P...

 

 

P. Veut dire en Chymie et en langage de Médecins, une poignée.

P.AE.               )  

PAR.                )              Parties égales. 

PART. AEQ.    )

Pachuntica. Ingrédients qui épaississent, qui donnent de la consistance à un médicament. Quelques Philosophes ont donné le nom de Pachunticum au soufre des Sages, parce qu'il coagule, et fixe leur mercure.

Pactole. Fleuve dé Lydie, qui prend sa source au Mont Tmolus. Les Anciens disaient que les eaux de ce fleuve roulaient des paillettes d'or, et qu'il avait reçu cette propriété de Midas qui s'y lava, pour se débarrasser du don funeste que Bacchus lui avait fait de changer en or tout ce qu'il toucherait. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 2, chap. 5.

Pœon. Médecin qui guérit Pluton de la blessure que lui fit Hercule, lorsque ce Dieu dés Enfers l'attaqua dans le temps qu'il nettoyait l'étable d'Augias. C'est de ce Paon que la plante connue sous le nom de pivoine en français, a été appelée pœonia en latin.

Paille du Poulet. Flamel dit lui-même qu'il a donné ce nom à la cendre de l'écuelle sur laquelle est posé le vase des Philosophes.

Pajon. Bézoar. Palamede. Fils de Nauplius, Roi de l'île d'Euboée, encourut la haine et l'aversion d'Ulysse, au point que celui-ci le fit lapider par les Grecs. Ulysse feignit d'être insensé pour ne pas aller à la guerre de Troye, et attela pour cet effet deux animaux de différentes espèces, avec lesquels il labourait les bords de la mer, et y semait du sel au lieu de grains. Palamede mit devant la charrue Télémaque encore dans le bas âge. Ulysse arrêta sa charrue pour ne pas blesser son fils, et fit connaître par cette attention qu'il n'était pas aussi insensé qu'il voulait le faire croire. Ulysse partit donc avec les autres Princes Grecs, et se vengea de Palamede, en supposant que celui-ci était d'intelligence avec Priam. Il fit enterrer pour cet effet une somme d'argent dans la tente de Palamede, et fit intercepter une lettre supposée de Priam. Les Grecs donnèrent dans le piège, et lapidèrent Palamede.

Toute cette fiction n'a d'autre but que de nous apprendre qu'Ulysse, au lieu de travailler sur la véritable matière de l'œuvre, attelait deux animaux de différentes espèces, c'est-à-dire, croyait réussir en mêlant dans le vase deux matières de différentes natures, contre le sentiment de tous les Philosophes. Palamede ou l'Art, du grec Palame, lui mit devant les yeux son fils encore jeune, qui par son nom lui fit entendre qu'il était bien éloigné de réussir à ce qu'il se proposait. Ulysse aussitôt s'aperçut de son erreur, quitta sa charrue mal attelée, suivit les Grecs, ou la véritable voie qui conduit à la perfection las l'œuvre, et y réussit par la prise de Troye; entreprise dont il ne serait jamais venu à bout s'il n'eût fait lapider Palamede, c'est-à-dire, s'il n'eût enterré l'or philosophique dans le vase représenté par la tente, pour fixer le mercure signifié par les Grecs.

Palémon. Fils d'Athamas et d'Ino, S'appelait premièrement Mélicerte; mais il prit le nom de Palémon, après qu'il eût été mis au nombre des Dieux marins. Voyez MELICERTE .

Palet. Espèce de carreau ordinairement de pierre, quelquefois de bois, ou de fer, avec lequel on jouait anciennement. Les palets étaient fort grands et fort pesants, et il en arrivait quelquefois des accidents funestes. Ce tut d'un coup de ces palets qu'Apollon tua le jeune Hyacinthe, et Persée son grand-père Acrise. Voyez ACRISE et HYACINTHE .

Palladium. Petite figure de Pallas, de trois coudées de haut, tenant une lance de la main droite, et de la gauche une quenouille et un fuseau. Les Poètes ont feint qu'elle était tombée du ciel dans la ville de Troye, et que cette ville ne serait jamais prise par les Grecs, s'ils ne s'emparaient d'abord de cette figure. Les Alchymistes disent qu'elle est le symbole des qualités que doit avoir l'Artiste qui entreprend le grand œuvre; la prudence, la subtilité d'esprit, la connaissance de la Nature et la science de cet art. Voy. les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6, Fatalité 3.

Pallas. Déesse des Arts et des Sciences, née du cerveau de Jupiter, par le coup de hache que lui donna Vulcain. C'est elle qui favorisa toujours Hercule et Ulysse dans tous leurs exploits. Voyez MINERVE .

PALLAS est aussi le nom d'un des Céans qui firent la guerre à Jupiter. Minerve se saisit de ce Géant et l'écorcha.

Pan. Fils de Mercure et de la Nymphe Dryops, selon Homère, de Mercure et de Pénélope, suivant Hérodote, du Ciel et de la terre, suivant d'autres, était un des plus grands Dieux des Égyptiens, qui le regardaient comme le père de la Nature. Ils le représentaient sous la figure d'un bouc. Voyez le premier livre des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Panacée. Etait une des Divinités de la Médecine : elle a donné son nom aux remèdes spécifiques pour un grand nombre de maladies. La panacée universelle est un des résultats de l'œuvre Hermétique, et celui-là seul que les anciens Philosophes se sont d'abord proposé. Il est vraisemblable que la transmutation des métaux n'était pas leur premier objet, et que la réflexion seule sur la force et les propriétés de leur médecine, la leur fit envisager comme propre à produire cet effet, qui réussit selon leurs espérances. Voyez le Discours préliminaire à la tête du Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Panchymagogum. Sublimé doux.

Pancrace. Un des exercices des Jeux des anciens Grecs. On l'appelait aussi la lutte. Hercule demeura vainqueur à tous les Jeux, comme on peut le voir dans le livre 4 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Pandatœa. Electuaire solide.

Pandalitium. Panaris.

Pandémique (Maladie). Est celle qui attaque indifféremment tout le monde : c'est à peu près la même chose qu'épidémique.

Pandore. Hésiode a feint qu'elle était la plus belle et la première femme du monde. Vulcain, dit-il, la fabriqua, et après qu'il l'eut animée, il la présenta aux Dieux, qui en furent si émerveillés, qu'ils s'empressèrent tous de la décorer de ce qu'ils avaient de plus excellent. Vénus lui fit part de sa beauté, Pallas de sa sagesse, Mercure de son éloquence, Apollon de sa musique, Junon de ses richesses, et ainsi des autres. Jupiter irrité contre Prométhée de ce qu'il avait enlevé le feu du ciel, fit servir cette femme à sa vengeance; il fit présent à Pandore d'une boëte fermée, pleine de toutes sortes de maux, et l'envoya à Epiméthée, frère de Prométhée, qui eut l'imprudence de l'ouvrir. Tous ces maux prirent l'essor, et il n'eut que l'adresse d'y retenir l'espérance. Proinéthée à qui Jupiter avait d'abord envoyé Pandore, se défia du piège qu'on lui tendait, et ne voulut pas la recevoir pour sa compagne. C'est pourquoi Jupiter envoya Mercure pour attacher Prométhée sur le mont Caucase, où un vautour devait lui' ronger le foie perpétuellement. V. PROMETHEE .

Pannus. Tache naturelle de la peau, apportée en naissant, ou survenue par l'effet de quelque maladie.

Pantaurée ou Pantaure. Nom que les Brahmanes donnaient à la matière du Grand Œuvre. Comme si l'on disait toute or. Apollonius de Thyame rapporte beaucoup de choses que les Brahmanes lui avaient appris de cette prétendue pierre, qu'ils disaient avoir la vertu de l'aimant. Voyez Michel Majer, au premier et au sixième livre de sa Table dorée. Il n'est pas nécessaire, dit-il, d'aller chercher cette pierre aux Indes, depuis que les volatiles nous l'apportent. Voyez VOLATILES .

Paon. Oiseau consacré à Junon. La Fable dit que cette Déesse jalouse demanda à Jupiter la Nymphe de la changée en vache, et après l'avoir obtenue, elle la donna en garde à Argus qui avait cent yeux. Jupiter chargea Mercure de le défaire de ce gardien importun. Mercure le fit en effet périr, et Junon transporta ses cent yeux sur la queue du Paon. Voyez ARGUS . Les Philosophes Hermétiques disent que cette fable est une allégorie de l'état de la matière de l'œuvre au moment où les couleurs de la queue de Paon se manifestent sur sa superficie.

Paphus. Fils de Pygmalion et de la Statue que ce célèbre Statuaire avait faite. Voyez PYGMALION .

Paracelse. Célèbre Médecin Allemand qui vivait vers la fin du XVI° siècle. On a de lui un grand nombre d'ouvrages sur des matières Philosophiques, Métallurgiques et Médicinales. On le croit disciple de Basile Valentin, Religieux Bénédictin d'Allemagne. Paracelse voulut réformer la théorie et la pratique de la Médecine, et en publia pour cet effet des principes très simples, dont il paraît qu'il avait une très grande connaissance. Il fit toujours des cures admirables des maladies mêmes les plus désespérées. Cette nouveauté, sa science et les succès lui firent beaucoup de jaloux, par conséquent un grand nombre d'ennemis. Ses ouvrages écrits en style métaphorique, sont aujourd'hui presque inintelligibles, malgré les clefs qu'on a eu soin de mettre à la fin. On a cependant deviné un grand nombre de ses remèdes, qui sont encore aujourd'hui en usage. Il a souvent changé les noms des ingrédients, et en a substitué de barbares et inconnus à ceux sous lesquels on les connaissait ordinairement. Comme cet Auteur est souvent entre les mains de ceux qui s'appliquent à l'étude de la Philosophie Hermétique, j'ai cru devoir leur rendre le service d'expliquer dans ce Dictionnaire la plupart de ces noms barbares, d'après Beccher, Johnson, Rullandus et quelques autres Auteurs. La Médecine Paracelsique est la même que la Médecine Hermétique, si nous en croyons Blanchard.

Paridisi Grana. Cardamome.

Paralysis Herba ou Paralytica. Primevère.

Pardalianches. Aconit.

Parégorique (Médicament), Est celui qui a une propriété anodine et adoucissante, qui apaise les douleurs, tel est le baume tranquille.

Paris. Fils de Priam, Roi de Troye. Sa mère Hécube étant enceinte de lui, songea qu'elle avait conçu une torche allumée qui devait embraser toute l'Asie. L'Oracle consulté, répondit qu'elle mettrait au monde un fils qui serait la cause de la mine totale de son pays. Priam, pour éviter ce désastre, fit exposer le nouveau né, pour qu'il fût dévoré par les bêtes; mais Hécube le fit enlever, et le confia aux bergers du mont Ida pour être élevé parmi eux. On le nomma Alexandre. Devenu grand il fut épris des appas de la Nymphe Oenone, de laquelle il eut deux enfants. Paris (c'est ainsi qu'on l'appela dans la suite) se fit une réputation de droiture et de probité dans ses jugements, qui le faisait choisir pour arbitre des différends qui s'élevaient parmi les bergers et les habitants du mont Ida. La Discorde qui ne fut point appelée avec les autres Dieux et Déesses aux noces de Pelée et de Thétis, jeta au milieu du repas une pomme d'or, sur laquelle était écrit : pour la plus belle. Junon, Pallas et Vénus prétendirent chacune en particulier que cette pomme leur appartenait. Les Dieux ne voulant pas se porter pour Juges dans cette dispute, Jupiter ordonna que le jugement en serait déféré à Paris. Mercure fut député pour l'en avertir, et les trois Déesses se présentèrent devant notre berger. Chacune chercha à le gagner par les promesses les plus flatteuses. Junon lui offrit des richesses immenses, Pallas lui promit la sagesse, et Vénus le tenta en lui promettant de le mettre en possession de la plus belle femme du monde. Paris, après avoir bien examiné les Déesses, adjugea la pomme à Vénus, qui lui tint parole. Paris se fit ensuite reconnaître à Troye pour fils de Priam, et fit après cela un voyage à la Cour de Ménélas, Roi de Sparte, et y étant devenu amoureux d'Hélène, qui en était Reine, Vénus lui procura les moyens de l'enlever; ce qu'il fit, et l'emmena à Troye. Ménélas intéressa tous les Princes Grecs pour venger l'affront qu'il avait reçu de Paris, et se mit avec son frère Agamemnon à la tête d'une armée formidable, pour redemander Hélène. Priam l'ayant refusée, les Grecs firent le siège de Troye, qui dura dix ans. Paris se trouva aux mains avec Ménélas pendant le siège, et Vénus voyant son protégé plus faible, l'enleva du milieu du combat. Hector son frère ayant été tué par Achille, et celui-ci étant entré dans le temple d'Apollon pour se marier avec Polyxene, Paris lui décocha une flèche, qui atteignit ce Héros au talon, seul endroit où il n'était pas invulnérable. Achille mourut de la blessure; et Pyrrhus son fils blessa à son tour Paris, qui fut rendre les derniers soupirs entre les bras d'Oenone. Quelques-uns disent qu'il mourut d'une flèche empoisonnée d'Hercule, que Philoctete lui tira. Voyez le 6° livre des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, ch. 3 et suivants.

Parnasse. Montagne sur laquelle la Fable dit que les Muses et Apollon faisaient leur séjour. Voyez-en les raisons dans le 3e livre, chap. 14, § 3 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.

Paronychia. Petite plante, qui peut-être a été nommée ainsi des mots grecs para et onux, près de l'ongle, comme si l'on disait : Herbe propre à guérir les maux qui viennent auprès des ongles.

Paronychia est aussi le nom qu'on a donné au mal qui vient au bout des doigts, appelé autrement Panaris.

Parques. Déesses au nombre de trois, préposées pour exécuter les destinées des hommes, et disposer de la vie des humains à leur gré. Hésiode les dit filles de Jupiter et de Thémis, d'autres de l'Erebe et de la Nuit. Selon Orphée, elles font leur séjour dans une caverne obscure, et vivent de très bon accord. Elles sont nommées Clotho, Lachésis, Atropos. Lachésis, la plus jeune, tient une quenouille qui représente la destinée des hommes; Clotho file, et Atropos coupe le fil, quand le moment de la mort est venu. La première préside à la naissance, la seconde à la vie, et l'autre donne la mort en coupant le fil. Elles suivent les ordres du Destin : et on les nommait aussi

Gardiennes des Archives des Dieux. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques, liv. 3, chap. 6 et liv. 4, ch. 3.

Parthenia ou Parthenos. Surnom de Minerve.

Partie avec Partie. Mélange d'or et d'argent.

Paracelse.

Partie Une. Magistère au rouge.

Pasiphaé. Fille du Soleil et de Perséis, et femme de Minos, Roi de Crète. Elle devint amoureuse d'un taureau, et Dédale lui procura les moyens de satisfaire sa passion. Elle en conçut un monstre qui fut nommé Minotaure; Minos le renferma dans le labyrinthe que Dédale avait construit, et Thésée tua ce monstre. Voyez MINOS , THESEE , MINOTAURE .

Passerina. Plante connue sous les noms

Alcine, Morgeline.

Passif. Qui semble ne pas agir, qui reçoit l'action de l'agent. Les Philosophes se servent quelquefois de ce terme au lieu de celui de patient, qui veut dire la même chose. Voyez PATIENT .

Pater Metallorum. C'est le soufre, ainsi nommé de ce que les Philosophes Hermétiques disent que le mercure est la femelle et la mère des métaux, et que le soufre en est le père, à cause de sa qualité chaude et coagulante.

Patience. L'ouvrage de la pierre est, disent les Sages, un ouvrage de patience, à cause de la longueur du temps et du travail qu'il faut pour le conduire à sa perfection. C'est pourquoi Géber dit que nombre d'Artistes l'ont abandonné par ennui, d'autres par la même raison ont voulu le précipiter, et n'ont pas réussi.

Patient. Substance sur laquelle agit une autre substance, pour parvenir à la génération de quelque mixte. Le mercure est le patient dans l'œuvre de la pierre, et le soufre avec le feu sont les agents.

Patrocle. Fils de Ménétius et de Sténélé; étant encore enfant, il tua le fils d'Amphidamas, et se sauva dans la Phthie, où Pelée le reçut et le mit avec son fils Achille sous la discipline du Centaure Chiron. C'est de-là que se noua cette liaison intime entre Achille et Patrocle, qui dura jusqu'à la mort de celui-ci. Hector l'ayant tué au siège de Troye, Achille qui avait résolu de ne point combattre pour les Grecs, ne put résister au désir de venger la mort de son ami. Il fit trêve alors avec la colère qu'il avait conçue contre Agamemnon, de ce qu'il lui avait enlevé sa chère Briséis. Thétis lui donna de nouvelles armes à la place de celles qu'il avait prêtées à Patrocle, et qu'Hector lui avait enlevées. Il fit d'abord les funérailles de son ami; et ne cessa pas de combattre qu'il n'eût tué Hector. Voy. les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 6.

Pauladada ou Pauladadum. Espèce de terre sigillée qui se trouve en Italie.

Pavot des Philosophes. Pierre parfaite au rouge, ainsi nommée de ce qu'elle a la couleur des pavots des champs.

Pédase. L'un des chevaux d'Achille, né de Zéphyr et de la cavale Podange; c'est pourquoi Homère dit que sa course égalait celle du vent.

Peganum. Plante appelée Rhue.

Pégase. Cheval ailé, né, selon les uns, de Neptune et de Méduse, et, suivant les autres, du sang seul de Méduse, sorti par la blessure que lui fit Persée. Pégase s'étant envolé sur le Mont Hélicon, y frappa du pied un rocher, d'où il sortit aussitôt une fontaine qui fut nommée Hippocrene. Pallas donna Pégase à Bellérophon, pour aller combattre la Chimère, et par son moyen il la vainquit. Voyez MEDUSE , BELLEROPHON .

Pegernus. Mercure des Sages.

Pelée. Fils d'Eaque et de la Nymphe Egine, épousa Thétis, et la rendit mère d'Achille. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6, ch. 2.

Pêle de fer. Matière de l'œuvre en putréfaction.

Pélias. Fils de Neptune et de Tyro, frère d'Eson, Roi de Thessalie, conçut une grande aversion contre Jason son neveu, et l'envoya à la conquête de la Toison d'or, pour l'exposer à périr, et se défaire de lui. Pélias fit mourir Eson. Méduse, pour venger Jason contre Pélias, engagea les filles de ce dernier à le couper en morceaux, et à les faire cuire dans un chaudron, les ayant persuadé qu'il ressusciterait plus jeune et dans toute sa vigueur. Elles le firent, mais il ne ressuscita pas. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques, liv. 2, ch. 1.

Pélion. Montagne de Thessalie, appelée aussi Ossa, dont voyez l'article.

Pellicule. Matière de l'œuvre pendant qu'elle est en putréfaction, ainsi nommée de ce qu'il se forme une pellicule sur sa superficie, noire et luisante comme de la poix fondue.

Pélops. Fils de Tantale et de Taygette, fut servi cuit dans le repas que son père fit aux Dieux. Cérès fut la seule qui ne s'en aperçut pas; elle en détacha une épaule qu'elle mangea. Les Dieux, par pitié pour Pélops, le ressuscitèrent, et lui donnèrent une épaule d'ivoire à la place de celle que Cérès avait mangée.

Pélops devenu grand, fut à la Cour d'ŒnomaUs, et combattit contre lui à la course du chariot, pour avoir sa fille Hippodamie en mariage. Cet Amant avait gagné Myrtile, cocher d'Œnomaiis, qui ajusta son char de manière qu'il se brisa dans la course, et Œnomaùs se tua. Pélops épousa Hippodamie, et en eut Atrée et Thyeste. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 6 et liv. 6, Fatalité 4.

Peludo. Miel cuit.

Pénée. Fils de l'Océan et de Thétis, était un fleuve de Thessalie; il épousa Creuse, dont il eut Iphéus et Stilbia. Apollon eut de cette Nymphe Centaurus et Lapithus. Voyez CENTAURES .

Pénélope. Fille d'Icare et de Péribée, eut Pan de son commerce avec Mercure. Elle épousa Ulysse, et devint le modèle de la chasteté conjugale. Harcelée sans relâche par nombre d'amans qui lui faisaient la cour pendant qu'Ulysse était au siège de Troye, et son absence assez longue, qui en fut une suite, elle leur promit de consentir à leurs désirs aussitôt qu'elle aurait fini une toile qu'elle avait commencée; mais la nuit elle défaisait ce qu'elle avait tressé pendant le jour. Elle continua ce manège jusqu'au retour d'Ulysse, qui les fit tous périr. Avant le siège de Troye, Pénélope avait eu d'Ulysse un fils nommé Télémaque.

L'histoire de Pénélope est le portrait des opérations des mauvais Artistes, qui ne suivent pas la véritable voie qui conduit à la perfection de l'œuvre, et qui détruisent le soir les opérations du matin. Ulysse est le modèle des bons Artistes, qui détruisent à leur arrivée les opérations et les procédés mal concertés des mauvais Artistes. L'Odyssée d'Homère est l'exposé des erreurs où ils tombent à chaque pas qu'ils font; et l'Iliade, ou l'histoire de la guerre de Troye, est la description de la conduite qu'il faut tenir comme Ulysse, pour parvenir au but que se propose un véritable Philosophe. Voy. les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 6.

Pentacules. Ce sont des espèces de sceaux, sur lesquels sont gravés des signes, des traits, des caractères inconnus, qu'on dit avoir une propriété admirable pour guérir les maladies pour lesquelles on les fait. Ils sont composés des métaux qui ont un rapport aux signes et aux planètes, sous la domination desquels on les grave. Voyez les Archidoxes de Paracelse.

Pentadactylon. Palma Christi.

Pentamyron. Onguent composé de cinq ingrédients; savoir : de styrax calamité, de mastic, d'opobalsamum, de cire et d'onguent nardique.

Pentapleurum. Grand plantin.

 

Pentatheton. Onguent ou baume propre à guérir les meurtrissures et les excoriations de la peau.

Pépansis. Cuisson propre à donner de la perfection à une chose, ou à en corriger une qui est gâtée.

Pepantique. Première chaleur requise pour digérer la matière de l'œuvre, et la disposer à la putréfaction pour une nouvelle génération.

Pepastique (onguent). Est celui qu'on appelle aussi maturatif, qui dispose et amené une tumeur à la suppuration, en adoucissant et en apaisant la douleur, comme si l'on disait, un onguent qui mûrit par la cuisson.

Peplion,               ) 

Peplia,                  ) Espèce d'ésule, appelée réveille matin des vignes.

Peplus,                )

PEPLUS est aussi le nom qu'on donnait autrefois à une robe blanche sans manches brochée d'or, sur laquelle étaient représentés les actions et les combats de Minerve, de Jupiter et des Héros. On la portait en procession comme une bannière, dans les fêtes des Panathénées, ou instituées en l'honneur de Minerve.

Pepsis. Voyez FERMENTATION .

Percer avec la lance ou avec la flèche, le javelot, etc. C'est cuire la matière de l'œuvre avec le feu philosophique, appelé lance, javelot, etc.

Percipiolum. Remède spécifique pour quelque maladie. Blanchard. Planiscampi.

Percolation. Vieux mot qui signifie filtration, pour clarifier une liqueur trouble et limoneuse, en la faisant passer tout doucement à travers un I; papier de trace, ou une étoffe serrée.

Perdicium. Plante appelée Pariétaire.

Perdonium. Vin d'herbe. Planiscampi.

Père. Pierre des Philosophes, parvenue au rouge, ou leur soufre, appelé père, tant à cause qu'il fait l'office de mâle dans la génération de l'enfant hermétique, que parce qu'il est le principe et comme le père de la teinture des Sages. Ils disent aussi que le Soleil est le père, et la Lune la mère de la matière de leur pierre. Hermès, Table d'émeraude.

Periamma. Amulette, ou médicament qu'on dit guérir, ou du moins adoucir des maladies, en le suspendant seulement au col.

Periaptum. Voyez PERIAMMA .

Periclymenum. Chèvrefeuille.

Periclymene. Fils de Nélée, et frère de Nestor. Neptune lui donna le pouvoir de prendre toutes sortes de formes, pour se soustraire aux poursuites de ses ennemis. Hercule ne s'y laissa pas surprendre; et dans le temps que Periclymene, après avoir blessé Hercule, s'envolait sous la forme d'aigle, Alcide lui décocha une flèche, qui le perça, et le fit périr.

Perimede. Fille d'Eole, épousa le Fleuve Achéloüs, et en eut Hippoda-mus et Orestée.

Periminel. Opération par laquelle on réduit une matière en cendres. L'autre s'appelle Adulphurs quand on la réduit en sable fin. Ces deux opérations réunies se nomment

Agasoph.

Periploca. Espèce de convolvulus.

Periphetéa. Brigand d'Epidaure, qui avait une massue pour armes. Thésée en passant par ce pays, fut attaqué par ce brigand. Thésée le combattit, et le tua. Ravi d'avoir gagné cette massue, il la porta toujours, comme Hercule porta la peau du lion de Némée. Voyez THESEE .

Peristeron. Verveine, plante que les Anciens appelaient sacrée.

Perle des Chymistes. Rosée du printemps, ainsi nommée de ce qu'elle se réunit en gouttes qui ressemblent à des perles. Quelques Chymistes l'ont regardée comme la véritable matière de l'œuvre Hermétique; et comme les Philosophes disent qu'il faut deux matières, l'une mâle, l'autre femelle, ils ont donné le nom de mâle à la rosée d'automne ou du mois de septembre, et celui de femelle à celle du mois de mai; parce que disent-ils, celle du printemps participe plus du froid de l'hiver qui l'a précédée, et l'autre de la chaleur et du chaud de l'été.

Péro. Fille de Nélée et de Chloris, fut courtisée de beaucoup d'amans. Nélée déclara qu'il ne la donnerait en mariage qu'à celui qui enlèverait les bœufs d'Hercule, et les lui amènerait. Bias, fils d'Amythaon, l'entreprit, et y réussit, aidé de son frère Mélampe, Bias épousa Péro.

Persée. Fils de Jupiter et de Danaé, petit-fils d'Acrise. Celui-ci ayant été averti par l'Oracle que son petit-fils lui ôterait la vie, il fit enfermer Danaé sa fille dans une tour d'airain, afin de la mettre à l'abri des poursuites des hommes. Jupiter ayant été épris des charmes de Danaé, se glissa dans la tour sous la forme d'une pluie d'or. Danaé se laissa gagner, et devint enceinte. Acrise s'étant aperçu de la grossesse de sa fille, la fit enfermer, avec le fils qu'elle avait mis au monde, dans un coffre de bois, qu'il fit ensuite jeter à la mer. Les vagues jetèrent ce coffre sur les bords de l'île de Sériphe, où régnait Polydecte; Ditys son frère péchait alors, et retira le coffre dans son filet. Il l'ouvrit, y trouva Danaé et son fils encore vivans; et ayant appris leur histoire, il les mena au Palais, où Polydecte les traita avec toutes sortes d'humanités. Ce Roi ne tarda pas à sentir les impressions des appas de Danaé, et la sollicita avec toutes les instances possibles à satisfaire ses désirs amoureux. Danaé fut toujours rebelle; et Polydecte n'osant employer la force à cause de Persée, qui était toujours avec sa mère, il envoya ce jeune homme pour combattre Méduse, et lui en apporter la tête. Persée se mit en devoir d'exécuter cette entreprise périlleuse, et obtint pour cet effet le bouclier de Minerve, avec un miroir, les talonnières ailées de Mercure, et uni cimeterre dont ce Dieu lui fit aussi présent; Pluton lui donna un casque et un sac. Avec tout cet attirail, Persée allait, dit Hésiode, aussi vite que le vent, et volait aussi légèrement que la pensée. Il parvint aux Gorgones, et d'un coup de cimeterre il coupa la tête à Méduse, et la présenta à Minerve, qui lui avait guidé le bras. Du sang sorti de la plaie naquit Pégase, sur lequel Persée monta; et volant à travers la vaste étendue des airs, il eut occasion d'éprouver la vertu de la tête de Méduse avant son retour vers Polydecte. Andromede avait été exposée, attachée à un rocher sur le bord de la mer, pour être dévorée par un monstre marin. Persée qui l'aperçut, présenta la tête de Méduse au monstre, le tua, délivra Andromède, et l'épousa. Ce Héros passa de là en Mauritanie, où il changea Atlas en cette montagne qui porte encore son nom. Arrivé à Sériphe, il fit éprouver à Polydecte la vertu de la tête de Méduse, et le convertit en rocher. Persée fut ensuite à Larisse, où il trouva Acrise son aïeul; et y ayant institué des jeux et des réjouissances publiques pour marquer la joie qu'il avait de revoir ce pays, il jeta malheureusement son palet sur Acrise, qui périt de la blessure. Persée mourut enfin, et fut placé dans la constellation qui porte son nom. Voyez l'explication des circonstances de la vie de ce Héros dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 3, ch. 14, § 3.

Perséphone. Voyez PROSERPINE .

Petigo. Plante appelée Hépatique des bois.

Peucé. Arbre nommé Pin.

Peuplier. Arbre consacré à Hercule, parce qu'il en cueillit quelques branches, en allant aux Enfers pour délivrer Thésée. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 5, ch. 22.

Phacé. Lentille, espèce de légume.

Phaedre. Voyez PHEDRE. 

Phaëton. Fils du Soleil et de la Nymphe Clymene; s'étant offensé de ce qu'Epaphe, fils de Jupiter, lui reprochait qu'il n'était pas fils du Soleil, Clymene lui conseilla, pour le prou- ver, d'aller trouver le Soleil, et de lui demander la permission de conduire son char un jour seulement. D fut donc trouver le Soleil, et lui fit tant d'instances pour l'engager à lui promettre de lui accorder une grâce qu'il voulait lui demander, que le Soleil lui jura par le Styx de ne pas la lui refuser. Phaëton s'expliqua, et le Soleil lui accorda la conduite de son char, après avoir fait son possible pour le détourner de cette folle entreprise, et lui avoir donné toutes les instructions nécessaires pour éviter le péril qui le menaçait. A peine Phaëton eût-il pris les rênes, que les chevaux du Soleil sentant une main moins propre à les conduire, coururent à leur fantaisie, ne prenant pas le chemin ordinaire, s'approchèrent trop de la terre. Cérès craignant un embrasement total porta ses plaintes à Jupiter, qui ; foudroya aussitôt Phaëton, et le précipita dans le fleuve Eridan. Voyez ('explication de cette Fable dans les blés Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 3. 

Phaétuse. L'une des filles d'Apollon et de Clymene, sœur de Phaëton. Lampétie son autre sœur, avec Phaëtide, pleurèrent si amèrement le malheureux sort de leur frère, que les Dieux, touchés de compassion, les convertirent en peupliers. 

Phagedena. Ulcère rongeant, ce qui a fait appeler Phagedenica les onguents propres à ronger les chairs superflues.

 

Phallus. Représentations des parties du corps d'Osiris, qu'Isis ne put trouver. Voyez OSIRIS . On portait cette représentation dans les solemnités instituées en leur honneur, et parmi les Grecs dans celles de Bacchus. Voyez

; ORGIES , et les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 1 et 4, ch. 1.

Phanlec. Fer appelé Mars.

Phasis. Fleuve de la Colchide, dans lequel passèrent les Argonautes. Voy. le chap. 1 du liv. 2 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Phébns. Voyez APOLLON .

Phèdre. Fille de Minos, et femme de Thésée, devint éperdument amoureuse de son fils Hippolyte. Ne pouvant le faire consentir à sa passion, elle l'accusa auprès de Thésée d'avoir voulu attenter à son honneur. Thésée ayant ajouté foi trop imprudemment, chassa Hippolyte de sa maison, et pria Neptune son père de le venger de l'affront que ce fils avait voulu lui faire. Hippolyte se retirait sur son char, lorsqu'un monstre marin fit peur à ses chevaux, qui prirent le mors aux dents, brisèrent le char à travers les rochers, et firent périr Hippolyte. Phèdre reconnut sa faute, et se pendit de désespoir. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dév., liv. 5, ch. 22.

Phellodrîs et Phellos. Liège.

Phénix. Oiseau fabuleux consacré au Soleil. Les Egyptiens feignaient que cet oiseau était rouge, qu'il était unique dans le monde, et que tous les cent ans il venait dans la ville du Soleil, où il se fabriquait un tombeau d'aromates, y mettait le feu, et renaissait de ses cendres. Le phénix n'est autre que le soufre rouge des Philosophes. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dév., liv. 6, ch. 5, Fatalité première.

PHENIX . Fils d'Amintor, fut maudit par son père pour avoir eu commerce avec une de ses concubines, à la persuasion de sa mère. Phénix se retira chez Pelée père d'Achille, et devint le Mentor de ce dernier. Il l'accompagna à la guerre de Troye, et y commandait les Dolopes. Il devint enfin aveugle, comme le dit Homère au premier livre de l'Iliade. Voy. les Fables Egypt. et Grecq. dév., liv. 6.

Pherephata. Nom de Proserpine. Voyez ce qu'il signifie, liv. 4, chap. 3 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Pheres. Fils de Jason et de Médée, fut égorgé par sa mère pour se venger de ce que Jason l'avait abandonnée pour en épouser une autre.

Philadelphus. Apparine, glouteron.

Philanthropes. Voyez PHILADELPHUS .

Phileto. Une des Hyades. Voyez HYADES .

Philoctete. Fils de Pœan, était si intime ami d'Hercule, que ce héros en mourant sur le Mont Œta, lui fit présent de son arc et de ses flèches, teintes du sang de l'Hydre le Leme, après l'avoir obligé par serment de ne révéler à personne le lieu de sa sépulture, ni l'endroit où il aurait déposé ses flèches. L'Oracle consulté sur l'événement de l'entreprise du siège de Troye, ayant déclaré que cette ville ne pouvait être prise sans qu'on fît usage des flèches d'Hercule, les Grecs découvrirent que Philoctete en était le dépositaire. Il était ami des Troyens; par conséquent difficile de le déterminer à fournir quelque chose à leur désavantage. Ulysse fut choisi pour l'y engager, et il y réussit. Philoctete ne voulant pas violer son serment, montra seulement du pied le lieu où étaient ces flèches. Ulysse l'engagea même à se joindre aux Grecs; mais en chemin faisant, Philoctete laissa malheureusement tomber une de ces flèches sur son pied, et la blessure forma un ulcère si puant, que les Grecs, par le conseil d'Ulysse, abandonnèrent Philoctete dans l'île de Lemnos. Les Grecs voyant qu'ils ne pouvaient réussir à prendre Troye sans les flèches dont Philoctete était dépositaire, députèrent de nouveau Ulysse, qui l'amena au siège de la ville. Dès que Philoctete fut arrivé, il combattit Paris, et le tua. Après la prise de cette ville, Machaon, fils d'Esculape, et Médecin célèbre, guérit Philoctete avec la rouille de la lance d'Achille. Voyez l'explication de toutes ces circonstances dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 6, Fatal. 2.

Philosophe. Amateur de la sagesse, qui est instruit des secrètes opérations de la Nature, et qui imite ses procédés pour parvenir à produire des choses plus parfaites que celles de la Nature même. Le nom de Philosophe a été donné de tout temps à ceux qui sont véritablement instruits des procédés du grand œuvre, qu'on appelle aussi Science, et Philosophie Hermétique, parce qu'on regarde Hermès Trismégiste comme le premier qui s'y soit rendu célèbre. Ils prétendent qu'eux seuls méritent à juste titre ce nom respectable, parce qu'ils se vantent d'être les seuls qui connaissent à fond la nature, et que par cette connaissance ils parviennent à celle du Créateur, auquel ils rendent leurs devoirs et leurs hommages avec beaucoup d'attention, d'amour et de respect. Ils disent que cet amour est le premier pas qui conduit à la sagesse, et le recommandent sans cesse à leurs disciples, qu'ils nomment enfants de la Science. Voyez le Discours préliminaire, et le Traité hermétique à la tête du premier volume des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Cette Philosophie Egyptienne est la source des Fables, et l'origine des Dieux physiques et astronomiques qui sont expliqués dans le Traité que je viens de citer.

Philosophie. Voyez PHILOSOPHE .

Philtration. Action par laquelle on purifie, on clarifie une liqueur, en séparant le subtil de l'épais, le terrestre et le grossier du liquide, les fèces de la liqueur. Elle se fait en faisant passer une liqueur à travers un linge, un morceau d'étoffé, ou du papier sans colle.

Philtre. En Chymie vulgaire, c'est un morceau d'étoffé ou de feutre, coupé et cousu en forme de cône creux et renversé, dans lequel on met une liqueur, pour la faire passer à travers, afin de la clarifier. On le fait aussi avec du papier gris, ou du papier sans colle adapté dans un entonnoir. Mais en termes de Chymie hermétique, Philtre signifie mercure philosophique, parce que c'est par son moyen .qu'on sépare le pur de l'impur. Le Philtre est aussi l'Azoth des Sages, qui blanchit le laton ou les corps im-1-mondes, et le dépouille de ses impuretés.

Philtrer. Voyez PHILTRE .

Phinée. Fils de Phénix, Roi de Salmidesse, fut puni d'aveuglement par les Dieux, pour avoir fait crever les yeux à ses enfants. Ils le firent aussi tourmenter par les Harpies, qui enlevaient ou gâtaient les viandes qu'on lui servait. Calaïs et Zethus le délivrèrent de ces, monstres, lorsqu'ils passèrent chez lui en allant à la conquête de la Toison d'or. Phinée, par reconnaissance, enseigna aux Argonautes la route qu'ils devaient tenir, pour arriver heureusement dans la Colchide, et pour s'en retourner dans leur patrie. Voyez tout cela expliqué chimiquement dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 2, ch. 1.

Phiole Philosophale. C'est quelquefois le fourneau des Sages; plus communément le vase de terre, ou l'œuf philosophal.

Phionitie. Inimitié naturelle, ou antipathie d'un animal ou d'un mixte contre un autre, telle que celle des chats contre les souris, des araignées contre les crapauds, des cigognes contre les grenouilles, d'un chien enragé contre l'eau, d'un pôle de l'aimant contre l'autre. Les Philosophes disent que leur Dragon a de la phionitie contre l'eau, et qu'il faut le forcer à en boire et à s'y laver, pour le dépouiller de son écaille vieille et impure.

Philal. Rull.

Phison. Soufre des Philosophes ou magistère au rouge.

Phlégéton. L'un des fleuves de l'Empire ténébreux de Pluton. Voyez ENFER .

Phlegme. Eau ou vapeur qui s'élève de la matière de l'œuvre, et qui en se cohobant d'elle-même, la blanchit. C'est pourquoi quelques Philosophes ont donné le nom de phlegme au mercure, et à la pierre parvenue à la blancheur.

Phlégyas. Fils de Mars, et père d'Ixion et de la Nymphe Coronis, ayant appris que sa fille avait eu commerce avec Apollon, il insulta ce Dieu qui le fit périr à coups de flèches. Il fut condamné dans le Tartare à avoir toujours un rocher suspendu sur sa tête. Virgile nous le donne pour le Prédicateur des Enfers.

.... Phlégyas miserrimus omnes Admonet, et magna testatur voce per umbras. Discite justifiant moniti, et non temnere Divos. AEneid. lib. VI. Inutile sermon, fait à des gens qui ne peuvent plus en profiter.

L'histoire de Phlégyas n'est qu'une allégorie que l'on trouve expliquée dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 3, ch. 12 et liv. 5, ch. 22.

Phlogium. Espèce de violettes, ainsi nommées de ce qu'on voit sur leurs fleurs quelques traits de couleur de feu.

Phlogistique. (Chymie) Feu fixé et devenu principe des corps. C'est la matière inflammable, ou soufre principe. Le phlogistique dans les métaux fait l'union de leurs parties, puisqu'ils se convertissent en chaux dès qu'ils en sont privés, et qu'on les réduit ensuite à leur premier état en y ajoutant de nouveau phlogistique. De cette quantité de phlogistique plus ou moins grande ou du degré de cohésion des principes des métaux, l'on peut réduire leur valeur relative, indépendante de celle que l'opinion leur attribue; car plus ces substances résistent au feu, plus elles ont de solidité, plus leur poli est éclatant. C'est donc de cette résistance que dépend le prix des métaux, et non de leur rareté ou de leur abondance. Aussi l'or que le feu ne peut dompter, et qui paraît avoir le moins de phlogistique qu'il est possible pour l'union de ses parties, est-il regardé comme le premier des métaux. L'argent que le feu ne pénètre qu'avec la plus grande difficulté, à moins qu'on n'y ajoute du plomb, du borax, ou quelque sel alkali, succède immédiatement à l'or. Viennent ensuite le cuivre, le fer, l'étain, le plomb, le bismuth et le zinc. Au reste, par cette résistance il ne faut pas entendre celle que ces métaux opposent à leur fusion, mais la confiance avec laquelle ils persistent dans leur état de fusion, avec le plus ou moins d'évaporation et de déchet; ou, si l'on veut, la difficulté plus ou moins grand qu'ils ont à se convertir en chaux ou en scories : sans cela on attribuerait une plus grande valeur au fer qu'à l'argent, ou au cuivre, puisqu'il résiste bien plus à la fusion que ces deux métaux. L'excès de phlogistique produit dans les métaux le même effet que son défaut. Ils rendent l'un et l'autre les matières minérales dures et intraitables au feu. Le phlogistique se trouve dans tous les individus de la Nature. Dans l'animal ce phlogistique abonde dans les parties graisseuses ou huileuses et qui sont les plus susceptibles d'inflammation. M. Wipacher

(Dissertation imprimée parmi les Elémens de Chymie de Boerhave) regarde les esprits animaux comme une matière ignée, à laquelle il donne de nom de Phlogistique automate.

Ce feu a été connu des anciens comme des modernes, particulièrement des Philosophes Hermétiques, qui en ont presque toujours parlé par allégories et par métaphores, et lui ont presque toujours donné les noms des divers feux employés dans les opérations de la Chymie vulgaire. Voyez à cet égard le traité de Physique générale, à la tête des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Phœbus. Surnom d'Apollon. Voyez son article. PHŒNIX est aussi un des noms du palmier qui porte des dattes.

Phorbas. Chef des Phlégiens, tuait et massacrait tous ceux qui lui tombaient sous la main. Apollon le vainquit et le fit mourir.

Phorcys. Fils de Neptune et de la Terre, devint père des Gorgones, Stheno, Euryale et Méduse. V. GORGONES .

Phorgis. V. PHORCYS .

Phosphore ou Porte-lumière. Est un des noms que les Philosophes ont donné au petit cercle blanc qui se forme sur la matière de l'œuvre quand elle commence à blanchir. Ils l'ont ainsi appelé, parce qu'il annonce la blancheur qu'ils ont nommée lumière.

Phryxus. Fils d'Athamas et de Néphélé, voulant se soustraire avec Hellé sa sœur, aux embûches que leur tendait Ino leur belle-mère, prirent le parti de se sauver en Colchide, et montés l'un et l'autre sur un mouton, ils s'exposèrent aux vagues de la mer. Hellé épouvantée, tomba et se noya. Phryxus aborda heureusement en Colchide, où il consacra son mouton à Jupiter, d'autres disent à Mercure, d'autres à Mars. C'est la toison de ce mouton qu'on appela dans la suite la Toison d'or, pour la conquête de laquelle Jason et les autres Argonautes s'exposèrent à tant de dangers. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, îiv. 2, chap. 1 et liv. 4, chap. 9.

Phta. Dieu des Egyptiens, le même que Vulcain.

Phtarticum. Médicament propre à corrompre les chairs et à les faire venir ? à suppuration.

Phteiroctonon. Staphisagria ou Herbe aux poux.

Phthora. Le même que Staphisagria.

Phthirion. Herbe aux poux.

Phu ou Phy. Valériane.

Phyllire. Nymphe aimée de Saturne, de laquelle il eut le Centaure Chiron. Voyez CHIRON .

Phyllytis. Espèce de scolopendre. Phyllum. Mercuriale. Blanchard. Physalis. Fleurs de lupin.

Physalos. Crapaud.

Phyteuma. Est une espèce de plante de la classe des linaires. Blanchard.

Pied. Couper les pieds à Mercure; expressions qui veulent dire, fixer sa volatilité. Les Philosophes ont souvent employé ces expressions, et Abraham Juif a représenté hiéroglyphiquement dans sa première figure un Vieillard ailé, la bouche béante, et une faux à la main, qui paraît en action pour couper les jambes à un jeune homme sous la figure de Mercure.

Piérie. Contrée de la Macédoine, où les Muses habitaient; ce qui leur fit donner le nom de

Piérides.

Pierre. Se dit, en termes de Science Hermétique, de tout ce qui est fixe, et ne s'évapore point au feu.

PIERRE que Saturne avala, et rendit ensuite.

Ne signifie autre chose que la matière fixe de l'œuvre qui se trouve dissoute et confondue avec la volatile pendant la putréfaction appelée Saturne. Il la vomit, dit la Fable, et elle fut déposée sur le mont Hélicon, parce qu'après la putréfaction et la dissolution, cette matière volatilisée se fixe de nouveau, et redevient pierre; c'est pourquoi la Fable dit que Saturne fut obligé de la vomir.

Cette pierre devint très célèbre dans l'Antiquité : les Latins, suivant Priscien le Grammairien, la nommaient Abadir; et les Grecs, si nous en croyons Hésychius, Bœtylos. On les croyait animées, et on les consultait comme les Théraphims. Ces pierres étaient rondes et d'une médiocre grandeur. Isidore, ainsi qu'on le voit dans sa Vie écrite par Damascius, disait qu'il y avait des Baetyles de différentes sortes, que les uns étaient consacrés à Saturne, d'autres à Jupiter ou au Soleil, etc. Voyez SATURNE .

PIERRE PHILOSOPHALE . Résultat de l'œuvre Hermétique, que les Philosophes appellent aussi Poudre de projection. On regarde la pierre philosophale comme une chimère pure, et les gens qui la cherchent sont regardés comme des fous. Ce mépris, disent les Philosophes Hermétiques, est un effet du juste jugement de Dieu, qui ne permet pas qu'un secret si précieux soit connu des médians et des ignorants. Les plus célèbres et les plus savants Chymistes modernes non seulement ne regardent pas la pierre philosophale comme une chimère, mais comme une chose réelle. Beccher, Stalh et nombre d'autres l'ont défendue et soutenue contre les assauts répétés de l'ignorance, et des gens qui pour l'ordinaire s'élèvent contre elle sans en connaître autre chose que le nom. Voyez le Discours préliminaire du Traité des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. Voyez ALCHYMIE . PIERRE ADIZ . Sel armoniac des Sages.

PIERRE ANIMALE . Sang humain. On a aussi donné ce nom aux différentes espèces de Bézoarts.

PIERRE ARABIQUE . Rulland prétend que c'est le Talc, qu'on appelle aussi Pierre spéculaire, Pierre à la Lune, Glace de Marie. Voyez Pline, liv. 36, c. 22.

PIERRE . Les Sages ont donné ce nom à leur matière dans bien des circonstances où elle se trouve, selon son plus ou moins de cuisson et de perfection. Philalèthe dit dans son Traité de vera Confectione lapidis Philosophie!, que les termes de pierre, pierre unique, ne signifient que la matière des Sages poussée au blanc par la cuisson philosophique.

Il y a trois sortes de pierres. La pierre du premier ordre est la matière des Philosophes parfaitement purifiée et réduite en pure substance mercurielle. La pierre du second ordre est la même matière cuite, digérée et fixée en soufre incombustible. La pierre enfin du troisième ordre, est cette même matière fermentée, multipliée et poussée à la dernière perfection de teinture fixe, permanente, et tingente. Triomphe Hermétique.

PIERRE ATTICOS . Voyez. PIERRE BORIQUE . PIERRE BENITE . Voyez PIERRE PARFAITE .

PIERRE BORIQUE . Lapis Borricus. Nom que les Sages ont donné à leur matière au blanc. D'autres l'ont appelée Pierre Atticos.

Pandulphe, Discours 21, dans la Tourbe; et Lucas, Disc. 22, l'ont nommée Aiar.

PIERRE D ' ARGENT . Mercure des Philosophes après qu'il a été animé; c'est-à-dire, qu'il a reçu son âme et son esprit; ce qui se fait quand la matière parvient à la blancheur.

PIERRE DE BACCHUS ou DE DENYS . Est une pierre dure, noire et marquée assez souvent de taches rouges. Pline, Solinus et Albert disent qu'étant broyée et infusée dans l'eau, elle lui nom donneaux l'odeurdifférentes espèces et le goût du devin, et qu'elle empêche l'ivresse ou la guérit. C'est de là qu'elle a pris son nom.

PIERRE DE CHERUBIM . Soufre des Sages.

PIERRES D ' HIRONDELLE . Lapis Chelïdonis. Petites pierres de la grosseur et de la forme d'une graine de lin. Dioscoride dit qu'on les trouve dans le ventricule des petites hirondelles, quand la Lune est au croissant. On en trouve ordinairement deux différentes en couleurs. Pline dit qu'elles sont rouges et mêlées de taches noires d'un côté, et de l'autre toutes noires. Les Anciens leur attribuaient de grandes propriétés, mais qui ressentent un peu la fable.

PIERRE DE LA LUNE . C'est le Talc, si nous en croyons Avicenne qui en traite fort au long. Mais la pierre de la Lune des Philosophes est la matière de l'œuvre parvenue au blanc. PIERRE D ' HEPHESTION . Pyrittes.

PIERRE DE MEDEE . C'est l'Hématite noire de Pline, qui en parle dans le 10e chapitre de son 37e livre.

PIERRE ETHESIENNE . Topaze, ou la matière de l'œuvre parvenue à la couleur safranée. PIERRE FAMEUSE . En termes de Chymie, n'est autre que le sel d'urine.

PIERRE DE CHAUX . Se dit aussi, en termes de Chymie, des scories du cuivre. Rullandus. PIERRE (la grande). C'est la pierre philosophale.

PIERRE DOREE . Se dit de l'urine même, en termes de Chymie. Rull.

PIERRE DE MONTAGNE . C'est la Tortue, et le Rebis des Alchymistes.

PIERRE ET NON PIERRE .

Les Philosophes Hermétiques ont donné ce nom à leur magistère parfait, et non à la matière dont ils le font, comme quelques Chymistes le pensent mal à propos. Ils ne l'ont point appelé pierre, de ce qu'il ait aucune ressemblance aux pierres, mais parce qu'il résiste aux atteintes du feu le plus violent, comme les pierres. C'est une poudre impalpable très fixe, pesante et de bonne odeur, ce qui l'a fait nommer poudre de projection, et non pierre de projection.

PIERRE DE TOUTES COULEURS .

Quelques Chymistes ont donné ce nom au verre. Manget.

PIERRE ETOILEE . Soufre des Philosophes. PIERRE INDIENNE . Magistère au rouge. PIERRE INDRADEME , PIERRE LAZUL . Voyez PIERRE INDIENNE .

PIERRE LUNAIRE . Magistère au blanc.

PIERRE MINERALE . Mercure des Sages après la conjonction de l'esprit et du corps, c'est-à-dire, lorsque la matière commence à se fixer. PIERRE PARFAITE . Elixir au rouge.

PIERRE PREDITE . Magistère au blanc.

PIERRE RONDE . Matière parvenue à la blancheur.

PIERRE ROUGE . Soufre des Philosophes.

PIERRE SANGUINAIRE . Eau sèche des Philosophes, qui change les corps en esprits. Elle est la vertu du sang spirituel, sans lequel on ne peut rien faire. Artéphius. Flamel en parie aussi à l'occasion de sa figure hiéroglyphique, où il représente des enfants que les soldats égorgent, et desquels ils mettent le sang dans un baquet où le Soleil et la Lune viennent se baigner. Il dit à ce sujet, que ce serait une chose impie et tout-à-fait déraisonnable de se servir du sang humain, ni d'aucun animal, pour faire l'œuvre; et il assure clairement qu'il ne parle dans cette circonstance que par allégorie. La pierre est vile, et doit être faite avec la semence des métaux; mais elle est précieuse par ses effets admirables sur les infirmités des trois règnes de la Nature.

PIERRE SOLAIRE . Soufre rouge, ou magistère au rouge. Ces soufres sont une production de l'Art, et non de la Nature; en vain les Chymistes les cherchent-ils sur ou dans la terre, comme une chose qu'elle produit. Elle donne seulement la matière dont on les fait, comme elle donne le grain dont on fait le pain. PIERRE VERTE . Matière des Philosophes en putréfaction. Elle est appelée verte, parce qu'elle est encore crue, et n'a pas acquis par la digestion le degré de sécheresse et de perfection qu'il lui faut.

PIERRE UNIQUE . C'est l'élixir parfait, qui est unique, parce qu'il n'y a point de mixte dans le monde qui lui soit comparable pour ses propriétés.

PIERRE qui naît sagement en l'air. C'est la matière de l'œuvre, dont Hermès a dit : le vent ou l'air l'a portée dans son ventre. Elle naît dans la sublimation; car s'il n'y avait pas d'air dans le vase, la volatilisation ne pourrait se faire, et le vaisseau risquerait de se briser. Elle y renaît même plusieurs fois, parce que le fixe doit être volatilisé à chaque opération, que Morien appelle disposition. L'humide radical est la base des mixtes des trois règnes, et le principe de leur vie, parce qu'il a toujours en lui le feu qui anime tout. La pierre est composée de l'humide radical des métaux, comme le plus fixe; c'est pourquoi elle opère tant de merveilles, en fortifiant la nature, et en réparant ses pertes, ce que les aliments ne peuvent faire que très imparfaitement. Quand on dit que la pierre contient toutes choses, et que toutes choses sont d'elle et par elle, c'est parce qu'étant l'humide radical de tout, elle en est le principe.

PIERRE CITRINE . Ouvrage de la pierre poussé à la couleur de topaze.

PIERRE PREMIERE . Magistère au blanc avant la multiplication, c'est-à-dire, le premier soufre de l'œuvre, la Lune des Philosophes.

PIERRE SECONDE . Soufre des Sages, leur minière de feu céleste.

PIERRE DE PARADIS . Poudre de projection, le miracle de l'Art et de la Nature. Quelques-uns ont donné ce nom au mercure des Philosophes. PIERRE ANIMALE , VÉGÉTALE ET MINERALE . C'est l'élixir parfait, composé de la quintessence des trois règnes. Non qu'il faille pour la composer, prendre une chose de chaque règne; mais parce qu'elle en est le principe, et qu'elle est médecine propre à guérir leurs infirmités, et à les pousser au degré de perfection dont ils sont capables. Il ne faut pas confondre les termes de Pierre des Philosophes avec ceux de Pierre Philosophale. La première doit s'entendre de la matière de l'œuvre, et la seconde de l'œuvre dans sa perfection.

PIERRE DE TOUCHE . Battus fut changé en pierre de touche par Mercure, pour avoir eu l'indiscrétion de dire où Mercure avait mis les bœufs d'Admete, qu'il avait volés pendant qu'Apollon les gardait. V. BATTUS .

Piler. Voyez CUIRE .

Pilizenii. Poils blancs de la queue du lièvre.

Planiscampi.

Pilos. Argile.

Pinang. Areca.

Pinde. Montagne de la Thessalie, consacrée à Apollon et aux Muses. Voyez MUSES .

Pirithoiis. Fils d'Ixion, lia une étroite amitié avec Thésée. Il lui aida à enlever Hélène, à condition que Thésée lui prêterait son bras pour se procurer aussi une femme. Les noces de Pirithoiis, qui voulait épouser Hippodamie, furent troublées par les Centaures; Thésée vengea son ami. Ils concertèrent ensuite d'aller aux Enfers enlever Proserpine, femme de Pluton. Ce Dieu se saisit d'eux, et les fit lier dans l'endroit même où il les avait fait arrêter. Hercule ayant été envoyé par Eurysthée pour enlever le chien Cerbère, rencontra son ami Thésée, et le délivra de sa captivité; il y laissa Pirithoiis, parce qu'il ne put obtenu: sa liberté de Pluton. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 5, ch. 22. On écrit aussi Pyrithoiis.

Pirittes ou Pyrites. On donne ce nom à toutes sortes de marcassites, qu'on distingue en particulier par le nom du métal qu'elles contiennent; comme chrysites de l'or, argyrites de l'argent, sidérites du fer, chalcites du cuivre, molybdites du plomb.

Piso. Mortier.

Pissasphaltos. Asphalte, bitume des Indes.

Pissasphaltus. Asphalte.

Pisseleon. Poix.

Pitys. Arbre appelé Pin.

Pityusa. Esule.

Planètes. Les Egyptiens commencèrent les premiers à diviniser les planètes, suivant le sentiment des Mythologues. Mais les Philosophes Hermétiques prétendent que les Prêtres d'Egypte ne pariaient que par allégo-ries, quand ils donnaient les planètes pour des Divinités, sous les noms dïsis pour la Lune, d'Osiris pour le Soleil, de Jupiter pour l'astre qui porte ce nom, et ainsi des autres, comme on peut le voir dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées. L'objet d'Hermès Trismégiste était de voiler sous une allégorie, l'œuvre qu'on appelle Hermétique, sa matière et ses procédés. Il imagina un rapport des métaux avec les sept planètes, et leur donna les mêmes noms qui leur sont demeurés jusqu'à nos jours. C'est pourquoi les planètes des Chymistes sont les métaux vulgaires, et les plaintes des Philosophes sont les métaux philosophiques. La matière parvenue à la couleur noire par la putréfaction, est leur Saturne ou leur plomb; la couleur grise qui succède à la noire est leur Jupiter ou leur étain; la couleur blanche est leur Lune ou argent; la couleur safranée est leur Vénus ou leur Cuivre, de même que la couleur verte; la couleur de rouille de fer est leur Mars ou leur fer, et la couleur rouge-pourprée est leur Soleil ou leur or. Cette succession de couleurs forme leur Zodiaque et leurs saisons. Comme ces couleurs doivent paraître successivement et toujours dans le même ordre pour chaque opération, qui se répètent trois fois pour la perfection de l'œuvre, sans y comprendre la multiplication, savoir la fabrique du soufre, celle de la pierre et celle de l'élixir, les Philosophes disent communément qu'il faut trois ans pour achever l'œuvre. Ceux qui y comprennent la multiplication, comptent les années par le nombre de fois qu'ils réitèrent chaque opération. Voilà le moyen d'accorder les Philosophes dans les contradictions apparentes qu'on trouve dans leurs ouvrages, quand ils parlent du temps requis pour la perfection de l'œuvre. V. TEMS .

Platyophtalmon. Antimoine.

Plecmum. Plomb.

Pléiades. Filles d'Atlas et de la Nymphe Pleïone, au nombre de sept. Orion les poursuivit pendant cinq ans sans pouvoir se concilier leurs bonnes grâces, ni obtenir d'elles aucune faveur. Elles prièrent les Dieux de les garantir de ses poursuites, et elles furent transportées au Ciel. Quelques-uns disent qu'elles furent nourrices de Bacchus, et qu'elles se nommaient Electre, Alcyone, Céléno, Maïa, Astérope, Taygete et Mérope. Cette dernière, seule de la constellation qu'elles forment, ne paraît plus. Les Poètes feignent que honteuse d'avoir épousé un mortel, elle disparut. D'autres disent que c'est Electre, qui se cacha le visage avec les mains pour ne pas voir la ruine de Troye, et du Royaume qu'elle avait fondé avec Dardanus son époux. Ces sept étoiles paraissent à la tête du Taureau, deux aux cornes, deux aux yeux, deux aux narines, et la septième, beaucoup plus obscure, au milieu du front. Elle commence à se manifester vers le milieu du mois de mai. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 2, ch. 2 et liv. 3, ch. 14, § 3.

Pléione. Fille de l'Océan et de Thétis, épousa Atlas, dont elle eut les Pléiades.

Pleres Archonticum. Poudre céphalique.

Plerotique. (Onguent). Est celui qui rétablit les chairs, et remplit les vides que les ulcères ou blessures ont coutume de laisser.

Plisthene. Fils de Pélops et d'Hippodamie, laissa en mourant ses deux enfans Agamemnon et Ménélas sous la tutele de son frère Atrée, qui les éleva comme les siens propres.

Ploma. Bouillon blanc, plante appelée en latin Verbascum.

Plomb. Eau de tous les métaux, selon Paracelse. Le plomb passe pour le plus mou et le plus vil des métaux. Les Chymistes l'appellent Saturne, et les Philosophes Hermétiques le Père des Dieux. Paracelse dit que si les Alchymistes connaissaient ce que contient Saturne ils abandonneraient toute autre matière pour ne travailler que sur celle-là. Riplée dit au contraire que de quelque manière qu'on travaille le plomb, il demeurera toujours plomb; et qu'il ne faut pas prendre le fils dont la mère est sujette à tant d'impuretés. Le plomb des Philosophes, leur Saturne, est la matière de l'œuvre parvenue au noir pendant la putréfaction. Ils l'ont aussi appelée en cet état

Plomb noir.

PLOMB FONDU . Même chose que plomb noir.

PLOMB BLANC . Matière parvenue au blanc. Quelques-uns donnent ce nom au mercure Hermétique.

PLOMB DES PHILOSOPHES . Planiscampi dit que c'est l'antimoine, dont Paracelse distingue deux espèces, l'une qu'il appelle antimoine noir au saturnien, l'autre antimoine blanc ou Jovial. Artéphius dit qu'il faut prendre l'antimoine des parties de Saturne; mais il explique ensuite son idée, lorsqu'il dit qu'il appelle antimoine la matière de l'Art, parce qu'elle en a les propriétés. Il pourrait donc bien se faire que Paracelse et les autres qui nomment l'antimoine comme la matière du grand œuvre, l'entendissent dans le même sens qu'Artéphius. Il ne faut donc pas se laisser abuser par les noms. Morien avertit lui-même que rien n'a tant induit en erreur que les différents noms donnés à la matière et aux opérations.

Pluies d'Or, La Fable fait mention de plusieurs pluies d'or. Jupiter se changea en pluie d'or pour jouir de Danaé renfermée dans une tour. Il tomba une pluie d'or dans l'île de Rhodes quand Minerve naquit du cerveau de Jupiter. Les Anciens ont caché sous le voile de ces fables la volatilisation de l'Or Philosophique, qui retombe en forme de pluie sur la matière qui reste au fond du vase. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2, ch. 7.

Pluton. Fils de Saturne et d'Ops, ayant partagé l'empire du monde avec Jupiter et Neptune ses frères, les Enfers lui échurent. Rebuté et rejeté de toutes les Déesses à cause de sa laideur et du lieu ténébreux de son séjour, il fut obligé, pour avoir une épouse, d'enlever Proserpine, fille de Cérès, et l'emmena dans les Enfers sur son char traîné par quatre chevaux noirs. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 3. La porte des Enfers était gardée par un chien à trois têtes qui vomissait du feu, et empêchait les ombres de sortir du Tartare quand elles y étaient entrées. Hercule enleva ce Cerbère pour obéir à Eurysthée, et Pluton, pour s'en venger, fut combattre Hercule pendant qu'il nettoyait les étables d'Augias. Hercule blessa Pluton, qui se retira dans son Empire ténébreux. Ibid. liv. 5, ch. 8. Pluton fut regardé comme le Dieu des richesses, et tous les animaux qu'on lui sacrifiait étaient noirs. Ibid. liv. 3, ch. 6.

Plutus. Fils de Jasion et de Cérès, selon Hésiode, fut aussi honoré comme Dieu des richesses. L'ancien Scholiaste d'Hésiode regarde cette généalogie comme une pure allégorie, et avec raison, puisque Cérès et Jasion sont deux personnages fabuleux, comme on peut le voir dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 2 et 3.

Podalyre ou Podalire. Fils d'Esculape et de Machaon, excella dans la Médecine, et accompagna les Grecs au siège de Troye.

Podarce. Premier nom de Priam, Roi de Troye, reçut la couronne des mains d'Hercule, après que ce Héros eut délivré Hésione exposée à un monstre marin, et tué Laomédon, père de Podarce. Voyez. PRIAM , et les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 5, ch. 14.

Poètes. Les Poètes ont inventé des personnages et leur ont supposé des crions, non pas pour imaginer les fades pures et sans objet, comme pourraient l'être des contes de Fées; mais pour instruire, soit de la Morale, soit de la Physique. Beaucoup de Mythologies prétendent voir dans Homère et autres Anciens l'histoire des siècles, qu'ils appellent cependant fabuleux; mais s'ils étaient de bonne foi, ils avoueraient qu'il n'est pas possible pie combiner les événements que les poètes rapportent, de manière à en aire une histoire suivie. M. l'Abbé Banier, après avoir recueilli tout ce qu'ont dit les Auteurs à cet égard, a essayé de rapporter toutes les fables à l'histoire, et a fait trois gros volumes pour les expliquer conformément à ce système; mais les contradictions perpétuelles, et les anachronismes qu'on trouve presque à chaque chapitre, prouvent bien que ce système ne peut se soutenir, et que les Poètes n'ont pu avoir l'histoire pour objet. La conformité des fables Grecques avec celles des Egyptiens, dont elles ne sont qu'une imitation, suffirait pour faire abandonner ce système. Les Philosophes Hermétiques mieux instruits, ce semble, du véritable objet des fables Egyptiennes, ont expliqué les Poètes Grecs par la Philosophie Hermétique, c'est-à-dire Homère et Hésiode; car Homère avait puisé ses fables en Egypte, et les autres Poètes ont puisé les leurs dans ce Prince de la Poésie. Hermès était l'Auteur de ces fables; il était donc naturel de les expliquer par Hermès même, ou par ceux qu'il avait initiés dans les mystères de son art. C'est pourquoi on trouve les fables si souvent rappelées dans les ouvrages Hermétiques. Je les ai expliquées conformément à leurs idées dans mon Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées; ce qui fait que je renvoie le lecteur à ces explications, parce que ça Dictionnaire n'en est, à proprement parler, qu'une Table raisonnée.

Poids. Tout l'art consiste, selon les Philosophes, dans les poids et proportions des matières. Qu'on ne s'alambique pas l'esprit pour trouver ces poids. Je leur réponds, dit Trévisan, qu'aux lieux de la minière, il n'y a nul poids; car poids est quand il y a deux choses. Mais quand il n'y a qu'une substance, il n'y a point de regard au poids; mais le poids est au regard du soufre qui est au mercure : car l'élément du feu qui ne domine point au mercure crud, est celui qui digère la matière. Et pour ce, qui est bon Philosophe, sait combien l'élément du feu est plus subtil que les autres, et combien il peut vaincre en chacune composition tous les autres éléments. Et, ainsi le poids est en la composition première élémentale du mercure, et rien autre chose.

Phil. des Met.

Il ne s'agit donc pas de peser les matières pour faire le mercure des Philosophes, puisque la Nature y met elle-même les proportions requises. C'est dans le second et le troisième œuvre où les poids sont à observer, afin que le volatil puisse au commencement surmonter le fixe et le volatiliser, et que le fixe puisse dominer à son tour. Car tout l'art consiste à dissoudre et à coaguler, à volatiliser et à fixer. Les Philosophes ont aussi appelé Poids, le procédé requis dans les opérations. Voyez DISPOSITION .

Poil humain. Quelques Philosophes ont donné ce nom à leur mercure dissolvant, ce qui a fait penser à quelques Artistes que les cheveux et le poil humains étaient la matière de l'œuvre. Ils n'avaient pas lu sans doute le Traité de la Philosophie des Métaux de Trévisan, qui nomme les cheveux et le poil au nombre des choses qui sont exclues de l'œuvre, de même que tout ce qui peut être pris et sort des animaux.

Point. Les Philosophes appellent point, punctum, leur magistère au blanc, parce que tout l'œuvre dépend de là. Ils ont dit en conséquence : blanchissez le laton, et déchirez vos livres. Car lorsqu'on y est parvenu, on est assuré de réussir en continuant seulement le régime du feu.

Poisson. Lorsque la matière est parvenue à un certain degré de cuisson, il se forme sur sa superficie de petites bulles qui ressemblent aux yeux des poissons. Voyez YEUX .

Polemonium. Plante connue sous le nom de

Béen Blanc.

Polir. C'est cuire, digérer la matière de l'œuvre pour la mener à sa perfection.

Poliso. Une des Hyades. V. HYADES .

Pollux. Fils de Jupiter et de Léda, frère de Castor, d'Hélène et de CIytemnestre. Pollux était frère jumeau de Clytemnestre. Les deux frères se rendirent très célèbres par de grandes actions, et accompagnèrent Jason à la conquête de la toison d'or. Pollux pendant ce voyage tua Amycus qui défiait les étrangers au combat du ceste. Castor ayant été tué par Lyncée, Pollux obtint de Jupiter qu'il pourrait communiquer son immortalité à Castor, et qu'ils vivraient et mourraient alternativement. Voyez CASTOR .

Polydecte. Roi de l'île de Sériphe, reçut dans son palais Danaé et Persée son fils, qu'Acrise avait exposés aux vagues de la mer pour les y faire périr. Polydecte fut épris des charmes de Danaé; mais il ne put obtenir ses faveurs. Persée lui parut un Argus incommode et redoutable; pour s'en débarrasser il l'envoya chercher la tête de Méduse. Persée obéit malheureusement pour Polydecte, qui sans doute en ignorait les propriétés. Persée la lui présenta à son retour, et Polydecte à cette vue fut converti en rocher. V. PERSEE .

Polygophora. Vins fumeux, ou toutes autres liqueurs qui enivrent.

Polyneuron. Plantain.

Polypharmacon. Remède bon à plusieurs maladies.

Polyphême. L'un des Cyclopes, fils de Neptune et de la Nymphe Thoose, selon Homère, était d'une taille monstrueuse et gigantesque : il n'avait qu'un œil au milieu du front, et était d'un caractère brutal, et fort adonné aux femmes. Il faisait sa demeure dans une grotte des montagnes de Sicile, où il nourrissait beaucoup de bestiaux. Il aimait éperdument la Nymphe Galathée, et tua Acis son rival. Ulysse ayant été jeté par la tempête sur les côtes de Sicile, Polyphême dévora quatre de ses compagnons. Ulysse ayant trouvé moyen de l'enivrer, lui creva l'œil avec un tison ardent, et s'enfuit avec les autres compagnons de ses voyages.

Polypodes. Petits insectes appelés Cloportes, Porcelets.

Polyxene. Fille de Priam et d'Hécube, fut accordée à Achille par Priam. Ils s'assemblèrent dans le temple d'Apollon pour faire le mariage; et Paris, frère de Polyxene, s'étant caché derrière la statue d'Apollon, décocha une flèche à Achille et l'atteignit au talon, seul endroit où il pouvait être blessé. Achille mourut de la blessure, et Pyrrhus son fils vengea la mort de son père par celle de Polyxene, qu'il sacrifia sur son tombeau. Voyez ACHILLE .

Pomambra. Pastille, ou composition de plusieurs choses odoriférantes, parmi lesquelles l'ambre se fait sentir particulièrement. C'est comme si l'on disait

Pomme d'ambre.

Pomme d'Or. Les fables font mention de plusieurs pommes d'or : la Discorde en jeta une sur la table pendant le repas des noces de Pelée et de Thétis; elle y avait mis une inscription : pour la plus belle. Les Déesses qui se trouvaient à ces noces prétendirent chacune en particulier que cette pomme leur appartenait. Les Dieux, Jupiter même, ne voulurent pas se porter pour Juges de ce différend, et renvoyèrent Junon, Pallas et Vénus, qui se la disputaient, à Paris pour en décider. Il l'adjugea à Vénus, ce qui fut première cause de la guerre de Troye. Voyez liv. 6 des Fables Egypt. ||ei Grecq. dévoilées, ch. 2 et suiv.

Hippomene par le conseil de Vénus prit trois pommes d'or et les jeta à Athalante pour l'arrêter dans sa course, et il y réussit. V. ATHALANTE . Ces pommes avaient été cueillies dans le jardin des Hespérides, où elles croissaient en abondance. Hercule les enleva toutes pour obéir à Eurysthée. Les feuilles mêmes de l'arbre qui les produisait étaient d'or. Ces pommes sont les mêmes que celles dont parle le Cosmopolite dans sa Parabole aux Enfants de la Science, c'est-à-dire l'or philosophique.

Cueillir les pommes du jardin des Hespérides, c'est, dans le style Hermétique, faire le soufre des Philosophes. Les jeter à Athalante, c'est fixer le volatil; et l'adjuger à Vénus, c'est finir le premier œuvre par la fixation de la partie volatile, pour travailler ensuite à la composition de la pierre et de l'élixir représentés par le siège et la prise de la ville de Troye.

POMME ODORIFERANTE . V. POMAMBRA .

Populago. Plante connue sous le nom de pas-d'âne, Tussilage. Elle a été nommée Populago, de ce que ses feuilles sont blanches d'un côté comme celles du Peuplier.

Porcello. Petits insectes appelés Cloportes.

Porfiligon. Ecaille de fer.

Porphyrion. Un des Géants qui firent la guerre aux Dieux, voulut faire violence à Junon en présence de Jupiter même. Ce Dieu et Hercule le poursuivirent et le firent périr.

Porronitri. Sel fusible.

Porrosa. Millepertuis, ou Hypéricon.

Porte. Signifie la même chose que clef; entrée ou moyens d'opérer dans tout le cours de l'Œuvre. Riplée en a fait un Traité qu'il a intitulé les douze Portes, comme Basile Valentin a intitulé le sien les douze Clefs, c'est-à-dire les douze opérations qu'il faut faire pour parvenir à la perfection de la pierre philosophale, ou poudre de projection.

Posca. Oxycrat. Blanchard.

Poséidon. Surnom de Neptune.

Poséidonies. Fêtes en l'honneur de Neptune.

Posset. Petit lait, que l'on compose en faisant bouillir du lait : lorsqu'il bout, on y jette de la bière qui le fait tourner. On le coule à travers un linge quand il est tourné : ce qui est coagulé demeure dans le linge, et le petit lait passe dans un vaisseau mis dessous pour le recevoir. On donne ce petit lait dans les fièvres ardentes.

Dans les fluxions de poitrine, on fait un petit lait semblable avec du vin d'Espagne au lieu de bière; et l'on en fait boire chaud une cuillerée de quart-d'heure en quart-d'heure jusqu'à la concurrence d'une chopine au moins.

Pot Etroit des Philosophes. Vaisseau qui contient la matière de l'œuvre.

Poudre de Projection. Résultat de l'œuvre Hermétique, ou poudre qui étant projetée sur les métaux imparfaits en fusion, les transmue en or ou en argent, suivant que l'œuvre a été poussée au blanc ou au rouge. Voyez PIERRE PHILOSOPHALE .

POUDRE NOIRE . Matière des Sages en putréfaction.

POUDRE BLANCHE . Matière de l'oeuvre fixée au blanc.

POUDRE DISCONTINUEE . Matière des Sages lorsqu'elle est sortie de la putréfaction, et qu'elle s'élève avec la couleur blanche.

Mettre en poudre, c'est dissoudre l'or des Philosophes. Flamel dit que cette dissolution réduit cet or, ou soufre, en poudre menue comme les atomes qui voltigent aux rayons du soleil.

Poule. Les Philosophes recommandent de donner au vase Hermétique une chaleur semblable à celle d'une poule qui couve. Bien des gens se sont imaginés qu'il fallait mesurer le degré du feu extérieur et de charbon, ou de lampe, ou tel autre semblable feu élémentaire et artificiel, avec celui d'une poule qui couve, et ont mis un thermomètre dans le fourneau pour fixer la chaleur au même degré; mais ils sont dans l'erreur. Les Philosophes parlent dans cette circonstance du feu intérieur et de la nature, comparé avec raison à celui de la poule qui couve, parce que l'une et l'autre chaleurs sont naturelles et telles que la nature les demande pour ses générations. La poule est la femelle, ou l'eau mercurielle; le coq est le soufre des Philosophes. Cette poule des Sages a une chaleur naturelle comme les poules vulgaires; mais cette chaleur ne suffit pas pour la génération du poulet, elle n'est propre qu'à le couver; et pour la génération et la fécondité, il faut y ajouter la semence ignée et chaude du coq. Les deux semences réunies forment le germe qui se développe et se perfectionne lors qu'il est couvé par la poule. Le feu extérieur n'est, dit Trévisan, que le garde-froidure; de même que les poules vulgaires ne pondent guère, et ne couvent pas pendant les frimas, mais seulement lorsque le printemps amené une température d'air plus douce.

Poulet des Sages. Soufre des Philosophes. L'Auteur du Dictionnaire Hermétique dit mal à-propos que le poulet des Sages est le mercure. Le poulet est ce qui est engendré, et non pas ce qui engendre.

POULET ayant la tête rouge, les plumes blanches, et les pieds noirs;

c'est la matière de l'œuvre qui commence à devenir noire par la putréfaction, puis blanche à mesure que la rosée philosophique ou l'azoth la purifie, enfin rouge quand elle est parfaitement fixée. Flamel appelle en conséquence le vase des Philosophes l'Habitacle du poulet.

POULET D ' HERMOGENE . Matière parvenue à la blancheur.

Pourpre. Les fables disent qu'Apollon s'habilla de couleur de pourpre lorsqu'il chanta sur sa lyre la victoire que Jupiter et les Dieux remportèrent sur les Géants. Que les Troyens couvrirent le tombeau d'Hector d'un tapis de couleur de pourpre, que Priam porta des étoffes de couleur de pourpre en présent à Achille; et tout cela ne signifie que la couleur rouge pourprée qui survient à la matière lorsqu'elle est parfaitement fixée. Les Philosophes l'ont aussi appelée Pourpre, Rubis, Phénix lorsqu'elle est dans cet état.

Poust. Opium.

Praecipitatus Philosophicus. Mercure précipité par le feu interne de l'or, ou l'or essencifié. Planiscampi.

Praet. Nat. ou P. N. Outre nature. Prasis. Vert-de-gris.

Pratum Viride. Fleurs d'airain. Planiscampi.

Précipitation. Défaut que les Philosophes reprochent à ceux qui s'ennuient la longueur de l'œuvre. Gardez-vous bien de la précipitation, car vous gâteriez tout, dit Morien. Toute précipitation vient du diable, ajoute-t-il, et souvenez-vous qu'il faut beaucoup de patience; qu'on ne doit point cueillir ; fruit avant sa maturité, et que le temps de cette maturité est déterminé par la Nature. Orphée ne put ramener es Enfers Eurydice son épouse, pour n'avoir pas eu la patience d'attendre d'elle en fût sortie avant que de tourner la tête pour la voir.

Prégnation. Temps où la matière est a putréfaction. Il est ainsi nommé de ce que la corruption est un acheminement à la génération, et qu'il n'y a point de conception quand la putréfaction n'a pas précédé.

Prendre. Lorsque les Philosophes dissent, prenez ceci, prenez cela, ils n'entendent pas qu'il faille rien prendre avec les mains, soit pour ajouter quelque chose à la matière une fois mise dedans le vase, ou pour en ôter quelques parties; mais seulement qu'il faut continuer le régime et les opérations jusqu'à la perfection du soufre dans la médecine du premier ordre, de la pierre dans la médecine du second, et de l'élixir dans la médecine du troisième.

Le terme prendre s'entend cependant quelquefois dans le sens naturel; lorsque, par exemple, il faut mettre le fixe et le volatil dans le vase, ou le soufre et le mercure, pour animer ce mercure, et en faire le Rebis. Après cette conjonction le mercure a, disent les Philosophes, tout ce qu'il faut pour la perfection de l'œuvre, et tout ce que cherchent les Philosophes. Voyez le Traité de Philalèthe, qui a pour titre : Enarratio methodica trium Gebri Medicinarum, seu de vera confectione lapidis Philosophorum. Le même Auteur dit dans son Traité de l'Entrée ouverte du Palais fermé du Roi : II y a un œuvre très secret et purement naturel, et celui-là se fait dans notre mercure avec notre or. C'est à cet œuvre qu'il faut attribuer tous les signes dont parlent les Philosophes : il ne se fait ni avec le feu, ni avec les mains, mais par la chaleur intérieure toute seule; la chaleur extérieure empêche seulement le froid.

Préparation. Action par laquelle on ôte les choses superflues de la matière, et on lui ajoute celles qui lui manquent. Il y a trois sortes de préparations dans l'œuvre, ou la confection du magistère; la première est manuelle, et non philosophique; c'est pourquoi les Philosophes l'ont omise dans leurs écrits, quoique la réussite de l'œuvre en dépende. La seconde est la préparation philosophique des agents, que les Philosophes appellent la première; et Philalèthe, la préparation imparfaite. La troisième est la confection de l'élixir, ou la préparation complète et parfaite. Mais les préparations philosophiques successives ne sont qu'une même opération répétée, suivant Morien, qui les appelle dispositions.

Presmuchim, Presmuchum et

Prèsmuckis. Ne sont qu'une même chose, appelée Céruse.

Présure. (Sc. Herm.) Corps fixe du composé de l'œuvre, ainsi nommé, parce qu'il coagule, congelé, et fixe l'eau mercurielle volatile, que plusieurs Philosophes ont appelé Lait, parce, dit Zacharie, qu'ainsi que le caillé ne diffère du lait que par un peu de solidité acquise par la coction, de même notre présure caillée ou coagulée ne diffère de notre mercure que par la coction qu'elle a acquise.

Prêtres. Les Prêtres Egyptiens étaient des Philosophes choisis, et instruits par Hermès

Trismégiste, dans la science de la Nature et de la Religion. Il leur communiqua la première, sous promesse de la garder pour eux avec un secret inviolable, et ne les initiait dans ces mystères qu'après une longue épreuve de leur discrétion. Il leur enseignait cette science, sous l'ombre des hiéroglyphes qu'il avait inventés, et qu'il leur expliquait. Les Prêtres en faisaient de même à l'égard de ceux qu'ils jugeaient dignes d'être initiés, et amusaient le peuple par des Fables, dit Origene, pendant qu'ils philosophaient sous le voile des noms des Dieux du pays, qu'ils avaient imaginés. Musée, Lin, Mélampe, Orphée, Homère, et quelques autres Philosophes Poètes Grecs, apprirent ces secrets des Egyptiens, et les portèrent dans leur pays sous le voile des Fables Egyptiennes, qu'ils habillèrent à la Grecque. Ce sont ces Fables que j'ai expliquées dans mon Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Priam. Fils de Laomédon, Roi de Troye, était frère d'Hésione. Après que Hercule eut délivre cette Princesse du monstre marin auquel elle avait été exposée pour être dévorée, il tua Laomédon, parce qu'il ne tint pas la promesse qu'il lui avait faite. A la prière d'Hésione il mit Priam sur le trône, et lui ôta le nom de Podarce qu'il portait auparavant. Ce Roi eut entre autres enfants d'Hécube son épouse : Paris qui par le rapt d'Hélène fut cause de la guerre de Troye, de la ruine de sa patrie; Hector qui tua Patrocle et succomba sous les coups d'Achille. Après la mort de celui-ci, et la ville de Troye ayant été prise, Pyrrhus, fils d'Achille, tua Priam dans le temple de Jupiter, où il s'était réfugié. Voyez l'explication de cette allégorie, dans les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 5, ch. 14 et liv.6.

Priape. Fils de Bacchus et de Vénus. Junon, jalouse de cette Déesse, fit tant par ses enchantements qu'elle rendit monstrueux et tout contrefait le fils que Vénus portait dans son sein. Vénus l'ayant mis au monde, l'éloigna de sa présence à cause de sa laideur, et le fit nourrir à Lampsaque. Devenu dans la suite la terreur des maris, il fut chassé de cette ville; mais les habitants ayant été affligés d'une maladie secrète, le rappelèrent, et il fut depuis l'objet de la vénération publique. On plaçait sa statue dans tous les jardins. Il paraît que les Grecs imaginèrent le culte de Priape à l'imitation de l'infâme usage du Phallus chez les Egyptiens et les Phéniciens. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 1 et 4.

Principe. Ce de quoi une chose tire son commencement, ou ce qui constitue l'essence d'un individu. Cette définition ne s'entend que des choses physiques. Les principes d'une chose doivent être simples, purs, et non mélangés, parce qu'ils doivent former un mixte homogène. Ceci ne doit pas s'entendre dans l'ordre et respectivement au mélange général fait pour la création du monde; parce que dans ce cas les parties des corps qui nous paraissent les plus simples, sont même composées. Et si nous faisons bien attention au terme de principe, nous verrons bientôt qu'il peut s'appliquer différemment; car 1°. on peut dire que Dieu est le principe de tout; 2°. la Nature; 3°. le feu, comme l'auteur du mélange des parties, et comme les entretenant par sa chaleur. 4°. on appelle aussi principe des choses, ce qui en constitue les parties miscibles, qu'on peut regarder d'abord en général relativement à l'Univers, et en particulier comme constituant tel ou tel individu. Ce qui forme deux sortes de principes, les uns éloignés, et les autres prochains. Ainsi le principe le plus éloigné du corps humain est la terre, d'où se forment les aliments, qui en sont les principes prochains; de ces aliments se forme la semence, ou principe le plus prochain des animaux. On peut aussi conclure de ce que nous venons de dire, qu'on distingue encore deux sortes de principes; les uns actifs, comme Dieu, la Nature, etc., et les autres passifs, tels que les parties matérielles et constituantes des êtres physiques. Quelques-uns nomment ces principes, les premiers formels, et les seconds matériels; par les formels on entend l'agent; et par les matériels le patient. Les premiers principes sont la terre et l'eau; les prochains sont les premiers mixtes qui en ont été faits. Le principe spécial ou plus prochain est la semence spéciale de chaque individu. C'est encore ce qui a fait donner aux principes éloignés ou premiers principes, le nom de principes principiants, et aux autres celui de principes principiés.

PRINCIPES . (Sc. Herm.) Les Philosophes appellent souvent principes les ingrédients qui composent le magistère, et non les principes ou règles de la Science Hermétique. Il entre trois principes dans l'œuvre, dont chacun est respectivement nommé principe essentiel, et les deux autres superficiels, quoique tous les trois soient absolument nécessaires. Notre œuvre, dit le Trévisan, est composé d'une racine et de deux substances mercurielles, qui étant cependant de même nature, se réduisent à un seul principe. Ce qui a fait dire à plusieurs Philosophes : Nous n'avons qu'une matière, un régime et un fourneau. Le premier principe nommé racine, et par Riplée Base de l'Œuvre, est le père du troisième menstrue de Raymond Lulle; ces deux Auteurs le regardent comme le premier et le plus essentiel, parce qu'il détermine et glorifie les deux autres substances mercurielles crues, pures et tirées simplement de leurs mines. Ce premier principe n'augmente pas le poids de la matière; les deux autres l'augmentent, et sont cause de la mort du composé. Ils allument le feu contre nature; et par la conjonction de celui-ci avec le feu de nature renfermé dans le troisième sujet dont nous avons parié, il se forme un feu inaturel ou moyen, d'où naît la putréfaction, et ensuite le complément de l'œuvre.

Tous ces principes peuvent être regardés comme essentiels sous divers points de vue, et par comparaison des uns aux autres et relativement à l'œuvre. Nous avons déjà dit comment un des principes devait être regardé comme premier et principal. Le principe qui renferme le feu contre nature, appelé par Riplée Lion vert, par Flamel Dragon Babylonien, et par le Trévisan Portier du Palais, est nommé par tous les Philosophes la Clef de l'Œuvre, parce que c'est lui qui fait presque tout, que sans lui on travaillerait en vain, et que dans lui est caché tout le secret de la Philosophie Hermétique. Il est le jardin des Sages où ils sèment leur or, où cet or croît et se multiplie. L'Auteur du Grand Rosaire l'appelle Racine de l'Art et le Savon des Sages.

Quelquefois les Philosophes le nomment leur Lune, leur Soufre, leur Mercure, leur Terre, et c'est enfin presque la seule chose qu'ils ont cachée dans leurs écrits; étant donc regardé comme la base de l'œuvre, on peut le nommer principe essentiel.

On doit regarder à son tour la seconde substance mercurielle comme principe essentiel, puisqu'elle est l'eau minérale qui extrait les teintures, les cache dans elle, et ranime le feu caché dans l'autre, en le délivrant de la prison où il était renfermé. L'effet que chaque principe opère dans l'œuvre est tel. Le corps est le principe de la fixité, et ôte aux deux autres leur volatilité; l'esprit donne l'ingrès en ouvrant le corps; et l'eau, par le moyen de l'esprit, tire le feu de sa prison, elle est l'âme; et ces trois principes réunis par la solution, se putréfient, pour acquérir une nouvelle vie plus glorieuse que celle qu'ils avaient auparavant.

PRINCIPE DES METAUX . Magistère au blanc. Les Philosophes distinguent encore trois principes dans les métaux, qu'ils appellent principes naturels ou de la nature; savoir, le sel, le soufre et le mercure. Ce sont leurs principes principiés, engendrés des quatre éléments, premiers principes de tous les mixtes. Ils regardent le soufre comme le mâle ou l'agent, le mercure comme femelle ou patient, et le sel comme le lien des deux. Ainsi quand les Philosophes disent qu'il faut réduire les métaux à leurs premiers principes, ou à leur première matière, ils n'entendent pas qu'il faut les faire rétrograder jusqu'aux élémens, mais seulement jusqu'à ce qu'ils soient devenus mercure, non mercure vulgaire, mais mercure des Philosophes. Voyez à ce sujet la Philosophie des Métaux du Trévisan, les douze Traités du Cosmopolite, et le Traité de Physique au commencement des Fab. Egypt. et Grecq. dévoilées.

Printems. Temps où le mercure prend le tempérament et la complexion chaude et humide de l'air; ce qui se fait par un feu du second degré. Cette chaleur doit être médiocre et tempérée, mais plus forte que celle de l'hiver. Le soufre pendant ce régime dessèche le mercure. Il produit les herbes et les fleurs philosophiques, c'est-à-dire les couleurs qui précèdent le blanc, et la blancheur elle-même. La matière alors ne peut plus être détruite. Les Philosophes, pour déterminer ce passage du noir au blanc, l'ont nommé printemps, de même que la matière elle-même.

Prison. Les Philosophes prennent ce terme en plusieurs sens différons. Premièrement, pour les parties terrestres, grossières et hétérogènes, dans lesquelles leur mercure et leur or sont enfermés comme dans une prison, de laquelle il faut les délivrer. Secondement, pour le vase dans lequel on met la matière de l'œuvre, pour travailler au magistère. C'est dans ce sens qu'il faut entendre Aristée quand il dit que le Roi des côtes de la Mer le fit renfermer dans une étroite prison, où il les retint quarante jours et plus, et qu'il ne les en délivra qu'après qu'ils lui eurent rendu son fils Gabertin. Trévisan parle aussi de prison dans le même sens. Troisièmement, pour le mercure, qui en dissolvant le fixe le tient comme en prison pendant tout le temps de la noirceur, qu'ils ont aussi appelée Sépulcre, Tombeau. Quatrièmement, pour la fixation même du mercure. C'est dans ces trois derniers sens qu'on doit entendre la prison de laquelle parle Basile Valentin dans la Préface de ses Douze Clefs, en ces termes : je (Saturne) ne rejette la faute de ma calamité sur aucun autre que Mercure, qui par sa négligence et son peu de soin m'a causé tous ces malheurs; c'est pourquoi je vous conjure tous de prendre sur lui vengeance de ma misère; et puisqu'il est en prison, que vous le mettiez à mort, et le laissiez tellement corrompre, qu'il ne lui reste aucune goutte de sang.

Mercure devint si orgueilleux de se voir huile incombustible, qu'il ne se reconnut plus pour lui-même. Ayant jeté ses ailes d'aigle, il dévora sa queue glissante de dragon, déclara la guerre à Mars, qui ayant assemblé sa compagnie de Chevaux légers, fit prendre Mercure, le mit prisonnier entre les mains de Vulcain, qu'il constitua Geôlier de la prison, jusqu'à ce qu'il fût de nouveau délivré par le sexe féminin.

La Lune se présenta comme une , femme vêtue d'une robe blanche; elle se jeta aux pieds des assistants, et après plusieurs soupirs accompagnés de larmes, elle les pria de délivrer le Soleil son mari, qui était emprisonné par la tromperie de Mercure, déjà Condamné à mort par le jugement des autres Planètes.

Privinum. Premier tartre. Planiscampi.

Procédé. Opération. Manière d'agir. Les procédés de l'art Hermétique dans la composition de la pierre des Sages, sont une imitation de ceux que la Nature emploie dans la composition des mixtes.

Procession. Nicolas Flamel a employé dans ses figures hiéroglyphiques, l'emblème d'une procession à laquelle beaucoup de monde assiste vêtu de différentes couleurs, tant pour indiquer les ascensions et descensions successives de la matière qui se font par sa circulation dans le vase, que pour signifier les couleurs qui succèdent. C'est l'explication qu'il y donne lui-même en ces termes : donc avec le consentement de Perenelle, portant sur moi l'extrait de ces figures (d'Abraham Juif), ayant pris l'habit et le bourdon de Pèlerin, en la même façon qu'on me peut voir au dehors de cette même arche, en laquelle je mets ces figures hiéroglyphiques par dedans le cimetière (des saints Innocents à Paris) où j'ai aussi mis contre la muraille, d'un et d'autre côté, une procession où sont représentées par ordre toutes les couleurs de la pierre, ainsi qu'elles viennent et finissent, avec cette écriture française : Moult plaît à Dieu, procession. S'elle est faîte en dévotion. C'est dans cette même vue que les anciens Philosophes Egyptiens, Grecs, avaient institué des processions pour les solemnités des fêtes d'Osiris, de Bacchus, de Cérès, d'Adonis, etc., dans lesquelles on portait divers symboles des couleurs dans l'ordre qu'elles se manifestent, comme on peut le voir dans le 4e livre des Fables Egyptiennes et Grecques.

Profondeur. Dimension philosophique de la pierre. La hauteur et la profondeur sont les deux extrêmes, et la largeur en est le milieu qui les unit. Le noir est la hauteur, le blanc la largeur, et le rouge la profondeur. Philalèthe.

Projection. Les Sectateurs de la Philosophie Hermétique appellent poudre de projection, une poudre, résultat de leur Art, qu'ils projettent en très petite quantité sur les métaux imparfaits en fusion, au moyen de la- quelle ils les transmuent en or ou en argent, suivant le degré de sa perfection. Il est à remarquer que dans la projection tout le métal sur lequel on projette la poudre, ne se transmue pas en or ou en argent, si on ne l'a bien purifié avant que de le mettre en fusion. Il n'y a que le mercure, à cause qu'il a moins de parties impures et hétérogènes, et qu'il a beaucoup plus d'analogie avec l'or.

Pour faire la projection sur le mercure, il suffit de le faire un peu chauffer; on projette la poudre avant qu'il fume. On enveloppe cette poudre dans un peu de cire, et on jette cette pelote sur le métal en fusion; on couvre le creuset, et on laisse agir cette poudre pendant un quart d'heure ou environ; et après avoir laissé refroidir la matière, on la retire. Si elle était cassante, il faudrait la projeter sur une petite quantité du même métal en fusion; parce que ce serait une preuve qu'on y aurait mis trop de poudre.

Prométhée. Fils de Japet et de Clymene, forma l'homme du limon, dit la Fable, et le fit avec tant d'industrie, que Minerve même en fut saisie d'étonnement. Elle voulut contribuer à la perfection de cet ouvrage : elle transporta Prométhée au ciel, pour qu'il y fît choix de ce qu'il y jugerait convenable. Y avant vu plusieurs corps animés du feu céleste, il en admira la beauté, et pour en doter sa figure, il toucha de sa baguette le chariot du Soleil, en enleva une étincelle, la porta en terre, et en anima sa figure. Jupiter, indigné de ce larcin, résolut de punir tout le genre humain pour le vol de Prométhée. Il ordonna donc à Vulcain da forger une femme de figure parfaite, à laquelle il donna une boîte remplie de maux. Prométhée, à qui elle se présenta, ne voulut pas s'y fier; Epiméthée son frère s'y laissa surprendre, reçut la boîte, l'ouvrit, et tous les maux qui affligent l'humanité en sortirent. Jupiter ne se contenta pas de cette vengeance; il punit aussi l'auteur du vol, et ordonna à Mercure de se saisir de Prométhée, de l'attacher à un rocher du Mont Caucase, et envoya un vautour pour lui dévorer le foie. Il rendit le supplice plus long, en donnant à ce foie la propriété de se régénérer à mesure que le vautour le dévorait. Hercule qui avait été très intimement lié avec Prométhée, résolut de le délivrer de ce tourment; il décocha une flèche contre le vautour, le tua, et délia son ami.

Les Philosophes hermétiques trouvent dans cette fable un symbole de leur œuvre, et disent que Prométhée représente leur soufre animé du feu céleste, puisqu'il est lui-même une minière de ce feu, selon le témoignage de d'Espagnet. Le Soleil est son père, et la Lune sa mère : c'est dans sa volatilisation avec le mercure qu'il s'envole au ciel des Philosophes, où ils s'unissent ensemble, et remportent ce feu en terre; c'est-à-dire, qu'ils en imprègnent la terre qui est au fond du vase, en se cohobant avec elle. En se fixant avec elle, Prométhée se trouve attaché par Mercure sur le rocher, et les parties volatiles qui agissent sans cesse sur cette terre, sont le vautour ou l'aigle qui lui déchirent le foie. Hercule ou l'Artiste le délivre de ce tourment en tuant l'aigle, c'est-à-dire en fixant ces parties volatiles. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 2, ch. 2 et liv. 5, ch. 17.

Propolis, ou Propolix. Est une espèce de ciment ou cire grossière, d'un goût un peu amer, et d'une couleur noirâtre, de laquelle les abeilles enduisent les fentes de leurs ruches, et même l'entrée, quand les approches de l'hiver les obligent de s'y renfermer. Planiscampi l'appelle Cire vierge, d'autres Cire sacrée. Quand on en met sur des charbons ardents, elle exhale une odeur à peu près semblable à celle de l'aloès. Lémeri dit que cette matière est une espèce de mastic rougeâtre ou jaune.

Propoma. Boisson composée de vin et de miel, ou de sucre.

Proportion. Combinaison des poids, des principes matériels du composé de l'œuvre hermétique. Voy. DISPOSITION , POIDS .

Proserpine. Fille de Jupiter et de Cérès, fut enlevée par Pluton dans le temps qu'elle cueillait des narcisses dans la prairie. Pluton en fit son épouse, et la déclara Reine des Enfers. Cérès la chercha par mer et par terre; et ayant appris qu'elle était avec Pluton, Cérès s'adressa à Jupiter pour la ravoir. Jupiter promit qu'il la lui ferait rendre, pourvu que Proseroine n'eût rien mangé pendant le séjour qu'elle avait fait dans cet Empire ténébreux. Mais Ascalaphe, qui ail lui avait vu cueillir une grenade, dont elle avait mangé trois grains, n'eut pas la discrétion de le taire. Jupiter ordonna donc que Proserpine demeurerait six mois avec Pluton, et six mois avec Cérès. Voyez l'explication de cette fable dans le liv. 4, chap. 3 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Proserpinaca. Plante appelée Centinode, Corregiole, Renouée.

Prospheromena. Médicaments pris : la bouche, tels que les purgatifs, cordiaux, etc.

Prostituée. La femme prostituée des Philosophes est leur Lune, leur Saturnie végétale, leur Dragon Babylonien; l'art la purifie de toutes ses souillures et lui rend sa virginité. Lorsqu'elle est dans cet état, les Philosophes la nomment vierge. Prenez, dit (d'Espagnet, une vierge ailée, enceinte de la semence spirituelle du premier mâle, et donnez-la en mariage à un second, sans crainte d'adultère.

Prothée. Fils de l'Océan et de Thétis, fut un Dieu marin, qui prenait toutes sortes de figures quand il lui plaisait. Il gardait les troupeaux dé Neptune. On s'adressait à lui pour savoir l'avenir, et il trompait les curieux par les différentes formes qu'il prenait. Pour en avoir raison, il fallait le lier; alors il reprenait sa forme naturelle, et annonçait les choses futures à ceux qui l'avaient mis dans cet état. Orphée appelle Prothée le principe de tous les mixtes et de toutes choses, et le plus ancien de tous les Dieux. Il dit qu'il tient les clefs de la nature, et préside à toutes ses productions, comme étant le commencement de la nature universelle. Les Latins lui donnèrent le nom de Vertumne, à cause de la variété des figures et des formes qu'il prenait. Prothée n'est autre que l'esprit universel de la nature, esprit igné répandu dans l'air; l'eau le reçoit de l'air, et le communique à la terre. Il se spécifie dans chaque règne de la nature, et s'y corporifie en prenant diverses formes, suivant les matrices où il est déposé. Quand on sait le lier et le garrotter, disent les Philosophes, c'est-à-dire, le corporifier et le fixer, on en fait ce qu'on veut; il annonce alors l'avenir, puisqu'il se prête aux opérations, au moyen desquelles vous produisez ce que vous avez en vue. Les Chymistes Hermétiques en font la pierre et l'élixir, tant pour la transmutation des métaux, que pour conserver la santé à ceux qui se portent bien, et la rendre à ceux qui sont malades.

Protésilas. Fils d'Iphiclus, épousa Laodamie. Peu de tems après son mariage, il partit pour le siège de Troye. L'Oracle avait dit que celui qui le premier mettrait pied à terre, serait tué. Protésilas voyant qu'aucun des Grecs n'osait le faire, descendit avec fermeté, et fut tué en effet par un Troyen. Laodamie ayant appris sa mort, fit faire une statue qui ressemblait à son mari défunt, et la tenait toujours auprès d'elle. Enfin le chagrin de la perte de cet époux qu'elle aimait éperdument, la porta à se donner la mort, pour aller le rejoindre. Le mariage de Protésilas et de Laodamie est celui du fixe et du volatil de la matière de l'Œuvre Hermétique; l'embarquement des Grecs est la dissolution et la volatilisation de cette matière; le débarquement est le commencement de la fixation nouvelle de la matière volatilisée; et comme les Philosophes appellent mort cette fixation, l'Oracle avait dit avec raison que le premier qui mettrait pied à terre, c'est-à-dire qui d'eau volatile se changerait en terre, serait tué par les Troyens, qui dans toute l'Iliade sont pris pour le symbole de la terre fixe des Philosophes. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 6.

Psalachante. Nymphe qui aimait éperdument Bacchus, duquel se voyant méprisée, elle se donna la mort, et fut changée en la plante qui porte son nom.

Psamméticus. Roi d'Egypte, fut le premier qui permit aux Etrangers le commerce de ses Etats. Les Grecs commencèrent à les fréquenter, et s'instruisirent chez les Prêtres Egyptiens de la Philosophie qu'Hermès leur instituteur leur avait enseignée. Cette Philosophie étant donnée sous le voile des fictions, les Grecs rapportèrent dans leur pays les fables qu'ils avaient apprises, et les divulguèrent, habillées à la Grecque. Ce sont ces fictions que j'ai expliquées dans mon Traité des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.

Psammismus. Bain de sable chaud, dans lequel on enterre les pieds des hydropiques, pour dessécher les humeurs qui se portent aux jambes, et les font enfler.

Psammodea. Sédiment sablonneux de l'urine.

Psammos, ou Samoa. Sable.

Psilothron. Coulevrée, bryone.

PSILOTHRON est aussi le nom que l'on donne aux onguents topiques qu'on applique pour faire tomber le poil et les cheveux. En Français on l'appelle dépilatoire.

Psincus et Painckis. Céruse.

Psora. Gale.

Psorica. Médicament composé pour guérir la gale, la rogne.

Psoricum. Composé de deux parties de calcitis, et d'une de cadmie, ou d'écume d'argent, pulvérisées, et mêlées ensemble avec du vinaigre blanc. On met le tout dans un vase, qu'on scelle bien, et on le place dans le fumier de cheval chaud pendant quarante jours. On fait après cela sécher cette matière sur des charbons ardents, jusqu'à ce qu'elle soit devenue rouge. Planiscampi.

Psyché. Quoique la fable de Psyché ne soit pas du nombre des fictions Egyptiennes, elle n'en renferme pas moins les mêmes principes, et celui qui l'a imaginée a eu le même objet en vue : elle est trop belle pour la passer sous silence; c'est d'après Apulée que nous la rapporterons.

De trois filles qu'avaient un Roi et une Reine, la plus jeune était la plus belle, et la nature, en la formant, y avait donné tellement ses soins, qu'elle paraissait s'être surpassée. On venait de tous côtés à la Cour de ce Roi pour voir cette beauté singulière, et de l'admiration on passait à l'amour le plus passionné. Vénus, jalouse de voir Gnide, Paphos, Cythere abandonnés et déserts par le concours prodigieux qu'attirait Psyché, ordonna à Cupidon de la blesser d'une de ses flèches, et de la rendre amoureuse d'un objet indigne de ses charmes. Cupidon voulut exécuter les ordres de sa mère, mais Psyché fit sur lui la même impression qu'elle faisait sur les autres, et il en devint éperdument amoureux. Les sœurs de Psyché furent mariées à des Souverains; mais personne n'osa aspirer à sa possession. L'oracle d'Apollon consulté sur la destinée de cette jeune Beauté, répondit qu'elle n'aurait pas un mortel pour époux, mais un Dieu redoutable aux Dieux et à l'Enfer même : il ajouta qu'il fallait exposer Psyché sur une haute montagne au bord d'un précipice, parée d'ornements qui annonçassent le deuil et la tristesse. On obéit à l'Oracle, et à peine fut-elle au eu indiqué, qu'un doux Zéphyr la porta au milieu d'un bois, dans un palais superbe, brillant d'or et d'argent, et dont chaque pavé était une pierre précieuse. Ce palais lui parut inhabité, mais des voix l'invitèrent à se faire son séjour. Elle n'y manquait de rien. A des repas également abondants et délicats succédaient des concerts admirables, et les plaisirs se suivaient les uns et les autres, sans que Psyché aperçût même qui les lui procurait. La nuit arrivée, l'époux qui lui était destiné s'approchait d'elle te»t la quittait avant le jour, ce qui dura plusieurs nuits de suite.

L'Amour informé des recherches que les sœurs de Psyché faisaient d'elle, lui défendit d'abord de les voir; mais l'ayant trouvée triste et rêveuse, il lui permit de leur parler, à condition qu'elle ne suivrait pas leurs conseils. Le même Zéphyr qui l'avait conduite dans! ce lieu enchanté, y transporta ses sœurs. Psyché, après leur avoir fait part de son bonheur, les renvoya chargées de présents. Ces deux Princesses jalouses résolurent de la perdre; et comme Psyché leur avait dit que son mari ne s'était pas encore montré à elle, quoiqu'il l'aimât éperdument, elles en prirent occasion, dans une autre entrevue, de lui rappeler l'oracle d'Apollon, qui lui avait parlé confusément de je ne sais quel monstre, et lui dirent que son époux était un serpent qui la ferait périr. Psyché effrayée de ce discours, commença à soupçonner quelque chose sur ce que son mari ne voulait pas se manifester à elle, et leur dit qu'elle suivrait leur conseil, si elles lui indiquaient les moyens de se débarrasser de cette inquiétude. Elles lui conseillèrent de cacher une lampe allumée avec un rasoir; et que quand le monstre serait endormi, elle se servît de la lampe pour le voir, et du rasoir pour l'égorger. Psyché suivit ce conseil, elle sortit du lit, prit la lampe et le rasoir; mais au lieu d'un monstre, elle aperçut l'Amour endormi; son teint vermeil, sa jeunesse, ses ailes développées, sa chevelure blonde et flottante le lui firent reconnaître. Saisie d'étonnement, et au désespoir d'avoir fait un tel affront à un si aimable époux, en doutant de son bonheur, elle était sur le point d'employer contre elle-même le fer dont elle avait voulu égorger son mari, lorsqu'une goutte d'huile tomba de sa lampe sur l'épaule de l'Amour, et le réveilla. Ses charmes la rappelèrent à elle : elle apaisa son courroux. En examinant l'arc de Cupidon et son carquois elle s'était un peu blessée au doigt en éprouvant la pointe d'une de ses flèches. La blessure, trop légère pour l'occuper préférablement aux charmes de l'Amour, ne l'empêcha pas de voir Cupidon qui s'envolait; Psyché veut l'arrêter par le pied, Cupidon l'enlevé, l'emporte, et la laisse enfin tomber. H s'arrêta sur un cyprès, lui reprocha amèrement le peu de confiance qu'elle avait eue à ses conseils, et disparut. Psyché au désespoir, se précipita dans un fleuve, mais les Nymphes, les Naïades qui respectent l'épouse de l'Amour, la portèrent sur les bords. Elle y rencontra le Dieu Pan, qui lui conseilla d'apaiser l'Amour. Elle errait par le monde en cherchant les moyens de parvenir à son but, lorsqu'elle rencontra une de ses sœurs; elle lui fit part de son aventure, et lui dit que l'Amour, pour mieux se venger, avait résolu d'épouser une de ses sœurs. Enflée de cette espérance, cette sœur s'échappe du palais, se rend où le Zéphyr l'avait enlevée la première fois; et s'imaginant qu'il la transporterait encore, elle s'élança, se laissa tomber, et périt misérablement. Psyché tendit le même piège à son autre sœur, qui eut la témérité de s'y laisser prendre, et y périt aussi.

Cependant Vénus informée des douleurs que Cupidon souffrait, chercha Psyché pour la punir. Cette épouse affligée cherchait toujours son mari, et étant arrivée près d'un temple, elle offrit à Cérès une gerbe d'épis qu'elle avait ramassés, la priant de la prendre sous sa protection; mais la Déesse lui fit savoir qu'elle ne pouvait faire autre chose que de la garantir de son ennemie. Junon qu'elle rencontra, lui fit à peu près la même réponse. Psyché prit donc le parti d'aller chercher l'Amour auprès de Vénus, sa mère. Mais cette Déesse jalouse, sans faire attention à Psyché, monta dans l'Olympe, et pria Jupiter d'ordonner à Mercure de chercher cette infortunée, et de la lui amener. Une des Suivantes de Vénus la lui mena, et cette Déesse irritée lui arracha les cheveux, déchira sa robe, la maltraita de coups, lui ordonna ensuite de séparer dans la journée tous les grains différons de pois, de froment, d'orge, de millet, de pavots, de lentilles et de fèves qu'elle avait fait ramasser exprès en un tas. Psyché demeurait interdite et immobile, mais des fourmis officieuses se chargèrent de ce travail, et lui en évitèrent la peine. Vénus lui commanda ensuite d'aller de l'autre côté d'une rivière très profonde et très rapide tondre des moutons à toison dorée, et lui en apporter la laine. Prête à se précipiter dans cette rivière, une voix sortie d'un roseau lui apprit un moyen facile de se procurer cette laine, qu'elle porta à la Déesse.

Une femme irritée ne s'apaise pas aisément, aussi Vénus ne se calma-t-elle pas par une obéissance si prompte; elle lui ordonna encore de lui aller chercher une urne pleine d'une eau noire qui coulait d'une fontaine gardée par des dragons. Une aigle se présenta, prit l'urne, la remplit de cette eau, la lui remit entre les mains pour la rendre à Vénus. Cette Déesse presque à bout, imagine un travail encore plus difficile. Vénus se plaint qu'elle a perdu une partie de ses attraits en pansant la plaie de son fils, et ordonne à Psyché de descendre au Royaume de Pluton, et d'y demander à Proserpine une boîte où fussent quelques-uns de ses charmes. Alors Psyché ne croyant pas qu'il fût possible de descendre dans le séjour des morts, sans mourir, était sur le point de se précipiter du haut d'une tour, lorsqu'une voix lui apprit le chemin des Enfers, et lui dit d'aller au Ténare, qu'elle y trouverait le chemin qui conduit au séjour de Proserpine; mais qu'elle ne s'y engageât pas sans s'être munie d'un gâteau à chaque main, et de deux pièces de monnaie, qu'elle tiendrait à la bouche, où Charon en prendrait lui-même une après l'avoir passée dans sa barque; et que quand elle rencontrerait le chien Cerbère, qui garde l'entrée du palais de Proserpine, elle lui jetterait un de ses gâteaux. Qu'enfin Proserpine lui ferait un accueil favorable; qu'elle l'inviterait à s'asseoir dans un grand festin; mais qu'elle devait refuser ses offres, s'asseoir à terre, et ne manger que du pain bis; qu'alors Proserpine lui donnerait la boîte, et qu'elle se donnât bien de garde de l'ouvrir. Psyché profita de tous ces conseils et reçut la boîte tant désirée; mais à peine fut-elle sortie des Enfers, qu'elle ouvrit la boîte dans le dessein de prendre pour elle quelques-uns des attraits qu'elle renfermait. Elle n'y trouva qu'une vapeur infernale et somnifère, qui la saisit à l'instant, et la fit tomber endormie à terre. Cupidon guéri de sa plaie, toujours passionné pour sa chère Psyché, se sauva par une des fenêtres du palais de Vénus, et trouvant sa chère épouse endormie, l'éveilla de la pointe d'une flèche, remit la vapeur dans la boîte, t lui dit de la porter à sa mère.

Cupidon fut alors trouver Jupiter, qui fit assembler les Dieux, et déclara ne le Dieu d'Amour garderait sa Psyché, sans que Vénus pût s'opposer à leur union. Il ordonna en même temps à Mercure d'enlever Psyché dans le Ciel, où elle but de l'ambroisie dans compagnie des Dieux, et devint immortelle. On prépara le festin des noces, qui furent célébrées; les Dieux jouèrent chacun leur rôle, et Vénus même y dansa. Tous les Mythologues ont regardé cette fable comme une allégorie, qui marque, disent-ils, les maux que la volupté, signifiée par l'Amour, cause à l'âme, sous le symbole de Psyché. Mais on peut l'expliquer hermétiquement comme les autres fables. Psyché est, selon les Adeptes, l'eau mercurielle; et Cupidon, avec son flambeau, son arc et ses flèches, représente la terre fixe, chaude et ignée, minière du feu céleste, suivant d'Espagnet. Il est en conséquence dit fils de Vénus et de Vulcain, et Psyché fille d'un Roi et d'une Reine, c'est-à-dire du Soleil et de la Lune, disent les Philosophes. Ses charmes firent impression sur Cupidon même, aussi ne pouvait-elle épouser qu'un Dieu, selon l'oracle d'Apollon; car l'eau mercurielle ne peut s'allier et s'unir intimement qu'avec un Dieu Hermétique, c'est-à-dire un métal philosophique, redoutable à l'Enfer même, puisqu'il ressuscite glorieux de la putréfaction, appelée Enfer, dont voyez l'article.

Psyché exposée sur une montagne d'où Zéphyr la transporte dans un palais brillant d'or, d'argent et de pierreries, et où l'Amour vient la visiter pendant la nuit, représente cette vapeur qui s'élève au haut du vase Hermétique, dans lequel Basile Valentin dit que souffle le Zéphyr. Flamel la compare à une fleur admirable, brillante d'or et d'argent, agitée par le vent. Cette vapeur déposée et descendue au fond du vase, dissout la matière qui s'y trouve, la putréfie et y fait survenir la couleur noire, symbole de la nuit. C'est alors, disent les Philosophes, que se fait l'union des deux, signifiée par les approches de Cupidon. Psyché n'avait garde de reconnaître alors son amant, il était véritablement ce dragon si prôné par les Philosophes, ce serpent Python, ce monstre informe dont il est tant parlé dans tous leurs ouvrages. Mais Cupidon n'a que le nom de serpent, et n'en a pas la forme; il n'a pas pour cela perdu sa beauté, elle n'est que cachée par l'obscurité de la nuit; sitôt que Psyché s'aidera de la lumière d'une lampe pour le voir, c'est-à-dire, dès que la couleur blanche succédera à la noire, elle reconnaîtra le plus beau des Dieux, et le plus redoutable. B avait les ailes étendues et développées prêt à s'envoler, ce qu'il fit en effet sitôt qu'il fut éveillé par une goutte de l'huile incombustible de la lampe dont parle Artéphius, qui tomba sur l'épaule de l'Amour. Il prit son vol, et enleva Psyché qui voulait le retenir. C'est la volatilisation de la matière qui s'élève au haut du vase, où le volatil et le fixe montent ensemble. Cupidon laisse tomber Psyché qui se précipite dans l'eau mercurielle; mais elle ne s'y noiera pas; les Naïades respectent l'épouse de l'Amour, elles la porteront sur les bords; elle errera ensuite dans le monde en cherchant l'Amour, puisque la matière en circulant pendant la volatilisation erre dans le vase jusqu'à ce qu'elle ait rencontré la terre philosophique représentée par Cérès, qui cependant ne peut encore la mettre à l'abri de l'indignation de Vénus, parce qu'elle n'est pas elle-même encore fixe. Junon, ou l'humidité de l'air, ne lui en promet pas davantage. Psyché prend donc le parti d'aller chercher l'Amour chez Vénus sa mère, c'est-à-dire dans la couleur citrine appelée Vénus, qui succède à la blanche. Cette Déesse pria Jupiter d'envoyer Mercure pour chercher Psyché. Voilà le mercure philosophique en action. Psyché est présentée à Vénus, qui la maltraite, et l'oblige à différons travaux, qui indiquent tout ce qui se passe dans les opérations de l'œuvre suivante. Les différents grains amassés en un tas sont séparés par des fourmis; c'est la dissolution de la pierre et la putréfaction, dont l'eau noire qu'une aigle puise dans une fontaine, pour rendre service à Psyché, est un symbole encore plus significatif. La toison dorée que Vénus demande, est le soufre des Sages, et la même que celle que Jason enleva. Mais pour parvenir à cette couleur parfaitement noire, appelée Enfer par les Philosophes, il faut que Psyché descende au Royaume de Pluton, pour y demander à Proserpine une boîte remplie de ses charmes. Elle n'y réussira même pas, si elle ne se munit de deux gâteaux et de deux pièces de monnaie. Psyché y va; elle rencontre Charon, ce vieillard sale, puant, couvert de haillons, et ayant une barbe grise; elle y doit aussi trouver Cerbère, à qui elle donnera un de ses gâteaux, et parviendra enfin à Proserpine, ou la couleur blanche, qui lui fera présent de la boîte que Psyché cherche. L'Auteur de cette fable n'a pas cru sans doute nécessaire d'entrer dans un détail plus long, parce que la seconde opération n'est qu'une répétition de la première. Il s'est contenté de dire que cette boîte renfermait une vapeur somnifère, qui saisit Psyché dès qu'elle l'ouvrit, afin d'indiquer par cette vapeur la volatilisation et par son effet la fixation, ou le repos qui lui succède. C'est dans cet état que Cupidon la trouve, la conduit au ciel, et s'unit avec elle pour toujours.

Psyticum. Médicament rafraîchissant.

Psylothrum. Voyez PSILOTHRON .

Pteris. Fougère.

Pterna. Chaux.

Pucelle Rhéa. Eau mercurielle avant qu'elle soit unie à son soufre. Prenez, dit d'Espagnet, une vierge, qui quoiqu'imprégnée de la vertu et semence du premier mâle, n'a cependant point souffert d'atteinte à sa virginité, parce qu'un amour spirituel n'est pas capable de la souiller : mariez-la à un second mâle.

Pucho. Tenesme.

Pugilat. Un des exercices pratiqués dans les jeux des Grecs et des Romains. Voyez JEUX .

Puiser. C'est la même chose cuire.

Pureté du Mort. Matière des Philosophes parvenue à la couleur blanche. On l'a ainsi nommée de ce que la couleur noire occasionnée par la putréfaction, est appelée

Mort, Immondice du Mort, et que la couleur blanche étant par elle-même le symbole de la pureté, succède à la noire. Quand elle est dans ce dernier état, ils disent qu'il faut laver et purifier le laton; ainsi quand il est lavé, il est pur.

Purger. Voyez NETTOYER .

Purification. Séparation des parties impures d'avec celles qui sont pures, ou des parties hétérogènes des homogènes, ou des parties corrompues d'avec celles qui ne le sont pas. Il y a diverses sortes de purifications. L'une se fait par le feu, l'autre par l'eau; la première se nomme calcination, coupelle, rectification, etc.; la seconde s'appelle ablution, mondification, séparation, etc. La purification le la matière est absolument requise pour la préparer à la seconde opération du grand œuvre, appelée par le Philalèthe la parfaite préparation, qui se fait par la réduction de l'humide avec le sec, immédiatement après la purification. Cette première préparation ou purification se fait par les calcinations, distillations, solutions et congélations; c'est-à-dire par la séparation du superflu, et par l'addition le ce qui manque à la matière. Trois régimes sont requis pour cela; le premier est de réduire la matière à la nature du feu par la calcination; le second de la résoudre en eau par la solution; le troisième, de la réduire en air par la distillation; et le quatrième, de la réduire en terre par la congélation. Tous ces régimes doivent s'entendre de l'Œuvre Philosophique. Mais il y a une purification de la matière de laquelle il faut extraire le mercure. Les Philosophes n'ont presque point parlé de cette purification, quoiqu'elle soit absolument requise; ils l'ont passée sous silence, tant parce que c'est la clef de l'œuvre, que parce qu'elle se fait manuellement et qu'elle n'est pas philosophique. Elle consiste à séparer toutes les parties terrestres et hétérogènes de la matière, premièrement par un bain humide, dit d'Espagnet, puis par un bain sec, échauffé par le feu doux et bénin de la Nature.

Pusca ou Posca. Oxycrat.

Putréfaction. Corruption de la substance humide des corps, par défaut BI> de chaleur; la putréfaction se fait aussi par l'action d'un feu étranger sur la matière. C'est dans ce sens que les Philosophes Spagyriques disent que leur matière de la pierre est en putréfaction, lorsque la chaleur du feu extrinsèque mettant en action le feu interne de cette matière, ils agissent de concert sur elle, échauffent le mélange, en séparent l'humidité qui liait les parties, et après plusieurs circulations dans le vaisseau aludel scellé hermétiquement, réduisent la matière en forme de poussière; ce qui leur a donné lieu d'appeler cendre la matière putréfiée, et de tromper les ignorants en appelant calcination cette action par laquelle la matière semble réduite en une espèce de chaux. C'est pourquoi Hermès dit que le noir blanchit la cendre; et Parmenide, dans la Tourbe : La putréfaction détruit notre matière, lui donne une autre manière d'être, comme la calcination fait aux pierres. Voyez CALCINATION , CORRUPTION .

Riplée définit la putréfaction, la mort des corps, et la division des matières de notre composé, qui les conduit à la corruption, et les dispose à la génération. La putréfaction est l'effet de la chaleur des corps entretenue continuellement, et non d'une chaleur appliquée manuellement. Il faut donc se donner garde de pousser la chaleur excitante et extérieure au-delà d'un degré tempéré : la matière se réduirait en cendre sèche et rouge, au lieu du noir, et tout périrait.

La putréfaction succède ordinairement à la solution, et souvent on la confond avec la digestion et la circulation. On regarde la putréfaction comme le quatrième degré des opérations chymiques : elle en est le principal et devrait être regardée comme le premier; mais l'ordre et le mystère demandent qu'on lui donne cette place, dit Paracelse; elle est connue de très peu de gens; et ces degrés, ajoute-t-il, (Liv. VII, de la Nature des Choses) doivent se succéder comme les anneaux d'une chaîne ou les échelons d'une échelle; desquelles si l'on en ôte un, il y aurait une interruption, le prisonnier se sauverait, l'on ne pourrait parvenir au but que l'on se propose, et tout l'œuvre périrait.

La putréfaction est tant efficace qu'elle détruit la nature ancienne et la forme du corps putréfié; elle le transmue dans une nouvelle manière d'être, pour lui faire produire un fruit tout nouveau. Tout ce qui a vie y meurt; tout ce qui est mort s'y putréfie, et y trouve une nouvelle vie. La putréfaction ôte toute âcreté des esprits corrosifs du sel, et les rend doux; elle change les couleurs; elle élevé le pur au-dessus et précipite l'impur, en les séparant l'un de l'autre.

Lorsque les Physiciens disent qu'il ne se fait point de génération sans que la putréfaction ait précédé, on ne doit pas l'entendre d'une corruption ou putréfaction intime des principes du mixte et de la substance propre du composé, mais de celle qui produit simplement la solution du sperme extérieur, et qui dégage les principes des liens qui les embarrassaient et les empêchaient d'agir. Lorsque la putréfaction passe ce degré, les diverses espèces de mixtes n'engendrent pas leurs semblables, et dégénèrent en d'autres mixtes, comme le froment dégénère en ivraie. Ainsi la putréfaction entière ou substantielle éteint la forme du mixte.

La putréfaction physique est la purgation de l'humide radical, par la fermentation naturelle et spontanée des principes purs et homogènes avec les impurs et hétérogènes. Les Philosophes ont quelquefois donné le nom de putréfaction à leur matière parvenue au noir, parce que la noirceur en est l'effet et le véritable signe.

Pylade. Fils de Strophius, se lia avec Oreste d'une amitié si intime, qu'il s'offrit à la mort pour lui, lorsqu'il l'accompagna dans la Tauride pour enlever la statue de Diane, dont Iphigénie était Prêtresse. Voyez. ORESTE .

Pylus. Ile où les Poëtes ont feint que régnait Nélée; Hercule vint dans cette île, tua Nélée et toute sa famille, excepté Nestor, et blessa Junon d'un dard à trois pointes, dans le temps qu'elle voulait secourir Nélée. Pylus, selon les Philosophes Spagyriques, est le symbole de la matière philosophique dans laquelle domine Nélée ou le soufre minéral, qu'Hercule ou le mercure tue en le purifiant par la putréfaction, qui est une espèce de mort. Sa famille sont les esprits métalliques que le mercure fixe après la putréfaction, et Nestor qui reste seul, signifie le sel qui reste intact. Junon est la matière aurifique, céleste et incorruptible qui semble vouloir se joindre à Nélée contre Hercule, qui la blesse d'un dard à trois pointes, parce que sa nature et sa substance sont mercurielle, sulfureuse et saline.

Pynang. Aréca.

Pyr du Soleil. Soufre Philosophique.

Pyramide. Masse d'une ou plusieurs pierres assemblées en pointe fort élevée. Les pyramides sont carrées. Les plus renommées sont celles d'Egypte. Pline dit qu'il y en avait trois principales, mises au nombre des merveilles du monde. La plus grosse et la plus haute contenait huit arpents, ayant dans chacun des côtés de sa base 883 pieds, et dans le haut 25. La moyenne avait 737 pieds en tout sens, et la troisième 363. Les frais pour les construire furent immenses, et prouvent bien que l'or était extrêmement commun chez les Egyptiens. Voyez les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre premier.

Pyraenus. Esprit de vin, comme si l'on disait

Feu du vin.

Pyreticum. Médicament fébrifuge.

Pyrithoiis. Voyez. PIRITHOUS .

Piroïs ou Pyrous. Nom d'un des chevaux du Soleil. Columelle dit (liv. 10) que quelques-uns ont aussi donné ce nom à la planète de Mars, à cause de sa couleur rougeâtre.

Pyronomie. Art de régler et conduire les degrés de chaleur pour les Opérations chymiques. Les Philosophes Hermétiques disent unanimement, que tout leur secret consiste dans le régime du feu, quand on a la matière de la pierre. Voyez FEU , CHALEUR .

Pyros. Froment. Blanchard.

Pyrotechnie. Voyez PYRONOMIE .

Pyroticum. Cautère, vessicatoires.

Pyrous. Voyez PYROÏS .

Pyrrhus. Fils d'Achille et de Déidamie, fut aussi appelé Néoptoleme. Après la mort de son père tué par Paris, il se rendit au siège de Troye, parce qu'une des destinées de cette ville portait qu'elle ne pourrait être prise si un des descendans d'Eaque n'y assistait. Pyrrhus y tua Priam au milieu de ses Dieux, et précipita le jeune Astianax, fils d'Hector, du haut d'une tour; et comme Polyxene avait été la cause de la mort d'Achille, il l'immola sur son tombeau. De retour de cette expédition, il épousa Hermione, fille de Ménélas et d'Hélène, quoique déjà fiancée à Oreste, ce qui lui coûta la vie, car Oreste le tua devant l'autel d'Apollon. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6.

Pythiens. Jeux Pythiens ou Pythiques. Us furent institués en l'honneur d'Apollon, après qu'il eut tué le serpent Python. Voyez JEUX .

Pythius. Surnom d'Apollon.

Python. Serpent horrible et monstrueux, né de la fange et de la boue laissée par le déluge de Deucalion. Apollon épuisa presque toutes les flèches de son carquois contre ce monstre, qu'il tua enfin. C'est en mémoire de cette victoire qu'on institua les jeux Pythiques. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 4, ch. 7.

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