus. Lorsque tout est fixe, on le retire du vase, et on l'expose à l'air ou à la cave, pour en faire une huile, qu'on digère ensuite à un feu lent pour le réduire en pierre. Ces pierres ont des propriétés surnaturelles, selon le minéral dont elles sont tirées.

La sublimation adoucit beaucoup de corrosifs par la conjonction de deux matières, et rend corrosives beaucoup de choses douées. La plupart de celles-ci deviennent styptiques, austères, amères. Paracelse dit que les métaux sublimés avec le sel armoniac se ré-solvent en huile quand on les expose à l'air, et se durcissent en pierres quand on digère cette huile au feu. Cette sublimation est purement une opération de la Chymie vulgaire; il ne faut pas la confondre avec la sublimation Philosophique de laquelle nous avons parlé au commencement de cet article.

Sublimatoire. (Vaisseau) C'est l'œuf qui renferme la matière de l'œuvre. Voyez ŒUF .

Sublimé. Plusieurs ont été trompés par ce terme qu'ils ont pris pour le nom de la matière dont les Philosophes font leur magistère; mais il faut l'entendre de la matière parvenue à la couleur blanche que les Adeptes appellent Mercure sublimé, c'est-à-dire, purifié, exalté. Quelquefois ce terme s'applique à la matière au noir, mais très rarement. Quand on lui donne ce nom dans ce sens-là, on a égard à la purification, et à la séparation qui se fait alors des parties grossières et terrestres du laton des Philosophes, que l'azoth blanchit en le lavant de ses impuretés, appelées par quelques Philosophes les Immondices du mort. Dans cette sublimation sont comprises toutes les autres opérations : savoir, la distillation, assation, cuisson, coagulation, putréfaction, calcination, séparation et conversion des éléments. Sans elle, l'extraction des principes est impossible. Les Philosophes ont représenté symboliquement cette opération par une aigle qui enlevé un crapaud, par un serpent ailé qui en emporte un autre sans ailes, par un dragon qui quitte son écaille, par le vautour qui dévore le foie de Prométhée, et par une infi-nité de fables et d'allégories dont on peut voir l'explication dans les fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

SUBLIME MERCURIEL . Argent-vif des Sages parvenu à la couleur blanche après putréfaction.

Sublimer. Purifier, cuire, exalter, perfectionner la matière de l'œuvre, l'élever à un degré de perfection qui lui manque pour devenir plus excellente que l'or même, et avoir la propriété de changer les métaux imparfaits en or. Voyez SUBLIMATION .

Submersion. C'est la dissolution de la matière par la putréfaction, parce qu'elle est noire et aqueuse, et que les matières se confondent et se submergent l'une dans l'autre. Les Philosophes ont donné à ce mélange plusieurs noms qui ne signifient que la même chose; ingression, conjonction, union, complexion, composition, mixtion, humation, etc.

Subtiliation. Réduction de la matière de l'œuvre à ses principes; ce qui ses fait par la dissolution et la putréfaction. Elle se réduit en eau mercurielle, et puis en poudre subtile comme les atomes qui voltigent aux rayons du soleil, dit Flamel.

Subtilier. Voyez l'article précédent.

Suc. Ce terme signifie communément une liqueur extraite dé quelque végétal ou animal; et comme le mercure des Philosophes est d'abord une espèce de liqueur, ils lui ont donné le nom de Suc de leur plante Saturnienne végétable, ou Suc de Lunaire, mais en vain cherche-t-on dans la Botanique cette plante Saturnienne et cette Lunaire, parce que ce ne sont point des plantes, et que les Philosophes n'en parlent ainsi que par allégorie. C'est proprement leur matière, qui, quoique principe de végétation, n'est point plante. Ils l'ont nommée Saturnienne, parce que ce Mercure est dit petit-fils dé Saturne; et Lunaire, parce que le Soleil est le père de leur matière et la Lune en est la mère. Souvent par le terme de suc ils entendent leur magistère au blanc, et quelquefois leur matière au noir. Suc DES Lis BLANCS . Matière de l'œuvre parvenue à la couleur blanche.

Suc DE LUNAIRE . Mercure hermétique extrait de la pierre connue dans les chapitres des livres, disent les Philosophes, et non de la plante appelée Lunaire, ou de quelqu'autre que ce puisse être, puisqu'ils recommandent expressément de ne prendre aucun végétal pour faire l'œuvre, n'ayant aucune analogie avec le métal. Ils ont donné aussi à cette Lunaire les noms de Vénus et de Saturnie végétale; c'est pourquoi on appelle aussi ce Suc de Lunaire : Suc DE LA SATURNIE . Qui est la même chose. SUC DE LA LIQUEUR VÉGÉTABLE.

Quelques-uns disent que c'est le vin, d'autres le vinaigre, d'autre le marc de raisin. Un Auteur a représenté Basile Valentin faisant une sauce à une tortue avec du raisin.

Suc BLANC . Argent-vif des Philosophes.

Sudur. Sucre.

Sueur ou Sueur du Soleil. Mercure des Sages; ils ont quelquefois donné ce nom à leur matière en putréfaction.

Suffo. Pain de pourceaux, cyclamen.

Superficie. On trouve ce nom dans Rullandus, interprété par blanc d'œufs.

Superflu. (Science Herm.) Géber et les autres Philosophes qui l'ont suivi, ont dit qu'il y avait dans leur matière une partie superflue qu'il fallait en ôter. On prend communément ces termes à la lettre, et l'on s'imagine qu'il faut en effet séparer quelque chose de la matière dans la médecine du second ordre; d'autres qu'il ne faut rien ôter absolument; et les uns et les autres ont raison : car ces superfluités doivent être séparées dans leur temps; mais les vrais Sages savent que cette séparation se fait d'elle-même dans la médecine dont nous parlons, et que cette espèce de superflu est très utile à l'œuvre; ce qui a engagé le Philalèthe à le nommer superflu très utile.

Ce superflu est une huile ou une espèce de limon du corps qui nage sur le menstrue après que le corps est dissous. Ce limon est absolument nécessaire pour la conversion du corps en huile; et cette conversion est si nécessaire, qu'on ne pourrait réussir dans l'œuvre sans cela; parce qu'on ne pourrait avoir les principes de l'Art.

Suppression (Feu de). Est celui qu'on fait dessus le vase, ou même dedans, suivant Riplée et Géber.

Sutter. Sucre.

Suie des Métaux. Arsenic.

Sycaminos. Mûrier.

Syce. Figue.

Sylvae Mater. Chèvrefeuille.

Symar. Vert-de-gris.

Symplegades, ou Cyanées. Sont deux écueils situés près du Pont-Euxin, et si peu éloignés l'un de l'autre qu'ils semblent se toucher, ce qui a fait dire aux Poètes qu'ils se heurtaient. Il en est parié dans la fable de la conquête de la toison d'or. Voyez, JASON , TOISON D'OR.

Synacticum. Médicament astringent.

Syncriticum. Antispasmodique.

Syrinx. Nymphe qui résista toujours aux poursuites du Dieu Pan, et se sauva auprès du fleuve Ladon entre les bras des Naïades, où elle fut changée en roseau.

Syrop de grenades. Pierre au rouge.

Syrtes. Bancs de sable ou écueils des côtes de la mer de Libye, du côté de l'Egypte. Les Argonautes manquèrent d'y périr, et furent obligés de porter leur navire sur les épaules pendant douze jours. Voyez. ARGONAUTES .

 

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