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Des Erreurs et Similitudes

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         Rares sont les auteurs adeptes qui se sont attardés à signaler les obstacles qui mènent à la pierre philosophale en précisant clairement à la fois la voie et la matière auxquels ils se sont attachés. Les textes classiques qui abordent le cheminement alchimique s’adressent à des lecteurs avertis déjà au fait de l’opération de départ qui constitue la véritable « porte du jardin des philosophes ». Comment alors ne pas se perdre dans ce labyrinthe de mots et d’expressions aussi variées qu’énigmatiques ?

Ce petit article n’a pas pour prétention de résoudre ces énigmes ni même de donner les solutions aux obstacles de l’œuvre mais seulement au travers de deux voies et par comparaisons successives de pointer certaines difficultés issues autant de la pratique que de la rhétorique, le tout s’appuyant sur une base de documents photographiques désormais indispensables sur le site de La Librairie du Merveilleux .

Deux matières dans deux voies différentes qui s’abordent de la même façon, voilà le cauchemar du jeune opératif avide de voir dans son creuset ou dans son vaisseaux les réactions les plus diverses ou les couleurs promises par les vieux auteurs.

La voie de la rosée et la voie « antique » nous offrent des matières d’un aspect incroyablement proche d’un point de vue visuel et l’opération qui les découvrent ne laisse de surprendre qu’en à la quasi similitude d’action de l’opérateur. Cela tient au fait d’une part à leurs  qualités aqueuses et aux couleurs que certains de leurs différents états d’évolution nous laissent découvrir.

La rosée du matin, celle des Lunes de Mai, fraîchement recueilli et enrichi de l’influx céleste de cette période se prête parfaitement à l’élaboration de  la pierre philosophale. C’est le vent qui l’anime et la charge de ce qui est indispensable et microscopique, et que l’opérateur se doit de conserver en évitant un traitement classique. Traitement que pourrait lui infliger un laboratoire moderne ou un labourant trop pressé de lui ôter ce qu’elle à de vivant, qui lui fourni sa force et lui permet de façon certaine de passer par la putréfaction, état indispensable au redémarrage de la vie.

Il en est de même dans la voie antique ou après une récolte patiente et longue la matière soumise à sa propre influence et sans aucune intervention de l’opérateur, prend l’aspect du « dragon  » et l’odeur caractéristique de sépulcre qui lui justifie finalement sa dénomination de «  dragon puant  © ».

Nous pouvons ouvrir une parenthèse quand à l’identification et le nom « scientifique » de cette matière. L’erreur classique commise au début est de chercher cette identité au travers de moyens de classification relativement récent. Nous voulons parler essentiellement du tableau de la classification périodique des éléments qui donne une répartie  utile des diverses sources atomiques terrestre. Notre matière est un chaos et il serait réellement utile de s’en souvenir à tout moment car ce n’est pas de façon philosophique que ce mot doit être compris mais plutôt au sens de matières mélangées et unies dans le désordre le plus total. Pour rester « scientifique » nous pouvons affirmer qu’aucun des éléments de ce tableau ne représente cette substance mais nous sommes obligé d’admettre qu’elle y figure de façon « multi répartie » et nous dirions même « hyper répartie », nonobstant les cases vides, ce qui rend ce tableau de classification inutile et désuet dans la résolution de cette énigme.

Tout à été dit pourtant concernant cette précieuse collecte et son résultat, « elle est de vil prix », « on la trouve aussi bien chez le riche que le pauvre », et même au « bord des chemins » ce qui rend et c’est là le coté extraordinaire de la démarche, l’alchimie accessible à tout le monde.

Mais d’où tire  t ‘on alors cette matière si mystérieuse ? La réponse la plus simple et la plus donnée est celle-ci: de la «Mine » qui la contient. Nous reviendrons un peu plus loin sur cet aspect si caché de la « Mine ».

Mais s’en plus tarder nous donnons ici un document photographique très expressif de cette entité nommée Dragon ou encore GOUDRON, mots de signification semblable que nous révèle l’à peu près phonétique des mots  DRAGON et GOdRaN.

 

 

 

Une des figures les plus répandue de part sa portée autant pratique que cabalistique en Alchimie mérite ici que l’on s’y arrête aussi, nous voulons parlez du  Lion. Cet animal, fabuleux dans son règne, l’est tout autant dans le monde microcosmique de l’alchimie dans lequel il représente le point de départ ainsi que nous l’apprend Jacques Le Tesson dans son « œuvre du lion Verd ». Tout le dialogue que l’on y trouve est en fait un échange révélateur entre « la matière » et l’artiste. Mais le titre à lui seul constitue l’essentielle révélation de cet ouvrage : Le lion est « VERD ». Il s’agit donc d’un animal jeune et non mûr dont l’énigme de l’identification est l’égale de la plus douloureuse torture intellectuelle. Pourtant ici encore les moyens simples  de l’équivalence phonétique et du jeu de la cabale nous fournissent une solution simple : JEUNE est par métathèse du E en A le mot JAUNE, une couleur essentielle du début de l’œuvre que peu d’auteur se sont attaché à souligner. Les adeptes n’échappent cependant pas à la logique de l’esprit humain qui  veux que l’on se serve de moyens simples de reconnaissance pour nommer dans les métaphores telle ou telle  matière en utilisant une ou plusieurs de ses aspects visuels ou olfactifs. Si dans la nature le Lion est jaune il semble alors évident qu’il le fut dans l’œuvre et ce, même si le travail lui confère par la suite une couleur différente. Cependant ce résonnement simpliste et la découverte de cette substance ne s’acquièrent qu’après de longs efforts souvent jalonnés de l’envie de tout abandonné et du doute même de la réalité alchimique qu’un ami, un maître bien instruit, ou une intuition divine vient effacer en s’associant à la démarche humble et déjà bien avancé du chercheur sincère. C’est donc par souci de pure charité que nous signalons ce fait que le mâle de l’œuvre revêt la couleur jaune et sa femelle, la noire, bien que concernant cette dernière nous nous sentons moins coupable puisqu’un document publié sur ce site illustre déjà son aspect.

   

Dans la succession des phases de l’œuvre la rosée autant que la matière antique prennent donc des parures similaire et ce jusqu’au bout du travail de l’une qui mène, en autre, à un puissant  ELIXIR ROUGE  ou en cours de processus de l’autre à un liquide de semblable couleur  dénommé à juste titre AMBROISIE DES SAGES .

 

 

 

 

Nos matières, nos dragons, s’extirpent donc d’un lieu magique qui leur communique dès le départ des vertus incroyables et latentes que le processus de transformation ou de « raffinage » alchimique du laboratoire va s’évertuer à isolé sous forme de médecine de différents ordres. L’énigme de ce lieu, de cette mine à peu près intarissable vient en manière de serrure inviolable se rajouter aux autres mystères que les auteurs ont scellés de petites phrases autant anodines que révélatrice.

Si il est en effet facile de deviner que la rosée se récolte dans les vertes prairies, il n’en sera pas de même pour la mine qui fournira les acteurs de la voie la plus ancienne et la seule à vrai dire jamais pratiqué par les adeptes. Pour bien comprendre ce que nous voulons exprimer il nous faut encore parler du Lion. Nous avons dit qu’il est Jaune et qu’il est le mâle de l’œuvre, Fulcanelli nous dit « Lion et Lionne, Principe mâle et vertu femelle ».

Le Lion est donc beaucoup plus que le mâle de l’œuvre il en est le principe c'est-à-dire le commencement. Tous les chercheurs, sans exception, qui commence en Alchimie abordent leur démarche par la résolution de l’énigme de la première matière qui devrait être si l’on en croit le genre du mot « matière », d’essence féminine. Une erreur qui les plonge pour longtemps dans l’impasse d’une pratique erronée qui aura pour base dans la plus part des cas la voie minérale.

La genèse nous dit que Dieu créa en premier lieu l’Adam principe or nous savons tous que ce premier Adam bien qu’hermaphrodite n’en reste pas moins un Adam c’est à dire un homme et un principe mâle. La femelle n’apparaîtra qu’en second lieu formé d’un côté de celui-ci c'est-à-dire le côté féminin. La Mine qui recèle donc notre premier Adam et  notre première matière est par définition détentrice de la source des métaux, et donc de leur racine. La nature a donc fait son filon jaune aux yeux du philosophe qui est longtemps resté aveugle, l’ayant manipulé sans le savoir, l’ayant aussi vu couler telle une source intarissable et impalpable entre ses mains.

Nous nous sommes finalement attardé sur l’identification des matériaux relatifs aux deux voies qui nous font disserter mais il était normal de tenter d’apporter quelques précisions sur l’origine macrocosmique et microcosmique des matières mises en jeu. En ce qui concerne le résultat final, nous voulons parler de la pierre philosophale il serai vraiment utile à tout chercheur de relire avec une grande attention le passage de Fulcanelli consacré ce sujet. Les propos  y sont d’une grande précision quant au mode d’action de la médecine du troisième ordre pour que nous nous permettions de les transcrire à nouveau : « obtenue sous forme saline, multipliée ou non, elle n’est utilisable que pour la guérison des maladies humaines, la conservation de la santé et l’accroissement des végétaux. Soluble dans toute liqueur spiritueuse, sa solution prend le nom d’OR POTABLE (bien qu’elle ne contienne pas le moindre atome d’or), parce qu’elle affecte une magnifique couleur jaune. Sa valeur curative et la diversité de son emploi en thérapeutique en font un auxiliaire précieux dans le traitement des affections graves et incurables. Elle n’a aucune action sur les métaux, sauf l’or et l’argent, avec lesquels elle se fixe et qu’elle dote de ses propriétés, mais conséquemment, ne sert de rien pour la transmutation. Cependant, si l’on excède le nombre limite de ses multiplications, elle change de forme et, au lieu de reprendre l’état solide et cristallin en se refroidissant, elle demeure fluide comme le vif argent et absolument incoagulable. Dans l’obscurité, elle brille alors d’une lueur douce, rouge et phosphorescente, dont l’éclat reste plus faible que celui d’une veilleuse ordinaire… Enfin si l’on fermente la médecine universelle, solide avec l’or ou l’argent très purs, par fusion directe, on obtient la Poudre de projection, troisième forme de la pierre. C’est une masse translucide, rouge ou blanche selon le métal choisi, pulvérisable, propre seulement à la transmutation métallique. Orienté, déterminée et spécifiée au règne minéral, elle est inutile et sans actions pour les deux autres règne. » cf. Les demeures philosophales p 262 et 263 Ed de 1989 Tome 1, chez Pauvert.

 

Dans l’esprit du thème de cet article nous sommes tentez de rappeler au lecteur qui aurait passé trop vite les mots et donc la phrase, que la pierre s’obtient  « sous forme saline ». Entre autres recommandations de nos vieux maîtres, n’oublions pas celle qui nous enseigne « de ne pas mélanger le genre et l’espèce » et donc nous posons la question : Où pourrions nous trouver une substance susceptible de prendre une forme saline si ce n’est parmi la classe des sels eux-mêmes ?

Nous nous voyons contraint de terminer là ce développement  avec cette phrase sous forme de question/réponse, espérant avoir répondus à l’attente du plus grand nombre ou au moins de certains.

 

 

Alkest ©