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Les Armoiries de la ville de Nice
Oeuvre hermétique anonyme !
Voici encore quelques années un chef d’œuvre hermétique anonyme se trouvait visible pour le promeneur sous les arcades des jardins du château en face des ruines de l’ancienne cathédrales de la ville de Nice.
Malheureusement le vandalisme et le feu ont eu raison de cet écusson de pierre. Mais puisque l’intuition de l’époque nous avait permis de le fixer sur la pellicule il fût normale aujourd’hui que les lecteurs de La Librairie du Merveilleux en profitent.
Ces armoiries dont l’histoire remonte à l’empire furent celles imposées par le gouvernement Napoléonien durant la période comprise entre 1809 et 1814. Le parchemin conservé aux archives municipales est dans son boîtier métallique sous la côte D218 et voici le texte qu'il nous livre
« Napoléon par la grâce de dieu empereur des français rois d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération suisse, à tous présent et à venir, salut.
Par notre décret du 17 mai 1809, nous avons déterminé que les villes, commune, et corporations qui désireraient obtenir des lettres patentes portant concession d'armoiries, pourraient après s'être fait préalablement autorisée par les autorités administratives compétentes, s'adresser à notre cousin le prince archi-chancelier de l'empire, lequel prendrait nos ordres à cet effet. En conséquence, le maire de notre bonne ville de Nice, dûment autorisé, c'est retiré par devant notre cousin le prince archi-chancelier de l'effet d'obtenir nos lettres patentes portant concession d’Armoirie, et sur la présentation qui nous a été faite de l'avis de notre conseil des sceaux, des titres et des conclusions de notre procureur général nous avons autorisé et autorisons par ces présentes signer de notre main, notre bonne ville de Nice à porter les armoiries telles qu'elles sont figurées et colorez au présentes et qui sont :
D'argent au lion passant de gueules, surmonter d'un soleil rayonnant du même, à dextre d'un olivier et sénestres d'un orangé de synople, le dernier fruité d'or, le tout soutenu d'une terrasse de synople, au chef des bonne ville qui est de gueules à trois abeilles en fasce d'or ; pour livrée les couleurs de l'Écu, le verd en bordure seulement.Voulons que les ornements extérieurs des dites armoiries consistant en une couronne murale à sept créneaux sommée d'une aigle naissante pour Cimier ; le tout d'or soutenu d'un caducée du même posé en fasce au dessus du chef, auquel sont suspendus deux festons, l'un à dextre de chêne et l'autre à sénestres d'olivier, d'or, noués et rattachées par des bandelettes de gueules.
Chargeons notre cousin le prince archi-chancelier de l'empire de donner communication des présentes au sénat et de les faire transcrire sur les registres, car tel est nôtre bon plaisir. Et afin que se soit choses ferme et stables à toujours, notre cousin le prince archi-chancelier de l'empire y a fait apposer par nos ordres nôtre grand sceau en présence du conseil du sceau des titres. Donné en notre palais de saint clous le sixième jour du mois de juin de l'an mil 1811. »
NAPOLEON
Scellé le 13 juin 1914
Le prince archi-chancelier de l'empire
CAMBACERES
Inscrit sur le registre du sénat le 14 juin 1811
Le Chancelier du Sénat
La volonté de L’Empereur fut donc, que soit supprimé l’aigle Niçois nuisible , quant à sa ressemblance, au choix du monarque, pour l’Aigle Impérial.
Le sens Hermétique de cet Ecu se dégage des différences notables que présente la sculpture du château par rapport à son officielle description et aussi du fait de l’origine anonyme de son réalisateur.
Aucune recherches n’ayant en effet aboutit sur l’identité de l’artiste , sûrement bien instruit, qui exécutât ce cartouche de pierre, dont aucune trace de commande ou de règlement ne subsiste aux cahiers des délibérations municipales de la ville durant cette période.
Guy Tarade , s’est contenté de fournir une photographie de l’objet de pierre, dans son livre «Mystérieux comté de Nice »,et une description qu’il aurai voulu fidèle mais qui malheureusement pour le lecteur se rapporte à une troisième exécution sur bois de l’œuvre, exposée au Musée Masséna, et commémorative du centenaire de la bataille D’Essling et à laquelle se rapporte plus le texte original des lettres patentes.
L’on aurait pu croire que monsieur Tarade ait voulu faire profiter ses lecteurs de l’une et l’autre descriptions mais là ou apparaît la faiblesse de ses recherches c’est lorsqu’il estime la dimension de la sculpture : « Ce blason de pierre, d’une pure beauté mesure prés d’un mètre cinquante de haut,… ».
Dans la revue trimestrielle du mois de janvier 1991, Mr Bernard Derboule, bien plus précis nous dit « La sculpture anonyme (1m07 /0.80m)…Placée sur le fronton de l’ancien hôtel de ville, Place Saint François, elle fut déposée en 1814 et ne fut exhumée des tréfonds de la mairie qu’en 1860, en même temps que la lettre-patente.[1][1] »
L’attrait alchimique de cette réalisation artistique, réside dans le fait de la disposition des ses éléments constitutifs. L’ensemble forme d'après nous un creuset que l’on découvre agencé pour la sublimation alchimique dans la voie de l’œuvre minérale.
L’aigle naissante ici absente du cimier en aurait confirmé la réalité tel le titre d’une page annonçant le descriptif de cette opération. De plus, le langage de l’héraldique le considérant toujours au féminin aura désigner avec une certitude incontournable la sublimation alchimique qui évidemment ne présente aucune analogie avec la vulgaire du spagyriste.
L’observation très minutieuse du chef nous fournit encore une remarque paradoxale. En effet, là où l’on s’attendrait à trouver trois abeilles, un œil attentif découvre trois insectes de nature différente. Ici, comme très souvent ailleurs, la finesse de l’exécution montre le niveau de connaissance de l’artiste . C’est dans le détail et le soin qu’il s’est évertué à faire ressortir les ELYTRE de l’insecte , ainsi que la deuxième paire d’ailes camouflée sous les premières plus dures, plus épaisses et propres à la variété des COLEOPTERES.
Ce mot usité pour désigner l’insecte, explique par le biais de la cabale, le phénomène de l’ascension de notre soleil vers des cieux plus propices. Le mercure n’est-il pas le corps, le réceptacle ou l’étui (koléos) qui recueille l’âme du souffre. Ce mouvement d’élévation, ce changement de lieu vers une substance plus volatile n’est-il pas exprimé via le grec a travers la décomposition du mot coléoptère en Xo (lumière), leo (lion) , et pteron (ailes) :
le lumineux lion ailés ou le lion vert,(vitriol indispensable) si l’on rapproche xoleo du vocable xloros (de couleur verte).
Et, si l’insecte, ne représente que le vulgaire HANNETON de printemps de couleur rouge brun ; alors la langue germanique nous oriente encore vers la même symbolique, puisque HAN signifie coq : l’oiseau d’Hermès, ici le petit coq brun de l’antique voie.
Cette triple représentation confirme cette possible analyse en ce sens que dans chaque voie trois réitérations de la même technique sont nécessaire à la préparation de cette substance si convoité par les artistes et qui est, en somme, le pilier de l’œuvre tout entier.
Quant au lion qui sous le soleil de notre petit monde évolue sur un vert parterre, il est : le lion rouge, partie fixe et sèche, principe mâle du magistère, souffre enclos dans sa terre de semblable couleur.
Ce cartouche de pierre ne fût pas complet sans la représentation du caducée ici posé a l’horizontale, en manière de repos que l’artiste s’octroie après la pénible acquisition du menstrue qui lui accorde désormais la couronne victorieuse place au sommet de l’écusson.
Les festons latéraux quand à eux désignent l’un par l’intermédiaire du chêne la matière dont il provient et l’autre par l’olivier sa couleur : « vert olive », véritable signature oculaire du vitriol philosophique.
Ces deux festons sont enrubannés de bandelettes un peu a la manière de phylactères s’entrecroisant en s’élargissant vers la base de la représentation pour formé un X ou khi grecque symbole du rayonnement initial.
ALKEST ©