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Habit ténébreux. Couleur noire qui survient à la matière de l’œuvre pendant la putréfaction.
Habitacle du poulet. Vase Hermétique. Voyez FOURNAISE.
Habras. Plante connue sous le nom de Staphisagria, ou Herbe aux poux.
Hache. Feu des Philosophes. Frapper avec la huche, c’est cuire la matière
Hacumia Même chose qu’Eudica, suivant Morien.
Hadid. Fer, acier des Philosophes.
Hae, Pierre au blanc.
Hagar. Pierre Arménienne.
Hager. Pierre d’Arménie.
Hager aliendi. Pierre Judaïque.
Hager archtamach. Pierre d’Aigle.
Hager alzamad. Mercure des Sages digéré et cuit au rouge de pavot.
Hal. Terme emprunté de l’arabe, dont plusieurs Chymistes se sont servi pour signifier le sel.
Halcal. Vinaigre.
Halcyonium. Écume de la mer.
Haleine. Ce mot signifie quelquefois de la fumée. Johnson. Et quelquefois le fumier de cheval, que les Chymistes appellent ventre de cheval. Mais en termes de Science Hermétique, il veut dire la matière de l’oeuvre en putréfaction.
Halereon. Aigle des Philosophes.
Haliacmon. Fleuve de la Macédoine, qui a la propriété de faire devenir blanches les brebis qui ne le sont pas, quand elles boivent de son eau. Pline, liv 31, ch. 2. On dit en con-séquence en maniere de parler dans l’art Hermétique, qu’il faut faire boire le Dragon et le Corbeau philosophiques dans le fleuve Haliacmon, pour dire qu’il faut blanchir le laiton, ou faire passer du noir au blanc la matière de l’oeuvre. On écrit aussi Aliacmon.
Halimar. Cuivre.
Halle. De la glu.
Hammon. Un des plus grands Dieux de l’Égypte, aussi nommé Jupiter. On le représentait avec une tête de bélier. Voyez l’explication de la fiction dont il fut le sujet, dans les Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, liv. 1.
Handal ou Handel. Coloquinte.
Hara Genièvre.
Harmala. Rue sauvage.
Harmat. Bayes de genièvre.
Harmel. Semence de la rue sauvage.
Harmoniac. (Sel) (SC. Herm.) Quelques Philosophes ont donné le nom de Sel harmoniac à leur matière, non que le sel qui porte communément ce nom, soit naturel ou artificiel, doive être regardé comme la matière des Philosophes; mais parce que cette matière est une espèce de sel composé par combinaisons harmoniques, comme disent Raymond Lulle et Riplée. On écrit aussi Armoniac.
Harmonie ou Hermonie. Fille de Mars et de Vénus, épousa Cadmus, fils d’Agenor. Cadmus eut d’elle entre autres enfans, Semelé, mere de Bacchus. Voyez l’explication de cette fable dans les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. Voyez aussi l’article de Cadmus.
Harpocrate. Figure ou statue d’un homme tenant deux doigts sur la bouche fermée, et cachant de l’autre main ce que la pudeur ne permet pas de montrer. Cette statue se trouvait dans tous les temples Égyptiens, qui l’appelaient le Dieu du Silence. On le mettait ainsi dans tous les temples pour faire souvenir les Prêtres qu’ils devaient garder le silence sur les secrets cachés sous leurs figures hiéroglyphiques. Ces secrets, selon que l’a très-bien expliqué Michel Majer dans son Arcana Arcanissima, n’étaient autres que celui de la vraie Chymie, que l’on vante tant sous le nom du Grand Oeuvre, ou de la Pierre philosophale. On peut voir les applications heureuses des fables Egyptiennes aux opérations de cet Art, dans les livres des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. liv. 1, chap. 7.
Harpies. Monstres enfans de Neptune et de la Terre. Elles avaient la tête d’une femme, avec un visage pâle et blême, le corps d’un vautour, des ailes de fer, des griffes aux pieds et aux mains, et un ventre énorme par sa grandeur. On les nommait Ocypeté, Aello, Celaeno. Elles enlevaient les mets de dessus la table de Phinée, et infectaient ceux qu’elles y laissaient. Zethès et Calais, fils de Borée, l’en délivrèrent et les chassèrent jusqu’aux isles Plotes. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2, ch. 1.
Hasacium. Sel armoniac.
Hauteur. (Science Herm.) Dimension allégorique et mystérieuse de la pierre des Sages. Si nous en devons croire Philalethe, la hauteur n’est autre chose que ce que la matière des Philosophes présente à nos yeux dans le temps de sa préparation. Par exemple, le corps ou la matière de notre Art, dit-il dans son traité De vera confectione Lapidis Philosophici, est noir dans sa Première disposition, qui se fait par la putréfaction; cette noirceur qui frappe nos yeux et que nous appelons froide et humide, est ce qui se manifeste à notre vue; n o u s et cette appelons disposition hauteur de est ce que notre corps.
Hébé. Déesse de la jeunesse, fille de Jupiter et de Junon, suivant Homere: ou de Junon seule, sans avoir connu d’homme, mais pour avoir mangé beaucoup de laitue dans un festin où Apollon l’avait invitée. Hébé fut constituée Echansonne de Jupiter, et don-née ensuite en mariage à Hercule après son apothéose. Hébé signifie proprement la médecine Hermétique, donnée en mariage à Hercule, c’est-à-dire mise entre les mains de 1’Artiste après sa perfection, afin qu’il en fasse usage pour la santé du corps humain, la guérison des maux qui l’affligent, et son rajeunissement pour lequel on invoquait Hébé.
Hebrit. Soufre rouge des Philosophes.
Hécate. Déesse des Enfers, fille de Jupiter et de Cérès, selon Orphée; de Jupiter et d’Astérie, selon d’autres. Hécate présidait aux accouchements et aux songes. Elle est la même que Diane, qui se nommait la Lune dans le Ciel. Diane sur la Terre, et Hécate dans les Enfers. voyez DIANE.
Hector. Fils de Priam, fut un des plus grands Héros entre ceux qui défendirent la ville de Troye contre les Grecs. La destinée de cette ville était attachée à la vie d’Hector. Jupiter le prit sous sa protection, et le soutint long-temps contre les poursuites de Junon qui voulait le faire périr; mais enfin il l’abandonna à sa destinée, et Achille lui ôta la vie. Hector était le symbole de la partie fixe de l’œuvre Hermétique, et Achille celui de l’eau ignée mercurielle. C’est pourquoi on a feint qu’Apollon, Diane, Vénus et Mars avaient pris le parti d’Hector; et Junon, Thétis, le fleuve Scamandre, Mercure et Minerve celui d’Achille. Il n’était pas possible de réussir à s’emparer de la ville de Troye, c’est-à-dire à parfaire l’œuvre, si l’on ne dissolvait, et si l’on ne faisait tomber en putréfaction la partie fixe par l’eau mercurielle, ce qui était faire mourir Hector. Voyez l’explication plus développée de cette fiction, dans le 6’ livre des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
Hécube. Fille de Dymas, et femme de Priant, Roi de Troye, ayant vu immoler sa fille Polixene sur le tombeau d’Achille, et son fils Polydor massacré par la trahison de Polymestor, elle en conçut un tel dépit, qu’elle creva les yeux à Polymestor; et dans le temps qu’elle se sauvait pour se soustraire aux poursuites des Grecs qui s’étaient emparés de la ville de Troye, elle fut changée en chienne. Voyez le 6’ livre des Fables Egypt. et Grecq.
Hedeltabateni. Térébenthine. Planiscampi.
Hel. Vinaigre. Johnson et Planiscampi.
Helcalibat. Térébenthine.
Hele ou Helle. Gui de chêne.
Helebria. Ellébore blanc à fleurs rouges.
Hélene. Fille de Jupiter et de Léda, sœur de Castor, de Pollux et de Clytemnestre, fut la plus belle femme du monde. Ménelas l’épousa; et Pâtis, fils de Priam, ayant adjugé la pomme d’or à Vénus comme à la plus belle des Déesses, Vénus lui mit Hélene entre les mains pour récompense de ce qu’il avait porté son jugement en sa faveur. Paris enleva Hélene, et l’emmena à la cour de Priam. Méne las, pour s’en venger, mit dans ses intérêts tous les Princes de la Grèce, et conduisit contre Priam une armée formidable qui fit le siége de Troye. Au bout de dix ans les Grecs s’emparèrent de cette ville, et Ménelas ramena Hélene avec lui. Après la mort de Ménelas les Lacédémoniens la chassèrent de leur ville : elle se retira à Rhodes chez Polixo, qui pour venger, dit Hérodote, la mort de son mari Tlépoleme tué au siége de Troye, envoya dans le bain où était Hélene, deux femmes de chambre qui la pendirent à un arbre. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 6.
Héliades. Filles du Soleil et de Clymene, et sœurs de Phaëton. Voyez PHAETON.
Hélicon. Montagne de la Grèce, située près de celle du Parnasse, l’une et l’autre consacrées à Apollon et aux Muses. Voyez M USES . On voyait autrefois dans la Macédoine un fleuve qui portait le nom d’Hélicon. La Fable dit que les femmes de la Thrace mirent en pièces Orphée sur son rivage, et furent toutes noyées dans les eaux de ce fleuve. Voyez ORPHÉE.
Héliconiades. Surnom des Muses.
Heliotropium. Mélisse de Théophraste. Paracelse.
Hellé. Fille d’Athamas et de Néphele, s’enfuit en Phrygie avec son frère Phrixus, pour se soustraire aux mauvais traitements de sa belle-mere. Ils montèrent l’un et l’autre sur un mouton à toison d’or, et voulurent ainsi traverser la mer; mais Hellé effrayée par les flots, tomba dans l’eau et s’y noya. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 2, ch. 1.
Helminthica. Tout médicament vermifuge.
Helnesed. Corail.
Helsaton. Sel décrépité.
Helsebon et Helsobon. Sel commun préparé. On dit aussi ELSABON.
Helunhai. L’anneau dit de Salomon.
Hœmatites (Pierre). Ou pierre sanguine, ou Feret d’Espagne, est une pierre pesante,
participant du fer, des mines duquel elle se tire. Il y en a de plusieurs especes. Celle
qu’on appelle Feret est dure, de couleur brune-rougeâtre, mais devenant rouge comme du
sang à mesure qu’on la met en poudre. Elle est disposée en aiguilles pointues. La plus
estimée est nette, pesante, dure, avec des lignes noirâtres par dehors, et comme du
cinabre en dedans. La sanguine nous vient communément d’Angleterre, elle n’est point
en aiguilles; on la taille au couteau pour en faire des crayons, appelés crayons rouges.
On doit la choisir rouge-brune, pesante, compacte, unie, et douce au toucher.
On trouve de l’Hématite noire en Égypte, en Perse, en Allemagne. Quand elle est
infusée, elle teint l’eau en couleur de safran. Rulland dit qu’on en trouve aussi de
verte.
Sérapion, Pline, Dioscoride, parlent beaucoup de l’Hématite, et en font un grand
éloge.
Hemiobolon. La douzième partie d’une dragme.
Hemiolium. Les uns emploient ce mot pour signifier une demi-once; d'autres, avec Blancart, pour le poids de douze gros, ou une once et demie.
Hemipagia. Migraine.
Henri rouge. Colcotar.
HENRI LE PARESSEUX. Athanor.
Herbe blanche. Qui croît sur les petites montagnes; ces expressions. en termes du grand art., ne signifient autre chose que la matière cuite et parfaite au blanc. On ne trouve ces termes que dans le Dialogue de Marie et d'Aros, où Marie la nomme Herbe blanche, claire et honorée. Quelques-uns l’ont expliquée du mercure des Sages, d’autres de la minière d’où on l’extrait; mais la circonstance où Marie l’emploie désigne la matière au blanc, parce que les Philosophes donnent quelquefois le nom de petites montagnes à leur fourneau et à leur Vase.
HERBE PHILOSOPHALE. Herbe saturnienne et Herbe médicinale. Termes du grand art, qui signifient la même chose, c’est-à-dire, le mercure des Sages; quelquefois la minière d’où se tire ce mercure. Les Chymistes lui dorment ce nom générique d’herbe, à cause de sa qualité végétative.
HERBE TRIOMPHANTE (SC. Herm.). Matiere minérale faisant partie du composé des Philosophes. C’est celle qu’ils appellent leur Femelle, leur Crible, dont voyez l’article.
HERBE POTAGÈRE. Pierre au blanc.
HERBE SATURNIENNE, ou Saturnie végétable. Matiere de laquelle les Philosophes Hermétiques savent extraire leur mercure.
Hercule. Se prend le plus souvent pour l’artiste laborieux, et savant dans l’art chymique; ce qui a engagé la plupart des Auteurs qui en ont traité, à comparer la préparation de la matière aux travaux d’Hercule, à cause de la difficulté que l’on trouve à y réussir.
HERCULE est aussi le nom que les Alchymistes donnent à leurs esprits métalliques, dissolvans, digérant, sublimant, putréfians et coagulans. Ils regardent les travaux d’Hercule comme le symbole du grand oeuvre, ou des opérations de la pierre philosophale. On peut voir à ce sujet le Traité de Pierre Jean Fabre, Médecin de Montpellier, qui a pour titre : Hercules Piochymicus, imprimé à Toulouse en 1634. Il y explique les travaux d’Hercule, par le rapport qu’ils ont avec les opérations de l’Alchymie, avec tant de vraisemblance, qu’on peut assurer avec lui, que presque toute la Fable n’est qu’un tissu de symboles énigmatiques du grand oeuvre; ceux qui sont au fait en feront aisément l’application. Anthée, par exemple, ce Géant si redoutable, fils de la Terre, qu’Hercule ne put vaincre tant qu’il toucha la Terre sa mere; mais qui fut suffoqué dès qu’il fut élevé en l’air, représente la terre métallique grossie-re, et qui ne peut devenir propre à la teinture des métaux, qu’après avoir été sublimée par le mercure ou les esprits métalliques sublimant représentes par Hercule. Cette terre, après avoir été sublimée, doit mourir ou être étouffée dans les airs, c’est-à-dire, doit changer de figure, de forme et de nature, doit être changée en vapeur aqueuse; et puis retomber pour être putréfiée, et ensuite ressusciter de ses cendres comme le phœnix. Tous les livres des Philosophes le disent, entre autres Clangor Buccinae, p. 482. Celui qui saura convertir notre terre en eau, cette eau en air, cet air en feu, ce feu en terre, possédera le magistère d’HERMÈS, qui n’est autre que la pierre Philosophale. Mais le plus communément Hercule est le symbole de l’artiste qui emploie le mercure philosophique pour faire tout ce qu’on lui attribue. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 5°, où l’on explique tous les travaux d’Hercule.
Hermaphrodite. Fils de Mercure et de Vénus, se promenait dans un lieu solitaire, où il y avait une fontaine. La Nymphe Salmacis qui s’y baignait, fut éprise de la beauté du jeune homme qui s’était disposé à s’y baigner aussi. Elle le sollicita avec beaucoup d’instances, et ne pouvant l’engager à seconder ses désirs amoureux, elle courut à lui pour l’embrasser, et pria en même temps les Dieux de lui accorder que de leurs deux corps il ne s’en fît qu’un; ce qui lui fut accor-dé. Hermaphrodite obtint alors que tous ceux qui se baigneraient dans cette fontaine, soit homme ou femme, participeraient à l’un et à l’autre sexe. La matière de l’art Hermétique tient de Mercure et de Vénus, et porte elle-même le nom de Mercure des Philosophes : plus d’un Adepte lui ont donné le nom de Vénus, et c’est en effet de l’un et de l’autre qu’elle est composée. Il est à remarquer que ce fils de Mercure et de Vénus ne devint Hermaphrodite qu’apres son union avec la Nymphe Salmacis, et la matière ne prend aussi le nom de Rebis et d’Hermaphrodite, qu’après la jonction du soufre et du mercure des Sages dans leur fontaine, qui est. dit Trévisan, la fontaine où le Roi et la Reine se baignent, comme le firent Salmacis et Hermaphrodite. La propriété qu’acquit alors cette fontaine de rendre participans des deux sexes tous ceux qui s’y baigneraient, est précisé-ment la propriété de l’eau mercurielle des Philosophes, qui est prise pour la femelle, et qui ne fait plus qu’un corps des corps qu’on y baigne, parce qu’ils s’y dissolvent radicalement, et s’y fixent ensuite de maniere à ne jamais pouvoir être séparés. C’est pour cette raison que quelques Philosophes ont donné le nom d’HERMAPHRODITE à leur matière fixée au blanc.
Hermès. Surnommé Trismégiste, ou trois fois grand, est regardé comme le père de Alchymie, qui de lui a pris le nom d’Art Hermétique. Il était Égyptien, et le plus savant homme CONNU jusqu’à présent. Voyez son histoire et les fables qu’on a inventées à son sujet dans le premier livre des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.
HERMÈS est aussi le nom que quelques Chymistes ont donné au nitre. Blancart.
HERMÈS ODORANTE. C’est le kermès, suivant Raymond Lulle.
HERMÈS est encore un des noms, et le nom propre du mercure des Philosophes, parce qu’il est en effet le mercure des corps et particulièrement celui de tous les individus du règne minéral.
Hermétique. Terme de Chymie. La science Hermétique reconnaît Hermès pour son propagateur, et quelques-uns le regardent comme le premier qui y ait excellé; ce qui lui a fait donner son nom. Le grand art, la Philosophie Hermétique, le grand oeuvre, l’ouvrage de la pierre philosophale, le magistère des Sages, sont toutes expressions synonymes de la science Hermétique. La Physique Hermétique dépend de cette science, qui fait consister tous les êtres sublunaires dans trois principes, le sel, le soufre et le mercure, et rapporte toutes les maladies au défaut d’équilibre dans l’action de ces trois principes; c’est pourquoi elle se propose pour objet la recherche d’un remède, qui entretienne cet équilibre dans les corps, ou qui y remette ces trois principes, lorsque l’un d’eux vient à dominer avec trop de violence sur les autres. Le second objet de cet art, est de composer ce qu’ils appellent élixir au blanc ou au rouge, qu’ils nomment aussi poudre de projection, ou pierre Philosophale : ils prétendent avec cet élixir changer les métaux imparfaits en argent avec l’élixir au blanc, ou en or avec l’élixir au rouge. On a regardé dans tous les temps comme des fous ceux qui se sont adonnés à ces recherches, quoi-qu’ils se nomment les vrais Sages et les vrais Philosophes, à qui seuls la Nature est connue. Ils prétendent que les Philosophes de l’Antiquité, Démocrite, Platon, Socrate, Pythagore, etc. étaient tous initiés dans les secrets de cette science, que les hiéroglyphes des Égyptiens et toutes les fables qui composent la Mythologie, n’ont été inventés que pour enseigner cette science. Voyez sur cela les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
Hermétique. (sceau). Voyez SCEAU.
HERMÉTIQUE (Médecine). Elle réduit toutes les causes des maladies au sel, au soufre et au mercure; et les guérit par des remèdes travailles hermétiquement, et extraits des trois règnes. Blancart.
Hermétiquement. Ce terme ne se dit que de la maniere de sceller les vases thymiques ou autres; ce qui se fait en les bouchant de maniere qu’ils ne laissent échapper aucune des parties volatiles des corps qu’ils renferment. Pour y parvenir, on fait rougir le haut du col du vaisseau, et on en rapproche les bords jusqu’à ce qu’ils soient colles ensemble. Quelquefois on y met un bouchon de verre, lorsque le vase est de cette matière, et ayant mis du verre pilé sur les joints, on le fond à la lampe d’émailleurs. On dit aussi sceller du sceau des Philosophes, des gages; mais quand on le dit des opérations du grand oeuvre, on ne doit pas I’entendre du vase qui con-tient la matière; mais du sceau secret avec lequel ils scellent la matière même; c’est la fixation du volatil.
Hermione ou Harmonie. Fille de Mars et de Vénus, et femme de Cadmus. Ces deux derniers furent changés en serpents ou dragons. Voyez CADMUS.
HERMIONE. Fille de Ménélas et d’Hélene, fut d’abord fiancée à Oreste, fils d’Agamemnon; Pyrrhus l’épousa à son retour de Troye. Mais Oreste, sans doute du consentement d’Hermione, fit massacrer Pyrrhus dans le Temple d’Apollon. V. ORESTE .
Hermogene. Nom que Basile Valentin a donné au mercure des Philosophes, comme principe, et père de la pierre des Sages. Ce savant homme a composé le symbole de sa dixieme Clef de l’oeuvre Hermétique, d’un triangle qui renferme deux cercles concentriques; à I’angle droit est la figure thymique du Soleil, à l’angle gauche celle de la Lune, à l’angle du bas celle de Mercure. Sur chaque figure et au milieu du cercle sont des mots hébreux que je n’entends pas. Au-dessus du côté qui forme le haut du triangle est écrit : je suis né d’Hermogene; le long du côté gauche : Hyperion m’a choisi, et le long du côté droit : sans Jamsuph je suis contraint de périr.
Hernec. Orpiment des Philosophes.
Hésionne. Fils de Laomédon, Roi de Troye, selon la Fable, fut exposée pour être dévorée par un monstre marin, qu’Hercule tua. Les Philosophes ou Adeptes disent qu’Hésionne est cette terre vierge qui renferme leur eau mercurielle, et qui est cachée dans les matières terrestres. Apollon et Neptune en désirent ardemment le sacrifice, c’est-à-dire, que l’humide et le chaud inné de chaque chose, désirent leur réunion avec cette terre vierge, pour produire quelque-chose de pur, et donner la Liberté à cette matière ignée et cet humide radical, qui se trouvent emprisonnés dans les matières grossières de la terre. F&i. Le monstre marin est une humidité superflue, qui semble noyer, et comme vouloir dévorer Hésionne. Voyez les Fables dévoilées, liv. 5, ch. 14.
Hesnic. Le poids d’un quarteron, ou la quatrième partie d’une livre.
Hespérides. Filles fabuleuses, que les Poètes ont feint avoir un jardin, dans lequel croissaient des pommes d’or. Ce jardin, selon l’explication des Philosophes Spagyriques, est le symbole de l’Alchymie, par les opérations de laquelle on fait germer, croître, fleurir et fructifier cet arbre solaire, dont le fruit surpasse l’or commun en beauté et bonté, puisqu’il convertit les autres métaux en sa propre nature; ce que ne peut faire l’or vulgaire. Le Dragon qui gardait le jardin des Hespérides, est le symbole des difficultés qu’il faut surmonter pour parvenir à la perfection de la pierre Philosophale, et en même temps celui de la putréfaction du mercure. Les Hespérides étaient trois sœurs, filles d’Hespérus, frère d’Atlas. Elles se nommaient Eglé, Aréthuse et Hespéréthuse. Ceux qui seront curieux d’en voir une application plus détaillée, peuvent consulter mon traité des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2, ch. 2.
Hesperis. Espèce de giroflier ou violier, ainsi nommé, de ce que ses fleurs ont beaucoup plus d’odeur le soir que pendant le reste de la journée. Blantard.
Hétérogene. Qui n’est pas de même nature. La matière des Philosophes est mêlée de beaucoup de parties hétérogènes qu’il faut en séparer pour avoir le mercure des Philosophes pur et sans tache.
Hexagium. Poids de quatre scrupules, suivant quelques-uns, et d’une dragme et Blancard. demie, suivant d’autres.
Hidros. Sueur.
Hidrotiques (Médicaments). Ou sudorifiques.
Hidus. Vert-de-gris.
Hiéroglyphes. Caractères mystérieux inventes par Hermès Trismégiste, et employés par les Égyptiens particulièrement pour enseigner l’art sacerdotal. Voyez cet article. Dans les quatre sortes d'hiéroglyphes en usage chez les Égyptiens, la seconde était la seule usitée quand il s‘agissait de parler des mystères de la Nature, et de ceux de l’art Sacerdotal ou Hermétique. Abénéphi. Presque tous les Alchymistes ont imite les Égyptiens Ils ne se sont expliqués que par symboles, allégories, métaphores, fables et énigmes.
Hiérophantes. Prêtres célèbres à Athènes, charges d’enseigner les choses Sacrées, et les mystères à ceux qui voulaient être initiés. Ils avaient soin des Temples. Voyez les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 3.
Hilla Boyau jejunnon.
Hillus ou Hilus. Fils d’Hercule et de Déjanire, épousa Jolé, et tua dans la suite Eurysthée. pour venger son père des maux que lui avait suscités ce Roi. Voyez HERCULE.
Himen ou Hymen. Nom que Raymond Lulle a donné à l’unique vase que les Philosophes emploient pour faire le magistère des Sages.
Hin. Assa foetida.
Hïppocentaures Monstres demi hommes et demi chevaux, que les Poètes ont feint avoir habité autre-fois près du mont Pélion. Ces monstres sont de la nature des autres de la Fable, c’est-à-dire imaginés pour symbole de la dissolution de la matière de l’oeuvre Hermétique. Ce qui est assez clairement déclaré par la signification étymologique du lieu de leur habitation prétendue; car Pelos veut dire noir, d’où on a fait Pélion. On sait que la couleur noire est la mar-que et le signe de la putréfaction et de la dissolution parfaite de la matière Voyez CENTAURES.
Hippocrene. Fontaine située près du mont Hélicon en Béotie, et consacrée aux Muscs. Les Poètes ont feint que le cheval Pégase la fit sourdre en frappant la terre avec le pied. Voyez l’explication de cette fable dans les Fables Egypt. et Grecques dévoilées, liv. 3, chap. 14, § 3.
Hippodamie. Fille d’Enomaus, épousa Pélops, après que celui-ci eut, par stratagème, vaincu (Enomaus à la cour-se du char. C’était la condition que ce Roi d’Élide imposait à ceux qui de-mandaient sa fille en mariage. V. OENOMAUS
Hippodamie ou Déidamie. Fille du Roi d’Argos, prit pour mari Pirithous. Celui-ci invita les Centaures à ses noces; ils y excitèrent du trouble; Hercule et Thésée, amis de Pirithous, prirent son parti, attaquèrent les Centaures, en tuèrent un grand nombre, et mirent les autres en fuite. Voyez les Fables dévoilées, liv. 5, ch. 22.
Les noces de l’oeuvre se font pendant la putréfaction de la matière signifiée par les Centaures. Hercule ou l’Artiste, de concert avec Thésée, ou le mercure des Philosophes, ache-vent la dissolution, désignée par la mort des Centaures, et procure la volatilisation indiquée par ceux qui prennent la fuite. Pirithous est la matière fixe, Hippodamie est la volatile.
Hippolyte. Fils de Thésée et d’Hippolyte, Reine des Amazones, eut une si grande passion pour la chasse, qu’il en était uniquement occupé. Phèdre sa belle-mere devint amoureuse de lui, et ne pouvant le faire consentir à ses désirs, elle s’en vengea en l’accusant auprès de Thésée d’avoir voulu attenter à son honneur. Thésée trop crédule chassa Hippolyte son fils de sa présence. Celui-ci, en fuyant la colère de son père, était mont6 sur un char pour s’éloigner de lui; comme il passait sur le rivage de la mer, Neptune suscita un monstre marin, qui s’étant présenté aux chevaux d’Hippolyte, les effraya, leur fit prendre le mors aux dents, et les obligea de traîner le char à travers les rochers, où il se fracassa; Hippolyte culbuta, et y périt. Esculape le ressuscita. La passion d’Hippolyte pour la chasse, est la disposition de la matière à être volatilisée; cette volatilisation marque une espèce d’éloignement et d’aversion pour l’union avec la terre qui reste au fond du vase, indiquée par Phèdre mariée avec le mercure représenté par Thésée. Comme c’est le mer-cure lui-même qui est cause de la volatilisation, on a feint que Thésée avait chassé son fils de sa présence. Il est en effet son fils, puisqu’il est fait du mercure même. Après sa volatilisation, il retombe dans la mer des Philosophes, où se forme le rocher ou la pierre des Sages, et y meurt, c’est-à-dire qu’il s’y fixe; car mourir et se fixer sont deux termes synonymes en fait de science Hermétique, comme volatiliser signifie donner la vie. Voyez dans le liv. 3, ch. 12, § 2 des Fables dévoilées, ce qu’il faut entendre par la résurrection d’Hippolyte, faite par l’art d’Esculape. HIPPOLYTE ou ANTIOPE. Reine des Amazones, épousa Thésée après sa défaite. Voyez le liv. 5, ch. 13 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
Hippomene. Fils de Macarée, se mit sur les rangs pour épouser Atalante. Il la vainquit à la course par le moyen de trois pommes d’or qu’il jeta successivement derrière lui, et qu’Atalante s’amusa à ramasser. Voyez les Fables dévoilées, liv. 2, chap. 3.
Hippuris. C'est la prêle, la queue du cheval, en latin Equisetum.
Hirundinaria. Dompte-venin, Asclepias.
Hismat. Scories d’argent.
Hispanach. Epinars.
Hiver. Les Sages ont donné quelque-fois ce nom à leur mercure; mais ils s’en servent communément dans un sens allégorique, pour signifier le commencement de l’oeuvre, ou le temps qui précede la putréfaction. C’est pour-quoi ils disent communément, qu’il faut commencer par l’hiver, et le finir par l’automne; parce que de même que la nature semble morte en hiver et ne produit encore rien, de même le mercure des Sages dispose seule-ment à la génération, qui ne peut se faire sans corruption, et la corruption ne survient que par la putréfaction. Le régime du feu est alors du premier degré. Le mercure dissout son corps. Et les Philosophes disent que ce degré du feu doit être semblable à la chaleur d’une poule qui couve; d’autres à la chaleur de l’estomac, à la chaleur du fumier; d’autres enfin à une chaleur semblable à celle du soleil au mois de mars ou dans le signe d’Aries. C’est pour cela qu’ils ont dit qu’il fallait commencer l’oeuvre au signe du Bélier, pendant que la Lune est dans celui du Taureau. Et tout cela ne signifie autre chose que la chaleur modérée philosophiquement au commencement de l’oeuvre. C’est dans ce temps d’hiver philosophique que le mercure se mortifie, que la terre conçoit et qu’elle change de nature.
Holce. Dragme.
Holsebon. Sel commun décrépité.
Homere. Poète Grec, peut-être le plus ancien, a composé divers ouvrages; il
nous reste entre autres son Iliade, son Odyssée et quelques Hymnes. On l’appelle le
Prince des Poètes, tant à cause du sublime de sa Poésie, que parce qu’il semble être
la source dans laquelle les autres ont puisé; c’est pourquoi Pline l’appelait la
Fontaine des beaux esprits. Homere avait voyagé en Égypte, et y avait appris les mystères
de l’Art Sacerdotal. Il imagina la fiction de la guerre et du siége de Troye pour
traiter cet Art allégoriquement; ce qu’il a fait dans son Iliade. Il fit aussi son
Odyssée, ou les Erreurs d’Ulysse, pour représenter les erreurs où tombent les
Philosophes Hermétiques avant de parvenir à la connaissance du véritable secret de cet
Art. On y voit clairement les procédés faux et erroneux (pour me servir des termes
mêmes des Philosophes) de ceux qui n’étant pas encore initiés dans ces mystères,
font des chutes presque à chaque pas qu’ils font. Ulysse est le véritable portrait de
ces Chymistes qui ayant une fois adopté un système et une recette. la travaillent
conformément à leurs préjugés, malgré que la Nature s’offre à eux comme Calypso,
et ils l’abandonnent ensuite de la maniere que fit Ulysse. Ils s’instruisent comme
Ulysse le fut par Tirésias; mais toujours in-décis, ils font mille opérations sur des
recettes différentes, comme Ulysse aborda en différens pays sans se fixer à aucun.
Riplée, Trévisan, Zachaire ont imité Homere; ils ont fait le détail des erreurs où
ils sont tombés avant de réussir, et ont donné ensuite métaphoriquement et
allégoriquement la véritable maniere de procéder aux opérations du grand œuvre. Il ne
faudrait que donner une édition commentée d’Homere, faite par un Philosophe
Hermétique, pour prouver au public la vérité de ce que j’avance. Le peu d’explications
que j’ai données de 1’Illiade dans le 6’ livre des Fables Egyptiennes et Grecques
dévoilées, suffisent pour donner une idée claire du reste. Les Mythologues se donneront
éternellement la torture sans réussir à expliquer Homere d’une maniere satisfaisante,
s’ils supposent à ce Poète d’autres idées que celles-là.
Homme. La plupart des Philosophes ont comparé la confection du magistère à la
génération de l’homme, et ont en conséquence personnifié les deux parties ou ingrédients
de l’œuvre, le fixe et le volatil. Ils ont appelé le fixe mâle, et lui ont donné des
noms d’hommes; et le volatil femelle, et l’ont indiqué par des noms de femmes. C’est
de cette maniere que les Égyptiens et les Grecs anciens, inities dans les mystères de l’Art
Sacerdotal ou Hermétique, ont inventé les fables.
HOMME. Dit simplement, signifie le fixe HOMME ÉLEVÉ. S’entend de la matière des
Philosophes digérée, dissoute et en putréfaction.
HOMME ARMÉ DE CASQUE. Signifie
le mercure digéré et parvenu à la couleur noire. C’est une dénomination tirée par
comparaison de la figure du Dieu Mercure, représenté avec un casque en tête, tenant son
caducée, autour duquel deux serpents entortillés semblent se combattre.
HOMME ROUGE. C’est le soufre des Philosophes, ou le magistère au rouge.
Homogene. Qui est de même nature, qui est composé de parties absolument similaires entre elles, et qui peuvent, étant rapprochées, s’unir intimement. Telles sont les parties de l’eau, qui mêlées avec de l’eau, ne peuvent plus en être distinguées. Tel est l’or pur mêlé avec d’autre or pur. Un métal ne peut se mêler, comme on dit, per minima, ou intimement avec un végétal; mais seulement avec quelques parties de ce végétal quand elles sont métalliques de leur nature. On en trouve dans plusieurs plantes, et dans différens arbres lorsqu’ils croissent sur des mines. On prétend même que les Chinois savent extraire du mercure vulgaire coulant du pompier sauvage. L’expérience a prouvé qu’on trouve dans le chêne des parties ferrugineuses. La cendre de pavot cornu se mêle avec les métaux en fusion.
Horeum. Miel tiré de la ruche pendant l’été.
Horizon. Nom que quelques Chymistes ont donné au mercure de l’or; et les Philosophes Hermétiques au mercure des Sages, parce qu’il est le principe et la base de l’or philosophique.
Horizontis. Or potable.
HORUS ou Orus. Fils d’Osiris et d’Isis, fit la guerre à Typhon, et le fit périr avec l’aide d’Isis. Horus mourut cependant, mais sa mere le ressuscita, et le rendit immortel. Horus succéda à sa mere, qui avait elle-même suc-cédé à Osiris son époux; mais Horus fut le dernier des Dieux qui régnèrent en Égypte Voyez ce que signifient ces fictions, dans les Fables Egypt. et Grecq dévoilées, liv. 1, ch. 5.
Hucci ou Hune, C’est l’étain OU Jupiter.
Huile. Quoique simplement dit, n’est pas une matière dont on doive se servir
pour la confection de l’œuvre; ils ont donné ce nom à la matière même lorsqu’elle
a pris une couleur et une viscosité huileuse, pendant la putréfaction dans l’œuf
philosophique. Tabula Scientiæ majoris. Par I’huile, les Philosophes désignent souvent
le feu secret des Sages.
HUILE BÉNITE. Huile incombustible. C’est leur soufre. Ils donnent quelquefois ce nom à
leur pierre parfaite au blanc ou au rouge, parce qu’elle coule et se fond au feu comme
le beurre ou l’huile figée.
HUILE DE LA NATURE. C’est le premier sel qui sert de base à tous les autres. On l’appelle
Huile, parce qu’il est onctueux, fondant et pénétrant;
Huile de la Nature, parce qu’il est la base de tous les individus des trois règnes, et
qu’il en est aussi le conservateur matériel et le restaurateur. C’est le meilleur, le
plus noble, le plus fixe, et en même temps le plus volatil avant sa préparation. Lorsque
l’Art veut l’employer, il doit, de fixe. le rendre volatil, et puis de volatil, fixe;
le résoudre et le coaguler, c’est tout l’œuvre.
HUILE ESSENTIELLE. C’est le soufre volatil des métaux philosophiques; c’est-à-dire,
leur ame, ou le mâle, le soleil, l’or des Sages.
HUILE DE SATURNE. (SC. Herm.)
Matiere des Philosophes au noir, ainsi nommée, parce qu’ils appellent Plomb leur matière
en putréfaction.
HUILE DE SOUFRE. (SC. Herm.) Matiere au noir.
HUILE DE TALC. Les Anciens ont beaucoup parlé de cette huile, à laquelle ils
attribuaient tant de vertus que presque tous les Chymistes ont mis en œuvre tout leur
savoir pour la composer; ils ont calciné, purifié, sublimé, etc., cette matière, et n’en
ont jamais pu extraire cette huile si précieuse. C’est que les Anciens n’en ont
parlé que par allégorie, et que sous ce nom ils ont entendu l’huile des Philosophes
Hermétiques, autrement dit leur élixir au blanc parfait, au lieu que les Chymistes
modernes ont pris les ter-mes des Anciens à la lettre, et ont perdu leurs peines, parce
que le talc n’est pas la matière d’où cette huile doit s’extraire.
HUILE DE MARS (SC. Herm.) Soufre des Philosophes parfait au rouge.
HUILE INCOMBUSTIBLE. (SC. Herm.) Magistère au rouge; on l’appelle in-combustible, à cause de sa fixité.
HUILE ROUGE. Voyez HUILE DE MARS.
HUILE VIVE. Magistère au blanc.
HUILE VÉGÉTALE. Huile du tartre des Philosophes, et non du tartre vulgaire.
HUILE HÉRACLIENNE. Huile extraite du bois de gayac, ou du bouis. Elle est bonne contre l’épilepsie et les maux de dents.
Humation. Action par laquelle l’on met dans le vase la matière de la pierre des Sages, pour l’y faire putréfier. Quelques Chymistes ont comparé cette action à la sépulture de Jésus-christ, parce qu’on scelle le vase après y avoir mis la matière, comme on scella le tombeau de notre Sauveur; et que la matière ne s’y dissout ou putréfie, que pour ressusciter. Plusieurs d’entre les Philosophes Chymiques ont trouvé tant de ressemblance dans la vie, la passion, etc. de Jésus-Christ, avec les opérations du grand oeuvre des Sages, qu’ils n’ont point fait difficulté de se servir des termes mêmes de 1’Evangile pour exprimer allégoriquement tout leur procédé; parce que, disent-ils, Dieu a institué le grand oeuvre pour le salut de nos corps, comme il a envoyé son Fils pour le salut de nos âmes. Ils ajoutent, que la Science Hermétique jette sur les mystères de la religion Chrétienne, un jour si grand, qu’il n’est pas possible d’être Philosophe Hermétique, sans être bon Chrétien.
HUMATION. En termes de Science Hermétique signifie proprement la putréfaction de la matière; et quelquefois sa fixation, parce que la fixation du volatil est une espèce de mort, et que ce qui était eau pendant la dissolution, devient terre en se fixant.
Humectation. (SC. Herm.) Donner à la pierre son humidité, lorsqu’elle est parfaite, et qu’on veut la multiplier. V. IMBIBITION, MULTIPLICATION.
Humecter. Cuire, digérer. voyez IMBIBITION.
Humeurs. Paracelse ne voulait pas qu’on dît d’un homme, qu’il est sanguin, ou mélancolique, ou pituiteux; parce que tout homme est sanguin, mélancolique et flegmatique tout en-semble; mais il voulait qu’on appelât la bile soufre rouge, le phlegme soufre blanc impregné de sels, et la mélancolie mercure.
Humide igné. Mercure des Sages animé de son soufre. Quelquefois les Philosophes entendent par ce terme la matière de l’oeuvre au noir.
HUMIDE RADICAL DE LA NATURE. Ou l’humidité visqueuse. C’est le mer-cure des Philosophes, qui est la base de tous les individus des trois règnes de la Nature; mais qui est plus particulièrement la semence et la base des métaux, quand il est préparé philosophiquement pour faire l’oeuvre Hermétique. Humidité. Dit simplement, signifie le mercure, dissolvant universel des Philosophes.
HUMIDITÉ DE LA PIERRE. C’est aussi le mercure qui est une eau sèche, qui ne mouille point les mains, et qui ne s’attache qu’à ce qui est de sa nature. Ceux qui prétendent qu’il y a deux voies, la sèche et l’humide pour faire le magistère, appellent humidité de la pierre l’eau permanente des Sages sous forme d’eau laiteuse, nommée lait de vierge, humidité visqueuse. Ceux qui n’admettent que la voie sèche, l’appellent eau sèche simplement. Mais c’est un leurre que ces deux voies; les uns et les autres suivent la même sous deux noms différens; ils n’ont égard, dans ces dénominations, qu’aux différentes formes sous lesquelles se montre leur mercure dans le cours des opérations.
Rendre à la pierre son humidité c’est faire les imbibitions; c’est-à-dire, continuer le régime du feu philosophique, qui fait sublimer cette humidité au haut du vase, d’où les imbibitions se font d’elles-mêmes, lorsque cette même humidité retombe sur la terre qui est demeurée au bas.
HUMIDITÉ VISQUEUSE. Voyez HUMIDITÉ DE LA PIERRE.
HUMIDITÉ AQUEUSE. Mercure après la putréfaction de la matière
HUMIDITÉ BRÛLANTE. Mercure des Sages, ainsi nommé de ce qu’il a plus d’action et de force sur l’or même que le feu élémentaire. C’est pourquoi les Philosophes disent, nous brûlons avec I’eau, et les Chymistes avec le feu.
HUMIDITÉ PERMANENTE. V. EAU PERMANENTE.
Hunc, on Hunt, ou Hucci. Etain, Jupiter.
Husace. Sel armoniac.
Huvo.
Huut , Jupiter des Chymistes.
Hyacinthe. Fils d’Amicle, fut tué par Apollon, qui l’aimait beaucoup. Ce Dieu, en jouant au palet, le fit tom-ber par mégarde sur la tête d’Hyacinthe, qui périt du coup. Les Poètes ont feint qu’Apollon le changea en la fleur d’Hyacinthe, et que l’on voit encore sur cette fleur ces deux lettres A, 1, qui composent l’exclamation lamentable que fit ce Dieu après cet accident. Voyez ce que signifie cette fable dans l’article d’Apollon.
Hyades. Filles d’Atlas et d’Ethra, furent, selon quelques-uns, les nourrices de Bacchus. On en nomme six, Eu-dore, Ambrosie, Prodice, Coronis Phileto et Poliso : d’autres y ajoutent Thionne. Ces prétendues filles d’Atlas ne sont autres que les vapeurs mercurielles qui montent au haut du vase, et retombent en pluie sur la matière fixe signifiée par Bacchus. Le nom seul d’Hyades, qui veut dire pluvieux, ex-prime suffisamment la chose.
Hyarit. Argent, Lune des Philosophes.
Hydatis. Voyez ARLES CRUDUM.
Hydatodes Vinum. Vin trempé d’eau.
Hyderos. Hydropisie.
Hydrargirosis Onction mercurielle.
Hydre. Serpent à plusieurs têtes qu’Hercule tua dans le marais de Lerna. Les Philosophes Spagyriques disent que 1’Hydre représente la semence métallique, laquelle si l’on digère, et si l’on cuit dans le vase philosophique, s’altère et se change de maniere qu’elle subit une espèce de mort, et semble acquérir à chaque instant un nouveau genre de vie par les différens degrés de perfection qu’elle prend, de même que l’Hydre prenait dix nouvelles têtes quand Hercule lui en coupait une; ce qui est très clairement le symbole de la multiplication de la pierre. Car autant de fois que l’on recuit et que l’on dissout la pierre avec du nouveau mercure, elle acquiert le décuple de vertu, et a dix fois autant de force transmutatoire qu’elle en avait avant cette nouvelle décoction. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dé-voilées, Liv. 5, chap. 4.
HYDRE. Les Sages ont comparé leur élixir à l’hydre, parce que la pierre se renouvelle et augmente en quantité et en qualité à chaque fois qu’on répète l’opération sur le même élixir, et que dans chaque opération la putréfaction survient; ce qui est une espèce de mort; ils disent qu’alors l’artiste coupe la tête à 1’Hydre, et qu’il en renaît dix à la place; parce qu’à chaque réitération de l’oeuvre sur la même pierre, sa vertu augmente de dix degrés par progression, c’est-à-dire, que si après la Première opération l’élixir était assez parfait pour qu’une de ses parties en pût transmuer en or dix d’un métal imparfait après la seconde opération, et une partie en transmuera cent, etc.
HYDRE. Matiere du magistère avant la déalbation. " Notre Lion, dit Philalethe, étant mis dans notre mer, de-vient notre Hydre : elle mange ses têtes et sa queue. Et sa tête et sa queue sont son esprit et son ame. Cette ame et cet esprit sont sortis de la boue, dans laquelle sont deux choses contraires, l’eau et le feu. L'un vivifie I’autre, et celui-ci tue celui-là. Il faut les plonger dans notre Hydre, et puis sept fois dans notre mer, jusqu’à ce que tout soit absolument sec, c’est-à-dire, jus-qu’au blanc. "
Hydreloeum. Mixtion d’eau et d’huile.
Hydria. Dieu de l’Eau chez les Égyptiens Voyez CANOPE.
Hydropege. Eau de fontaine.
Hygieia. Fille d’Esculape, Déesse de la Santé. Voyez ESCULAPE.
Hylas. Fils de Théodamas, fut extrêmement aimé d’Hercule, qui tua Théodamas pour enlever son f ils Hercule, en allant à la conquête de la Toison d’or, aborda avec les autres Argonautes en une terre où Hylas disparut ayant été chercher de l’eau. On feignit que les Nymphes l’avaient enlevé. Hercule courut les bois en cherchant et appelant son cher Hylas; mais inutile-ment. Voy. l’explication de cette fable dans le liv. 5, ch. 12 des Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
Hylé. Terme pris du grec, et qui signifie forêt, chaos, confusion. C’est aussi le nom que la plupart des Alchymistes dorment à la matière de la pier-re philosophale.
HYLE. (SC. Herm.) Quelques-uns disent qu’il faut entendre par ce terme la matière d’où les Philosophes tirent leur mercure; d’autres, qu’il signifie la même matière au noir, et Philalethe dit qu’on donne le nom de Hylé à la matière parvenue au blanc. Voyez son Traite De vera confectione lapidis Philosophi, ou Enarratio methodica trium medicinarum Gebri, p. 38.
HYLÉ. Matiere Première, substance radicale, humide radical, dernier ali-ment, semence prolifique, sont des expressions presque synonymes d’une même chose dans chaque règne Le Breton.
Hylec. Voyez HYLÉ.
Hyllus Fils d’Hercule. Voyez HILLUS.
Hymen. Voyez HIMEN.
Hypecoon. Cumin sauvage : d’autres prétendent que ce terme doit s’entendre d’une espèce de pavot cornu. Blancard.
Hypérion. Père du Soleil, selon la Fable, signifie le Mercure philosophique, père de l’or; car rien n’est plus subtil que le mercure. Et Théja regardée comme la mere du Soleil, doit s’entendre du soufre. Olaus Borrichius.
Hypermnestre. L’une des filles de Danaus, fut la seule des cinquante qui ne suivit pas les ordres de son père, qui consistaient à tuer chacune son mari la Première nuit de leurs noces. Hypermnestre épargna le sien nommé Lincée, qui dans la suite fit mourir Danaus. Voyez DANAUS.
Hypnotica. Médicaments soporifiques.
Hypochoeris. Laiton épineux.
Hypoclaptique. (Vase) Espèce d’entonnoir à séparer les huiles essentielles des eaux ou esprits avec lesquels ces huiles passent dans le récipient pendant la distillation.
Hypoglossis ou Batrachion. Rainet. tumeur de grenouille, et le remède qui guérit cette maladie, de même que l’âpreté du larynx.
Hypoglottides. (Pilules). Cc sont des conserves, des pilules qu’on laisse fondre sur la langue pour adoucir la toux.
Hypophéon. Voyez HYPECOON.
Hypophores, Ulceres fistuleux.
Hypopyon. Oeil purulent.
Hyposphagma. Oeil meurtri.
Hypostase. Matiere de l’oeuvre au blanc.
Hypsiphile. Fille de Thoas, Roi de Lemnos, sauva la vie à son père, contre la résolution que les femmes de cette isle avaient prise de tuer tous les hommes qui y habitaient. Elle se sauva de l’isle après que Jason l’eut connue, et laissée enceinte. Elle eut de lui deux enfans, Thoas et Euneus. Licurgue, Roi de Thrace, reçut Hypsiphile chez lui, et la fit nourrice de son fils Archemore. Étant un jour dans un bois avec son nourrisson, des Grecs extrêmement pressés de la soif, la prièrent de leur donner quelques secours : elle le fit, et les conduisit à une fontaine qui n’était pas loin de là. Son zèle fut si grand, que pour aller plus vite, elle laissa le petit Archemore seul sur l’herbe. Elle s’amusa à ra-conter en peu de mots son histoire aux Grecs, et retourna où elle avait laisse le jeune Prince. Pendant ce temps-là un serpent lui avait ôté la vie, et il venait d’expirer. Les Grecs affliges de cette funeste aventure tuèrent le serpent, firent à cet enfant de superbes funérailles, et instituèrent des Jeux en son honneur, qui devaient se célébrer dans la suite tous les trois ou tous les cinq ans. Ce sont ceux que l’on appela Jeux Néméens. Voyez les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 4, ch. 8 et liv. 2, ch. 1.