SUR CETTE PAGE LES INTERVENTIONS DU PREMIER FORUM ALCHIMIE
de la Librairie du Merveilleux ®
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Message de Draupnir draupnir@libertysurf.fr
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États métastables
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Cher Deuxmonts,
Merci beaucoup pour ta réponse. Je ne voudrais pas me laisser attribuer plus de
science que je n'en ai et je m'empresse de préciser que je n'ai malheureusement
rien découvert de ce côté. Je n'ai pas pu tenir plus de quelques heures en
raison de mon chauffage plutôt rudimentaire jusqu'à présent. Mais ta précieuse
indication sur les illustrations de Camacho me paraît on ne peut plus intéressante.
Le détail du MC m'avait déjà frappé et j'ai été saisi lorsque j'ai pu
admirer cette planche grâce à la gentillesse d'un de nos frères.
Dans la suite de l'article de Solazaref que je citais l'autre jour (un auteur
dont je ne partage pas tous les points de vue), on peut lire cette mise en garde
:
« En effet, prenez garde, prenez garde aux sels qui vous ont servi aux
purifications. Ils doivent être tout particulièrement convenables. Il suffit
de dire que le potassium gène beaucoup, par suite de la faible solubilité de
l'oxygène dans ce métal, et l'on saura comment orienter les recherches [.] »
Solazaref, Les états métastables métalliques in Tempête Chimique, premier
cahier, octobre 1984
Pour ce qui est du charbon de bois, je n'en suis pas satisfait moi non plus.
Certes, il empêche la matière de se scorifier, mais il salit tout, laisse de
la cendre qui flotte... c'est une horreur. De plus sa combustion qui au contact
de la matière brûlante est plus rapide que la scorification elle-même produit
une source de chaleur additionnelle ponctuelle qui complique encore l'opération
surtout si on a la maladresse comme moi, de l'ajouter en masse :-)) Au début
j'ai même cru que c'était lui qui provoquait ce crissement. J'ai donc imaginé
un petit dispositif rudimentaire destiné à l'observation simple que je donne
ici, puisque nous nous trouvons encore dans le domaine autorisé de l'archimie,
disons à la frontière de la spagirie et de l'alchimie, et que sa portée est
purement expérimentale :
J'utilise un petit ballon en verre muni d'un bouchon percé à travers lequel
plonge un thermomètre. Celui-ci est rempli avec un gaz neutre et placé
avec la matière fondue à feu nu dans l'arène préalablement portée à la
bonne température. ce bain est indispensable pour éviter les chocs thermiques
dans un tel processus. Il permet de plus d'avoir une certaine inertie réfractaire
qui permet de tenir au point de solidification assez facilement. Le thermomètre
devient presque inutile. Mais le défaut du dispositif est qu'on ne peut guère
remuer la matière sans ouvrir le vase au moins légèrement... rien n'est
parfait.
Réalisée de cette manière, sans l'interposition du charbon, la surfusion
maintenue quelque temps à ce point limite fait nettement apparaître quelques
minuscules cristaux sur la matière en grains. Ils sont en fait microscopiques
et ne se laissent deviner que parce qu'ils accrochent la lumière comme de
petits miroirs. Une cristallisation géométriquement très pure, je suppose,
qu'il faudrait examiner au microscope... ou parvenir à faire croître, ce qui
est une autre affaire ...
Même si tu travailles au + je te suggère d'adopter le même bain pour les
raisons évoquées plus haut, mais sans doute y as tu déjà pensé.
Solazaref parle d'une forme arborescente dans le bain, je n'ai malheureusement
jamais pu le vérifier, et toi ?
Question : j'habite à Paris et je me fournissais autrefois en verrerie chez
Proscience, mais cette maison n'existe plus. Quelqu'un a-t-il une bonne
adresse ?
Amitiés
Draupnir
Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: États métastables
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Cher Draupnir,
Comme tu l'as deviné je travaille au, + . Dans la réalisation de cette expérience
je me suis dit que le mieux serai de respecter autant que possible ce
qu'aurai pu faire un alchimiste d'il y a quelque siècles. Je me suis, dans un
premier temps, imaginé que le charbon (le combustible) me
permettrai une certaine souplesse, mais se fût trop compliqué de veiller
à la température par rapport à la quantité de combustible qui s
'efface au fil du temps. Je me suis donc rabattu sur le Gaz qui, à l'aide
d'un petit four Méker et d'un manodétenteur variable couplé à deux
bouteilles de propane m'ont permis cette diminution en degrés.
Mais je n'aurai jamais réussi cette chute en T° si je n'avais ajouté un
ferment qui, nous pouvons le dire puisqu'il s'agit d'un particulier et pas
d'alchimie , était tout simplement de la feuille d'or qui se dissout dans
le plomb avec une rare facilité.
Mais ce ferment aurifique aurai était avantageusement remplacé, à mon avis,
par un vitriol philosophique, encore faut-il le posséder !
Le particulier de Vigenère n'est donc pas seulement d'après moi une
simple opération , mais une sorte de stade dont la clef est encore et
reste comme, pour le grand oeuvre l'huile de victoire.
Un sujet sur lequel j'espère que nous pourrons discourir bientôt, dans les
limites du permis.
Amitiés.
Message de CÉSAR jnldupont@hotmail.com
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Re: États métastables
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Pour ce qui est d'un fournisseur de verrerie, essaye Mod'verre à Grasse dans le
06130 Grasse
7,voie de la ZI du Carré
Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: États métastables
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Pour ce qui est du matériel "métallique" vous pouvez essayer
"REMY FRÈRES" à Ivry, mais c'est plutôt orienté "Éducation
Nationale".
Pour ce qui est de l'état métastable : il ne vous est pas venu à l'esprit que
le durée de l'opération était peut être déterminante?. Ce n'est peut être
pas quelques minutes ou quelques heures qu'il faut, mais des jours... N'oubliez
pas que Canseliet parle d'un travail tel qu'il n'est absolument pas rentable,
alors que vos manipulations semblent relativement faciles à réaliser.
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Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: États métastables
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dans le particulier de Vigenere il est question de "vif argent", et
Canseliet semble nous dire qu'il s'agit de trichlorure de HG, mais peut être ne
parlait il pas de ce "vif argent". Par ailleurs, dans tous les
particuliers dont j'ai entendu parler, tous comporte l'intervention du "vif
argent" ou mercure philosophique - il faudrait donc avant tout identifier
le "vif argent" pour réussir la manip.
Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: États métastables
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Je ne suis pas un opératif, aussi voudriez vous bien m'excuser de mon
intervention.
Je pense cependant que l'usage du gaz(à fortiori, de l'électricité) pour ce
type d'opération peut être un facteur d'échec. En effet, cette source
calorique ne permet pas de générer des courants de convection au sein du
liquidus, courants qui permettent d'effectuer une ségrégation.
Je crois que cela à son importance lors des opérations en voie sèche, par
exemple lors des aigles : la blancheur capillaire qui se développe à la périphérie
du bain mercuriel, pour ensuite s'étendre sur l'ensemble de la surface et
constituer l'Île de Delos, "colle" assez bien dans le sens de cette
interprétation.
Une source de chaleur moins "brutale" que le gaz, judicieusement
appliquée à la partie inférieure d'un creuset aux proportions idoines
(rapport hauteur/largeur) me semble ici nécessaire. Il ne faut pas oublier que
l'Alchimie est un "art du feu" : comme tel, il convient de manier son
instrument préférentiel avec toute la délicatesse requise. Sinon, autant
prendre un haut fourneau, ou carrément un accélérateur de particules ! :-)
J'opterai certainement, un jour que j'espère prochain, pour le charbon, mais
"de bois". Ce combustible était en effet le seul ayant un pouvoir
calorique assez important, disponible avant l'exploitation des mines de charbon
de terre vers la fin du XVIII.
Ce charbon est encore aujourd'hui utilisé par des métallurges tels que
Christian Morreti qui produit grâce à lui du fer au bas foyer selon la méthode
traditionnelle corse.
Solazaref évoque également ce combustible dans son Introïtus.
Attention : n'étant pas opératif, je ne prétends aucunement avoir la vérité
! :-)
Pierre Stibia
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Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: États métastables
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Chers amis,
Je me permet de préciser à César que je me doute bien bien que ceci est une
opération sur plusieurs jours. Je n'ai pas obtenu un gain de 26° en une Heure,
et j'ai encore le souvenir des veillées auprès de mon dispositif, pourtant très
commode, à surveiller la température. Ce particulier à pu être réaliser par
Flamel avec le trichlorure mais comme je le disais précédemment il ne suffit
pas. Il est du reste difficile à manier. Merci à pierre stibia pour son
intervention. Même si il n'est pas opératif ,
il parle mieux que d'autre qui bidouillent. Pierre: j'ai essayé le charbon, le
problème c'est la régulation de la température. Pour obtenir un pseudo état
de surfusion le principe est de faire monter en premier lieux le métal au delà
de son point de fusion et de redescendre très lentement. Les pertes en
oxydation se font à ce moment précis ensuite le charbon en poudre par pincées
fait son effet réducteur. Tout cela est difficile avec le charbon surtout au
niveau de l'alimentation en combustible.
Je pense que Mr Canseliet à réussi ce particulier mais que son plomb n'était
pas le vulgaire, son charbon pas commun, et de plus des données saline sont
occultées.
Amitiés à tous.
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: États métastables
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Merci pour le compliment ;-)
J'espère passer dans le réel un jour, ... prochain ?
En attendant, on spécule, on spécule !
Toujours avec les réserves qu'induit mon absence de pratique, j'ai évoqué sur
le forum Contrepoints le fait que le plomb est, depuis pas mal de siècles déjà,
systématiquement traité pour en extraire l'argent auquel il est très souvent
allié.
Le "plomb" est donc peut-être impropre pour un Particulier ?
Il faudrait se mettre en cheville avec un couvreur ou un restaurateur de vitraux
pour obtenir du vieux plomb.
L'autre solution serait de se mettre en contact avec une société affinant le
minerai pour obtenir du plomb non purifié de son argent.
Les sociétés actuelles sont : Vieille Montagne et, je crois, Mines de la
Lucette (une société qui gérait les mines d'antimoine du coté de Laval, mais
qui n'est plus qu'une multinationale. Fiat gloriae mundi, comme dit l'autre !)
;-)
A propos de plomb, j'ai retrouvé un travail d'un scientifique roumain du début
du XX concernant les propriétés radioactives du plomb exposé à la lumière
solaire. Cela avait fait l'objet de plusieurs communications à l'Académie des
Sciences.
Le plomb aurait été "chargé" par le rayonnement solaire, la face
"à l'ombre" n'étant pas radio-active. Autre interprétation : des radio-isotopes
naturels (calcium) entraînés par la pluie, ou l'effet des rayons cosmiques ?
Je tacherai de retrouver les références de ce chercheur.
Cordialement.
Pierre
Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: Etats métastables
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erratum, ce n'est pas du vif argent mais de l'argent vif et sublimé, ce qui
n'est pas pareil....
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Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: Etats métastables
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Cher Pierre,
Il est vrai que le plomb "exposé" est le matériel idéal pour ce particulier,
il est un plomb philosophique en quelque sorte.
Mais il ne suffit pas, j'avais utilisé un plomb de toiture logtemps exposé.Mais échec.
La question du sel reste occulte et désespérément "inabordable".
Cordialement
Deuxmonts
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Message de pan p.a.n@infonie.fr
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Re: Etats métastables
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au sujet du plomb il y a eu une thèse de Pharmaie au début du Siècle (dont je suis à
la recherche du texte complet) sur les phénomènes de fluorecence du Chlorure de Plomb
Cristallisé.
Ainsi le chlorure de plomb cristallisé dans certaines circonstances serait susceptible d'émettre
des radiations.
Sans doute ne sommes nous pas si loin du particulier de Vigenère où l'on retrouve tous
les éléments (Chlorure + Plomb = émetteur radioactif et mercure se transmuant en or en
étant soumis à l'impact du générateur précédant)
Cette approche toute simple pourrait expliquer des choses mais somme toute elle n'est que
chimique !
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: Etats métastables
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La fluorescence des pierres précieuses est connue depuis l'Antiquité et a fait l'ojet de
recherches de M. Berthelot, consultable dans les Comptes rendus de l'Académie des
sciences. J'en parle dans la section sur la réincrudation ; elle peut fort bien
correspondre à un état métastable.
Bien cordialement,
Hervé Delboy
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: Etats métastables
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Celà me fait penser à une des discussions que nous avons eu au début de "feu"
(!) le forum Contrepoints,
au sujet de la luminescence de la silice...
J'ignorai que certaines pierres précieuses pouvaient l'être également.
Question : y a t'il une quelconque relation entre la luminescence et l'état cristalin ?
J'imagine que oui, et que le rayonnement se manifesterait lors du passage d'un état
cristallin à un autre, un peu comme ce que l'on constate au passage du fameux "point
de Curie", pour les propriétés paramagnétiques.
Il y a peut-être là quelque chose à creuser ?
Bien cordialement.
Pierre Stibia
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: Etats métastables
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Cher Pierre Stibia,
M. Berthelot a écrit des commentaires très intéressants sur la phosphorescence des
pierres précieuses dans son Introduction à la chimie des Anciens, texte repris ensuite
dans un des Comptes rendus de l'Académie des sciences. Mais, le mercure est aussi
phosphorescent [signalé par Jagnaux dans son histoire de la chimie]. Voici le texte et
des commentaires qu'on peut lire dans la section réincrudation sur mon site.
IX. - PHOSPHORESCENCE DES PIERRES PRÉCIEUSES
SUR UN PROCÉDÉ ANTIQUE POUR RENDRE LES PIERRES PRÉCIEUSES ET LES
VITRIFICATIONS PHOSPHORESCENTES
La
Collection des alchimistes grecs renferme un petit Traité exposant les procédés pour
colorer les pierres précieuses artificielles, les émeraudes, les escarboucles, les
hyacinthes, d'après le livre tiré du Sanctuaire du temple. Ce
Traité contient une série de recettes purement techniques, analogues celle du papyrus
X de
Leide, et dont quelques-unes remontent probablement à une haute antiquité. On y
trouve cités plusieurs auteurs alchimistes égyptiens, tels que Marie, Agathodémon, le
pseudo-Moise, Ostanès, Démocrite, ces trois derniers également nommés dans Pline.
Les
citations de notre Démocrite, en particulier, s'en réfèrent à son Traité sur l'art de
colorer les verres, lequel ressemble singulièrement à ceux dont parlent Sénèque et
Diogène Laërce : ce qui ferait remonter l'alchimiste qui a pris le nom de Démocrite vers les
origines de l'ère chrétienne.
Il
m'a paru intéressant d'extraire de nos alchimistes certains procédés de teinture
superficielle ou vernis, destinés à rendre les pierres précieuses, et les objets de
verre
phosphorescents dans l'obscurité : sujet devenu fort intéressant de notre temps pour
les
parures des femmes et divers autres usages, mais dont on ne trouve, à ma
connaissance, aucune trace ni dans Pline, ni dans les auteurs déjà publiés. On sait que
ces
auteurs traitent longuement des pierres précieuses, auxquelles les anciens
attribuaient des propriétés mystérieuses et magiques. Mais l'éclat de l'escarboucle,
si célèbre
au Moyen Âge, et celui des autres pierres lumineuses, citées autrefois, étaient
dus
simplement à la réflexion, à la réfraction et à la dispersion de la lumière ; tandis
qu'aucun fait ne permet d'attribuer avec certitude aux pierres décrites par les anciens
la
propriété d'émettre de la lumière dans l'obscurité, ainsi que M. E. Becquerel l'a établi
. C'est
ce qui donnera, je crois, quelque intérêt au fragment que je vais reproduire.
Quelles espèces produisent la coloration des pierres précieuses et par quel traitement ?Nous
savons que l'agent commun dans les oeuvres de cet art est la comaris (talc) et
nous allons dire quelles espèces sont susceptibles de colorer les pierres ; comment, unies à
la comaris, elles colorent les verres et augmentent la teinte des pierres naturelles ; quels
sont
les vases et les moyens du traitement. En ce
qui touche la fabrication des émeraudes, suivant l'opinion d'Ostanès, ce compilateur
universel des anciens, les espèces employées sont la rouille de cuivre, les biles de
toutes sortes d'animaux, et matières similaires. Pour les hyacinthes (améthystes), on emploie
la plante de ce même nom (jacinthe) et la racine d'isatis, mise en décoction avec elle.
Pour l'escarboucle, c'est l'orcanète et le sangdragon.
Pour
l'escarboucle qui brille la nuit et est appelée couleur de pourpre marine, ce sont les
biles
d'animaux marins, de poissons ou de cétacés, à cause de leur propriété de briller la
nuit,
et surtout de leur couleur plus ou moins glauque. C'est ce que manifestent leurs
entrailles, leurs écailles et leurs os phosphorescents. En effet, Marie s'exprime ainsi :
« Si
tu veux teindre en vert, mélange la rouille de cuivre avec la bile de tortue : pour faire
plus
beau, c'est avec la bile de tortue d'Inde. Mets-y les objets, et la teinture sera de
première
qualité. Si tu n'as pas a de la bile de tortue, emploie du poumon marin (Méduse)
bleu,
et tu feras une teinture plus belle. Lorsqu'elle est complètement développée, les
objets émettent une lueur.» Ainsi Octanès, pour les émeraudes, a pris les biles des animaux et la rouille de cuivre,
mais
sans y ajouter la couleur marine ; pour l'hyacinthe, il a pris la plante du même nom,
le
noir indien et la plante d'isatis ; pour le rubis, l'orcanète et le sangdragon. Marie à
pris, de
son côté, la rouille de cuivre et la bile des animaux marins. Quant à la pierre qui
brille la nuit,
c'est celle que les savants, en matière de pierres, appellent hyacinthe. C'est pourquoi
il
continue en ces termes: «
Lorsque la teinture est complètement développée, les objets teints projettent une
lueur pareille aux rayons du soleil. »
Ostanés
a parlé d'abord de la teinture de la pierre en rouge couleur de feu, qui ne brille pas
la
nuit. Mais, dans ce passage, l'opérateur expose que la pierre la plus précieuse qu'il
convienne de préparer et de teindre est celle qui émet des rayons lumineux la nuit : de
telle
sorte que ceux qui le possèdent puissent lire et écrire, et faire n'importe quoi comme
en
plein jour. En effet, chaque escarboucle (teinte) peut être vue séparément de nuit,
avec sa
grosseur propre et sa pureté, que la pierre soit naturelle ou artificielle. On peut se
diriger à l'aide de la lumière ainsi émise, en vertu de la propriété de ces pierres
de briller la nuit.
Car le mot employé ici ne s'applique pas seulement à la pierre qui brille la jour, mais
à
celle qui brille la nuit.
Les
biles des animaux, perdant leur partie aqueuse, sont desséchées à l'ombre. Dans cet
état,
on les incorpore à la rouille de notre cuivre, ainsi qu'à la comaris ; on fait cuire le
tout ensemble selon les règles de l'art. Colorées par l'eau divine, elles prennent une teinte
stable. Cette eau étant écartée, les pierres sont chauffées et, encore chaudes, trempées
dans
la teinture, suivant les préceptes des Hébreux.
Si,
toutefois, la couleur tirée des biles ne donne pas à la pierre un vert suffisamment
intense, on met celle-ci dans notre rouille, en ajoutant de la rouille de plomb commun, un
peu
de couperose et toutes les matières susceptibles de servir aux pierres que l'on veut
surteindre, ou qui contiennent des figures : cela se fait surtout pour les émeraudes.
Il
faut savoir que les biles des animaux marins ajoutent la phosphorescence à la coloration
propre de chaque pierre, lorsqu'on Ies introduit en proportion convenable dans les matières
tinctoriales propres à chaque couleur, ou avec certaines autres espèces.
D'après
les noms d'Ostanès, de Marie, de Démocrite, les textes précédents se rattachent
aux
plus vieilles traditions de l'Égypte hellénisée ; si même ils ne remontent aux
pratiques
beaucoup plus anciennes des prêtres égyptiens et du culte de leurs divinités. La mise
en
oeuvre de couleurs superficielles pour rehausser l'éclat des pierres précieuses est
encore
usitée
de nos jours ; on sait à quelles fraudes elle a donné lieu dans le commerce des
diamants jaunes ; mais j'ignore si l'on s'en sert aujourd'hui pour communiquer à ces
pierres
la
phosphorescence. Quoi qu'il en soit, j'ai donné les textes, et ils ne laissent aucun
doute
sur
l'emploi antique des pierres précieuses rendues phosphorescentes dans l'obscurité,
par
l'usage des teintures superficielles, provenant de matières dont nous connaissons les
propriétés analogues. Cette phosphorescence, due à l'application de matières
organiques
oxydables, ne devait pas être durable ; mais elle pouvait se prolonger pendant plusieurs
heures, peut-être plusieurs jours, et elle pouvait être rétablie ensuite par de
nouvelles
applications des mêmes agents. C'est un chapitre curieux à ajouter à ce que nous savons
des
connaissances pratiques des anciens.
L'Eau Divine était désignée au
XVIIe et XVIIIe siècle par l'expression foie de soufre
terreux. A. Baumé, dans son Traité
de Chymie expérimentale, nous en dit plus sur la
préparation de ce composé :
On
met dans une terrine de grès une livre de chaux vive et quatre onces de fleurs de soufre
: on
verse peu à peu une suffisante quantité d'eau pour éteindre la chaux, et pour former
une
bouillie un peu claire. On remue le mélange avec une spatule de fer, à mesure que la
chaux
s'éteint. Lorsqu'il est suffisamment refroidi, on le filtre au travers d'un papier gris :
il
coule
une liqueur jaune qui a une odeur d'oeuf couvi. On la garde dans une bouteille qui
bouche bien : c'est ce que l'on nomme foie de soufre terreux, pour le distinguer du foie
de
soufre qu'on fait avec de l'alkali fixe...Le foie de soufre terreux se détruit avec la
plus
grande facilité, même dans des vaisseaux parfaitement clos : le phlogistique du soufre
se
décompose,
le feu de cette substance se dissipe au travers du verre ; il reste dans les
bouteilles une liqueur sans couleur, qui n'a presque plus de saveur, et sous laquelle il
se
forme
un précipité qui contient de la sélénite [sulfate de chaux = gypse] et du tartre
vitriolé.
On aperçoit ici le point de
liaison entre le foie de soufre terreux [polysulfure de calium] et le
foie de soufre : si l'on fond
ensemble, au rouge naissant, parties égales de carbonate de
potasse [alkali fixe] et de soufre,
l'acide carbonique se dégage et l'on obtient une masse
brune, cassante, qu'on nommait
anciennement foie de soufre. Ce produit consiste en un
mélange de 1/4 de sulfate de
potasse [tartre vitriolé] et de 3/4 de pentasulfure de potasse.
Nous avons vu que le tartre vitriolé
comme le foie de soufre terreux avait la propriété de
dissoudre les oxydes métalliques ;
il est donc appelé à jouer un rôle dans le grand oeuvre
alchimique au moment de la phase de
putréfaction.
Cette Eau Divine, pour peu qu'on
considère l'alchimie dans une perspective à connotation
religieuse et psychologique, peut
conduire à des aboutissants dont C.G. Jung a bien su saisir
toute la pertinence. Pour Jung, en
effet :
Les
auteurs qu'il [l'alchimiste] étudie le nourissent de symboles dont il croit comprendre le
sens
à sa façon, alors qu'en réalité ils effleurent et stimulent son inconscient...L'unité
des
quatre, l'or philosophique, le lapis angularis (pierre angulaire), l'aqua divina (eau
divine),
c'était,
dans l'Église, la croix aux quatre bras sur laquelle l'unigenitus, le fils unique, s'était
sacrifié une fois dans l'histoire et en même temps pour toute l'éternité. Plutôt que
de suivre
l'Église,
les alchimistes préféraient la recherche de la connaissance à la vérité que l'on
trouve par la foi, bien qu'ils se prissent incontestablement, hommes du Moyen Âge, pour
de
bons chrétiens. A ce point de vue, Paracelse est un exemple type. En réalité, il leur
est
arrivé
ce qui arrive à l'homme moderne qui préfère, ou est par nécessité obligé de préférer,
l'expérience
individuelle originale à la croyance dans les vues traditionnelles. Le dogme
n'est
ni une invention arbitraire, ni un miracle unique, quand bien même on le décrit
souvent comme miraculeux dans le but évident de le détacher de son contexte naturel.
Les
idées centrales du christianisme s'enracinent dans la philosophie gnostique qui,
conformément aux lois psychologiques, ne pouvait tout simplement pas ne pas se
développer
au moment où les religions classiques se révélèrent périmées. Elle se fondait
sur
la perception des symboles du processus inconscient d'individuation, qui se déclenche
toujours lorsque les représentations collectives suprêmes présidant à la vie humaine
tombent en désuétude.
C.G. Jung ne prend à aucun moment
en compte la possibilité qu'une alchimie opératique ait
existé ; pourtant, des esprits éclairés
comme Isaac Newton, Eugène Chevreul ou Marcelin
Berthelot n'ont pas mis en doute un
instant que les alchimistes aient oeuvré au fourneau et
Issac Newton fut alchimiste lui-même
[son auteur de prédilection était, paraît-il, Philalèthe]. Dans
un autre passage de Psychologie et
alchimie, Jung dit encore que :
"...l'alchimiste insiste sur
le fait que la teinture ou eau divine est loin de n'avoir qu'une action curative et
ennoblissante, mais que la préparation peut aussi agir comme un poison mortel qui pénètre
les corps de la même façon que l'esprit (pneuma) pénètre sa pierre."
Il est à peine croyable que Jung
n'ait pas vu ici l'allégorie clairement exprimée : ce poison
mortel, ce venin, n'est autre que
le dissolvant ou Mercure philosophique qui agit comme
fondant pour les oxydes métalliques
; effectivement, l'esprit [Mercure] pénètre la pierre à sa
façon et résoud les Corps en leur
premier état [l'humide radical métallique] avant de leur faire
acquérir [c'est la réincrudation]
une couronne plus noble, plus belle que la précédente ; c'est
de cette union hermétique que naît
la Pierre.
Bien cordialement,
Hervé Delboy
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L'antimoine est des parties de Saturne
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Message de corsorb corsorb@netcourrier.com
L'antimoine est des parties de Saturne:
Tout le monde connaît cette phrase d'Artéphius. Quelqu'un pourrait-il m'orienter vers une explication plus logique? Ce que je comprend c'est que l'antimoine s'il est des parties , c'est qu'il y a autre chose.
Merci
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Je pense que l'expression "parties" est à prendre dans son sens le
plus ... heu ... comment dire ? Bref "les choses de la vie" comme
disait Coluche !
Cela renvois à la mythologie, et en particulier au mythe de Chronos, castré
par Era, pour ne plus dévorer ses enfants. Cette détestable habitude lui était
coutumière jusqu'au jour où on trompa sa faim en lui faisant avaler une pierre
à la place de Zeus, nouveau né.
Ses "parties" ainsi tranchées, tombèrent dans l'océan et engendrèrent
l'écume d'où naquit Aphrodite.
Chronos/Saturne étant le père des dieux, les enfants du vieux dieu sont donc
en quelques sorte "de ses parties" ! :-)
Cette interprétation peut apparaître un rien scabreuse, mais je crois qu'elle
correspond assez bien à l'esprit un tant soit peu "rabelaisien" de
l'Hermétisme. :-)
Il faudrait vérifier dans une bonne encyclopédie de la Mythologie tout cela,
car je ne me rappelle plus les détail du mythe.
Cordialement.
Pierre
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Message de Cautus cuatus@hotmail.com
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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C'est vrai, cher Pierre, que d'un côté il y a de problèmes en ton interprétation.
En effet, je crois que le dieu dont les "partes puddlage" furent
tranchées était Ouranos ou le Ciel et non Kronos ou Saturne. Voici mon avis
qui n'est pas, peut-être, suffisamment alchimique. Le problème "des
parties" est lié au problème du ps-Artéphius de «Le livre secret» et
du "Artéphius" de la «Clavis maioris sapientiae». Cet oeuvre, bien
connue par l'étude de Chevreul heureusement réédité par La Table d'Émeraude
(quoique il faille regretter que le texte d'Artephius même n'aie pas été un fac-similé, mais le "manipulé" et "aggiornato" de F.
Bardeau) est un texte traduit de l'arabe -et abbrevié, semble-t-il- oú
l'on traite de la relation entre planètes et métaux. En particulier il
est dit du plomb: «Plumbum enim [est] de parte Saturni, sua natura est ut sua
natura.» Ça veut dire que le plomb se génère dans les mines sous l'influence
de Saturne et a certaines de ses propriétés (quelles?). L'al!
!
chimiste qui "usa" le nom d' "Artéphius" à la fin 16ème
siècle, écrit: «Antimonium est de partibus Saturni, et in omnibus modis habet
naturam eius (tr 1612: L'antimoine est de parties de Saturne ayant en toutes ses
façons sa nature)». Il y a eu deux changes, "plomb" par
"antimoine" et "part" par "parts". Que doit-on
comprendre ici para "partes"? Je crois que son sens c'est celui
classique, c'est-à-dire, appartenance à un même group. Quoiqu'il en soit, il
me semble que Philalèthe l'a compris à "ta" façon, c'est
pourquoi il dit de le plomb philosophique ou l' "antimoine" qu'il est
le fils de Saturne.
Amitiés.
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Message de Draupnir draupnir@libertysurf.fr
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Je risque une traduction du texte cité par Cautus:
Plumbum enim [est] de parte Saturni, sua natura est ut sua natura
En effet, le Plomb est du parti de Saturne, la nature [de celui-ci] est comme la
nature [de celui-là]
Je prends pars dans le sens de cause, parti ou côté...
Qu'en pensez-vous ?
En ce qui concerne le mythe, il y a deux castrations successives. La première
d'Ouranos par Kronos qui donne naissance à Aphrodite Ourania dans l'écume de
la mer (les gouttes de sperme tombées du ciel) et la seconde de Kronos par Zeus
qui, je crois produit la Chimère et toutes sortes de monstres, peut-être les
Gorgones... mais je ne me souviens plus exactement. Le moment ou Kronos règne
est considéré comme l'âge d'or. Les saturnales (ancêtre du carnaval où les
rapports sociaux étaient pour un temps renversés) fêtaient le souvenir de cet
âge d'or mythique, sorte de paradis perdu...
Ce détail érudit sur Artéphius est vraiment magnifique! Merci Cautus! Il
faudra absolument faire une édition critique de ce texte confrontant les deux
versions...
Amitiés
Draupnir
Message de Pirre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Je souhaitais rectifier mon message et Draupnir m'a pris de court.
Effectivement, nous avons deux castrations successives.
Stanislas de Klosovwski dans son Florilège de l'Alchimie commente une planche
d'un manuscrit alchimique illustrant ce mythe. Les dites "parties" y
figurent bien !
Selon petit guide Mythologique, la castration de Jronso engendra les Furies.
Kronos ramené au rang de mortel, s'exila en Sicile dont il devint roi. Son son
règne, cette contrée connue une période heureuse, décrite effectivement
comme l'Age d'Or.
Je vais faire une petite recherche dans le Dictionnaire Hermétique de Dom
Pernety pour voir si il y aurait d'autres éléments. Je ne dispose hélàs pas
de son analyse des fables et mythologies (appel du pied ! :-) )
Cordialement.
Pierre
Message de corsorb corsorb@netcourrier.com
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Bonjour à tous,
Merci pour vos explications précieuse,
Le dois dire que je suis un peu paresseuse, mais depuis que j'ai lu vos propos
je me suis plongé dans "Les Fables" de Dom Pernety que je possède, (édition
de 71 Arché), Au chapitre de Saturne pas Grand chose la castration est juste
signalée, mais au chapitre de Jupiter, il est dit que :
"(Jupiter)...traita précisément Saturne de le même façon qu'il avoit
traité lui-même Uranus et avec la même faulx. il le précipita ensuite avec
les titans dans le fond du Tartare, jeta la faulx dans l'île Drepanum, et les
parties mutilées dans la Mer, desquelles naquit VENUS"
Cette Naissance colle parfaitement avec le processus du grand oeuvre, il y aurai
peut-être à faire un paralléle entre Saturne et Sainte Anne mère de la
vierge. je me renseigne .
A bientôt
Corinne
Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Mes Hommages,
Vous devriez à ce sujet lire un commmentaire sur un objet dont la photo se trouve sur ce
site à la page des demeure dans le musée.
Je suis moi-même étonné de ne pas avoir pensé à cette couleur pour cette sainte, tant
le livre de Guy Béatrice "Sainte Anne d'Alchimie" oriente vers le noir.
Cordialement
Deuxmonts
Message de Cautus
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Pierre, ta mémoire est meilleure que la mienne. Point pour toi :-). Quiqu'il
n'aie pas qu'une importance secondaire, dire que, selon le Dictionaire de Grimal,
la castration de Cronos-Saturne est d'origine sirienne et très tardive. Il
l'aurait fait conseillé par ... Hermès Trismegiste! Pernety a rapporté cette
variante du mythe qu'il savait d'un Filon de Biblos (s. I-II d.C.) cité par Eusèbe
(cf. Les fables). Pernety dit que "Saturne", "antimoine des
parties de Saturne" et "race de Saturne" est la même chose, ce
qui ne clarifie rien. En plus, il dit que la "saturnie végétale" est
selon les sages "de la race de Saturne" et "c'est pourquoi
quelques-uns l'ont nommée Vénus, écume de la mer Rouge", explication
qui, à mon avis et du point de vue mythologique, est une confusion, puisque
Venus n'est aucunement née de Saturne. Au surplus, ni dans le Dictionaire ni
dans Les Fables, je n'ai pas trouvé que Pernety mentionne le sens alchimique de
cette castration de Saturne.
De ma part, dans "Artéphius" je comprends "antimoine" comme
stibine, dont le "régule" plus ou moins pur a été connu dans
l'antiquité comme une variante du plomb. Je ne sais pas quel crédit accorder a
Hoefer quand il dit qu'on appelait l'antimoine aussi «albastrum,
contraction de album astrum (étoile blanche)», mais au moins c'est un nom évocateur!
À l'intention de Draupnir, dont la louange je remercie, j'ajoute que entre les
deux textes, le Artéphius arabe et le "éuropéen", il n'y a de
commun que la petite phrase citée, celle qui donne pied à notre
"faussaire" de s'approprier du nom; tout le reste est bien
dissemblable, le premier pouvant être qualifié de "philosophie
naturelle" plutôt que d'alchimie au sens qu'on le lui donne aujourd'hui.
Pour te donner une idée voici les thèmes des trois chapitres qui composent
l'oeuvre:
Primum enim tractat de compositione elementorum
Secundum tractat de generatione corporum mineralium.
Tertium de generatione plantarum et animalium.
Amitiés.
Message de Jean-Pierre L. rizzacb@uol.com.br
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L'Antimoine est des parties de Saturne
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Bonjours á tous. Je viens de faire connaissance avec ce site.
Sympatique !
Je pense pour ma part que sous cette simple phrase " L'antimoine est des parties de
Saturne ", l'auteur a non seulement
voulu spécifier l'origine du Chaos des Sages, mais aussi et surtout mettre l'accent sur
la loi des corespondances célestes
répondantes aux signatures terrestres. Peu d'auteurs parlent de ce problème, ou du moins
toujours de manière voilée.
Je pense que c'est bien ce problème que Fulcanelli désigne sous l'emblème du temps :
c'est l'X... D'autres le désignent
sous le nom " d'art de musique ". Canseliet, à condition de bien l'entendre,
nous en parle dans son chapitre de
l'assation finale. Les rapprochements, du reste, ne manquent pas. Le problème de la
musique n'est pas nouveau, mais
depuis les Pythagoriciens, il nous est devenu familier :Une gamme chromatique, composée
de 7 tons et 5 demi-tons
, une gamme heptatonique, 3 clés harmoniques, et 1 fondamentale que résume notre gamme
chromatique. En
comptant bien : 22 principes ( 23 avec la distinction de la fondamentale que les Hébreux
appelent " Principe " ).
Ces types d'études ont données naissance á la plupart des alphabets antiques, où
chaque lettre donnait naissance à
une foule d'analogie de toute sorte. Il n'est donc pas étonnant qu'il y eut une "
langue des oiSeauX ", qui fut enseignée
dans les collèges sacerdotaux certainement jusqu`à la période de " la tour de
Babel ". Ces propos peuvent paraître
à première vue pour le moins étrange, sinon hors-sujet, quant à l'Antimoine, mais
pourtant ce chariot triomphal n'est autre
que ce chariot d'Ezechiel,ou bien notre quadrature du cercle, qui raconte la gloire du
ciel. Cependant, avant de songer à
posséder la Science de la Mercavah ( chariot ) , les Hébreux ne reconnaissaient pas
moins qu'il fallait étudier le Béréchit.
ou la Science des correspondances naturelles... Béréchit signifiait Genese, Génération...
Peut-on après cela s'étonner
des Songes ou des Pérégrinations de certains adeptes ? Que l'on songe un moment à
l'utilité d'un classement des
substances par leurs signatures , et ce dans une pérégrination bien menée... Il se
pourrait alors que l'on
puisse découvrir des choses intéressantes tant sur les constellations du ciel des
philosophes, que sur certaines
particularités du zodiaque des anciens astrologues ( et non celui des morveux, aux dires
même de Nostre-Dame - je
cite - ). On pourrait alors comprendre pourquoi Basile Valentin représente l'Antimoine
par un Samech surmonté
de quatre Daleths.
Amitiés.
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Chers amis,
Voici quelques commentaires à propos de l'antimoine :
Zosime le Panopolitain fut un des premiers à utiliser le langage symbolique et allégorique
qui devait par la suite être
employé par tous les alchimistes.
Un passage de la collection des Alchimistes Grecs vaut la
peine d'être cité ; il n'a rien
à envier aux textes combien plus tardifs de Philalèthe, Cyliani ou
Fulcanelli :
"Construis, mon
ami, un temple monolithe, semblable à la céruse, à l'albâtre, un temple qui n'ait ni
commencement ni fin, dans l'intérieur
duquel se trouve une source de l'eau la plus pure, brillante comme
le soleil. C'est l'épée à la
main qu'il faut chercher à y pénétrer, car l'entrée est étroite. Elle est gardée par
un dragon qu'on doit tuer et écorcher.
En réunissant ses chairs et ses os, il faut en faire un piédestal sur
lequel tu monteras pour
arriver dans le temple où tu trouveras ce que tu cherches. Car le prêtre, qui est
l'homme d'airain
que tu vois assis près de la source, change de nature et se transforme en homme
d'argent, qui lui-même, si tu le désires, peut se transformer en homme d'or..."
De ce texte, allégorique, on peut
dégager plusieurs éléments dont l'un, que nous développons
ci-dessous, des plus importants :
la pierre que l'on cherche est unique (monolithe), elle
ressemble à un sel de plomb qui
est l'équivalent actuel du blanc d'argent (cerussa), et sa
couleur ou sa consistance (entendez
sa forme) doit rappeler l'albâtre (alabastron) ou pierre
blanche translucide, à rapprocher
peut-être de l'albâtre gypseux (sulfate de calcium, il s'agit en
tout cas d'une « terre », au même
titre que l'alumine ou la silice). En latin, alabaster, est un vase
d'albâtre, évoquant un matras, où
l'on enfermait des parfums ; alabaster désigne aussi un
bouton de rose, à rapprocher enfin
de albastrum que Pline rapporte à stibi (stibi = stibium =
antimoine). Ni commencement ni fin
renvoie au serpent Ouroboroset au feu de roue d'où se dégage une idée de circulation.
L'eau la plus pure renvoie au
mercure des philosophes que l'on
obtient grâce à l'épée, premier agent employé dans
l'attaque du dragon écailleux et
qui n'a sans doute rien de commun avec le feu secret. Le
dragon représente la matière
première qui procurera le Mercure commun et dont Cyliani a
donné une allégorie semblable
dans son Hermès Dévoilé. Il faut démembrer le dragon
(dissolution) pour en reconstituer
les parties (chairs = Esprit = Mercure et os = corps = soufre)
sous l'espèce du mercure double
(Mercure philosophique). Le piédestal évoque une élévation,
c'est-à-dire une sublimation en même
temps que l'idée d'une base servant de reposoir à un
nouvel élément. L'homme d'airain,
terme que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises,
évoque une matière répandue dans
le "fumier" des philosophes et disposée en forme d'un
corpsnoir, désigné et dissimulé
à la fois tour à tour sous les noms de laton, laiton,
corbeau, Saturne, Vénus, cuivre,
airain ou d'homme double igné. Pour les chimistes
modernes, rappelons-le, le laiton
est un amalgame de cuivre et de zinc (métal inconnu au
temps de Flamel) ; d'autres auteurs
l'ont appelé l'airain. Nous rapprocherions volontiers ce
laiton de l'aphronitrum des Grecs
et des romains.
Fulcanelli (Les Mystères, p.60)
insiste sur l'équivalence hermétique du signe ank (pour croix
ansée) avec l'emblème de Vénus
ou Cypris, le cuivre vulgaire. L'homme d'argent et d'or
évoque bien sûr l'ouvre au blanc
puis au rouge. Ainsi donc, voyons-nous sur ce simple texte,
défiler déjà le compendium de la
symbolique fondamentale alchimique. Ouvrons à présent
une parenthèse à propos de
l'antimoine :
nous avons vu plus haut que la
craie ou carbonate de calcium avait été
identifiée à l'albâtre (alabastrum)
; on peut ainsi proposer un rapprochement par assonance
entre alabastrum et albastrum,
contraction d'album et astrum, qui désignait l'antimoine
[encore appelée stimmi, stibi,
stibium, larbason [il y a une coquille dans le texte de Jagnaux où
on lit « barbason »],
platyophtalmon et albastrum]. Cela doit nous faire réfléchir sur la véritable
signification de l'antimoine et
nous faire méditer sur la phrase de Fulcanelli citée supra :
"...Ce
symbole offre la même signification que la lettre G, septième de l'alphabet, initiale du
nom
vulgaire du
Sujet des sages, figurée au milieu d'une étoile radiante. C'est cette matière qui est
l'antimoine saturnin d'Artephius,
le régule d'antimoine de Tollius, le véritable et seul stibium de Michel
Maïer et de tous
les Adeptes."
Du coup, les références à l'albâtre deviennent des plus intéressantes à repérer :
posons
d'abord qu'alabaster ( = vase d'albâtre)
est donc un vase composé de carbonate de calcium ou
de gypse. Sur le plan phonétique,
on peut le rapprocher d'albastrum (album + astrum) que l'on
peut aussi rapprocher de plumbum
album ( = étain) et de alba stella (blanche étoile annonçant
un ciel serein, désignant expressément
Jupiter). Nous trouvons une référence à l'albâtre chez
Fulcanelli (DM, I, p. 436) :
"L'humble et commune coquille...s'est changée en astre éclatant...Matière pure,
dont l'étoile
hermétique consacre la
perfection : c'est maintenant notre compost, l'eau bénite de compostelle...et
l'albâtre des sages."
qui n'est pas sans intérêt, cet
astre éclatant pouvant être assimilé à l'album astrum
(albastrum), c'est-à-dire à
l'antimoine. Ainsi l'antimoine pourrait-il être le symbole crypté du
carbonate de calcium grâce auquel
on obtient la chaux...
Le rapprochement est aussi facile
entre la céruse [blanc d'argent] et le plumbum album [l'étain
= blanc de plomb]. Il est donc également
possible que l'étain soit un second symbole crypté de
l'antimoine (dont les premières
lettres sont d'ailleurs identiques : stibium et stannum). Ce qui nous
confirmerait dans cette vision est
la référence à « l'antimoine saturnin d'Artephius » ; le
lecteur verra dans une autre
section -E. Chevreul, critique d'Artéfius- un commentaire du texte
d'Artephius qui commence par ces
mots : « L'antimoine est des parties de Saturne...» ; au vu
de ce que nous savons à présent,
en faisant le rapprochement entre album astrum et
plumbum album, nous trouvons la
correspondance qui équivaut à du blanc d'argent ; ainsi
donc, allégoriquement et par le
biais de la cabale phonétique, arrive t-on à observer que
l'antimoine, effectivement est «
des parties de Saturne ».
On ne peut pas exclure une désignation
chimique ; par exemple, les terres argileuses pour les anciens
chimistes, avaient un caractère «
saturnin » parce qu'elles étaient douces...De même,
Berthelot a-t-il montré dans sa
chimie des Anciens [Introduction à l'étude de la chimie des
Anciens et du Moyen Âge, M.
Berthelot, G. Steinheil, Paris, 1889] que le plomb et l'antimoine
pouvaient être confondus. D'après
Dioscoride, le stimmi correspond au sulfure d'antimoine,
le soufre noir des alchimistes :
c'est un corps brillant, rayonné, fragile et exempt de parties
terreuses. On le brûle en le
recouvrant de farine ; ou bien en l'exposant sur des charbons
allumés jusqu'à ce qu'il
rougisse. Si on prolonge cette opération, l'antimoine prend les
caractères du plomb [par
apparation du régule d'antimoine, i.e. l'antimoine métal]. On l'appelle alors
stibi, alabastrum, larbason ; il
est blanc et brillant. A propos de l'antimoine, M. Berthelot nous
apprend aussi que ce métalloïde
était beaucoup plus anciennement connu qu'on ne le
supposait encore, à la moitié du
XIXe siècle : le chimiste a été amené à analyser des objets
métalliques, provenant de fouilles
effectuées à Tello ; il a, en particulier, examiné un fragment
brisé de vase moulé en antimoine
pur : la masse obtenue correspondait à un métal brillant,
noir, dont la cassure présentait
des cristaux volumineux et miroitants. Il s'agissait d'antimoine
métallique, sensiblement pur et ne
renfermant à dose notable ni cuivre, ni plomb, ni bismuth
ni zinc, mais seulement quelques
traces de fer. La trouvaille d'un tel fragment d'antimoine
travaillé, à Tello, lieu resté
inhabité au temps des Parthes, et qui renferme les débris de la
plus vieille civilisation chaldéenne,
pose un problème : en Mésopotamie, et dès une époque
probablement beaucoup plus
ancienne, on a donc cherché à utiliser une variété de plomb [la
stibine] moins altérable que le
plomb ordinaire ; on a trouvé aussi de petits ornements en
antimoine, dans une ancienne nécropole
transcaucasienne datant de la première introduction
du fer. Or, l'antimoine est réputé
ne pas avoir été connu des Anciens mais seulement
découvert au XVe siècle [B.
Valentin, le Char de Triomphe de l'antimoine]. Il est ainsi démontré
que les Anciens connaissaient le
sulfure d'antimoine [en ne sachant pas, bien sûr, qu'il s'agissait
d'un sulfure et en confondant son
produit de grillage avec une variété de plomb], minéral naturel auquel
ils donnaient le nom de stibium ou
stimmi et qu'ils employaient à de nombreux usages,
particulièrement en médecine. Il
existe même dans Dioscoride un passage reproduit par
Pline où l'on peut deviner que
l'antimoine métallique [régule] avait déjà été obtenu à cette
époque :
"On brûle ce minéral en le
posant sur des charbons et en soufflant jusqu'à incandescence ; si l'on
prolonge le grillage,il se change
en plomb [molubdoutai]"
Pline dit encore [Hist. Nat.,
XXXIII, 34] : « Il faut surtout le griller avec précaution pour ne pas le
changer en plomb ». Ces
observations répondent à des phénomènes bien connus des
chimistes. Le grillage ménagé du
sulfure d'antimoine, en présence de charbon, peut
aisément le ramener à l'état de
régule, substance que Pline confondait, au même titre que les
métaux noirs et facilement
fusibles, avec le plomb.
L'antimoine ne paraît ni sous nom ancien ni moderne, dans les traités latins qui sont
réputés traduits des alchimistes
arabes et qui représentent les débuts de l'alchimie dans le
monde latin, vers le XIIe ou XIIIe
siècle. M. Berthelot assure qu'il n'a pu trouver trace de
l'antimoine ni dans les traités
attribués à Geber, ni dans ceux du pseudo-Aristote [De perfecto
magisterio], ni dans ceux
d'Avicenne, reproduits soit dans le Theatrum chemicum, soit dans la
Bibliotheca Chemica de Manget. Le
sulfure d'antimoine y semble désigné comme marcasite
ou comme magnésie, qui doivent
aussi désigner d'autres sulfures. Dans le Speculum
naturale de Vincent de Beauvais [c.
XIIIe siècle, liv. VIII, 69], l'antimoine figure sous le nom
d'antimonium [ou encore antistini]
et non de stibium ou de stimmi. Du Cange l'a rencontré
dans Constantin l'Africain qui
vviait vers l'an 1100. C'est donc vers le XIe siècle que ce mot
se trouve introduit en Occident, où
il a dû supplanter l'ancienne dénomination grecque. Le
mot antimonium se rttacherait,
suivant Huet et Littré à une forme arabe, telle que athmoud ou
othmoud, qui serait devenue
directement antimoine ; ou bien, ithmid, dérivé de stimmi, avec
addition de l'article al altré
dans sa forme. On trouve d'autres altérations dans les
transcriptions latines de mots
arabes relatées au Lexicon Alchemiae [Rulandus, 1612]. ainsi le
mot tinkar [cité par Fulcanelli],
qui désigne le borax des alchimistes latins, signifie soudure ou
fondant vitreux et s'crit aussi
attinkar ou antikar.
On trouve encore l'antimoine, en matières sublimées, appelées esprits ou fleurs
argentines d'antimoine : il s'agit
alors des sulfures sublimés et entraînés par les gaz
[on parle de fleurs d'antimoine
pour le sublimé jaune et en partie oxydé que fournit le sulfure naturel et
qui n'est pas sans rapport avec
l'oxysulfure naturel ou kermès minéral qu'on trouve dans la nature. A ce
sujet, il semble qu'il ait été également
confondu par les Anciens avec la sandaraque ou réalgar ; de
fleurs rouges d'antimoine, pour un
sulfure rouge, formé en présence de sel ammoniac].
Refermons cette parenthèse sur
l'antimoine.
Bien cordialement à tous,
Hervé Delboy
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Message de jeanne lefevremaubert@yahoo.fr
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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Qu'est Saturne? Reprenez l'explication à partir de la Grèce et sur ses fils, notamment
Chronos.
Vous verrez alors que votre phrase ne veut rien dire.
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Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: L'antimoine est des parties de Saturne
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: Qu'est Saturne? Reprenez l'explication à partir de la Grèce et sur ses fils, notamment
Chronos.
: Vous verrez alors que votre phrase ne veut rien dire.
Pas d'accord.
DESOLE JEANNE, mais c'est de l'alchimie opérative!!!. Cela vient simplement du fait que
vous n'êtes que non opérative. L'aspect opératif permet au non opératif de ne pas s'égarer
dans le monde des idées. Mais il est incompréhensible pour celui ou celle qui n'est que
non opératif.
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Message de Aimant de l'art. fulcanellista@hotmail.com
Re: L'antimoine est des parties de Saturne
--------- Zosime le Panopolitain fut un des premiers à utiliser le langage symbolique et allégorique qui devait par la suite être employé par tous les alchimistes. Il est necessaire parsque tous les alchimistes on gardé le secret des matières employées dans la Grande Oeuvre. Fulcanelli "Construis, mon ami, un temple monolithe, semblable à la céruse, à l'albâtre, un temple qui n'ait ni commencement ni fin, dans l'intérieur duquel se trouve une source de l'eau la plus pure, brillante comme le soleil. C'est l'épée à la main qu'il faut chercher à y énétrer, car l'entrée est étroite. Elle est gardée par un dragon qu'on doit tuer et écorcher. En réunissant ses chairs et ses os, il faut en faire un piédestal sur lequel tu monteras pour arriver dans le temple où tu trouveras ce que tu cherches. Car le prêtre, qui est l'homme d'airain que tu vois assis près de la source, change de re et se transforme en homme d'argent, qui lui-même, si tu le désires, peut se transformer en homme d'or..." Ce texte, pas allégorique, explique la vie humide clasique: la pierre que l'on cherche est unique (monolithe), elle répresentée par le Dragón (Rouge), d'élle on obtienne l'argent vive des philosophes pendent une double operation (lire au Maitre sur Libertha), il ne s'agit ! pas d'une " terre ", il est une eau qui ne muille pas les mains. Par une outre partie, stibi = stibium = antimoine) est une interpretation trompée. C'est STIMMI, la vue, le chemin uón doit suivre... Le mercure des philosophes que l'on obtient grâce à l'épée, premier agent employé dans l'attaque du dragon écailleux et qui est sans doute le feu secret, qui dissolve le dragon. Le dragon représente la matière première qui procurera le Mercure commun et dont Cyliani a donné une allégorie semblable dans son Hermès Dévoilé. Il faut démembrer le dragon (dissolution) pour en reconstituer les parties (chairs = Esprit = Mercure et os = corps = soufre). Cest vraie, me le mercure philosophique et le soufre sont obtenues aprés de lóbtention du mercure. Une sublimation est lóbtention dúne chose sublime L'homme d'airain, terme que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises, évoque une matière répandue dans le "fumier" des philosophes et disposée en forme d'un corpsnoir, désigné et dissimulé à la fois tour à tour sous les noms de laton, laiton, corbeau, Saturne, Vénus, cuivre, airain ou d'homme double igné. Cest la première preparation de la pierre, que deviendra noire quarante jours aprés. L'alabastrum et albastrum, contraction d'album et astrum, qui désignait l'antimoine. Cela doit nous faire réfléchir sur la véritable signification de l'antimoine et nous faire méditer sur la phrase de Fulcanelli citée supra "...Ce symbole offre la même signification que la lettre G, septième de l'alphabet, initiale du nom vulgaire du Sujet des sages, figurée au milieu d'une étoile radiante. C'est cette matière qui est l'antimoine saturnin d'Artephius, le régule d'antimoine de Tollius, le véritable et seul stibium de Michel Maïer et de tous les Adeptes." Nous trouvons une référence à l'albâtre chez Fulcanelli (DM, I, p. 436 L'humble et commune coquille...s'est changée en astre éclatant...Matière pure, dont l'étoile hermétique consacre la perfection c'est maintenant notre compost, l'eau bénite de compostelle...et l'albâtre des sages." Les eaux son liquides, pas des solides. Cest la couleur blanche éclatant qui fait prendre au produit obtenu le nom du alabastre des sages. -----------------------------
Les matériaux sont-ils accessibles?
> Message de Sébastien zelphir@hotmail.com
> -----------------------------
> Les matériaux sont-ils accessibles?
> ---------
> À ce que je constate, il est infiniment plus difficile de se procurer des matériaux
que je ne le croyais. On ne vend pas des creusets dans d'anciennes fonderies de village.
La réalité matérielle semble nous entraver dans notre choix de matériaux. Il est
donc assez difficile de se procurer le nécessaire pour l'Art sacré.
>
> à moins qu'il soit possible d'apprendre à fabriquer entièrement de nos mains en se
documentant à fond. C'est ce que je me dis...
>
> Je me dis toujours que lorsqu'on veut vraiment quelque chose, on trouve toujours une
solution :-)
>
> Mais qu'en est-ils de l'accessibilité de ces matériaux?
> C'est la question que me pose en ce moment...
>
> Bien amicalement,
> Sébastien
>
>
> -----------------------------
Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: Les matériaux sont-ils accessibles?
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Cher Sébastien,
Juste un petit tuyau, en ce qui concerne les creusets il faut s'orienter orfèvrerie.
Essaye sur minitel. La société SERAQUITAINE près de bordeaux. Pour les matière première
un coup d'oeil sur le forum annonces de ce site te "ravirai".
Cordialement
Deuxmonts
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: Les matériaux sont-ils accessibles?
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La question des vases réfractaires est effectivement problématique ... mais ni plis ni
moins qu'aux siècles passés, où l'artiste ne disposait ni de Prolabo (pub por laquelle
on vodra bien m'adresser 1 containeur de verrerie :-)) ni d'Internet.
Les fouilles réalisées dans la cour carrée du Louvres ont mis a jour les restes du matériel
d'un alchimistes.
A coté de courcubites et autres aludels, on a trouvé des creusets très simples,
manifestement fait à partir de terre "dégraissée" au sable.
Ce matériel était semble t'il non tourné, monté à la main, peut-être directement par
l'utilisateur.
Plus près de nous, les traités de génie chimique du XIXeme indiquent les diverses méthodes
de fabrication, le choix des terres, les critères de sélection et d'emploi, etc. Un
passage sur le merveilleux site de la Bibliothèque de France (Gallica) permettra de télécharger
des traités forts intéressants.
Pour ma part, je vais tenter la fabrication de creusets pressés. Il faut pour celà
disposer de moules en bois tourné (partie externe et partie interne) et d'une prresse qui
pourra, du moins je le pense, être fabriquée à partir d'un support vertical de perceuse
éléectrique (statif "sensitif") ou même d'une machine à bouconner les
bouteilles de vin (peut-être un peu léger ...).
Les terres utilisées pourront être chamotées, c'est à dire, comporter des particules
d'argile cuite broyée, et/ou divers matières organiques telles que paille, crins de
chevaux, voire crottin...
Ces matières organiques vont se carboniser à la cuisson et constituer ainsi de plendides
fibres de carbone, rendant notre "tas de boue" parfaitement high-tech et néanmoins
très solide et réfractaire :-))
Je me demande ce que font d'ailleurs Arianespace et la Nasa : leurs vaisseaux spatiaux
devraient être recouverts de bouses séchées, celà constituerait un sacré saut en
avant du point de vue technologique, et serait peut-être salutaire pour l'égo des ingénieurs
concepteurs...
Bien cordialement.
Pierre
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Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: Les matériaux sont-ils accessibles?
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A l'attention de Deuxmonts : Sébastien habite au Quebec....
Mais je suis certain que là bas aussi il y a ce qu'il lui faut.
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
Re: L'antimoine est des parties de Saturne
Chers amis Il me semble qu'il y ait un malentendu au sujet de l'antimoine. Aussi me permettrez-vous de vous réadresser un message que j'avais par mégarde glissé dans des courriers déjà échangés, ce qui fait qu'il a dû passer inaperçu. Zosime le Panopolitain fut un des premiers à utiliser le langage symbolique et allégorique qui devait par la suite être employé par tous les alchimistes. Un passage de la collection des Alchimistes Grecs vaut la peine d'être cité ; il n'a rien à envier aux textes combien plus tardifs de Philalèthe, Cyliani ou Fulcanelli : "Construis, mon ami, un temple monolithe, semblable à la céruse, à l'albâtre, un temple qui n'ait ni commencement ni fin, dans l'intérieur duquel se trouve une source de l'eau la plus pure, brillante comme le soleil. C'est l'épée à la main qu'il faut chercher à y pénétrer, car l'entrée est étroite. Elle est gardée par un dragon qu'on doit tuer et écorcher. En réunissant ses chairs et ses os, il faut en faire un piédestal sur lequel tu monteras pour arriver dans le temple où tu trouveras ce que tu cherches. Car le prêtre, qui est l'homme d'airain que tu vois assis près de la source, change de nature et se transforme en homme d'argent, qui lui-même, si tu le désires, peut se transformer en homme d'or..." De ce texte, allégorique, on peut dégager plusieurs éléments dont l'un, que nous développons ci-dessous, des plus importants : la pierre que l'on cherche est unique (monolithe), elle ressemble à un sel de plomb qui est l'équivalent actuel du blanc d'argent (cerussa), et sa couleur ou sa consistance (entendez sa forme) doit rappeler l'albâtre (alabastron) ou pierre blanche translucide, à rapprocher peut-être de l'albâtre gypseux (sulfate de calcium, il s'agit en tout cas d'une " terre ", au même titre que l'alumine ou la silice). En latin, alabaster, est un vase d'albâtre, évoquant un matras, où l'on enfermait des parfums ; alabaster désigne aussi un bouton de rose, à rapprocher enfin de albastrum que Pline rapporte à stibi (stibi = stibium = antimoine). Ni commencement ni fin renvoie au serpent Ouroboroset au feu de roue d'où se dégage une idée de circulation. L'eau la plus pure renvoie au mercure des philosophes que l'on obtient grâce à l'épée, premier agent employé dans l'attaque du dragon écailleux et qui n'a sans doute rien de commun avec le feu secret. Le dragon représente la matière première qui procurera le Mercure commun et dont Cyliani a donné une allégorie semblable dans son Hermès Dévoilé. Il faut démembrer le dragon (dissolution) pour en reconstituer les parties (chairs = Esprit = Mercure et os = corps = soufre) sous l'espèce du mercure double (Mercure philosophique). Le piédestal évoque une élévation, c'est-à-dire une sublimation en même temps que l'idée d'une base servant de reposoir à un nouvel élément. L'homme d'airain, terme que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises, évoque une matière répandue dans le "fumier" des philosophes et disposée en forme d'un corpsnoir, désigné et dissimulé à la fois tour à tour sous les noms de laton, laiton, corbeau, Saturne, Vénus, cuivre, airain ou d'homme double igné. Pour les chimistes modernes, rappelons-le, le laiton est un amalgame de cuivre et de zinc (métal inconnu au temps de Flamel) ; d'autres auteurs l'ont appelé l'airain. Nous rapprocherions volontiers ce laiton de l'aphronitrum des Grecs et des romains. Fulcanelli (Les Mystères, p.60) insiste sur l'équivalence hermétique du signe ank (pour croix ansée) avec l'emblème de Vénus ou Cypris, le cuivre vulgaire. L'homme d'argent et d'or évoque bien sûr l'ouvre au blanc puis au rouge. Ainsi donc, voyons-nous sur ce simple texte, défiler déjà le compendium de la symbolique fondamentale alchimique. Ouvrons à présent une parenthèse à propos de l'antimoine : nous avons vu plus haut que la craie ou carbonate de calcium avait été identifiée à l'albâtre (alabastrum) ; on peut ainsi proposer un rapprochement par assonance entre alabastrum et albastrum, contraction d'album et astrum, qui désignait l'antimoine [encore appelée stimmi, stibi, stibium, larbason [il y a une coquille dans le texte de Jagnaux où on lit " barbason "], platyophtalmon et albastrum]. Cela doit nous faire réfléchir sur la véritable signification de l'antimoine et nous faire méditer sur la phrase de Fulcanelli citée supra : "...Ce symbole offre la même signification que la lettre G, septième de l'alphabet, initiale du nom vulgaire du Sujet des sages, figurée au milieu d'une étoile radiante. C'est cette matière qui est l'antimoine saturnin d'Artephius, le régule d'antimoine de Tollius, le véritable et seul stibium de Michel Maïer et de tous les Adeptes." Du coup, les références à l'albâtre deviennent des plus intéressantes à repérer : posons d'abord qu'alabaster ( = vase d'albâtre) est donc un vase composé de carbonate de calcium ou de gypse. Sur le plan phonétique, on peut le rapprocher d'albastrum (album + astrum) que l'on peut aussi rapprocher de plumbum album ( = étain) et de alba stella (blanche étoile annonçant un ciel serein, désignant expressément Jupiter). Nous trouvons une référence à l'albâtre chez Fulcanelli (DM, I, p. 436) : "L'humble et commune coquille...s'est changée en astre éclatant...Matière pure, dont l'étoile hermétique consacre la perfection : c'est maintenant notre compost, l'eau bénite de compostelle...et l'albâtre des sages." qui n'est pas sans intérêt, cet astre éclatant pouvant être assimilé à l'album astrum (albastrum), c'est-à-dire à l'antimoine. Ainsi l'antimoine pourrait-il être le symbole crypté du carbonate de calcium grâce auquel on obtient la chaux... Le rapprochement est aussi facile entre la céruse [blanc d'argent] et le plumbum album [l'étain = blanc de plomb]. Il est donc également possible que l'étain soit un second symbole crypté de l'antimoine (dont les premières lettres sont d'ailleurs identiques : stibium et stannum). Ce qui nous confirmerait dans cette vision est la référence à " l'antimoine saturnin d'Artephius " ; le lecteur verra dans une autre section -E. Chevreul, critique d'Artéfius- un commentaire du texte d'Artephius qui commence par ces mots : " L'antimoine est des parties de Saturne..." ; au vu de ce que nous savons à présent, en faisant le rapprochement entre album astrum et plumbum album, nous trouvons la correspondance qui équivaut à du blanc d'argent ; ainsi donc, allégoriquement et par le biais de la cabale phonétique, arrive t-on à observer que l'antimoine, effectivement est " des parties de Saturne ". On ne peut pas exclure une désignation chimique ; par exemple, les terres argileuses pour les anciens chimistes, avaient un caractère " saturnin " parce qu'elles étaient douces...De même, Berthelot a-t-il montré dans sa chimie des Anciens [Introduction à l'étude de la chimie des Anciens et du Moyen Âge, M. Berthelot, G. Steinheil, Paris, 1889] que le plomb et l'antimoine pouvaient être confondus. D'après Dioscoride, le stimmi correspond au sulfure d'antimoine, le soufre noir des alchimistes : c'est un corps brillant, rayonné, fragile et exempt de parties terreuses. On le brûle en le recouvrant de farine ; ou bien en l'exposant sur des charbons allumés jusqu'à ce qu'il rougisse. Si on prolonge cette opération, l'antimoine prend les caractères du plomb [par apparation du régule d'antimoine, i.e. l'antimoine métal]. On l'appelle alors stibi, alabastrum, larbason ; il est blanc et brillant. A propos de l'antimoine, M. Berthelot nous apprend aussi que ce métalloïde était beaucoup plus anciennement connu qu'on ne le supposait encore, à la moitié du XIXe siècle : le chimiste a été amené à analyser des objets métalliques, provenant de fouilles effectuées à Tello ; il a, en particulier, examiné un fragment brisé de vase moulé en antimoine pur : la masse obtenue correspondait à un métal brillant, noir, dont la cassure présentait des cristaux volumineux et miroitants. Il s'agissait d'antimoine métallique, sensiblement pur et ne renfermant à dose notable ni cuivre, ni plomb, ni bismuth ni zinc, mais seulement quelques traces de fer. La trouvaille d'un tel fragment d'antimoine travaillé, à Tello, lieu resté inhabité au temps des Parthes, et qui renferme les débris de la plus vieille civilisation chaldéenne, pose un problème : en Mésopotamie, et dès une époque probablement beaucoup plus ancienne, on a donc cherché à utiliser une variété de plomb [la stibine] moins altérable que le plomb ordinaire ; on a trouvé aussi de petits ornements en antimoine, dans une ancienne nécropole transcaucasienne datant de la première introduction du fer. Or, l'antimoine est réputé ne pas avoir été connu des Anciens mais seulement découvert au XVe siècle [B. Valentin, le Char de Triomphe de l'antimoine]. Il est ainsi démontré que les Anciens connaissaient le sulfure d'antimoine [en ne sachant pas, bien sûr, qu'il s'agissait d'un sulfure et en confondant son produit de grillage avec une variété de plomb], minéral naturel auquel ils donnaient le nom de stibium ou stimmi et qu'ils employaient à de nombreux usages, particulièrement en médecine. Il existe même dans Dioscoride un passage reproduit par Pline où l'on peut deviner que l'antimoine métallique [régule] avait déjà été obtenu à cette époque : "On brûle ce minéral en le posant sur des charbons et en soufflant jusqu'à incandescence ; si l'on prolonge le grillage,il se change en plomb [molubdoutai]" Pline dit encore [Hist. Nat., XXXIII, 34] : " Il faut surtout le griller avec précaution pour ne pas le changer en plomb ". Ces observations répondent à des phénomènes bien connus des chimistes. Le grillage ménagé du sulfure d'antimoine, en présence de charbon, peut aisément le ramener à l'état de régule, substance que Pline confondait, au même titre que les métaux noirs et facilement fusibles, avec le plomb. L'antimoine ne paraît ni sous nom ancien ni moderne, dans les traités latins qui sont réputés traduits des alchimistes arabes et qui représentent les débuts de l'alchimie dans le monde latin, vers le XIIe ou XIIIe siècle. M. Berthelot assure qu'il n'a pu trouver trace de l'antimoine ni dans les traités attribués à Geber, ni dans ceux du pseudo-Aristote [De perfecto magisterio], ni dans ceux d'Avicenne, reproduits soit dans le Theatrum chemicum, soit dans la Bibliotheca Chemica de Manget. Le sulfure d'antimoine y semble désigné comme marcasite ou comme magnésie, qui doivent aussi désigner d'autres sulfures. Dans le Speculum naturale de Vincent de Beauvais [c. XIIIe siècle, liv. VIII, 69], l'antimoine figure sous le nom d'antimonium [ou encore antistini] et non de stibium ou de stimmi. Du Cange l'a rencontré dans Constantin l'Africain qui vviait vers l'an 1100. C'est donc vers le XIe siècle que ce mot se trouve introduit en Occident, où il a dû supplanter l'ancienne dénomination grecque. Le mot antimonium se rttacherait, suivant Huet et Littré à une forme arabe, telle que athmoud ou othmoud, qui serait devenue directement antimoine ; ou bien, ithmid, dérivé de stimmi, avec addition de l'article al altré dans sa forme. On trouve d'autres altérations dans les transcriptions latines de mots arabes relatées au Lexicon Alchemiae [Rulandus, 1612]. ainsi le mot tinkar [cité par Fulcanelli], qui désigne le borax des alchimistes latins, signifie soudure ou fondant vitreux et s'crit aussi attinkar ou antikar. On trouve encore l'antimoine, en matières sublimées, appelées esprits ou fleurs argentines d'antimoine : il s'agit alors des sulfures sublimés et entraînés par les gaz [on parle de fleurs d'antimoine pour le sublimé jaune et en partie oxydé que fournit le sulfure naturel et qui n'est pas sans rapport avec l'oxysulfure naturel ou kermès minéral qu'on trouve dans la nature. A ce sujet, il semble qu'il ait été également confondu par les Anciens avec la sandaraque ou réalgar ; de fleurs rouges d'antimoine, pour un sulfure rouge, formé en présence de sel ammoniac]. Dans les DM, II, p. 44, l'allusion au Char triomphal et à l'antimoine devient plus pressante : "Or, les cabalistes écrivent artimon et prononcent antémon ou antimon, vocable derrière lequel ils cachent le nom du sujet des sages [...] la racine de ce mot [anqemon signifie fleur], anqoV, exprime ...la plus noble partie des choses, tout ce qui possède de l'éclat et brille à l'instar du feu. On ne s'étonnera point, dès lors, que Basile Valentin, dans son Char triomphal de l'Antimoine, ait donné à la prime substance de l'oeuvre particulier qu'il y décrit la dénomination de pierre à feu." Le mot antoV exprime, au vrai, plus que cela. Il évoque quelque chose, quelque substance qui croît ou pousse ; aussi l'or par l'éclat et le caractère brillant de la substance qui s'attache à ce terme ; mais il évoque surtout une efflorescence et nous ne serions pas surpris outre mesure d'y voir une indication sur la fleur d'un sel : le salpêtre. Car le salpêtre se dit en grec aloVanqoV. Si nous cherchons les mots grecs qui s'y rattachent par pure homophonie [la règle la plus élémentaire de la cabale hermétique ; on peut parler d'homonymes mais l'homophonie nous semble un terme plus adapté : il caractérise des signes graphiques qui notent un même son et les Artistes y reconnaissent des isotopes spirituels. Que l'on nous comprenne bien : ainsi que le diait Fulcanelli, ce sont là jeux de mots et nous n'en disconvenons pas mais c'est au lecteur de se prêter à ce jeu : muni d'un fil d'Ariane, il ne pourra point se perdre dans le dédale figuré par le labyrinthe de Salomon], nous trouvons aloV [qui renvoie à une ville de Thessalie], et surtout alwV : c'est d'abord du grain, du blé [qui contient l'idée de la croissance, de la germination] ; c'est ensuite un cercle autour du soleil ou de la lune [halo] et c'est le plus beau coup de cabale que nous ayons rencontré jusqu'à présent : le halo est le symbole de la fleur du sel ; le cercle centré d'un point, c'est aussi ce halo où le point représente le fixe, c'est-à-dire le Soufre. Quant au qualificatif de « pierre à feu », il indique avec assez d'insistance le salpêtre pour que nous ne puissions plus douter. Mais, est-ce là le véritable antimoine saturnin de Tollius ? Nous réserverons notre réponse sur ce point de science, en laissant au lecteur le soin de consulter la section prima materia où nous abordons les problèmes liés à l'origine du stibium. C'est le grimoire de Dampierre-sur-Boutonne qui va donner au maître l'occasion de nous en dire plus sur le feu de nature : "Batsdorff décrit la lampe philosophique comme devant toujours être abondamment pourvue d'huile, et sa flamme alimentée par l'intermédiaire d'une mèche d'asbeste. Or, le grec asbestoV signifie inextinguible, de durée illimitée, infatigable, inépuisable, qualités attribuées à notre feu secret, lequel, dit Basile Valentin, « ne brûle pas et n'est pas brûlé." L'antimoine est de connaissance très ancienne ainsi que nous l'avons dit dans d'autres sections [lexique] et le sulfure d'antimoine était certainement connu des Anciens. Dioscoride l'appelait stimmi et en disait ceci : "Il est rayonné, friable, et se divise facilement en morceaux. Etant calciné avec du charbon et de la farine, à une chaleur suffisante, il prend l'aspect du plomb." d'où, ensuite, les mentions de l'antimoine comme étant « des parties de Saturne » [Artephius]. M. Berthelot [Introduction à la chimie des anciens] et R. Jagnaux [histoire de la chimie] sont revenus à plusieurs reprises sur l'oriigne du mot antimoine. Les Anciens l'appelaient platuojqalmov [qui agrandit les yeux] et gunoukeion [utile aux femmes] parce qu'il était employé par les femmes d'Orient pour noircir et agrandir les sourcils. Pline lui donne le nom de stibium et dit qu'on le rencontre dans les mines d'argent. L'antimoine métallique était connu des Anciens. A propos du sulfure, on peut rappeler comme l'indique Dioscoride, que : "On brûle ce minéral [sulfure d'antimoine] en le posant sur des charbons et en soufflant jusqu'à l'incandescence ; si l'on prolonge le grillage, il se change en plomb." Pline et ses contemporains confondaient ici tous les métaux noirs et facilement fusibles avec le plomb. L'antimoine métallique a été décrit sous le nom de régule d'antimoine par Basile Valentin, vers la fin du XVe siècle, comme un corps déjà connu et pourtant, au XVIe siècle, on le confondait encore avec le bismuth. Cette gravure, frontispice du Traité de Mynsicht montre clairement que la matière doit fournir l'eau ignée et le feu aqueux. E. Canseliet analyse ainsi ces figures dans ses Deux Logis alchimiques : "Les consonnes B. S. de chaque côté de la croix, sont les initiales des substantifs qui désignent les deux minéraux mercuriels ; l'un étant le bismuth, spécialement considéré dans l'Allemagne des procédés de transmutation directe, au XVIIe siècle, l'autre rassemblant à bon droit, sur son nom, ici moins vulgaire, la majorité des suffrages." et ici, par nom moins vulgaire, E. Canseliet veut dire le stibium ou stibine, en jouant sur les initiales B. et S. qu'on peut lire S.B. [Sb], symbole de l'antimoine. F. Hoefer dit que dans son Currus triumphalis antimonii, B.V. est tellement enthousiasmé par son sujet qu'il traite l'antimoine comme l'une des sept merveilles du monde. Il promet richesse et santé avec cette substance et se lance dans une violente diatribe contre les médecins et les apothicaires de son temps. Il signale à diverses reprises les propriétés vénéneuses des préparations antimoniales et ajoute qu'en médecine, l'antimoine sert à purifier le corps humain, tout comme en chimie on l'emploie pour purifier l'or. On voit donc bien, ici, le parallèle qui est mené entre l'or d'une part, et l'effet sur la santé d'autre part, pour faire accroire l'effet souverain de cette médecine. Il n'en est rien bien sûr et l'antimoine fut même interdit rapidement en raison des efets dévastateurs qu'il exerçait sur l'économie humaine. B.V. semble connaître la composition de l'antimoine naturel [sulfure d'antimoine] quand il dit que ce minéral renferme beaucoup de soufre et qu'il peut changer de couleur. il connaissait les différentes chaux [oxydes] d'antimoine obtenus par calcination ou par déflagration de l'antimoine avec du nitre [salpêtre, azotate de potasse, nitrate de potasse, fleur de sel], ou avec un mélange de nitre et de tartre. Il connaissait aussi le verre d'antimoine., obtenu par fusion de l'antimoine naturel dans des vases de terre, le soufre doré et le kermès. Sait-on, à ce propos, que le verre d'antimoine est un produit de la plus haute importance ? Voyons d'abord cet extrait : "On pulvérise l'antimoine [sulfure d'antimoine] ; on le fait ensuite bouillir pendant deux heures dansune lessive concentrée de cendres de chêne [carbonate de potasse] ; enfin on y ajoute du vinaigre et on filtre. L'antimoine devient ainsi d'un beau rouge." Dans le Char triomphal, on trouve aussi l'indication du vin stibié et des traces de la préparation de l'émétique, dont l'invention est à tort attribuée à Hadrien de Mynsicht : "L'huile ou le beurre d'antimoine dont il est question dans le même traité, se préparait directement en traitant par l'esprit de sel [acide chlorhydrique] ou en le chauffant avec du subimé corrosif [chlorure mercurique ; sublimé vénitien], du sel commun et de l'argile." L'origine du mot antimoine est, selon M. Berthelot, des plus controversés. Ce nom est antérieur au personnage mythique [B.V.] auquel on attribue parfois à tort la découverte de ce corps. Le stimmi figure continuellement chez les vieux alchimistes grecs mais on n'y trouve pas le nom plus moderne d'antimoine. Cependant on rencontre le mot antemonion dans un traité d'orfévrerie que M. Berthelot a imprimé en tête de la cinquième partie de la collection des alchimistes grecs. Le sulfure d'antimoine y est employé pour affiner l'or et le séparer de l'argent. Ce texte nous est venu par un manuscrit de la fin du XVIe siècle et il est assurément plus ancien ; il est écrit en grec du Moyen âge. Les Syriens, les Babyloniens, les Arabes et les Hébreux faisaient un fréquent usage du sulfure d'antimoine comme objet de toilette et c'est bien certainement le plus ancien fard dont il soit fait mention dans l'histoire. Jean girardin dans sa Chimie minérale [Leçons de chimie élémentaire appliquée aux arts industriels : métalloïdes, G. Masson, Paris, 1878] nous dit que Job donne à l'une de ses filles le nom de vase d'antimoine ou de boite à mettre du fard. Isaïe, dans le dénombrement des parures des filles de Sion, n'oublie pas les aiguilles dont elles se servaient pour peindre leurs paupières, en les trempant dans la pousière noire du minéral en question, qu'elles étendaient même jusque sur les sourcils. Mais, Fulcanelli n'est pas de cet avis : Kohl est, dit-on, l'oxysulfure d'antimoine pulvérisé, qu'emploient les musulmanes pour se teindre les sourcils en noir. Les femmes grecques se servaient du même produit, qu'on appelait Platuojqalmon c'est-à-dire grand oeil parce que l'usage de cet artifice leur faisait paraître les yeux plus larges (rac. platuV, large, et ojqalmoV, oeil). Voilà, pensera-t-on, de suggestives relations. Nous serions certainement du même avis, si nous ignorions qu'il n'entrait pas la moindre molécule de stibine dans le PLatyophthalmon des Grecs (sulfure de mercure sublimé), le Kohl des Arabes et le Cohol [Kohol] ou Cohel des Turcs. Les deux derniers, en effet, s'obtenaient par calcination d'un mélange d'étain grenaillé et de noix de galle. Telle est la composition chimique du Kohl des femmes orientales, dont les alchimistes anciens se sont servis comme terme de comparaison pour enseigner la préparation secrète de leur antimoine. C'est là l'oeil solaire que les Égyptiens nommaient oudja ; il figure encore, parmi les emblèmes maçonniques, entouré d'une gloire au centre d'un triangle. Ce symbole offre la même signification que la lettre G, septième de l'alphabet, initiale du nom vulgaire du Sujet des sages, figurée au milieu d'une étoile radiante. C'est cette matière qui est l'antimoine saturnin d'Artephius, le régule d'antimoine de Tollius, le véritable et seul stibium de Michel Maïer et de tous les Adeptes. Quant à la stibine minérale, elle ne possède aucune des qualités requises et, de quelque manière qu'on veuille la traiter, on n'en obtiendra jamais ni le dissolvant secret, ni le mercure philosophique. Et si Basile Valentin donne à celui-ci le surnom de pèlerin ou de voyageur (stibeuV), parce qu'il doit, nous dit-il, traverser six villes célestes avant de fixer sa résidence dans la septième ; si Philalèthe nous assure que lui seul est notre voie (stibia), ce ne sont pas là des raisons suffisantes pour invoquer que ces maîtres ont prétendu désigner l'antimoine vulgaire comme générateur du mercure philosophique. Cette substance est trop éloignée de la perfection, de la pureté et de la spiritualité que possède l'humide radical ou semence métallique, qu'on ne saurait d'ailleurs trouver sur terre, pour nous être vraiment utile. L'antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine, « n'est pas proprement minéral et moins encore métallique, ainsi que nous l'enseigne Philalèthe ; mais, sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre l'une et l'autre. Il n'est pas néanmoins corporel, puisque entièrement volatil ; il n'est point esprit, puisqu'il se liquéfie dans le feu comme un métal. C'est donc un chaos qui tient lieu de mère à tous les métaux ». C'est la fleur (anqemon) métallique et minérale, la première rose, noire en vérité, qui est demeurée ici-bas comme une parcelle du chaos élémentaire. [DM, I, Louis D'Estissac, pp. 399-400] Ce cercle noir autour des yeux donnaient à ceux-ci une expression plus langoureuse, en même temps qu'il les faisait paraître plus grands. La mode en était si bien établie, que Jésabel, ayant appris l'arrivée de Jéhu à Samarie, se mit les yeux dans l'antimoine, comme disent les livres saints, c'est-à-dire les peignit avec du fard, avant de se montrer à cet usurpateur dont elle voulait apaiser la colère. Cet emploi du sulfure d'antimoine s'étendit et se perpétua partout. Les femmes grecques et romaines l'empruntèrent aux asiatiques ; et nous voyons Tertullien et Saint-Cyprien déclamer contre cette coutume encore usitée de leur temps en Afrique et qui s'est continuée jusqu'à nos jours [on vend encore au Maroc, par exemple, du Kohol, fabriqué selon les mêmes recettes que jadis]. C'est de cet usage que le sulfure d'antimoine reçut le nom d'alcofol [on ne voit pas le parti cabalistique que l'on peut tirer de ce mot ; on trouve Alcon en latin, père de l'Argonaute Phaléros et ouvrier travaillant le bronze comme autre acception], qu'il porta dès les premiers temps historiques. Le terme alcool, appliqué aujourd'hui en chimie au liquide spiritueux qui constitue l'eau-de-vie, fut d'abord donné au sulfure d'antimoine naturel, si l'on en croit [Girardin] Homerus Poppius Thallinus. les Romains l'appelèrent ensuite stibium. La connaissance de ce minéral, dès les temps les plus anciens, n'a rien qui doive surprendre, car ses masses aiguillées, d'aspect si caractérisé, sont assez répandues dans les terrains cristallins et elles ont dû de bonne heure attirer l'attention des observateurs. La découverte par M. Grand d'un fragment de sulfure d'antimoine dans la caverne de Menton, au milieu d'instruments de silex, d'agates et de quartz hyalins, semblerait indiquer qu'il était déjà utilisé dès l'âge de pierre. L'antimoine ne paraît ni sous nom ancien ni moderne, dans les traités latins qui sont réputés traduits des alchimistes arabes et qui représentent les débuts de l'alchimie dans le monde latin, vers le XIIe ou XIIIe siècle. M. Berthelot assure qu'il n'a pu trouver trace de l'antimoine ni dans les traités attribués à Geber, ni dans ceux du pseudo-Aristote [De perfecto Magisterio], ni dans ceux d'Avicenne, reproduits soit dans le Theatrum chemicum, soit dans la Bibliotheca Chemica de Manget. Le sulfure d'antimoine y semble désigné comme marcasite ou comme magnésie, qui doivent aussi désigner d'autres sulfures. Dans le Speculum naturale de Vincent de Beauvais [c. XIIIe siècle, liv. VIII, 69], l'antimoine figure sous le nom d'antimonium [ou encore antistini] et non de stibium ou de stimmi. Bien cordialement à tous, Hervé Delboy
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Message de mcalis mcalis@caramail.com
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La question du vase
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Il n'y à rien de plus troublant à mon goût que cette question.
Si le vase est salin, et qu'il sert pour les trois oeuvres d'ou vient-il au premier?
Doit-on penser qu'une "préparation" spéciale hors ouevre est requise??
Si l'un de vous à une idée? Sinon je relirai.
Salut à tous
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Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: La question du vase
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Cher mcalis,
Cette question me semble en effet essentielle, sinon avec quoi commencer?
J'ai toujours pensé que les cierge vert que l'on écrasait dans la bouche de "maître
du coignet" évoquaient ce point essentiel.
Mais malheuresement il fait encore partie pour moi du "la parole perdue".
Désolé de ne pouvoir t'aider plus.
Amitié
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Message de mcalis mcalis@caramail.com
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Re: La question du vase
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Merci quand même.
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Message de vertdegris ----------------------------- la question du vase --------- Le problème du Vase est, selon M.Fulcanelli, une des trois incognites du Grand Oeuvre. Un ancien Philosophe -probablement Maria la juive- a dit: "un vrai philosophe est celui qui sait faire le verre". Je craigne que la réponse est si vaste comme celle de la comprehension de la Nature même, mais pourtant,disons, pas moins simple. En Principe, un vase est un continent de quelque chose d'autre ou de soi même. Le vase de la Nature serait donc, celui contenant la matière "la plus naturelle de toutes", c'est à dire, celle à partir de laquelle la Nature a composé tous les mixtes. Le vase des philosophes serait celui qui contient la matière des philosophes. Le vase philosophale sera celui-lá rempli de la substance philosophale... et comme dit jusqu'á l'absolu. Salut en Hermes. -----------------------------
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: la question du vase
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Cher Monsieur,
La question du vase de nature pose d'abord le problème de la voie utilisée. Il ne fait pas de doute que la voie sèche a été utilisée bien avant la voie humide. Dans la voie sèche, le Mercure est un fondant alcalin dans lequel on dispose des substances porphyrisées et préalablement dépurées. Il s'agit de poudres de chaux métalliques et le Mercure se présente comme une eau sèche qui ne mouille point les mains [Basile Valentin]. Au vrai le vase de nature est le « composé des composés » d'Albert Le Grand : il constitue à la fois le père et la mère de la Pierre et Michel Maier [Atalanta fugiens] a, dans maints chapitres, habilement développé ce point de science. En somme, le vase de nature n'est autre que le Compost philosophal [amalgame entre le Rebis et le Mercure commun]. Au début du travail, les substances se dissolvent [phase de putréfaction] et la mer hermétique est agitée de tempêtes sous l'impulsion d'Héra. Zeus n'intervient que dans un temps ultérieur, une fois le calme ré!
tabli, au moment où le soleil est disposé dans le signe du Verseau [au décan figuré par la conque]. C'est alors le temps de Téthys qui allaite l'embryon hermétique. Hercule [littéralement, la gloire d'Héra] joue un rôle dans cette affaire en nettoyant les écuries d'Augias [phase de blanchiment]. Plus tard encore, on assiste à la réincrudation des Soufres, qui se signale par les pluies d'or qui tombent sur Rhodes. Toutes ces opérations ont lieu dans le vase de nature. Ce n'est rien d'autre qu'une eau salée. La voie humide pose des problèmes redoutables. En effet, elle suppose d'imiter la nature, ce qui, au matras, b'est pas possible pour des températures excédant 500°C. Par ailleurs, les conditions de pression requises sont telles qu'elles feraient voler en éclat le matras. C'est la raison pour laquelle les minéralogistes français qui ont opéré des synthèses ont doublé leur tube de verre vert, par des tube en fer. Ils ont pu ainsi parvenir à des synthèses cristallines à l'état !
larvaire [Gabriel Daubrée]. D'autres ont réalisé des synthèses qui font coopérer le ciel et la terre de manière absolument remarquable : c'est le cas de Henri de Sainte-Claire Deville qui a disposé dans un matras la substance à traiter avec de l'HCl qui lui a servi de Mercure. Ce Mercure servait d'agent de transport et permettait aux substances de passer de l'état amorphe à l'état cristallin, par leur déposition en des endroits du tube où la température était moins élevée. A partir d'un germe cristallin, on assistait à la croissance et à la multiplication des cristaux. Là, le vase de nature est constitué par une substance éthérée, qui possède le vertu céleste de Zeus. Il y aurait bien des choses à dire sur le vase de nature, mais je m'arrêterai ici pour aujourd'hui.
Bien cordialement à tous, sur le forum.
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Message de vertdegris
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Bonjour Monsieur,
Merci de votre réponse.
je reconnaît, dans les grands traits de votre exposé des procédées operatives qui me sont familiaires. Et á juger par toutes les descriptions que vous en ajoutez, cela doit se passer, bien sûr, comme vous
le ditez. Pourtant, il me semble que nous parlons, chaqu'un de son côté, de sciences et des vases différents. Je précise: Il y a deux sciences- même une troisième si on inclut la spagirie végétale- dont le but est
d'obtenir un catalisateur trasmutatoir, elles sont: L'Archimie ou Spagirie minérale dont le but est de préparez une pierre trasmutatoire pour les metaux et les minéraux.L'autre est l'Alchimie proprement
dite, ou Art Sacrée de préparer la pierre du soleil selon et comment l'a dit Hermes Trimegistos dans sa "Tabula Smaragdina", laquelle pierre sert de médicine et courrige toutes les imperfectiones des trois
royaummes de la Nature, dont le pouvoir n'est pas chirurgique mais, purifiant. Elle apporte la sagesse et situe l'homme - ou la femme-qui la porte comme ministre de la Nature.
Aussi en Alchimie Traditionelle, il est vraie que le vase "change" selon la voie utilisée.
Ordinairement parlant, la voie humide se sert de matraces de verre et réalise- au commencement, mais il y a aussi des variantes- la putrefaccion et la séparation de la matière avec le concours
des "acides sublunaires", nous disons;elle est lente et longue, et se témpératures sont bases, très bases.Mais sincèrement parlant, je n'ai jamais pratiqués cette voie-ci.
En Alchimie Traditionelle la voie sèche utilise des creusets spécialement préparés pour le sujet; elle est rapide, ses témpératures sont hautes, très hautes; et son sceau se
prépare selon la science Physique et pas du tout de la chimie. De lá qui a été souvant appellée " L'Oeuvre Physique". Du rest- et apart les matérieux et le vase et dû à que nous sommes dans un monde de "Resemblances", tout se passe, aussi en
Alchimie, comme vous dites.
Enchanté de cet échange,
Je vous salue à tous en Hermes.: Cher Monsieur,
: La question du vase de nature pose d'abord le problème de la voie utilisée. Il ne fait pas de doute que la voie sèche a été utilisée bien avant la voie humide. Dans la voie sèche, le Mercure est un fondant alcalin dans lequel on dispose des substances porphyrisées et préalablement dépurées. Il s'agit de poudres de chaux métalliques et le Mercure se présente comme une eau sèche qui ne mouille point les mains [Basile Valentin]. Au vrai le vase de nature est le « composé des composés » d'Albert Le Grand : il constitue à la fois le père et la mère de la Pierre et Michel Maier [Atalanta fugiens] a, dans maints chapitres, habilement développé ce point de science. En somme, le vase de nature n'est autre que le Compost philosophal [amalgame entre le Rebis et le Mercure commun]. Au début du travail, les substances se dissolvent [phase de putréfaction] et la mer hermétique est agitée de tempêtes sous l'impulsion d'Héra. Zeus n'intervient que dans un temps ultérieur, une fois le calme !
rétabli, au moment où le soleil est disposé dans le signe du Verseau [au décan figuré par la conque]. C'est alors le temps de Téthys qui allaite l'embryon hermétique. Hercule [littéralement, la gloire d'Héra] joue un rôle dans cette affaire en nettoyant les écuries d'Augias [phase de blanchiment]. Plus tard encore, on assiste à la réincrudation des Soufres, qui se signale par les pluies d'or qui tombent sur Rhodes. Toutes ces opérations ont lieu dans le vase de nature. Ce n'est rien d'autre qu'une eau salée. La voie humide pose des problèmes redoutables. En effet, elle suppose d'imiter la nature, ce qui, au matras, b'est pas possible pour des températures excédant 500°C. Par ailleurs, les conditions de pression requises sont telles qu'elles feraient voler en éclat le matras. C'est la raison pour laquelle les minéralogistes français qui ont opéré des synthèses ont doublé leur tube de verre vert, par des tube en fer. Ils ont pu ainsi parvenir à des synthèses cristallines à l'éta!
t larvaire [Gabriel Daubrée]. D'autres ont réalisé des synthèses qui font coopérer le ciel et la terre de manière absolument remarquable : c'est le cas de Henri de Sainte-Claire Deville qui a disposé dans un matras la substance à traiter avec de l'HCl qui lui a servi de Mercure. Ce Mercure servait d'agent de transport et permettait aux substances de passer de l'état amorphe à l'état cristallin, par leur déposition en des endroits du tube où la température était moins élevée. A partir d'un germe cristallin, on assistait à la croissance et à la multiplication des cristaux. Là, le vase de nature est constitué par une substance éthérée, qui possède le vertu céleste de Zeus. Il y aurait bien des choses à dire sur le vase de nature, mais je m'arrêterai ici pour aujourd'hui.
Bien cordialement à tous, sur le forum.
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: la question du vase
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Cher Monsieur,
Je vous remercie de votre réponse. Ma conclusion sur le vase de nature sera, peut-être, de nature à vous désenchanter. Je me dois pourtant, par souci d'honnêteté intellectuelle, de vous exprimer mon absolue perplexité quant à la possibilité des transmutations métalliques. Je poursuis, sous ce rapport, d'assidus échanges épistoliers avec plusieurs personnes que je ne puis nommer ici. Or, leurs conclusions sont formelles. Comme vous , elles oeuvrent au matras ou ne peuvent concevoir le processus alchimique, que vu sous l'angle de la voie humide, au matras scellé pendant que d'autres se trouvent abusées par la stibine, pour la voie sèche. D'aucuns oeuvrent donc - surtout - par la voie humide. Voie qui me paraît des plus inopérantes. Notez que ma réponse contient en filigrane un souhait inavoué : celui que vous ayez raison contre moi. Je vous souhaite donc toutes félicités possibles pour la suite de votre quête. Démontrez moi que j'ai tort, car j'en serai, vous l'imaginez bien, ravi !
Bien cordialement à tous, sur ce forum.
Message de vertdegris ----------------------------- Re: la question du vase --------- La realité de la transmutation métallique est un fait déjà demontré par la science moderne !. Il est vrai que cette expérience réprésente -comme il a été dit dans un des deux Fulcanelli- l'accouchement des Montagnes en mettant au jour une souris. Ce n'est pas de cela que nous parlons. La réfléxion qui mène á la conlusion de la réalité transmutatoire se trouve dans le chemin tout droit de la Raison Pure . Et cela sans manquer ! Pour ceci, il faut se traslader á la partie postérieur du monde, et de lá, suivre la voie Lineal de la Nature. Grâce á cette disposition artificielle d'une logique impérante, c'est qu'un être humain -homme ou femme- peut se convaincre de cette vérité, même sans l'avoir touché de sa main. Ceci peut-on le comparer avec qulqu'un qui est au début d'une rue toute droite pouvant diviser le but ; ou bien comme celui-lá qui s'arrête devant un fleuve et comtemple l'autre rive ; ou encore plus proche : un agriculteur posseyant un grain en bon état, abrite l'espoir d'en faire un jour un arbre qui lui donne des fruits. Mais il ne s'agit pas ici d'unen rue, d'un fleuve ou d'un grain quelconques, sinon d'une alleine causale qui cherche toujour á s'échaper... Les auteurs, les meilleurs, qui ont dédié leur vies á cette science, qui ont si vanté les merveilles de cette pierre avec tant des details et en jurant par leur âmes qu'ils l'ont vue de ses jeux et qu'ils l'ont possèdé: Ce sont-ils môquer de nous ? Non, par Dieux ! Il y a eu, il y a et il y aura toujours des gents labourantes qui ont tombés, tombent et tombéront encore dans le fracas, sans jamais rien trouver. Et cela ne preuve rien . La raison du fracas, c'est parce qu'ils ne considèrent ni la Nature en soi même ni les causes premières; et parce qu'ils prennent l'image par le miroir, ou encore, le miroir par la vérité ! Il saura ici le moment de préciser une idée qui pourrait être, dans l'ocurrence, d'utilité pour quelqu'un : « Les Alchimistes n'ont jamais chercher á faire de l'or ». S'ils en ont parlé- parce que cette idée vient, sans aucune doute, d'eux- c'est d'abord parce qu'ils voulaient montrer que leur science est une science rigureuse et exacte comme l'optique; puis, parce que la transmutation métallique, ne soyant que le premier dégré de la perfection, se trouve «forcement» dans leurs chemin vers l'absolue Sagesse. Bon Temps á tous, en Hermes
Message de OBYONETAOPY michael.fident@laposte.net ----------------------------- Re: la question du vase --------- Le vase est bien expliqué dans DIALOGUE AVEC L'ANGE aux éditions AUBIER, il est qualifié d'opaque et quand il est
bien remplit de transparent. -----------------------------
Message de ARC'HANTROD Archantrod@aol.fr
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Cherche explication sur le terme EAU ALCHIMIQUE
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Qu'est ce l'EAU ALCHIMIQUE ,je ne possède pas de données ou d'explications sur cette dénomination,Eau Philosophale oui mais Alchimique ???
Bien à vous et que ... eouvre avec vous
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Message de Hervé Delboy
hdelboy@club-internet.fr
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Re: Cherche explication sur le terme EAU ALCHIMIQUE
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Cher Monsieur,
L'eau alchimique est évidemment une allégorie ; elle n'en dissimule pas moins
une vérité. C'est que, à un moment du travail de la matière, exactement au début
de la Grande Coction, et par la voie sèche, les substances porphyrisées qui se
trouvaient mises en contact, font former le « UN LE TOUT » qui nous est signifié
par la Chrysopée de Cléopâtre, avec l'image du serpent Ouroboros. Sous l'effet
de Vulcain ardent, la masse saline va progressivement s'animer et former, au
bout d'un certain temps, vers le régime de la Lune, ce que les Sages appellent
leur Eau permanente : à la foie feu aqueux, eau ignée ; cette eau est le vitriol
azoqué de Basile Valentin, le lion vert de Ripley, l'Azoth, etc. Cette eau est
donc bien réelle : il s'agit d'une eau à la fois minérale et métallique ;
minérale en ce qu'elle possède les caractères propres au Mercure ; métallique en
ce qu'elle renferme l'homme double igné. Notez que la transition entre la forme
saline pure [l'eau sèche - que les alchimi!
stes appellent aussi « seiche » pour une raison tenant de la cabale - qui ne
mouille point les mains] et l'Eau permanente est marquée par une période
d'agitation qu'Artephius a nommé le « vinaigre très aigre ». La transition entre
ce premier Mercure et le second Mercure [l'eau permanente] est marquée par le
déchirement de la terre feuillée des Sages : c'est là que Basile Valentin
exhorte l'Artiste à « brûler ses livres et blanchir le laiton », expression là
encore toute de cabale. La grande question, ici, est que cette eau permanente
soit tenue au feu pendant un temps assez long qui prend en général huit années
[1 année philosophique = 1 jour vulgaire] et que le décroissement de température
se fasse de la manière la plus progressive possible, à l'image des notes de la
gamme harmonique. Dans cette période, où l'on se situe vers le régime de Mars,
l'Eau permanente va peu à peu se volatiliser : c'est l'image du serpent qui se
mord la queue ; c'est encore l'image du cygne de Fulca!
nelli qui meurt par ses propres plumes ; ou encore celle du pélican qui se
dépouille de sa substance pour nourrir ses petits, etc.
Bien cordialement à tous, sur ce forum.
Hervé Delboy
> Message de tara lefevremaubert@yahoo.fr > > ----------------------------- > Re: Cherche explication sur le terme EAU ALCHIMIQUE > --------- > Il me semble que cela peut être deux choses.Soit l'eau philosophale ayant fait son retour (ayant travaillé au moins un an), soit le sang du corbeau, ou reliquat de la matière avancée (c'est à dire quand la matière est prète, après on recueille le surplus de l'eau philosophale imprégnée de la matière.) > -----------------------------
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr > le 04 Juillet 2002 10:12:54 (heure française) > > ----------------------------- > Re: Cherche explication sur le terme EAU ALCHIMIQUE > --------- > Cher Monsieur, > > Je crois que les difficultés d'interprétation des textes alchimiques tiennent autant aux allégories qu'aux termes proprement dits où les alchimistes confondent à escient la voie sèche et la voie humide. Par exemple, si l'on fait référence à la Clavicule du pseudo-Lulle [cf. nouveau commentaire du texte sur mon site], on se rend compte que l'auteur parle de 4 Mercures différents. L'un est le Mercure physique ou corporel, c'est-à-dire l'ensemble des Soufres sublimés dans l'eau mercurielle (ce qui veut dire dissous). Le second est le Mercure dit « vulgaire » qu'il faut entendre « commun » : c'est le Mercurius senex de Jung qui correspond au « vinaigre très aigre » d'Artephius. On trouve ensuite le Mercure actif : c'est le Soufre rouge ou teinture (Fulcanelli le nomme agent) et on trouve enfin le Mercure passif : c'est le soufre blanc que j'appelle christophore « porte or » qui correspond à « l'écrin » de la Pierre. Or, là-dedans, ce n'est jamais que trois matières qui coexistent ! > dans ces quatre Mercures : le Mercure proprement dit qui, lors de l'animation, représente l'eau permanente et les deux Soufres voilés par le Soleil et la Lune : le pseudo-Lulle nomme d'ailleurs le Soleil comme le corps parfait et la Lune comme le corps imparfait. Quant à la tête de corbeau, il semble que son apparition soit contemporaine de la fin de la période de dissolution, annonçant la conjonction radicale des principes ; il se pourrait qu'elle contracte des rapports avec des irisations que les Anciens rapportaient aux couleurs de la queue de paon. Bien cordialement à tus, sur ce forum, Hervé Delboy -----------------------------
Message de Verdedegris ----------------------------- Re: Cherche explication sur le terme EAU ALCHIMIQUE --------- Bonsoir á tous, Monsieur Arc'handrod, sans vouloir en donner une définition, je veux vous donner quandmême mon avis: l'eau alchimique, comme son nom le dit, n'est que la substance qui opère toutes les transformations et dans l'oeuvre de l'Art et partout d'ailleurs, parce que rien ne bouge et ne communique sans l'eau.L'eau alchimique est donc, un eau de communication, de milieu entre deux extremes, ici doit venir à l'esprit le mot Mercure, c-à-d, le Messagère des Dieux, le Post entre ciel et terre: "...monte de la terre au ciel et redecent ... et de cette facon s'impregne de vertudes des choses supérieures et des choses inférieures..." HERMES En alchimie, tout le monde le sait, on parle d'une veingteine de Mercures, parce que, à chaque pas qu'il donne, il devient en autre, un nouveau, tous ces noms-lá ne sont donc qu'une manière de exprimer les qualités qu'ils asumme au long du procèsus à fin de mieux l'identifier... je vous salue, Vertdegris.
Message de jocelyne jocelyne@connect.ie ----------------------------- alchimistes actuels --------- a la lecture de sites, dont celui ci, et des temoignages qu'ils contiennent, on se rend vite compte que l'alchimie est loin d'etre l'apanage du moyen age et de doctes historiens, puisqu'elle est encore pratiquee de nos jours. Ceci est souvent oublie dans la litterature meme specialisee et par le grand public. alors la question que je me pose, au vu de la science et de la culture moderne occidentales, qu'est ce que recherche l'alchimiste contemporain? qu'est ce qui l'amene a de telles pratiques? que pense t il / elle de la science moderne, et peut on dire que l'alchimie detient des perspectives et des 'secrets' qui pourraient s'averer a la science moderne? dans ce cas la, une collaboration entre scientifiques et alchimistes est elle possible, et est ce que ceci s'est il deja produit ? merci a tous / toutes de vos reflections pour eclairer ma lanterne alchmiste... -----------------------------
Message de CESAR jnldupont@hotmail.com ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- En effet, l'alchimie n'est pas l'apanage du passé : Elle a été et sera toujours pratiquée. Même aux époques les plus sombres de l'histoire, elle a survécu. Elle survivra à l'ère matérialiste que nous vivons en ce moment. Comment devient on alchimiste ? Les motifs varient suivants les alchimistes. En ce qui me concerne, c'est une vocation : une force mystérieuse m'a poussé un jour à lire " l'alchimie expliquée sur ses textes classiques " de Canseliet et j'ai découvert petit à petit une science qui déborde largement le laboratoire et la volonté sacrilège de fabriquer de l'or. Elle est la science de l'esprit, et non pas celle de la matière (cette phrase recouvre des notions que je me refuse à aborder en public). C'est pour cette raison que la collaboration entre scientifiques et alchimistes est presque impossible. De plus, les savants de la science " officielle " ne veulent absolument pas entendre parler d'Alchimie. Voici un exemple concret, passé il y a un an environ sur la chaî! ne de télévision française Arte : l'inventeur de la porcelaine de saxe (je n'ai plus son nom en tête à l'heure où j'écris, mais il figure dans tous les bouquins d'histoire de l'alchimie ), a réalisé devant l'électeur de Saxe une transmutation à l'aide d'un peu de poudre donnée par un adepte. L'or produit existe encore aujourd'hui et est conservé dans un musée allemand. Il a été demandé à de savants, à la fin du XX éme siècle d'analyser le lingot. Ils ont utilisé pour cela un système de laser qui a révélé que le métal était de l'or très pur. Ils en ont conclu que le lingot avait été remplacé à une époque inconnu par un lingot d'or et donc que le lingot actuel était un faux. Bien sûr, ils n'ont pas avancé de preuve de cette affirmation. Cela démontre l'état d'esprit de la science envers l'alchimie. Dommage : imaginez ce que la maîtrise des rythmes et des transmutations permettrait de faire, par exemple au niveau des déchets nucléaires... A + -----------------------------
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- Chère Madame, Pour abonder en partie dans le sens de « CESAR », j'ajouterai des remarques plus nuancées. L'alchimiste dont parle notre intervenant est Böttger. Il n'est pas étranger à mon interprétation de l'alchimie [qui je le répète n'est que pure conjecture] de penser que Böttger se servait d'argile pure [c'est-à-dire d'alumine].Sur les transmutations effectuées par les alchimistes, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait de récits cryptés sur des tours de main techniques propres au magistère. Lorsqu'on voit en effet de quelle manière on parvient à préparer de l'aventurine artificielle, cela laisse rêveur. Certains récits, en particulier ceux ayant trait aux transmutations du Cosmopolite [je veux parler d'Alexandre Sethon], décrivent même un petit rubis que l'on trouve au fond du creuset.Je n'en dirai pas plus là-dessus [vous pouvez consulter mon site sur ma conjecture]. Cela dit, la véritable alchimie n'est pas, évidemment, la transmutation métallique, mais l'éveil de la conscience à une p! erception esthétique qui transcende la simple approche des matières brutes : la chimie, la minéralogie, la physique, la philosophie platonicienne, l'astronomie, l'histoire des sciences, celle des religions, celle des mythes pour parler plus globalement, se trouvent convoqués à l'esprit, dès lors qu'il est question d'aborder l'alchimie au plan conceptuel. Et que dire de l'iconographie alchimique qui permet d'émettre un lien vers le mouvement surréaliste ; que dire encore de la musique et de ses liens privilégiés avec l'Art sacré, quand on lit l'Atalanta fugiens et que l'on écoute les fugues annexées aux emblèmes [voir mon site]. Que dire enfin, lorsqu'on constate que Newton fut alchimiste, l'un des derniers et des plus grands dans la grande tradition hermétique ; que le grand chimiste Eugène Chevreul, mort à 103 ans, a consacré d'innombrables pages à l'étude de l'alchimie [Artephius, Cambriel, Paracelse, etc.] et qu'il a même donné des tableaux où il dit pratiquement ce qu'est ! le Mercure, le Soufre, le Sel ainsi qu'un chapitre où il partage ma conjecture [je ne m'en suis rendu compte qu'a posteriori, cf. Idée alchimique, V sur le site] ; que Carl-Gustav Jung a consacré plus de 1000 pages à l'alchimie, dans ses rapports à la psychologie ; que Marcelin Berthelot a consacré plusieurs ouvrages sur le sujet en émettant l'idée que l'atome n'était pas le terme de la quête des chimistes, qu'il était sans doute sécable et qu'on en reviendrait à l'idée du Mercure des vieux alchimistes. Tout cela laisse à penser que l'alchimie, loin d'être une « toquade » d'olibrius alambiqué, peut permettre de passer outre les clivages entre notre vie matérialiste et un spiritualisme peut-être désuet des vieilles religions : c'est renouveler l'idée du panthéisme et insuffler de singulières originalités aux dieux grecs.Quant aux rapports entre la science actuelle et l'alchimie, je n'en vois absolument pas, en dépit du fait que la science se soit rapprochée de la philosophie, d! u fait des conséquences de l'étude de la mécanique quantique [acausalité, phénomènes non réversibles, remise en question de la notion de déterminisme, etc.]. Bien cordialement à tous, sur ce forum. -----------------------------
Message de Galadriel n'ha Marcella sanctuaire-du-phoenix@fr.st ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- Bonsoir :-) La maxime est classique en sa simplicité : Savoir, Pouvoir, Oser, SE TAIRE ! La Philosophie impose que l'on change sa manière de voir le Monde, et cette "simple" opération nous change nous-mêmes si profondément que tout retour en arrière devient impossible. Je ne présupposerai pas quant à moi que tout scientifique est borné, et l'exemple de Newton, de Van Helmont et tant d'autres le prouve. Mais j'oserai dire, étant de formation "scientifique", que cette formation même est un obstacle majeur. Pour "voir" autrement, il faut désapprendre... L'alchimie a encore de beaux jours devant elle, à mon humble avis, car il y aura toujours des personnes, émergeant de la masse conformiste, qui décideront de galoper, cheveux au vent, "loin des remugles opaques des alcoves moisies" (comme me l'a dit un jour un ami très cher ayant accompli le Magistère), où se sclérose la pensée créatrice et où se dissout le feu de nos jeunes années. Oui, chère Jocelyne, il y a encore des Alchimistes de nos jours. Il existe même, à ma connaissance, au moins un Adepte :-) AMDG Galadriel n'ha Marcella -----------------------------
Message de jocelyne jocelyne@connect.ie ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- réalisé devant l'électeur de Saxe une transmutation à l'aide d'un peu de poudre donnée par un adepte. L'or produit existe encore aujourd'hui et est conservé dans un musée allemand. Il a été demandé à de savants, à la fin du XX éme siècle d'analyser le lingot. Ils ont utilisé pour cela un système de laser qui a révélé que le métal était de l'or très pur. Ils en ont conclu que le lingot avait été remplacé à une époque inconnu par un lingot d'or et donc que le lingot actuel était un faux. Bien sûr, ils n'ont pas avancé de preuve de cette affirmation. Cela démontre l'état d'esprit de la science envers l'alchimie. Dommage : imaginez ce que la maîtrise des rythmes et des transmutations permettrait de faire, par exemple au niveau des déchets nucléaires……. A +
Message de TOTO le 03 Septembre 2002 18:51:36 (heure française) ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- Bonjour à tous, j'aimerai avoir de plus amples précisions au sujet : --> d'une part, du lieu où se trouve conservé cet or (le nom du musée, dans quelle ville ...) --> d'autre part de nous communiquer la source de vos informations au sujet de ces savants du XX éme siècle qui pratiqués l'analyse de ce lingot d'or. Je recherche des informations sur les éventuelles preuves de transmutations alchimiques. C'est à dire des analyses scientifiques effectués par des savants, dans des expériences reproductibles, non contestable, sur des objets ayant la réputation d'avoir été transmutés devant témoin. Ces objets étant concervés dans des musées, chez des collectionneurs ... sont-ils accessibles d'une manière ou d'une autre pour subir l'objet d'un examen ? Pour aborder le thème qui m'a inciter à vous répondre, je voudrais soulever la question de la possibilité des transmutations dites alchimiques. Dans les ouvrages de Louis Kervran (je n'en possède que deux, dont les plus récents), ce monsieur, qui en son temps, a failli recevoir le prix Nobel, a développé la possibilité des transmutations dans le domaine biologique. Il développe la possibilité du changement de la matière, dans un contexte particulier (domaine de la botanique, de la biologique, en un mot du monde de la 'VIE'), soumis à des énergies faibles. Dans le domaine de la physique nucléaire, qui se rapporte plutôt sur le monde minérale, les possibilités de transmutations, ce font à énergies fortes. Bien que le contexte de l'expérience de la reproduction de la transmutation ne soit pas toujours fait à l'identique, nous pouvons dans un premier temps, conclure que la transmutation existe bien. Les alchimistes auraient-ils découverts un procédé basé sur l'observation de la nature, qui à nous, hommes et femmes du XXI éme siècles nous auraient échappés ? Certains affirment, sans preuves, que les éléments chimiques (ceux du tableaux des éléments périodiques qui sont stables) ne peuvent se transmuter (passer d'un élément à un autre) seuls. C'est d'ailleur pourquoi ils sont dits stables. D'autres affirment que seul les éléments radioactifs peuvent se transformés au bout de quelques secondes ou bien au bout de plusieurs années (on parle de demi-vie pour le passage de la moitié en mase d'un élément à son suivant dans la chaîne des transmutations). Mais comment expliquer la présence, sur la planète terre, de différents éléments chimique compossant son écorce ou son athmosphère, si ceux-çi n'étaient pas présent lors de la formation de la planète il y a plus de cinq milliards d'années ? Certains vous dirons que cela provient du centre de la terre, dont le noyau est un réacteur nucléaire en fusion. Si cela était totalement vrai, alors les proportions de matières composant l'écorce et l'athmosphère de la terre seraient les mêmes que les autres planêtes du système solaire, de notre galaxie la voie lactée, de l'univers. Or cela ne peut se faire, car l'univers serait homogène en proportion et en répartition. La seule explication est que sous certaines conditions (les quelles ?), la nature produit, d'une manière anarchique, des éléments chimiques donnant ainsi la caractéristique de notre planète. Au même titre, l'homme qui enfante l'homme ne se reproduit pas à l'identique, mais cré des dyssemblances qui font la richesse de la diversités. Vous avez dû remarqué que je crois dans les transmutations alchimiques et que bien ma foie soit grande, je recherche toujours une preuve de son existance. Salut et à bientôt. -----------------------------
Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- Bonjour, Je possède l'enregistrement de l'émission de Arte où il est effectivement question de ce lingot et du labo. Je vais tacher de trouver du temps pour la repasser et noter ces informations. Je ne promets rien car j'ai pas mal de boulot en cette rentrée ... Pour ce qui est de l'analyse des "témoignages" de transmutation, je suis étonné également que l'on est rien tenté à ce sujet, du moins à ma connaissance. Bernard Husson dans son livre "transmutations alchimiques" donne pas mal de piste concernant des pièces et médailes qui seraient encore conservées dans divers musées en Allemagne et en Europe de l'Est. L'ouvrage d'Andréa Aromatico offre la photo d'une médail qui serait conservée au musée de l'Assistance Publique de Paris, etc. Il existerait plusieurs dizaines de ces témoignages. Aujourd'hui, il existe des méthodes d'analyse quantitative non destructives couramment utilisées en archéologie, qui permettent même de préciser la composition isotopique des aliages monétaires. Ces outils sont utilisés pour caractériser les monnaies anciennes, "marqueurs" importants en ce qui concerne les échanges commerciaux, le rayonnement de telle ou telle culture au delà de sa zone d'influence connue etc. Accessoirement, mais pas tant que celà, ces outils permettent de distinguer les pièces authentiques de celles que des petits malins ont fabriqués pur alimenter le fructueux marché de la numismatique. Il parait d'ailleur que c'est en raison du caractère "sensible" des informations concernant les compositions des aliages monétaires que ces informations ne seraient pas disponibles facilement. A vérifier... En tout cas, je pense qu'il serait souhaitable d'appliquer ces outils pour caractériser le métal des "médails alchimiques" : je n'ose imaginer la tête des labo si on s'appercevait que les pièces en question étaient composées à 100% d'un isotope stable unique d'or... :-)) -----------------------------
Message de TOTO ----------------------------- Re: alchimistes actuels --------- Bonjour à tous J'ai enregistré deux émissions qui sont presque identique dont l'une sur ARTE et l'autre sur la cinq. C'est en fait la même émission mais diffusée sur deux chaînes différentes. Toutes deux parlaient de trois alchimistes de notre époque dont l'un se prénomme Robert, qui comme moi, avait fréquenté la librairie "LA TABLE D'EMERAUDE". J'ai aussi enregistré une émission sur ARTE sur le pseudo alchimiste qui aurait découvert la porcelaine de Saxe. Il s'agit de Böttger. Est-ce dans l'une de ces émissions où vous avez récupéré les informations sur l'analyse de la médaille alchimique dont vous parlez dans ce forum ? D'autre part, ce que je recherche, sur l'antimoine, ce n'est pas la composition ou l'identification exacte de la matière, mais plutôt la raison qui est à l'origine du choix de cette matière. Est-ce simplement une erreur d'interprétation des textes d'alchimies de nos moderne alchimiste, dont le précurseur on ce qui concerne la diffusion de l'information sur l'antimoine serait le frêre BASILE VALENTIN. Enfin je suis d'accord avec vous sur le fait, que peut ou personne n'ait vraiement eut le loisir de vérifier les dires (ou les mensonges) des alchimistes. Les techniques d'aujourd'hui permettent même d'identifier l'origine minéralogie d'un métal (c'est à dire le lieu d'extraction du métal) composant un objet, comme un vase. Nous aurions alors la confirmation que le métal serait soit d'origine minière (donc avec des impuretés qui permetteraient d'identifier sous lieu d'origine), soit d'une autre origine, c'est à dire artificiel, avec une pureté de 100%. Ceci serait une preuve, dans la mesure où il n'y a pas tromperie sur la marchandise. J'aimerai savoir s'il y a plusieurs isotopes de l'or, et parmi ceux-ci, combien sont stables et combien sont radio-actif. Je n'ai jamais pu trouver cette information dans ma volumineuse bibliothèque. Merç et à bientôt sur le forum -----------------------------
Message de fulca fulca5@yahoo.fr ----------------------------- l'antimoine --------- Bonjour je viens de decouvrir ce forum et ma foi apres une rapide lecture je peux fournir une indication que j'espere utile sur l'antimoine. en langue arabe et depuis avec certitude le 7 eme siecle il est appelé "al kohol" prononcer le h comme en anglais et c'est toujours le meme terme utilisé aujourd'hui pour le produit que l'on met autour des yeux pour seduire ou tout simplement se soigner. -----------------------------
Message de TOTO ---------------------------- Re: l'antimoine --------- Bonjour à tous, Beaucoup des curieux de sciences de mon entourage travail sur l'antimoine. Je leur ai demandé pourquoi ce choix plutôt qu'une autre matière ? Ils m'ont répondu que ce choix n'étaient pas le leur, car d'autres avant eux, l'avaient déjà fait. Ils ne faisaient que poursuivre leurs travaux. Je me pose toujours la question du choix de l'antimoine, c'est à dire qu'est-ce qui a fait que l'antimoine est devenu une matière de prédilection plutôt qu'une autre ? L'orsque j'ai débuté en alchimie, il y déjà longtemps, mes premières réflexions se sont portées sur les métaux du ciel astrologique (or, argent, mercure, cuivre, fer, étain, plomb). J'ai même cherché d'autres matières connues dans l'antiquité, c'est à dire soit dans une utilisation courante, soit dans une utilisation particulière. J'ai pu agrandir ma liste en introduisant le charbon, le sable, le soufre, le zinc (dans la fabrication du laiton), l'arsenic ... Mais pas l'antimoine. Les latins nommaient STIBINE, le minerai qui est extrait des mines (sulfure d'antimoine), mais le métal, lui par contre n'était pas connu en tant que tel. On peut le rapproché pour cela du ZINC, car lui aussi, en tant que métal il n'était pas connu. La découverte du métal est attribué à un certain BASILE VALENTIN, qui selon la légende remarqua que les cochons qui mangeait ce metal ??? grossisaient, alors il eut l'idée de le donner aux moines de son monastère qui moururent empoisonnés. D'ou son nom. Dans la mesure où nous ne savons pas des pratiques métallurgiques des anciens, nous ne sommes pas en mesure de dire que tel métal, à telle époque était connu ou pas. Ce que nous savons, par contre, c'est que des instruments, des vases, des objets de décorations, des statutes ... nous sont parvenus à notre époque, dans de bonnes conditions, pour que les scientifiques puissent les étudier et nous dirent leur composition. N'empêche qui si certains bronzes ont été fait à partir d'un mélange d'arsenic et d'antimoine, cela ne veut pas dire que les anciens connaissaient ce métal. Un autre point non négligeable est la rareté du métal. Les anciens bronzes étaient surtout fabriqué avec de l'étain qui est un métal rare. L'antimoine est encore plus rare que l'étain. Il est peut certain que dû à sa rareté, les anciens l'ont choisi comme matière première du grand oeuvre. Son utilisation ancienne (dans l'antiquité) étaient surtout connues pour la fabrication des premiers bronzes alliés avec de l'arsenic, qui fut supplanté par l'étain. Pourquoi l'antimoine reste la matière de prédilection de certains alchimistes ? Est-ce essentiellement dû à BASILE VALENTIN, ou bien y-a-t-il une autre raison ? A bientôt sur le forun et au revoir. -----------------------------
Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr ----------------------------- Re: l'antimoine --------- Il est en effet bon de rappeler que le mot antimoine a connu des sens différents au cours des siècles. Si aujourd'hui, le mot désigne est un élément chimique (Sb, il désignait autrefois son tri-sulfure. Lorsque les anciens désignaient le métal, il parlait de "régule" et précisaient d'ailleur à cette occasion comment ils l'avait obtenu (par exemple, en réduisant le trisulfure par le fer, pour obtenir un "régule martial étoilé" ). Il convient donc d'être prudent et de savoir de quoi il est question lorsqu'il s'agit de "travail sur l'antimoine". Ce glissement sémantique explique du reste peut-être les pages de Fulcanelli explicant que la matière première est l'antimoine, sans l'être vraiment, etc. Du reste, est-ce vraiment le tri-sulfure ? Qu'en est-il de ce que l'on appele "le kermes" ? etc. Vaste sujet de spéculations ! :-) Si l'on veut bien admettre qu'il y ait "anguille sous roche" concernant l'antimoine (au sens ancien), je crois qu'il y aurait des raisons "doctrinales" au choix de cette matière : les anciens auteurs disent qu'il faille partir d'une matière très proche du chaos initial, très peu "spéicifée" par le principe soufre. Ils indiquent par ailleurs que "l'antimoine est des parties de saturne" (Cf. la disussion sur ce thème dans la page "tous les commentaires"), suggérant ainsi qu'il serait d'une grande antiquité, "très peu avancé sur l'évolution des métaux", et donc proche de la matière originelle utilisée par le Créateur. Bien cordialement Pierre Stibia -----------------------------
Message de TOTO ----------------------------- Re: l'antimoine --------- Bonjour à tous Dans le Fulcanelli, le Mystère des Cathédrale, l'antimoine suggère une matière qui aurait les mêmes propriétés, et dont les femmes se servaient pour le maquillage des yeux. Le produit désigné est le FARD à paupière. De plus l'énumération du nom 'KOHOL' me fait pensé au mot prononcé de la même façon en anglais et en allemand qui sont : COAL et KHOL, et donc désignerait le charbon. On parle des parties de Saturne, où plutôt d'un batard de Saturne. Il ne faut pas oublier que Saturne désigne le plomb, et que ce que l'on qualifié de MINE DE PLOMB, ne désigne pas une mine où l'on extrait le plomb, mais tout simplement du graphite qui servait comme crayon de papier. Cette dénomination de mine de plomb pour un crayon de papier est une expression courante chez nos anciens. Autre remarque, le charbon est un excellent réducteur lors de la combinaison de celui-çi avec des oxydes métalliques, pour l'obtention du métal lors de la fusion. Et si je ne m'abuse, le charbon était d'une part connu dans l'antiquité et d'autre part utilisé dans le travail des mines. Merçi et à bientôt sur ce forum -----------------------------
Message de flamel64
Fulcanelli@ifrance.com
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Voie du vitriol
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:Bonjour,
Y a-t-il des praticiens qui ont réalisé la voie du vitriol, et notament, la très
fameuse distillation qui aux dires de certains, est très difficile lors de
l'obtention des trois principes ? Quelqu'un pourrait-il m'aider sur les
caractéristiques techniques de cette distillation ? - températures/durée -
Merci par avance...
Cordialement.
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Message de TOT
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Re: Voie du vitriol
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: :Bonjour à tous,
Pour ma part, il n'existe pas de voie du VITRIOL, comme il y a une voie de l'ANTIMOINE,
du MERCURE (le métal vif-argent) ou la voie du CINABRE.
Par contre il existe dans la pratique du grand oeuvre, une étape, enfin un
procédé que l'on désigne sous le nom du VITRIOL. Tous comme il existe aussi un
procédé que l'on nomme l'AZOTH. Il s'agit d'une étape dans la recherche du
mercure philosophique, qui pour l'obtenir, nous devons passé par le décryptage
de ce que l'on peut qualifier de quatre mercures.
L'un de ces mercures pouvant se retrouver en tant que partie du composé d'un
autre mercure. Mais cette question reste un autre sujet que je n'aborderai point
ici.
Je voudrai soulever ici un point que j'ai découvert, en lisant un livre (Voyage
au monde du métal de pierre Routhier, Pour la science-Belin)qui traite de la
formation des mines de cuivre. Il s'agit de la décomposition du sulfure de
cuivre, lors des infiltration d'eau, sous la forme d'oxyde de cuivre et d'acide
sulfurique que les anciens dénommaient l'huile de vitriol.
D'autre part, en lisant des vieux livres de chimies (TROOST, WURTZ ...), on ne
parle que de trois vitriols que l'on désigne toujours par leur couleur, qui sont
:
--> le vitriol blanc : pour le sulfate de zinc,
--> le vitriol bleu : pour le sulfate de cuivre,
--> le vitriol vert : pour le sulfate de fer.
Ma question est : ne connaissait-il que ses trois sortes de sulfates, c'est à
dire des cristaux solubles dans l'eau ?
N'y avait-il pas d'autres sulfates connus ? ou d'autres matières ressemblant à
du verre comme le cristal de roche, l'alun ou le verre ?
Mais si on se tient à la définition du fameux mot 'VITRIOLUM' (qui n'existe pas
dans le dictionnaire latin-français 'GAFFIOT'), ne devrait-on pas plutôt écrire
'VITRI OLEUM', c'est à dire huile de vitriol ?
Et donc, déduction simpliste, ce procédé consisterait en la fabrication de
l'acide sulfurique !!
Merçi et à bientôt.
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Message de Zelphir zelphir@hotmail.com > > ----------------------------- > Le creux de chêne ?! > --------- > Bonjour à tous, j'ai changé mon pseudonyme, j'espère que vous n'y trouverez pas d'inconvénients... Dans le MC de Fulcanelli, celui-ci nous tortille les méninges avec le fameux creux de chêne. Ayant de puis près de 3 ans essayé de comprendre, j'ai trouvé cet extrait dans LE FILET D'ADRIADNE, que Fulcanelli considère lui-même comme un classique. > > Voici l'extrait que Fulcanelli n'a pas rajouté dans ses textes et je ne comprends pas pourquoi!! > > FILET D'ADRIADNE vers la fin du traité: > " > Les Cendres doivent êtres de bois de chêne, si faire se peut, bien passées ou tamisées ; puis passées plusieurs fois par l'eau bouillante, afin qu'il ne reste aucun sel ; car s'il en restait, quand il serait échauffé par la chaleur du feu de la Lampe, il ne manquerait pas de rompre l'ouf, et de faire répandre dans les cendres, votre matière qui est très précieuse, et qu'il faut conserver avec un grand soin. Il est bien mieux de se servir des cendres de bois de chêne, que de tout autre bois parce qu'elles sont plus douces ; c'est pourquoi les Philosophes le prescrivent ainsi, disant ; que Cadmus, c'est-à-dire l'Artiste, tua le Serpent avec sa lance conte un creux de chêne, cette manière de parler des Sages est bien facile à expliquer ; car un chêne ne peut pas être plus creux que quand il est réduit en une cendre privée de son sel." > La question que je me pose est la suivante: pouquoi Fulcanelli n'as-t-il pas mentionné ce haut secret de l'oeuvre qui- ce qui me semble logique - est écrit en langage vulgaire!? > > a) l'extrait est écrit en langue non vulgaire? (ce qui serait assez surprenant étant donné le ton de l'auteur) > > b) Fulcanelli est un mystificateur fantaisiste (ce qui serait dommage pour cette belle Science) > > c) L'extrait a été tronqué, rajouté ou modifié > > > J'aimerais avoir votre opinion là-dessus. Je me sens un peu comme sur un bateau en pleine tempête, ravagé par le doute. > > Merci pour tout commentaire et bonjour à tous les amoureux de la Science!
Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr ----------------------------- Re: Le creux de chêne ?! --------- Bonjour, Mon sentiment (celà n'engage que moi) est que le fameux chène n'est pas toujours celui que l'on croit être. S'il est certain que les cendres de chêne peuvent avoir un intérêt en spagyrie, par exemple pour accuer l'alcool par du carbonate de calcium tiré des cendres de chêne (ou du tartre calciné), je pense que le "chêne" dont il est question ici est plutôt notre OAK (pour parler "anglais" comme ce bon Swift qui ne s'en laissait pas conter question tonneau... :-)), i.e. notre Chaos. Mon analyse est que les "cendres de chêne" correspondent, dans la voie dont parle Fulcanelli, à la cendre qu'évoque son disciple M. Eugène Canseliet dans "L'Alchimie expliquée sur ses textes classiques". Atorène en dit également pas mal à ce sujet. Je te renvoie à ces deux lectures qui en disent suffisamment. "Lege, lege, lege, relege ....". Tu y liras que l'on peut effectivement tirer un sel du "chêne" après que l'on ait tuer le Dragon. On peut effectivement "lessiver" par voie humide, pour obtenir cette saline et visqueuse humidité. C'est facile, et en tout point comparable àce que l'on peut faire sur un sel de plante, sur du tartre calciné, etc. Une autre voie est cependant également possible, voie qu'évoque M. Canseliet et qui ferait appel à un puissant catalyseur que possède, nécessairement, l'opérant.... Ce qui me semble merveilleux dans les textes Alchimiques, c'est la polysémie : un même texte peut être compris selon plusieurs acceptations, sans qu'il y ait contradiction. Les similitudes existant entre les différentes voies le permettent. C'est bien le cas ici. Que l'auteur signant Fulcanelli n'ait pas donner la sitation en question a été pour toi, comme pour d'autres, une bonne chose : il nous invite à faire la démarche de se procurer ce texte, à l'étudier et à interroger sur sa (ses) significations. Excellente méthode didactique d'un maître pour apprendre à une école d'un genre bien particulier ! -----------------------------
Message de CESAR jnldupont@hotmail.com ----------------------------- Re: Le creux de chêne ?! --------- Bonjour !, je suis aussi de l'avis de P Stibia : le texte ne doit pas être pris au pied de la lettre. Il faut se souvenir de la phrase de Canseliet qui était encore sur le portail du site de la librairie de merveilleux, il y a quelques temps : " les philosophes ne font pas mystére de leur intention d'éloigner....etc". Il faudrait être bien naif pour "croire sur parole" un texte alchimique de ce niveau (que Zelphir n'y voit pas d'injure à son encontre, ce n'est pas mon intention). -----------------------------
Message de Zelphir zelphir@hotmail.com Re: Le creux de chêne ?! --------- Bonjour, à la fin de l'extrait il se montre pourtant ``clair`` ``que Cadmus, c'est-à-dire l'Artiste, tua le Serpent avec sa lance conte un creux de chêne, cette manière de parler des Sages est bien facile à expliquer ; car un chêne ne peut pas être plus creux que quand il est réduit en une cendre privée de son sel." Je ne crois pas sur parole, mais je croyait vraiment que son intention était claire, du moins spagyriquement (ce qui est plutôt triste) comme le disait Pierre. Décidément, plus je lis, plus je suis déçu. Je devrais suivre vos conseils et lire Canseliet. Et toi, César, tu trouves que ce texte est plutôt alchimiquement pas très heu disons valide. Pourtant Fulcanelli considère Le Filet D'Adriadne comme un classique... Il faut croire que plus c'est `clair`` plus c'est obscur... Et bien si c'est le cas, j'ai beaucoup à apprendre. Merci pour vos suggestions, Zelphir
......................
Message de CESAR jnldupont@hotmail.com ----------------------------- Re: Le creux de chêne ?! --------- damned !!!, A force de lire les textes d'Alchimie, je fais des phrases à sens multiple, et c'est encore sur ce pauvre Zelphir que ça tombe, comme l'histoire de la tuile.... J'ai écrit " de ce niveau", ce qui peut s'intrepreter de diverses façons. En clair,pour moi, ce texte est plutôt "envieux". -----------------------------
Message de zelphir zelphir@hotmail.com > ----------------------------- > Re: Le creux de chêne ?! > --------- > :-) > > Salut cher César. Que veut-tu, il faut croire que j'attire la foudre... > > ;-) > > envieux dans le sens de ``non charitable``? OK. > > > Ton intervention est comique et sympa. Je veux dire la façon dont tu as écrit ce message. > > Je vais acheter un parapluie d'acier trempé contre les tuiles héhé > > Salut à toi et à Pierre
...................................................
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr ----------------------------- Re: Le creux de chêne --------- Chers amis, Ce creux de chêne a fait couler beaucoup d'eau, ce qui déjà est révéler un haut secret de l'ouvre. Je ne crois pas, contrairement aux autres intervenants, que le texte de Fulcanelli soit envieux. Je crois qu'il est, au contraire, l'un des plus charitables qui soient pour qui sait le lire entre les lignes, c'est-à-dire avec un grain de sel [point n'est besoin d'employer toute la salière d'ailleurs comme Fulcanelli nous engage à la faire dans l'interprétation équivoque du texte de Sabine Stuart de Chevalier]. Non. Ce creux de chêne est évoqué d'abord par le pseudo-Flamel dans le Livre des Figures Hiéroglyphiques à la lecture [si l'on peut dire] des gravures du livre fabuleux d'Abraham Juif. Fulcanelli a d'ailleurs montré que ce livre était une pure invention de Nicolas qui s'en est servi comme prétexte à ses supputations. Si l'on admet mon hypothèse conjecturale touchant au grand ouvre, le creux de chêne ne pose de vrai problème, si l'on tient compte du fait qu'il est double, co! mme beaucoup de symboles alchimiques [ou triple si l'on fait référence à Hécate]. Le creux de chêne est la partie centrale du bois de chêne : ce ne peut être que l'alkali fixe que l'on tire de ses cendres [encore que l'écorce seule ait de l'importance, comme l'a bien noté le pseudo Basile Valentin : dealbate latonam et rumpire Libros, ce que d'aucuns ont traduit par « blanchissez Latone (ou Léto) et déchirez vos livres ; ce qui est absurde : ce n'est pas livres qu'il faut lire mais écorce : Basile nous invite à rompre l'écorce]. Du coup, le passage symbolique où Cadmus cloue le serpent contre un arbre est absolument semblable à celui où l'archange Gabriel tue le dragon de son épée : dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agit de rompre l'écorce. Que représente cette écorce ? Rien d'autre que la peau du Mercurius senex de Jung, c'est-à-dire la terre feuillée des Sages [cf. mon commentaire de l'Atalanta fugiens : http://perso.club-internet.fr/hdelboy/atalanta_fugiens.html]. Il s! 'agit de l'époque où on lave Latone, c'est-à-dire lorsqu'elle aborde Délos : elle accouche de Diane [le Sel] ; Diane lui sert ensuite de parèdre et l'aide à accoucher d'Apollon. Le Mercuius senex est ici Typhon qui la poursuit sur les ordres d'Héra. Voilà, dits de façon lapidaire, quelques réflexions sommaires que m'ont inspirées ces cendres du creux de chêne. Mais j'ai dis que le chêne était un symbole double : Fulcanelli comme E. Canseliet, fait allusion à la noix de galle. Cette noix de galle a des rapports avec l'ionosphère dont parle E. Canseliet dans ses Études de symbolisme. En effet, sous le rapport même du volume, on ne sera pas étonné que les proportions soient presque semblables entre d'un côté la masse du Compost et celle du Soufre, comparées de l'autre côté à celles du chêne et de la galle ou teinture. Sous cette allégorie d'une grande poésie, les alchimistes ont caché un haut point de science sur lequel nous pouvons donner à présent quelque éclaircissement. Et d'! abord, prenons le chêne ; en latin, on a vu qu'il en existait de plusieurs sortes : le chêne kermès ou chêne méditerranéen, le chêne rouvre, dédié à Jupiter [donc à Thémis] et le chêne robur [variété très dure qui symbolise l'airain, i.e. l'amalgame philosophique]. En grec, le chêne [druV] contracte des rapports, par voie d'assonance avec priV, la fleur du chêne kermès, c'est-à-dire le kermès par le truchement de prinoV [chêne yeuse et aussi chêne kermès] et aussi avec l'action de « fixer, attacher, serrer fortement » par priw. Le chêne constitue donc cet Airain sur lequel vient se fixer la « noix de galle » ou khkiV [l'airain est donc cette matière qui fond sous l'action du feu : il s'agit de la matière philosophique qui se dissout par l'intermédiaire du feu secret ; elle permet par khkaV de comprendre pourquoi les adeptes parlent de façon imagée « d'outrages, d'insultes »]. Le pseudo-Flamel, sans doute Arnauld, sieur de la Chevalerie, dans les Figures hiéroglyphiques écrit à un moment qu'il faut se souvenir « d'un vieux chêne creux ». Or, en grec, un vieux chêne creux se dit sarwniV [qui se rapproche de Sawnitikh : syrte, qui a rapport avec le sable]. Et nous avons vu, dans les belles expériences de Jacques-Joseph Ebelmen, que le constituant du cristal de roche sert de « fixateur » au médiateur salin qu'il empêche de se volatiliser précocement. A tous sur ce forum, bien cordialement.
Message de Galadriel n'ha Marcella sanctuaire-du-phoenix@fr.st ----------------------------- Re: Le creux de chêne ?! --------- Bonsoir, Zelphyr :-) Tous sont unanymes : tous aux abris quand un Philosophe parle en clair :-) Plus c'est obscur et plus c'est clair, oui, on pourrait même dire ça :-) A-t-on déjà vu, anyway, une rose pousser dans un sable cristallin ? Offre-lui du fumier bien gras, bien épais et bien noir, et elle s'épanouira :-) Ben, la pensée, c'est pareil... Si les Maîtres pouvaient parler en clair, nous n'aurions plus besoin d'eux... Courage, ami :-) N'oublie surtout jamais que jadis, un simple forgeron de village, illettré, a su parachever l'Oeuvre, avec les moyens du haut Moyen-Age... Je suis persuadée que tout cela est si simple au fond... Avoir un esprit d'enfant, un regard d'enfant, une âme d'enfant émerveillé qui ouvre les yeux sur le monde, sans préjugés... Condition peut-être pas suffisante, mais certainement nécessaire... J'éprouve une immense affection pour le Trévisan :-) AMDG Galadriel n'ha Marcella -----------------------------
Message de TOTO -----------------------------
Re: Le creux de chêne --------- : Chers amis, bonjour En latin un chêne vert se dit 'ILEX'. Il est aisé de deviner la matière qui se cache derière se mot. Il ne manque que le 'S' du début pour former le mot 'SILEX'. Salut et à bientôt. -----------------------------
Message de TOTO le 10 Septembre 2002 13:32:03 (heure française) ----------------------------- Re: Le creux de chêne --------- Bonjour à tous,Il existe aussi un lien entre le chêne et l'antimoine. En effet, ne parle-t-on pas du KERMES comme variété de chênes (Chêne à KERMES) et KERMES comme sulfure d'antimoine.De même, pour le chêne vert dont son autre nom est chêne YEUSE, évoque, par son à peu près les YEUX que l'on peut rapproché du grand oeil nommé par les égyptiens OUDJA.L'antimoine serait-il le chêne ? Ou comment expliquer se rapport entre eux ? Par contre, je n'ai rien trouvé sur le GLAND, fruit du chêne (peut être une allusion à la toison d'or, donc au bélier).Salut et à bienôt sur ce forum. -----------------------------
Message de perigné ojonvil@aol.com
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alchimie
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Bonjour à tous,
Propfitez vous de cette merveilleuse saison pour opérer au grand oeuvre
Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: alchimie
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Bonjour,
Le temps n'est pas si propice de mon côté.
Je constate que je ne suis pas intervenu sur ce forum depuis longtemps.
Et je ne suis pas le seul...
Ce mois de mai est réellement différent je me demande même si je pourrai récolter de
la rosée et même: Y en aura-t-il seulement.
Salut
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Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: alchimie
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C'est curieux, mais je suis presque dans le même cas que deuxmont : pas beaucoup de
recolte cette année !
Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: alchimie
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Pas étonnant, ce liquide est d'une telle légèreté que le moindre petit coup de vent ou
la moindre brise et tout est sec.
Au fait as tu réussi à isolé le fameux sel de la rosée, car ce qui est surprenant
c'est que Mr Canseliet à dit tantôt qu'il était violet tantôt qu'il était vert???
Amitiés
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Message de cesar jnldupont@hotmail.com
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Re: alchimie
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Je n'ai jamais essayé d'isoler ces sels. Cette année, le peu de recolte servira au
traitement des sels. J'ai par contre essayé la congélation, afin de voir "le
saisissant cone salin" dont parle Atoréne, et je n'ai rien vu, hormis un gros glaçon
vert.
Message de mcalis mcalis@caramail.com
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Re: alchimie
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Bonjour a tous
Si je puis me permettre quelques mots concernant la rosée. Il n'est pas certain du tout
qu'elle
soit nécéssaire aux traitements des sels. "La rosée des philosophes" n'est-ce
pas une expression
"envieuse" pour qui n'ouvre pas les yeux?
Salutations
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: alchimie
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Bonjour,
Concernant la récolte de rosée, je n'ai pas pu dégager du temps pour celà, mais un de
mes amis a pu récolter environ 10 litres en une matinée, seul. C'était à 150 km de
Paris (je n'en sais pas plus).
Autrement, je partagerai assez l'avis de mcalis, mai n'ayant jamais vraiment travaillé au
labo, ceci ne reste qu'une opinion personnelle !
Cordialement.
Pierre
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Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: alchimie
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L'on peut quand même considerer les deux aspects , rosée et rosée des philosophes, n'oublios
pas la phrase "par simple dissolution et ..." de Mr Canseliet.
Salutations
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Message de Elias js.gal@ifrance.com
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Spagyrie
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Bonjour, On parle beaucoup "métallique", sur les forum des sites,
quelqu'un pratique-t-il la Spagyrie et si oui veut-il bien échangé sur ce sujet. A bientôt
peut-être ?
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Message de pan p.a.n@infonie.fr
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Re: Spagyrie
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La spagyrie c'est extraire les quintessences des plantes et les utiliser pour le bien être
de chacun !
Je suis moi aussi très intéressé par la spagyrie et ait fait quelques recettes...
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Message de Elias js.gal@ifrance.com
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Re: Spagyrie
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Merci, pour la réponse, PAN, si ce n'est pas indiscret quel genre de recettes Je avez
vous faites, y-a-t il des résultat? Je pense que la Spagyrie va plus loin que des
recettes, car chacun selon son avancement intérieur aura un résultat différent. Elias
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Message de laxelamed laxelamed@ifrance.com
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Re: Spagyrie
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Je commence la Spagyrie depuis quelques mois... Je suis intéressé pour échanger
sur le sujet même si mes connaissances pratiques au tout début... Bon Oeuvre...
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Message de pan p.a.n@infonie.fr
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Re: Spagyrie
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quelques teintures (avec de l'alcool) de plantes, quelques extractions des sels et mélange
de la teinture avec le sel. mais aussi extraction du soufre des plantes à partir du sel
et de l'eau (on obtient par un procédé très simple une eau avec une couleur très vive,
ayant une forte odeur et susceptible de subir la fermentation) quelques essais de
fermentations de plantes pour produire le propre alcool de la plante (j'en ai d'ailleurs
en réalisation à la cave mais dans les conditions actuelles (manque de place) je ne peux
aller bien loin. travail également sur les ens avec le carbonate de potassium...
Je pense qu'avec peu on pourrait faire beaucoup.
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Message de Elias js.gal@ifrance.com
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Re: Spagyrie
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Pour ma part j'avais commencé des élixirs des 7 planêtes, mais des évènements
familiaux m'ont stoppé net, il y a quelque temps. A propos connaissez vous l'association
"Les philosophes de la nature" ? C'est par là que j'ai commencé. Eux aussi ont
eu des prôblèmes internes. J'ai put réinstaller un petit laboratoire, mais je dois
aller à la campagne pour calciner. J'ai le projet de faire de l'alcool de Mélisse,
j'attend le moment propice. Avez vous pour le votre utilisé de l'eau de pluie, avez vous
déjà utilisé la rosée? Je suis curieux de votre méthode pour l'extraction du soufre
à partir du sel et de l'eau... Pourriez vous m'en dire + sur votre travail sur les ens
avec le carb. de potas.? J'ai moi quelques méthodes, dont une pour les élixirs avec
l'acide acéthique. Nous pourrions échanger nos email? Le mien: js.gal@ifrance.com.
Etes vous le "PAN" que j'ai vu sur la liste egroupe/Alchimie? Avez vous testé
l'éfficacité de vos préparations. Cordialement... Elias
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: Spagyrie
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La spagyrie, telle que je l'entends dans mon site [http://www.club-internet.fr/perso/hdelboy/],
est la synthèse des gemmes précieuses par des voies non naturelles, c'est-à-dire sans
employer des dissolvants alcalins [carbonates de potasse et de soude, ou borax, ou encore
tartre vitriolé]. L'alchimie correspond à la synthèse des gemmes précieuses [corindons
colorés et nésosilicates] par des voies qui ont été retrouvées
par les minéralogistes français du XIXesiècle [J.J. Ebelmen, M.A. Gaudin pour la voie
sèche ou G.A. Daubrée, H. De Sénarmont pour la voie humide. Il est clair que
l'antimoine masque un carbonate, probableemnt de calcium à moins qu'il ne s'agisse de
gypse [pierre de Jésus, miroir d'âne].
Bien cordialement à tous les participants,
Hervé Delboy
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Message de Tara lefevremaubert@yahoo.fr
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La connaissance
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Vous cherchez votre voie. Je peux vous la faire découvrir si vous en êtes digne.
Envoyez moi un E.mail décrivant votre parcours de recherche intérieure. Car l'art est
donné d'en Haut.
communication médiumnique de F C H
Message de C. Alverda charly.alverda@free.fr
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communication médiumnique de F C H
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Que le sincère étudiant en notre science hermétique ne s'étonne pas de notre tant imprévisible
qu'invisible retour, car nonobstant le peu de prise du temps-durée sur notre condition,
il ne faudrait en conclure que nous fussions à ce point détaché des matérielles
contingences pour ces presque soixante dix années passées hors le monde
sublunaire.
Tout au contraire la nécessité impérieuse si peu que contraignante de rétablir ici-bas
la conjoncture harmonique, n'a pas laissé que d'inquiéter l'aéropage des adeptes, celui
de la Véritable Rosée cuite, devant l'astrale agitation au contact de certaine épistole
néfaste autant que nauséabonde. Nous voulons parler de la tant détestable manie de n'écrire
plus qu'avec l'aide du diabolique binaire en support cédérome, la Ville Éternelle étant
à peine voilée pour le but de l'alchimique dissolution.
Le plumitif misérable, mû par le sentiment de présomption qui ne craint point de
s'affubler du latin pseudonyme, sans crainte aucune encore, du rire des Immortels, a cru
par nécessité autant égotique que monétaire pouvoir nous citer au tribunal des
brumeuses fantasmagories du stérile intellect qui tant caractérise sa prose.
Nous n'avions pas craint, tout prisonnier de la matrice du temps-espace qui conditionnait
notre état de fustiger les scribes dévoyés en leurs délires funestes. Semblablement,
et cette fois assuré du bienveillant assentiment des Sages, nous ne ménagerons point nos
légitimes imprécations, si ces fumées continuellement émises par la tant faible
complexion de l'appendice vortical que nous n'oserons pas nommer cerveau ne cessent. Les
lucratifs subterfuges qu'autorisent les procédés de moderne et médiocre production ne
sont point alibi, à nos yeux, pour le pernicieux sophiste qui croit bon de cacher la
vulgarité de ses propos sous la semblable vulgarité du support diviseur.
Charitablement, nous prévenons le fripon précité , qu'il s'abstienne des dispendieuses
sophistications qui égarent tant l'étudiant és Nobles-sciences.
Hélas pour lui, il est décidé par le céleste et benoist tribunal que le proche et si nécessiteux
châtiment qui s'impose sur sa personne, soit exemplaire pour l'avide et maléfique
cohorte qui s'esbaudit de sa basse besogne. Nous sommes autorisés, sinon à arrêter
(l'impossibilité de l'acte n'étonnera point l'Amoureux disciple), du moins a dévier, la
considérable amplitude du glaive réparateur et nécessaire; dans la mesure même où
cette énergie sous la forme pécuniaire, qu'hélas à l'exclusion de tout autre, ce
malheureux seul connait, soit restituée à ses crédules victimes. C'est bien là, chance
seule existante, que s'illustre ici le premier jugement tant conforme au précepte de la
Table Smaradgine.
" Verum sine mendacio, Certum et verissimum.Quod est inferus, est sicus quod Superius,
et quod est Superius est sicut quod est inferius ad perpetranda miracula Rei Unius "
F. C. H
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Message de Auberon auberon@ifrance.com
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Saint Germain
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Bon, je viens tout juste de découvrir ce site, et j'ai vu qu'il y avait également, oh
comble du bonheur, un forum qui était dédié...
arretez moi de suite si je me trompe, on parle bien ici d'alchimie, si je ne m'abuse...
Bon, mes connaissances en la matière, sont extrement réduites, restreintes, mais j'ai
besoin d'informations sur le Conte de Saint Germain.
Ce personnage à l'histoire plutôt floue, m'intéresse profondément. je ne sais pas si
c'est le bon endroit où poster cela, mais ej n'ai pas accèes à beaucoup de ressources
disons, hem, littéraires. En revanche, l'accès au web peut remplacer cela...
Très honnetement, je ne connais que très peu de choses en alchimie, mais il me semble si
je ne me trompe, que notre comte avait une réputation d'alchimiste...
Qu'en est il au juste.
Si vous avez des précisions biographiques, voire même des suppositions ou des théories
plus ou moins fumeuses à son sujet, je suis preneur...
En fait c'est juste le personnage en lui-même qui m'intéresse...
Cela dit, si vous avez des précisions à donner à un inculte comme moi sur l'alchimie,
je suis preneur aussi :-)
Auberon, qui ne sait si c'est le bon endroit où poser ses quesitons, mais qui tentent
quand même... :)
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recherche d'infos sur la mythologie
grecque
Message de guillaume guigoz@infonie.fr
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recherche d'infos sur la mythologie grecque
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bonjour.
j'aimerai avoir des infos concernant la mythologie grecque à propos de cette histoire :
il s'agit d'un roi ou d'un prince qui doit partir en guerre en laissant son épouse dans
une tour blanche.
s'il revient vivant de la guerre il devra mettre des voiles blanches sur son bateaux au
cas contraire des voiles noires.
Il revient vivant de cette guerre avec des voiles noires car les blanches ont été déchirées
lors des combats.
En voyant ces voiles noires au loins depuis la tour blanche, son épouse se suicide.
Merci de bien vouloir me donner les noms de ces personnages et aussi tout autres infos
pouvant me servir à retrouver l'histoire dans son intégralité.
Merci.
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Message de Pierre Stibia pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: recherche d'infos sur la mythologie grecque
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Il s'agit du mythe de Thésée.
Voici un bref résumé de ce mythe, trouvé sur
"Héros athénien, fils du roi Egée (Homère, Iliade) tueur de monstres (Racine, Phèdre),
qui se laisse parfois entraîner par des amis dans des aventures galantes (Racine, Phèdre)
; bienfaiteur d'Athènes.
Caché par sa mère à sa naissance; il rentre adolescent à Athènes : son père le
reconnaît à ses sandales et à son épée. Pour éviter aux Athéniens de payer régulièrement
un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi Crétois Minos, qui les livrait
ensuite au Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau (Catulle), il se rend en Crète.
Il tue le monstre qui vivait dans le labyrinthe (Virgile, Enéide) d'où il sort grâce au
fil que lui avait donné Ariane, la fille du roi Minos (Catulle), dont il tombe amoureux;
mais il l'abandonne bientôt pour sa soeur Phèdre (Catulle).
A son retour à Athènes, son père croit que la mission a échoué (la voile du navire
n'a pas été changée comme il avait été convenu), et se précipite dans la mer qui
porte désormais son nom (Catulle)."
Je n'ai pas les ouvrages de Don Pernety à porté de main (emballés pour un prochain déménagement),
mais je pense que l'on pourra certainement y trouver des interprétations intéressantes
du point de vue qui nous préoccupe.
Bien cordialement.
Pierre Stibia
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Message de CESAR jnldupont@hotmail.com
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Re: recherche d'infos sur la mythologie grecque
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Je confirme ce que dit Pierre, celà ressemble fortement au mythe de THESEE.
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Message de Draupnir draupnir@libertysurf.fr
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Ariane
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Bonjour à tous :-)
J'ajouterai un détail en marge de l'histoire très bien résumée par Pierre. Après
avoir été abandonnée par Thésée, Ariane n'a pas perdu au change, car elle est devenue
la femme de Dionysos, le dieu de la croissance, de la végétation, de la vigne et du vin.
Et elle a été élevée au rang de déesse. Peu de mortelles ont connu un tel sort!
Dionysos est l'un des plus puissants dieux du panthéon grec. C'est lui qui avait été
caché dans la cuisse de Jupiter...
Le couronnement d'Ariane est un sujet iconographique classique On y voit Ariane divinisée
recevoir une couronne d'étoiles
Que les dieux te soient propices, Guillaume !
Pierre, et César, je ne vous oublie pas, je vous envoie un mail très bientôt.
Amitiés à tous
Draupnir
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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le filet d'Ariadne
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Le filet fait référence au mythe d'Arès et d'Aphrodite, qu'Héphaïstos surprit et fit
prisonnier. Arès est le symbole des vitriols et
Aphrodite celui d'un sel contenant de l'alkali fixe. Le résultat des deux est cette
substance qui est prise au filet : c'est l'Arcanum
duplicatum, ou sel de Duobus ou sel polychreste de Glaser. E. Canseliet nous dit à propos
que ce sel est un isotope spirituel du sel de Seignette, apothicaire à la rochelle, où,
soit-dit en passant, se trouve l'original du Mutus Liber. Vous pouvez consulter tout cela
sur mon site :
URL : http://club-internet.fr/perso/hdelboy/
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Message de deuxmonts Rbou@netcourrier.com
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Re: le filet d'Ariadne
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Bonsoir à tous,
Je me permet cette "remarque" que le vitriol est d'une double nature vaporeuse,
mais que si Mr Canseliet à dit qu'il était un "isotope spirituel" du sel de
seignette, il entendait le mot spirituel comme sons sens premier l'indique c'est à dire
rempli d'esprit universel. On ne peut donc le différencier des vitriols vulgaires que
grace aux qualités qu'il lui son propre c'est à dire son indissolubilité dans quelques
liquides que se soit(à entendre d'un point de vue chimique) et de son inaltérabilité
dans le temps. Ce qui n'est pas le cas des vitriol dont vous parlez qui eux se dégradent
à l'humidité ambiante.
Et que je soit bien clair je ne le confond pas avec notre mercure philosophique qui lui
est l' eau ardente et sulfureuse des anciens
Cordialement.
Deuxmonts
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: le filet d'Ariadne
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Chers amis,
Par Arès, j'aurai dû dire les vitriols et non le vitriol ; car le principal est que la
substance contienne de l'acide vitriolique qui va lui permettre de se combiner avec
l'autre matière, voilée par l'hiéroglyphe de Vénus-Aphrodite, un sel contenant de la
potasse. Le tartre vitriolé est le composant principal du Mercure ; il ne manque que le
lien du Mercure. Le bain des astres va pouvoir commencer [Soufres blanc et rouge], cela
par voie sèche, bien entendu.
Bien cordialement à tous,
Hervé Delboy
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En close bouche n'entre mouche
Message de Alkest alchimie@librairiedumerveilleux.com
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";En close bouche n'entre mouche"
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Bonsoir à tous,
Ce n'est pas souvent que j'interviens sur ce forum, c'est même probablement la première
fois en ce qui concerne les commentaires.
Malgré nos conversations "privés" notre ami Deuxmonts persiste à ne pas
suivre le raisonnable conseil de :"En close bouche n'entre mouche"
Il est certain que je n'est pas mandat de redresseur de tort mais il serai vraiment intéressant
que certain n'hésitent pas à se rendre sur le site de
Mr Delboy (que je salut au passage) pour consulter les pages relatives aux vitriols et qui
ne manquent pas de renseignement très utiles et détaillés.
Je profite de cette "intervention" pour vous remercier tous pour votre
participation et vos commentaires on ne peut plus intéressants.
Bonnes fêtes et tous mes voeux de réussite dans les domaines qui vous tiennent à coeur.
Alkest
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: "En close bouche n'entre mouche"
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Cher amis,
Il y a deux sortes de vitriols. D'abord LE vitriol décrit par Fulcanelli et E. Canseliet
et qui correspond ans doute au Lion vert, c'est-à-dire au mélange du Mercure et des
Soufres blanc et rouge qui y ont été infusés ; cela pourrait correspondre au compost.
Ensuite, les vitriols [vitriol vert : sulfate de fer], vitriol bleu [sulfate de cuivre :
couperose] et vitriol blanc [sulfate de zinc]. De façon générale, il semble qu'Arès
[qu'il ne
faut pas confondre avec Ariès dont le symbolisme est différent] soit spécialement dédié
aux vitriols, c'est- à-dire à des substances contenant de l'acide vitriolique [que
certains par excès de langage ont assimilé à l'Esprit universel]. Notez que cet acide
vitriolique existe aussi dans
deux corps qui sont sûrement utilisés dans l'oeuvre : l'alun et le gypse [pierre du
Levant ou pierre de Jésus]. Ces deux substance sont des isotopes spirituels, car la désunion
de ces « Mixtes » va conduire à la préparation, pour les deux, de sulfate de potasse
qui n'est autre que ce sel polychreste de glaser que j'ai évoqué dans ma première
intervention [filet d'Ariadne] et chacun des deux va donner, d'une part du sulfate
d'alumine qui correspond sans doute au Soufre blanc. L'alumine a une propriété
remarquable. D'abord infusible, à une température plus élevée, elle devient tout à
coup liquide puis se volatilise aussitôt, ainsi que l'a montré Marc-Antoine Gaudin dans
ses expériences de synthèse
artificielle du rubis. C'est la silice, introduite en petite quantité, qui lui donne le
« lien » nécessaire pour qu'elle ne se volatilise pas. L'alun donne donc le Soufre
blanc. Quant au gypse, il donne du sulfate de chaux. La chaux représente sans doute la
stibine des Sages, le vrai
stibium de Tollius comme Fulcanelli l'indique. La chaux est indispensable dans le rôle
qu'elle joue dans des phénomènes d'oxydo-réduction dans la transformation de sulfates
en oxydes. Enfin, le sulfate de potasse est un agent minéralisateur, ce qui a été
bien mis en évidence par Henri Debray. Des sulfates infusés dans le sulfate de
potasse [tartre vitriolé] se transforment en oxydes qui cristallisent. c'est, au plan
de la cabale, assimilable à « la chute de l'Ange » et cela suffit à expliquer
que l'Âme soit corrompue par son incarnation : l'Âme qui est le Soufre rouge ou
teinture de l'or, va se lier de façon radicale au Corps ou soufre blanc qui est le
sulfate d'alumine. Selon la nature du soufre rouge, ce pourra être de l'émeri ou un
rubis.. .S'est-on avisé de ce qu'E. Canseliet, alors qu'il était malade [il avait présenté
un infarctus du myocarde en 1974], avait été interrogé par Jacques Sadoul, qui devait
sans doute préparer son livre, Le Trésor des Alchimistes. il lui avait répondu : «
vous savez que la pierre philosophale est le rubis...». Je n'ai, depuis, jamais entendu
qui que ce soit y faire la moindre allusion.
Bien cordialement à tous, et bonnes fêtes.
Hervé Delboy
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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la fève hermétique
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En ce temps de Noël, quoi de plus naturel que d'évoquer le gâteau des rois et la fève.
cette fève a fait l'objet d'une allégorie remarquable de
Fulcanelli : la fève hermétique est un objet alchimique qui se présente à nous «
blanc sur une face, noire sur l'autre et violet dans sa cassure ». Nous lui avons consacré
un paragraphe dans la section Blasons alchimiques que nous donnons à lire ici, en cadeau
de Noël.
La fève hermétique
FIGURE XVIII
(figure extraite de la maison de Sainte-Colombe, par claude Le Laboureur)
C'est aux Soufres qu'est consacrée
cette figure originale. Les deux lionceaux sont à l'identique des deux gnomes de la
cheminée alchimique du château de Fontenay-Le-Comte ou aux chien du Corascène et
à la chienne d'Arménie d'Artéphius. L'écu représente, comme on va le voir,
l'exact équivalent de la fève hermétique. Quant au casque, il exprime assez la
condition requise pour cette dissolution philosophique. Il n'est pas jusqu'au titre
même de la maison qui n'exprime ce que dit Philalèthe :
"Que Diane19 ici te soit
propice, qui sait dompter les bêtes sauvages et dont les deux colombes20
(qui ont été trouvées
volant sans ailes21 dans les bois de la Nymphe Vénus22) tempéreront de leurs
plumes la malignité23 de l'air"
Les lionceaux, c'est-à-dire le
Lion rouge à l'aurore, expriment cette opération décrite par Fulcanelli comme
l'extraction du sel occulte du Lion rouge par le secours de l'esprit du Lion vert. Cette
dissolution radicale est exprimée par l'écu, où se rejoignent les deux natures, écartelé
dont la nature exacte est révélée par cette remarque de Fulcanelli :
"C'est un corps
minuscule, -eu égard au volume de la masse d'où il provient, - ayant l'apparence
extérieure d'une
lentille bi-convexe, souvent circulaire, parfois elliptique. D'aspect terreux plutôt que
métallique,
ce bouton léger, infusible mais très soluble, dur, cassant, friable, noir sur une face,
blanchâtre sur l'autre, violet dans sa cassure..."
Ainsi, les cantons sénestre du
chef et dextre de la pointe correspondent à la face noire et les cantons dextre du chef
et sénestre de la pointe, à la face blanchâtre. Il paraît que Sainte-Colombe,
ainsi que le remarque F. Cadet de Gassicourt [l'Hermétisme dans l'Art héraldique,
Daragon, 1907, reprint 1972, Berg] portait écartelé d'argent et d'azur, autrement dit :
l'espérance et la justice, la pureté et l'abondance de biens
-hermétiquement parlant : le
quaternaire spirituel neutre-. Cet écartelé d'argent et d'azur nous donne les deux
principes qui définissent le Compost, par l'argent [l'argent-vif, épithète du Mercure
philosophique] et par azur, la cime des montagnes où s'observe cette couleur
violette, noire bleuâtre qui s'exprime dans le fait que ce corps minuscule soit «
violet dans sa cassure », c'est-à-dire dans son ouverture, réalisée par la croix de
l'écartelé. Il nous reste à expliquer cette forme de lentille qu'adopte ce corps. Pour
cela, il nous faut remonter au déluge. Ferdinand Hoefer, dans la Paléontologie des
Anciens nous aidera à résoudre cette nouvelle énigme. Le philosophe Xénophane
paraît avoir le premier, cinq siècles avant notre ère, émis l'idée d'un
renouvellement périodique des êtres vivants à la surface terrestre. Tous les hommes,
dit-il, périssent chaque fois que la terre vient à être recouverte par la mer,
qu'elle devient du limon. Suivant Anaximandre, contemporain de Xénophane, les
premiers animaux se développèrent dans l'eau et se recouvrirent d'enveloppes épineuses,
dont ils se dépouillaient ensuite pour chercher à vivre sur les terres émergées
[il s'agissait en quelque sorte des enfants de Latone]. L'opinion d'Anaximandre nous
rappelle la tradition égyptienne, d'après laquelle il se produisait, dans une contrée
de la Thébaïde, des rats si prodigieux par leur grandeur et leur nombre que le
spectateur en restait frappé de surprise, et que plusieurs de ces animaux,
formés seulement jusqu'à la poitrine et aux pattes de devant, se débattaient,
tandis que le reste du corps, encore informe et rudimentaire, demeurait engagé dans
le limon [voila qui nous rappelle la coagulation progressive de l'eau mercurielle].
La même tradition ajoute que c'est pourquoi un sol aussi propice que celui de la
Haute-Egypte a dû produire les premiers hommes [ce qui est absolument conforme à la
doctrine hermétique ; il n'est pas contestable que la terre d'Egypte soit propice aux générations
futures].
Divers fragments conservés par Aristote et Plutarque attribuent à Empédocle au
moins trois périodes distinctes dans la création des êtres vivants. Nous allons
voir que ces attributions restent parfaitement conformes à la doctrine hermétique et
qu'elles en constituent comme le fonds scientifique indiscutable : dans la première,
les Corps auraient été composés de parties asymétriques inchevées ; dans la
seconde, la symétrie se serait de plus en plus dessinée et dans
la troisème, les formes se seraient achevées par une distribution plus parfaite de leurs
éléments constitutifs. L'eau ayant été dès le principe admise comme l'élément
essentiel de destruction et de rénovation [ce que les grands alchimistes ont toujours
assuré], la croyance traditionnelle d'un déluge trouva facilement accès chez les
esprits même les moins crédules. Le déluge
biblique était universel, suivanr le récit de Moïse et il faut rappeler que le souvenir
d'un cataclysme, d'une inondation immense qui aurait envahi la terre, se retrouve
dans les traditions les plus anciennes de l'Ancien et du Nouveau Continent. Une telle
unanimité chez les peuples les plus divers pourrait-elle reposer sur un fait
imaginaire ? A défaut d'autres témoignages, c'est l'inspection des couches plus ou
moins profondes de l'écorce terrestre, la nature sédimenteuse de certains terrains, leur
stratification, la conformation de certaines roches, brèches, pouddingues et surtout la
fossilisation, c'est-à-dire la pétrification d'un grand nombre de corps organisés
océaniques qui auraient dû suffire aux yeux des moins crédules, pour admettre l'action
macérante des eaux sur presque toute la surface de la terre. il n'est pas jusqu'aux
mythes qui ne nous rappellent cette action pétrifiante : ainsi, de Méduse, la
seule des trois Gorgones à n'être pas immortelle. Selon la légende, Athéna
l'aurait puni de s'être
FIGURE XIX
(lamelles d'or
semi-circulaires fixées sur des plaques de bronze : représentation de la Gorgone, c. 500
av. J.-C., Delphes)
Liée àPoséïdon en lui imposant une forme affreuse et les convulsions qui crispaient
son visage ainsi que son regard pétrifiaient tous ceux qui s'exposaient à son atteinte.
Nous rappellerons que le Caput, obtenu de la séparation initiale, permet de recueillir la
première matière, Pégase, symbole du sel central et fixe qui permet la précipitation
des chaux métalliques et la maturation cristalline, ainsi qu'en attestent les travaux des
minéralogistes français du XIXe siècle. Les ammonites, les bélemnites, les nummulites
ne sont pas rares dans les terrains secondaire et tertiaire. Il est certain que les
Anciens connaissaient les nummulites. Strabon en vit en Egypte près des Pyramides :
"Ce sont des monceaux de
petits éclats de pierre élevés en avant de ces monuments. On en trouve qui,
pour la forme et la grandeur, ressemblent à des lentilles."
Mais loin d'y reconnaître l'action des eaux ou des êtres qu'elles pouvaient
charrier, la plupart des Anciens n'y voyaient que les restes pétrifiés des
lentilles dont se nourrissaient les ouvriers employés à la construction des
Pyramides. Strabon regardait cependant cette opinion comme peu vraisemblable, parce qu'il
y avait près d'Amasis, son lieu natal, une colline qui se prolongeait au milieu
d'une plaine et qui était remplie de « petites
pierres de tuf, semblables à des lentilles ». au XIXe siècle, un voyageur, M. de
Tchihatchef, a rapporté de cette même localité de nombreuses nummulites, que
personne n'y avait signalées depuis Strabon. Qu'est-ce donc qu'une nummulite ? Il
s'agit donc d'un fossile qui a l'aspect discoïdal d'une grosse lentille ou d'une petite
pièce de monnaie ; l'intérieur est une spirale cloisonnée entourant une loge centrale où
vivait l'animal ; la coquille servait probablement de flotteur, d'où la grande
extension géographique de ces fossiles. Le mot nummulite vient du latin nummulus
qui désigne une pièce de monnaie ou une drachme. Dès lors, il est facile de
comprendre pourquoi B. Valentin nous exhorte à « brûler nos livres et à chercher la
drachme perdue ». Un mot encore sur la lentille : l'adaschim, que les traducteurs
ont rendu par lentille, était la vesce. Car adascim vient d'adasch, faire paître
un troupeau. Or ce n'étaient pas des lentilles, mais les vesces qui servaient
anciennement à amender les terres en jachère, en fournissant aux troupeaux des pâturages
excellents. C'est donc une autre forme de chaulage, habituellement pratiqué par les
agriculteurs. Nous comprenons mieux à présent la portée hermétique de cet objet
spirituel ; il associe l'un des composants du feu secret [la partie terreuse qui est cette
lentille] à deux natures métalliques, l'une, noire, qualifiant Déméter et l'autre
blanche, nommant Aphrodite. Quant au violet, il correspond à l'ouverture du métal
et se rapproche du ion [rouille, vert-de-gris]. Ici se termine l'examen de l'écu écartelé
et des natures métalliques. La préparation de ces matières est abordé à la
section du Soufre. Quant au casque ou heaume, sa correspondance avec la tête [kranion,
kraV] signe la nature du Caput qui permet d'obtenir les natures métalliques ; ces
natures doivent se combiner [krasiV], se mêler en sorte de n'en plus former qu'une :
l'amalgame philosophique.
C'est précisément le rôle du Mercure philosophique que d'assurer cette coction si
particulière.
Joyeux Noël à tous les argonautes hermétiques !
Hervé Delboy
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L' Alchimiste doit être mage d'abord ; l'Adepte représentant le Mage arrivé à l'ultime
degré de la Connaissance : tels sont les préceptes rappelés par F. Jollivet Castelot.
On retrouve chez Papus, Sédir ou encore chez De Guaïta de telles exhortations à développer
la clairvoyance et à pratiquer la théurgie. L' Alchimie étant une application de l'
Hermétisme, elle est alors sans doute concernée par ces principes et j'en suis venu à
me poser la question suivante : peut-on forcer la volonté divine sans en subir les
sanctions ?
En effet, l' Artiste pense accomplir par l' oeuvre un prolongement de celle qu'accomplit
la main de Dieu ; espérant ainsi se montrer agréables à Dieu comme en témoigne l'adage
: « ce que la nature à laissé inachevé, l’Art l'achève ». Cependant, d'autres
tels que Paracelse, Agrippa ou Silesius parvenaient à un équilibre précaire en annonçant
: « moi en dessous de Dieu et lui en dessous de moi », reconsidérant alors la nature
devant une Église qui l'ignore ; mais le XXème siècle aura définitivement fait pencher
toujours plus bas le plateau du moi qui se conçoit comme de plus en plus semblable à
Dieu.
Le G.O. apparaît comme une « Création » substituant ainsi à Dieu nos propres volontés.
Seulement, à l'instar de Moïse, Aaron ou encore Josué, toute connaissance bien
fondée semble acquise par la seule grâce de Dieu. Ces prodiges légitimes, accordés par
leur céleste « mandataire », surpassant alors de bien loin ceux des sorciers et
des magiciens du Pharaon ou de Babylone (souvenons nous du « bâton de Dieu » de Moïse,
ou encore de l'interprétation des songes du roi par Daniel). Imaginons les grands prêtres
ou hiérophantes d'Égypte vibrant à l'unisson des rythmes du C'ur infini, communiant
intimement avec les palpitations de leurs dieux et avec la Nature Éternelle ; et
pourtant, combien Dieu les a t'il méprisé ? : « Ne faites pas ce qui se fait au pays d'Égypte
; ne suivez pas leurs lois ; mettez en pratique mes coutumes et veillez à suivre mes lois
» (Lv 18,3-4).
En effet, Moïse lui-même, petit fils illégitime du Pharaon, s'adressant eu peuple d'Israël
prescrivait : « Il ne se trouveras chez toi personne pour faire passer par le feu
son fils ou sa fille, interroger les oracles, pratiquer l'incantation, la magie, les
enchantements et les charmes, recourir à la divination ou consulter les morts. Car tout
homme qui fait cela est une abomination pour le Seigneur, et c'est à cause de telles
abominations que le Seigneur ton Dieu dépossède les nations » (Dt 18,10-12). Peut-être
me répondrez vous, comme dans l'épître aux Galates que « si vous êtes conduits par l'Esprit,
vous n'êtes plus soumis à la loi (mosaïque) » (Ga 5,18), peut être vous écrierez
vous : mais alors que sont alors tous ces cierges allumés avec tant de conviction ? Que
sont donc ces veilleuses au devant des Icônes ? Peut-être diriez vous que toute
action de grâce ne procède pas du péché. Pour ma part, et en accord avec la sapience
de!
!
Kunrath, je pense que le grand jeu du mal est de nous faire croire que nous avons
tout pouvoir, alors que ce n'est qu'une illusion. En tout cas je voulais vous solliciter
sur cette question ambiguë.
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Message de pierre
bonjour
Bravo sur votre réflexion. En effet dieu a condamné les pays qui lui étaient
fidèles...mais tout simplement parce que les civilisations ont des courbes
ascendantes et descendantes...chaque civilisation ou courant de penséé finit
par générer ses propres "malformations", qui ne correspondent pas à
l'idéal de dieu.et quelque soie leur degré de fidélité envers dieu.
autre thème:
D'autre part, il y a comme une limite au niveau comportemental...peut-on tout
faire?
oui,dans une certaine mesure.
Du point de vue de l'homme,oui, mais il doit obéir aux grandes lois des
dieux;des forces de lza nature, car elles sont là un jour ou l'autre.
APOCALYPSE
Message de jeanne lefevremaubert@yahoo.fr
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Réponse et révélation
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En Egypte les pemiers arrivants avaient rescapé au déluge. Leurs âmes étaient dans la
connaissance d'Osiris et Isis, puisque ceux dont l'âme était salie étaient morts. Puis
au fil des siécles, les âmes des prêtres ont été à nouveau polluées par les idées
de pouvoir sous l'égide de Seth, et du babouin et de Beth. Et les connaissances ont été
mal utilisées et ont donc disparues. Je suis retournée dans le passé pour savoir. D'où
les mots de Moïse sur ne pas suivre les égyptiens.
Dans ce siécle, 5 dieux et déesse sont sur terre pour asseyer de remonter le
niveau des connaissances. Elles sont différentes de celles du passé, mais encore
semblable à ce qui fut laissé dans l'astral dans les temps lointains.
L'alchimie intérieure tend à permettre de transformer l'apocalypse qui aura lieu après
la venue du grand monarque et du grand pape. Il me semble que les deux sont déjà nés.
Mais ils sont trés protégés, car les temps ne sont pas encore venus.
De toute façon si vous avez compris, vous savez qu'il faut se taire. C'est la première
indication du bon chemin.
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Message de guest
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révélation ou imposture ?
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: bonjour
: Bravo sur votre réflexion. En effet dieu a condamné les pays qui lui étaient
fidèles...mais tout simplement parce que les civilisations ont des courbes
ascendantes et descendantes...chaque civilisation ou courant de penséé finit par
générer ses propres "malformations", qui ne correspondent pas à l'idéal de
dieu.et quelque soie leur degré de fidélité envers dieu.
:
: autre thème:
: D'autre part, il y a comme une limite au niveau comportemental...peut-on tout
faire?
: oui,dans une certaine mesure.
: Du point de vue de l'homme,oui, mais il doit obéir aux grandes lois des
dieux;des forces de lza nature, car elles sont là un jour ou l'autre.
:
: APOCALYPSE
Est-ce que ce site est ouvert aux néophytes ?
Message de Loran CAYRON-LOQUIN.BrigitteLaurent@wanadoo.fr
Bonjour,
Bien qu' étant ignare en la matière, je me souviens avoir lu, il y a fort longtemps, un livre qui parlait d' alchimie. Cela m'avait intellectuellement ému, un peu comme si un jour je découvrais que la magie existait réellement. Bien sur, le coté élitiste de la chose, a quelque peu freiné mes ardeurs en la matière. En effet, j'ai un peu du mal à comprendre, pourquoi, si quelque chose est profitable à quelques uns, ils n'en font pas profiter tout les autres ? Mais entendons nous bien, quand je dis "profitable", je ne fais pas allusion à la transmutation du plomb (qui ne serais qu'une sorte de test), mais bel et bien aux bénéfices de l'absorbtion de la pierre philosophale. Jusqu'à présent l'alchime m'est demeurée inaccessible, et je me demande bien si j'aurais une réponse charitable à la présente question. Dans tous les cas, merci de l'avoir lue. A bientôt, j'espère.
Message de pierrenoire pierrenoire@infonie.fr
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Re: Est-ce que ce site est ouvert aux néophytes ?
---------
: C'est le Ciel qui ne le rend pas accessible à tous. On ne peut qu'obéir.
pourquoi dis-tu cela?
Message de Aimant d lárt fulcanellista@hotmail.com
Re: Est-ce que ce site est ouvert aux néophytes ?
--------- Bon jour. La magie de l'alchimie existe réellement. Vous dîtes: pourquoi, si quelque : chose est profitable à quelques uns, ils n'en font pas profiter tout les autres ? Mais entendons nous bien, quand je dis "profitable", je ne fais pas allusion à la transmutation du plomb (qui ne serais qu'une sorte de test), mais bel et bien aux bénéfices de l'absorbtion de la pierre philosophale. Jusqu'à présent l'alchimie m'est demeurée inaccessible, et je me demande bien si j'aurais une réponse charitable à la présente question. Bien, Monsieur, l'alchimie est une science hérmetique, et il n'est pas possible à tous la comprendre. : Dans tous les cas, merci de l'avoir lue. : A bientôt, j'espère.
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
Cher Monsieur, Je pense que ce forum doit être ouvert à tous - je précise tout de suite que je suis uniquement participant à ce forum sans être lié d'aucune manière, si ce n'est, je l'espère, par une estime réciproque avec le responsable de ce site. Voici en résumé la vision que j'aie de l'alchimie et peut-être vous sera-t-il profitable de la parcourir, dans la démarche qui est la vôtre. D'abord, il est hors de doute que l'alchimie véhicule des concepts si riches qu'elle en devient protéiforme ; et l'on pourrait dire qu'il y eut autant d'interprétations différentes que d'Artistes. Les traités sur l'Art sacré sont là, en tout cas, qui font foi de la pluralité des modes d'approche sur la nature exacte de la prima materia. Les uns conseillent d'utiliser le sulfure d'antimoine -le loup gris de Basile Valentin-, les autres le dragon rouge - le réalgar, sulfure rouge d'arsenic, d'autres encore font des supputations sur le sublimé corrosif -bichlorure de mercure-, d'autres enfin conseillent de mêler l'esprit de vin au sel de tartre. Tous sont unanimes pour déclarer que l'objectif suprême est la Pierre au rouge -la pierre philosophale, qui est une invention du Moyen Âge-. De ce Lapis, les alchimistes prétendent qu'il possède deux ordres de vertu : le pouvoir de rendre riche et le pouvoir de guérir. Voire ! Qui de nos jours peut encore croire et douter de telles idées mirobolantes ? Qui peut croire encore à la transmutation métallique, c'est-à-dire à la Métamorphose des planètes pour employer le titre d'un traité de Monte Snyders ? D'aucuns expliquent alors que la transmutation des métaux n'est pas séparable de la transmutation spirituelle de l'alchimiste lui-même. Nous entrons alors dans un domaine complexe où coexistent des éléments entrelacés issus de la chimie, de l'astronomie, des religions, de la mythologie grecque et l'on sait l'importance du couple Lapis-Christus dans l'approche et la perception de l'Art sacré. Dom Pernety [Fables égyptiennes et grecques] avait bien saisi le parallèle entre la religion des Egyptiens et les deux principes de la pierre : Isis et Osiris sont à l'image du Soleil et de la Lune hermétique et par delà les siècles, ils rejoignent Diane et Apollon. Il faudrait encore ajouter les différents modes de représentation du processus alchimique dont nous avons parlé en préambule de notre commentaire sur l'Introïtus de Philalèthe. Nous n'y reviendrons pas ici. En bref, il y a d'un côté l'alchimie spéculative, entretenue et issue de la pensée du Moyen Âge où la religion avait valeur de science absolue et où l'esprit scolastique régnait en maître ; d'un autre côté, nous trouvons l'alchimie sacerdotale, héritée, paraît-il, de l'Art sacré pratiqué en Egypte et qui a fait croire à certains érudits, Dom Pernety par exemple, que les fables d'Ovide [Métamorphoses] voilaient réellement des tours de main chimiques et des formules hermétiques, cachées par là au sens commun. On pourrait citer de nombreuses fables : celle qui nous paraît la plus à remarquer sous ce rapport met en scène Cadmus et le serpent Python. L'alchimie " opératique " ne se démarque pas -dans sa formulation traditionnelle- des deux approches précédentes et l'on chercherait en vain un texte alchimique du XVIe ou du XVIIe siècle expurgé de connotations religieuses ou sacrées. C'est pourtant de cette alchimie qu'est née, qu'on le veuille ou non, la chimie moderne et F. Hoefer a été l'un des premiers à rendre hommage aux alchimistes pour leurs travaux sur l'antimoine, les sels, les chaux métalliques, etc. Mais Hoefer est allé plus loin et a même écrit que l'alchimie avait sa propre logique et qu'elle était cohérente avec les idées des temps anciens - correspondant au paradigme actuel - et les concepts véhiculés par les époques où s'est inscrite et profilée la pensée de chacun des grands auteurs qui figurent dans les sommes que représentent les grands recueils édités pour la plupart au XVIIe siècle. L'alchimie sous sa formulation " opératique " ne peut donc être nettement séparée de sa formulation spéculative. C'est de là que proviennent les interprétations différentes qu'en ont donné les alchimistes au fil des siècles. Dans la section sur le Mercure, nous avions déjà noté que les prêtres égyptiens étaient partis de la terre noire, de l'argile et qu'ils avaient été amenés à préparer d'abord du verre coloré puis après du verre blanc et peut-être même du cristal. Mais cette préparation n'est pas intervenue de façon linéaire : le travail des potiers a été fondamental en ce domaine [Fulcanelli nous rappelle que les impétrants devraient calquer leur travail sur celui du potier et E. Canseliet insiste sur les écrits de Piccolpassi]. De ce travail sur l'argile et sur la terre vitrifiable, des verreries, des terres brûlées, des glaçures même -peut-être- ont vu le jour. En parallèle, le travail sur les étoffes, le blanchiment, les teintures se sont peu à peu développées. L'Art sacré a intégré tous ces éléments et c'est ainsi que des pierres précieuses artificielles ont été préparées [toutes ces notions sont développées dans d'autres sections ; nous ne faisons ici que faire le point quant au but, supposé, poursuivi par les alchimistes].
1)- Si l'on envisage comme nous l'alchimie sous sa forme opératique, voilée par une langage crypté - la cabale hermétique - plusieurs hypothèses sont envisageables en ce plaçant sous un angle de vue rationnel :
a)- la transmutation et la panacée : il est impossible d'imaginer que les chimistes du XIXe et du XXe siècles soient passés à côté de la préparation de sels particuliers ou d'autres substances qui auraient pu donner lieu à des transmutations. Les hautes chaleurs des fourneaux à porcelaine ou dans d'autres circonstances n'ont jamais pu faire transmuter un métal en un autre métal. Nous révoquerons donc en doute qu'une transmutation ait jamais eu lieu ; quant aux effets initiaux de l'élixir, il s'agit ni plus ni moins [chute des dents et des cheveux] que de signes banals d'une intoxication à l'arsenic ;
b)- la synthèse des pierres précieuses : c'est pour nous, la voie royale de l'alchimie. A ce titre, seuls les minéralogistes français du XIXe siècle ont de façon officielle obtenus, et par des voies identiques à celles de la nature, les pierres gemmes [section Mercure - Soufre] et tout particulièrement les corindons colorés et certains nésosilicates. Il est peu probable que les anciens alchimistes aient pu réaliser de telles synthèses cristallines ;
c)- la fabrication des pierres précieuses artificielles : pour notre époque, ces synthèses ont une connotation péjorative car on pense tout de suite aux contre-façons mercantiles. Les Anciens ne voyaient pas les choses ainsi car ils ne disposaient point des méthodes nécessaires à analyser les pierres précieuses ; ils savaient par contre les repérer en fonction de leur pouvoir de rayer le verre, le quartz ou la topaze. Seuls le saphir et le rubis pouvaient rayer la topaze [le diamant mis à part, bien sûr]. Et ils pouvaient les reconnaître par des effets de couleur et des effets d'astérisme. Nous en avons parlé un peu dans la section sur le Mercure et c'est le but de la présente section d'en traiter de façon détaillée les éléments ; ces synthèses conduisent aux strass colorés. Il est envisageable que les anciens alchimistes aient réussi de telles préparations. Des arguments d'ordre historique plaident en cette faveur : les relations répétées, dans les textes, au travail sur l'antimoine, à des préparations d'or particulières, au sublimé corrosif [bichlorure d'étain] ;
d)- la préparation de solutions d'or : c'est le pourpre de Cassius. Il est envisageable que les alchimistes soient parvenus à obtenir cette substance complexe avant sa découverte officielle par le médecin Andreas Cassius [De Auro, Leyden, 1685]. Je dois à cet égard des renseignements importants que m'a révélé M. Philippe Litzler. Qu'il trouve ici l'expression de ma gratitude ;
e)- On ne peut passer sous silence le travail des souffleurs, des mercantis de tous horizons qui ont, peut-être, fait des découvertes entièrement gouvernées par le hasard ou qui ont abusés les chalands avec des trucages qui, du reste, ont été dénoncés par les alchimistes eux-mêmes [en particulier par Michael Maïer, cf. B. Husson, in Transmutations alchimiques, J'ai Lu, 1974] ;
f)- Enfin, il faudrait évoquer les cas où les alchimistes ont cru sincèrement réaliser une transmutation là où ils ne faisaient que changer la couleur d'un sel, par exemple dans la transformation d'un sulfate d'un métal en un sulfate d'un autre métal par des phénomènes de transport aisément explicables par la chimie ; ou par des phénomènes d'isomérie [tels qu'on les connaît pour des sels de fer, notamment les peroxydes ou pour les antimoniates]. Ces phénomènes ont de façon naturelle abusé les anciens alchimistes qui croyaient réellement obtenir un métal nouveau là où il n'y avait que le sel du même métal ;
2)- Si l'on envisage l'alchimie uniquement sous sa formulation spéculative, c'est l'approche de Carl GustavJung [Psychologie et Alchimie, Buchet-Chastel, 1970] qui est à privilégier ; l'alchimiste apparaît alors comme un démiurge qui exerce des modifications sur la matière à l'instar de Dieu. La correspondance Lapis-Christus trouve alors sa correspondance idéale, en dehors donc de toute idée " opératique ". Dans cette vision, l'alchimie s'intègre à l'occultisme ; nous sortons définitivement d'un cadre de représentation rationnelle pour aborder de façon transcendante les enseignements d'Hermès ; le lecteur aura alors tout intérêt à lire la somme du P. Festugière [La Révalation d'Hermès Trismégiste, 3 vol., Les Belles-Lettres, 1990] et le livre de F. Yates sur Giordano Bruno et la tradition hermétique [Dervy, 1986].
Message de Loran CAYRON-LOQUIN.BrigfitteLaurent@wanadoo.fr
Re: l'objet de l'alchimie
-------- : Cher Monsieur, : Je pense que ce forum doit être ouvert à tous - je précise tout de suite que je suis uniquement participant à ce forum sans être lié d'aucune manière, si ce n'est, je l'espère, par une estime réciproque avec le responsable de ce site. Voici en résumé la vision que j'aie de l'alchimie et peut-être vous sera-t-il profitable de la parcourir, dans la démarche qui est la vôtre. : D'abord, il est hors de doute que l'alchimie véhicule des concepts si riches qu'elle en : devient protéiforme ; et l'on pourrait dire qu'il y eut autant d'interprétations différentes : que d'Artistes. Les traités sur l'Art sacré sont là, en tout cas, qui font foi de la pluralité : des modes d'approche sur la nature exacte de la prima materia. Les uns conseillent : d'utiliser le sulfure d'antimoine -le loup gris de Basile Valentin-, les autres le dragon : rouge - le réalgar, sulfure rouge d'arsenic, d'autres encore font des supputations sur le : sublimé corrosif -bichlorure de mercure-, d'autres enfin conseillent de mêler l'esprit de : vin au sel de tartre. Tous sont unanimes pour déclarer que l'objectif suprême est la : Pierre au rouge -la pierre philosophale, qui est une invention du Moyen Âge-. De ce : Lapis, les alchimistes prétendent qu'il possède deux ordres de vertu : le pouvoir de : rendre riche et le pouvoir de guérir. Voire ! Qui de nos jours peut encore croire et douter : de telles idées mirobolantes ? Qui peut croire encore à la transmutation métallique, : c'est-à-dire à la Métamorphose des planètes pour employer le titre d'un traité de Monte : Snyders ? D'aucuns expliquent alors que la transmutation des métaux n'est pas : séparable de la transmutation spirituelle de l'alchimiste lui-même. Nous entrons alors : dans un domaine complexe où coexistent des éléments entrelacés issus de la chimie, : de l'astronomie, des religions, de la mythologie grecque et l'on sait l'importance du : couple Lapis-Christus dans l'approche et la perception de l'Art sacré. Dom Pernety : [Fables égyptiennes et grecques] avait bien saisi le parallèle entre la religion des Egyptiens : et les deux principes de la pierre : Isis et Osiris sont à l'image du Soleil et de la Lune : hermétique et par delà les siècles, ils rejoignent Diane et Apollon. Il faudrait encore : ajouter les différents modes de représentation du processus alchimique dont nous : avons parlé en préambule de notre commentaire sur l'Introïtus de Philalèthe. Nous n'y : reviendrons pas ici. : En bref, il y a d'un côté l'alchimie spéculative, entretenue et issue de la pensée du : Moyen Âge où la religion avait valeur de science absolue et où l'esprit scolastique : régnait en maître ; d'un autre côté, nous trouvons l'alchimie sacerdotale, héritée, : paraît-il, de l'Art sacré pratiqué en Egypte et qui a fait croire à certains érudits, Dom : Pernety par exemple, que les fables d'Ovide [Métamorphoses] voilaient réellement des : tours de main chimiques et des formules hermétiques, cachées par là au sens commun. : On pourrait citer de nombreuses fables : celle qui nous paraît la plus à remarquer sous : ce rapport met en scène Cadmus et le serpent Python. L'alchimie " opératique " ne se : démarque pas -dans sa formulation traditionnelle- des deux approches précédentes et : l'on chercherait en vain un texte alchimique du XVIe ou du XVIIe siècle expurgé de : connotations religieuses ou sacrées. C'est pourtant de cette alchimie qu'est née, qu'on : le veuille ou non, la chimie moderne et F. Hoefer a été l'un des premiers à rendre : hommage aux alchimistes pour leurs travaux sur l'antimoine, les sels, les chaux : métalliques, etc. Mais Hoefer est allé plus loin et a même écrit que l'alchimie avait sa : propre logique et qu'elle était cohérente avec les idées des temps anciens - : correspondant au paradigme actuel - et les concepts véhiculés par les époques où s'est : inscrite et profilée la pensée de chacun des grands auteurs qui figurent dans les : sommes que représentent les grands recueils édités pour la plupart au XVIIe siècle. : L'alchimie sous sa formulation " opératique " ne peut donc être nettement séparée de : sa formulation spéculative. C'est de là que proviennent les interprétations différentes : qu'en ont donné les alchimistes au fil des siècles. Dans la section sur le Mercure, nous : avions déjà noté que les prêtres égyptiens étaient partis de la terre noire, de l'argile et : qu'ils avaient été amenés à préparer d'abord du verre coloré puis après du verre blanc : et peut-être même du cristal. Mais cette préparation n'est pas intervenue de façon : linéaire : le travail des potiers a été fondamental en ce domaine [Fulcanelli nous rappelle : que les impétrants devraient calquer leur travail sur celui du potier et E. Canseliet insiste sur les écrits : de Piccolpassi]. De ce travail sur l'argile et sur la terre vitrifiable, des verreries, des terres : brûlées, des glaçures même -peut-être- ont vu le jour. En parallèle, le travail sur les : étoffes, le blanchiment, les teintures se sont peu à peu développées. L'Art sacré a : intégré tous ces éléments et c'est ainsi que des pierres précieuses artificielles ont été : préparées [toutes ces notions sont développées dans d'autres sections ; nous ne faisons ici que faire : le point quant au but, supposé, poursuivi par les alchimistes]. : : 1)- Si l'on envisage comme nous l'alchimie sous sa forme opératique, voilée par une : langage crypté - la cabale hermétique - plusieurs hypothèses sont envisageables en ce : plaçant sous un angle de vue rationnel : : : a)- la transmutation et la panacée : il est impossible d'imaginer que les chimistes du : XIXe et du XXe siècles soient passés à côté de la préparation de sels particuliers ou : d'autres substances qui auraient pu donner lieu à des transmutations. Les hautes : chaleurs des fourneaux à porcelaine ou dans d'autres circonstances n'ont jamais pu : faire transmuter un métal en un autre métal. Nous révoquerons donc en doute qu'une : transmutation ait jamais eu lieu ; quant aux effets initiaux de l'élixir, il s'agit ni plus ni : moins [chute des dents et des cheveux] que de signes banals d'une intoxication à l'arsenic ; : : b)- la synthèse des pierres précieuses : c'est pour nous, la voie royale de l'alchimie. A : ce titre, seuls les minéralogistes français du XIXe siècle ont de façon officielle obtenus, : et par des voies identiques à celles de la nature, les pierres gemmes [section Mercure - : : Soufre] et tout particulièrement les corindons colorés et certains nésosilicates. Il est peu : probable que les anciens alchimistes aient pu réaliser de telles synthèses cristallines ; : : c)- la fabrication des pierres précieuses artificielles : pour notre époque, ces synthèses : ont une connotation péjorative car on pense tout de suite aux contre-façons mercantiles. : Les Anciens ne voyaient pas les choses ainsi car ils ne disposaient point des : méthodes nécessaires à analyser les pierres précieuses ; ils savaient par contre les : repérer en fonction de leur pouvoir de rayer le verre, le quartz ou la topaze. Seuls le : saphir et le rubis pouvaient rayer la topaze [le diamant mis à part, bien sûr]. Et ils pouvaient : les reconnaître par des effets de couleur et des effets d'astérisme. Nous en avons parlé : un peu dans la section sur le Mercure et c'est le but de la présente section d'en traiter : de façon détaillée les éléments ; ces synthèses conduisent aux strass colorés. Il est : envisageable que les anciens alchimistes aient réussi de telles préparations. Des : arguments d'ordre historique plaident en cette faveur : les relations répétées, dans les : textes, au travail sur l'antimoine, à des préparations d'or particulières, au sublimé : corrosif [bichlorure d'étain] ; : : d)- la préparation de solutions d'or : c'est le pourpre de Cassius. Il est envisageable que : les alchimistes soient parvenus à obtenir cette substance complexe avant sa : découverte officielle par le médecin Andreas Cassius [De Auro, Leyden, 1685]. Je dois à : cet égard des renseignements importants que m'a révélé M. Philippe Litzler. Qu'il trouve : ici l'expression de ma gratitude ; : : e)- On ne peut passer sous silence le travail des souffleurs, des mercantis de tous : horizons qui ont, peut-être, fait des découvertes entièrement gouvernées par le hasard : ou qui ont abusés les chalands avec des trucages qui, du reste, ont été dénoncés par : les alchimistes eux-mêmes [en particulier par Michael Maïer, cf. B. Husson, in Transmutations : alchimiques, J'ai Lu, 1974] ; : : f)- Enfin, il faudrait évoquer les cas où les alchimistes ont cru sincèrement réaliser une : transmutation là où ils ne faisaient que changer la couleur d'un sel, par exemple dans la : transformation d'un sulfate d'un métal en un sulfate d'un autre métal par des phénomènes : de transport aisément explicables par la chimie ; ou par des phénomènes d'isomérie [tels : qu'on les connaît pour des sels de fer, notamment les peroxydes ou pour les antimoniates]. Ces : phénomènes ont de façon naturelle abusé les anciens alchimistes qui croyaient : réellement obtenir un métal nouveau là où il n'y avait que le sel du même métal ; : : 2)- Si l'on envisage l'alchimie uniquement sous sa formulation spéculative, c'est : l'approche de Carl GustavJung [Psychologie et Alchimie, Buchet-Chastel, 1970] qui est à : privilégier ; l'alchimiste apparaît alors comme un démiurge qui exerce des modifications : sur la matière à l'instar de Dieu. La correspondance Lapis-Christus trouve alors sa : correspondance idéale, en dehors donc de toute idée " opératique ". Dans cette : vision, l'alchimie s'intègre à l'occultisme ; nous sortons définitivement d'un cadre de : représentation rationnelle pour aborder de façon transcendante les enseignements : d'Hermès ; le lecteur aura alors tout intérêt à lire la somme du P. Festugière [La : Révalation d'Hermès Trismégiste, 3 vol., Les Belles-Lettres, 1990] et le livre de F. Yates sur : Giordano Bruno et la tradition hermétique [Dervy, 1986].
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
Re: l'objet de l'alchimie
--------- Cher Monsieur, Je pense que vous avez raison d'un certain côté. C'est-à-dire que la différence fondamentale existant entre la chimie et l'alchimie - telle que je la conçois du moins - tient à ce que les Adeptes appellent la cabale hermétique. C'est cette cabale qui permet de donner sens à l'imaginaire développé dans les textes et qui permet aussi de rendre à l'objet alchimique une tonalité qui est de l'ordre de l'esthétique. C'est la raison pour laquelle, dans mon site, j'ai soigneusement mis d'un côté tout ce qui se rapporte au " laboratoire " et de l'autre côté, tout ce qui se rapporte à " l'oratoire ". C'est aussi la raison pour laquelle je continue à établir des commentaires des anciens traités d'alchimie [les derniers : l'Elucidation du testament de Lulle, le Triomphe hermétique de Limojon, les Douze portes de Ripley] et, de plus en plus, je vois qu'inconsciemment je donne à ces commentaires une formulation de plus en plus hermétique mais qui, à mon sens, n'est absolument pas ésotérique! ; pour autant je n'en continue pas moins à me conforter dans l'hypothèse que j'ai de la nature de la Pierre et ceci en raison des nombreuses traces que l'on trouve sur les pierres gemmes dans les traités. Relisez à cet égard la Nouvelle Lumière chymique et voyez pourquoi, à un moment, Sethon recherche du lapis-lazuli [sa biographie est consultable sur le serveur Gallica de la bnf]. La vision que vous avez de chimistes s'essayant à la synthèse de pierres précieuses ne doit pas être perçue dans notre cadre temporel mais dans celui des alchimistes du XVIe ou du XVIIe siècle. En obtenant des corps cristallins et colorés, ils croyaient avoir obtenu dans leur creuset des pierres que la nature met effectivement des millions d'années à produire : en ce sens, ils devaient ressentir l'impression d'être devenus des démiurges. C'est là, sans doute, qu'interviennent les notions de Noûs et d'Esprit, tels que Jung les a développés dans son Psychologie et Alchimie. Bien cordialement à tous, Hervé Delboy
Message de Loran CAYRON-LOQUIN.BrigitteLaurent@wanadoo.fr
Re: l'objet de l'alchimie
--------- Merci de votre aimable et détaillée réponse. J'avoue que votre culture est trés impressionnante, et qu'il est clair qu'il n'y a guère d'ambiguïté dans votre vision de l' Alchimie moderne. Néanmoins, je ne saurais cacher ma déception quand au fond même de votre réponse: si j'ai bien compris (mais cela n'est pas sur), l' Alchimie ne serait plus qu'une espèce de hobby pour artisans-chimistes, qui s'évertueraient à synthétiser des gemmes. Moi qui pensaient naïvement qu'ils continuaient encore à chercher la pierre philosophale ! Pourtant, et si c'est bien là votre but, pourquoi l'Alchimie n'est-elle pas une branche à part entière de la chimie ? J'avoue honnêtement, que votre réponse, me laisse un certain goût d'amertume, et d'inachevé. Voyons, si j'étais juste un apprenti chimiste passionné par la synthèse de pierres précieuses, ferais appel à un langage aussi codé que semble être le vôtre ? Parcontre, si j'étais véritablement un Alchimiste, ne tenterais-je pas de dissuader le premier curieux venu de s'interesser à ce qui reste une pratique pour le moins élitiste ? Et si je le faisais, n'essayerais-je pas d'utiliser une méthode plus subtile, en voulant lui faire croire, qu'au bout du compte je ne suis juste qu'un chimiste amateur ? En toute sincérité, je vous soupçonne d'avoir voulu détourner mon intéret du vôtre. Et si jamais je me suis complètement trompé (ce que je n'exclue pas du tout) je vous prie de bien vouloir accepter ici toutes mes excuses. Dans tous les cas, je vous remercie pour cette longue et somptueuse réponse, et vous souhaite de fabriquer de beaux gemmes ! Candidement vôtre Laurent.
Message de Philippe philippe.litzler@syngenta.com
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Objet de l'Alchimie
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Réponse à Monsieur Delboy
La théorie de Monsieur Delboy est intéressante et, certainement, les Adeptes
étaient capables de fabriquer des gemmes. Le site de Monsieur Delboy permet de
se rendre compte des connaissances des Anciens.
Cependant, comme l'a signalé un internaute, quel intérêt y aurait-il à
fabriquer uniquement des gemmes en utilisant un langage symbolique dans ses
propos? Dans l'adolescence on aime jouer aux jeux de pistes. Mais ceux qui ont
pratiqué l'Alchimie étaient des adultes, des scientifiques, et des vrais!
Alors que la majorité de la population (de ces époques) était illetrée.
Ecrire en grec ou en latin aurait déjà distancé la majorité des simples
curieux.
L'Alchimie est donc autre chose. C'est la seule tentative, à ma connaissance, où
l'on intègre la matière dans une recherche spirituelle. De plus le schéma de
l'Alchimie, appliqué à l'homme, explique bon nombre de religions et de
philosophies. L'idée assez récurante du "corps de lumière" vient de
l'Alchimie, par exemple.
Ce n'est pas tout. L'Alchimie a intégré la matière dans sa
"doctrine" car les philosophes ont vraiment trouvé quelque chose
d'extraordinaire dans cette même matière. En effet, aujourd'hui nous découvrons
tous les jours de nouvelles propriétés et applications aux différents éléments
connus. Mais, si cette découverte que les Anciens ont faite n'est peut-être
pas aussi spectaculaiure que de fabriquer une bombe atomique, certes, elle
prouve que la matière n'a pas fini de nous étonner. Car il y a un secret qui
aboutit à la fabrication de la Pierre, et pour l'instant il a admirablement
bien été conservé, malgré tous les livres publiés où l'on peut cependant
le découvrir aisément... (dans certains plus que dans d'autres).
Pourquoi garder le secret sur cette découverte? Et pourquoi cependant aguicher
les gens pour qu'ils s'y intéressent? C'est contradictoire. Mais cela répond
à une logique que nous n'avons plus!
L'Alchimie permet certes de fabriquer des gemmes, mais son étude nous permet
d'accéder à un "univers merveilleux" où nous devenons nous-même
une gemme à force d'étude. Monsieur Delboy a écrit plusieurs milliers de
pages (fort intéressantes) sur son site. Et qu'il le veuille ou non, il est
lui-même devenu un homme de la Renaissance, un humaniste... bref quelqu'un qui
marche sur les traces d'un Pic de la Mirandole. Le but des Adeptes n'est-il donc
pas réalisé à chaque fois...?
Meilleures salutations
Philippe
PS. Lorsque le désir de prendre disparaît, les joyaux apparaissent (Patanjali)
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr
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Re: Objet de l'Alchimie
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Je suis d'accord sur le fond, sinon sur la forme avec ce qu'écrit Philippe. Il
est parfaitement exact que l'alchimie va plus loin que de cacher ou de voiler au
profane des opérations chimiques vulgaires. L'alchimiste est, à sa manière,
un artiste. Sa façon de comprendre les textes, et les diverses interprétations
de l'alchimie le montrent, rend témoignage de la richesse conceptuelle de cette
discipline, qui, tout à la fois, est science de la terre, cabale, science
humaine et philosophie. L'abord de chaque demeure philosophale est un voyage où
l'alchimiste, comme un écrivain ou comme un musicien, ne sait pas forcément où
le conduira tel symbole ou tel ornement, telle voûte ou arcade, telle façade
de vieux bâtiment, fatiguée par des siècles de rafale mettant à nu la pierre
calcaire, rongée par l'érosion. Par exemple, la ville de Fontenay-Le-Comte présente
trois petits logis alchimiques qui représentent pour l'un, le Sel, pour!
l'autre le Mercure et pour le dernier, le Soufre rouge. Mais qui irait
penser, en voyant ces demeures, que leur concepteur était au fait des secrets
cabalistiques des vieux alchimistes ? C'est donc pour « pré texte » au sens
littéral du terme, qu'il faut entendre toutes ces Demeures Philosophales dont
Fulcanelli, E. Canseliet et d'autres encore nous ont parlé et fait miroiter d'improbables
arcanes. Car la détermination, le sens hermétique ; alchimique donné à ces bâtiments,
ne dépend que du lecteur de nos Chymistes. C'est là qu'intervient la véritable
transformation spirituelle de l'étudiant en science hermétique. Le reste, après,
n'est plus question que de « variation ». L'hypothèse que les alchimistes
aient pu réaliser la préparation artificielle de pierres gemmes n'est qu'une
parmi bien d'autres. Cette hypothèse a néanmoins le mérite de préserver,
absolument entière, la part d'imaginaire et de fascination exercée par les
textes anciens sur l'esprit, et en même temps, de donner un sens bien précis
aux trois Principes : Sel, Soufre et Mercure. Par exemple, le Mercure commun est
formé de deux substances qui coexistent dans le même sel, dont plusieurs
Adeptes ont donné le nom vulgaire. On dira simplement ici, que, soumis à des
conditions particulières de température, la masse saline est le siège d'un
certain accroissement qui signale à l'attention de l'Artiste ce corps, dont la
provenance procède à comprendre par cabale à la fois de l'Esprit universel et
d'un limon boueux.
Bien cordialement à tous sur le forum,
Hervé Delboy
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Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr à 13/9/2001 19:28:18 (heure française)
L'idée alchimique ---------
Chers amis en Hermès. Afin de clarifier certains points de science, il m'a semblé utile de rassembler quelques idées dans une section intitulée : « l'Idée alchimique ». En voici la teneur. J'espère qu'elle pourra répondre à certaines questions que se posent les impétrants, ce 13 septembre 2001.
On a de bonnes raisons de penser que l'art que l'on devait par la suite appeler alchimie fit son apparition en Occident au début du second siècle de l'ère chrétienne. Nous avons dit « art ». Pourquoi ? C'est que l'alchimie est peut-être davantage une philosophie qu'un ensemble de techniques pratiques. Certes, le côté « laboratoire » est fondamental et l'on n'est pas vraiment alchimiste si l'on n'a pas oeuvré au fourneau. A côté du laboratoire, les Adeptes ont toujours considéré « l'oratoire » et il existe au moins une gravure qui représente ces deux faces complémentaires de l'Art sacerdotal dont certains, comme Dom Pernéty ou M. Berthelot, ont voulu faire remonter la source en Egypte. Il suffit de se pencher sur les gravures et les traités d'alchimie pour se rendre compte que l'on se trouve souvent plus confronté à des ouvrages artistiques, parfois très en avance sur leur temps et anticipant sur des procédés qui ne seront mis en oeuvre qu'au XXe siècle par les Surréalistes, qu'à des recettes de « cuisine chimique ». L'alchimie est la discipline hermétique - le mot science est absolument impropre - par excellence. Comme on le verra dans d'autres sections [Principes], c'est à Hermès Trismégiste qu'on attribue la célèbre Table d'Emeraude [Tabula smaragdina ; pour l'origine et l'histoire de la Table d'Emeraude, consultez J. Ruska, Heidelberg, 1926 et la section qui lui est consacrée]. Le plus important témoignage qui soutienne cette hypothèse est celui de Pline l'Ancien (23—79), qui s'étend longuement sur la métallurgie, sans toutefois citer une seule idée que l'on puisse rattacher à l'alchimie. Les diverses croyances concernant les métaux et la manière de les traiter mentionnées par Pline indiquent seulement que l'alchimie était, de son temps, prête à entrer en scène [Willliam J. Wilson, Historical background of Greco-Egyptian Alchemy, in Ciba Symposia, vol. 3, n°5, Summit, New Jersey, 1941]. Malgré les allégations des alchimistes sur l'âge de leur art, celui-ci fut en fait la plus tard venue des sciences magiques. L'hypothèse selon laquelle l'alchimie aurait été florissante sous les Pharaons est tombée avec l'abandon de l'étymologie chem ou qem mot égyptien signifie « noir », parfois employé pour désigner l'Egypte, dont le sol foncé contrastait tant avec la terre ocre du désert. C'est au quatrième siècle, en pleine lutte entre christianisme et paganisme, que l'alchimie prit son essor. Zosime le Panopolitain, écrivain de cette époque, se fit l'apôtre de l'art des transmutations. Ses allégories et commentaires sont cités par les experts médiévaux comme les documents les plus importants et les plus vénérables. Zosime affirmait que la connaissance des métaux, des pierres précieuses et des parfums remontait à une époque mentionnée brièvement dans la Genèse :
« Les fils de Dieu virent les filles des hommes, et les trouvèrent belles »
Les mystérieux fils de Dieu étaient, croyait-on, des anges déchus qui s'étaient alliés aux femmes des temps antédiluviens [voir les Origines de l'Alchimie]. Les anges enseignèrent volontiers à leurs compagnes divers arts, manifestement dans l'intention qu'elles fassent des bijoux, des parures de couleurs et des parfums pour pimenter leur beauté. Aussi les sages des anciens temps concluaient-ils que les anges déchus avaient dû se comporter en mauvais démons et pervertir les mœurs. Tertullien (environ 160-240) confirme ces croyances primitives et affirme que les fils de Dieu déléguèrent leur science aux mortelles avec la mauvaise intention de les séduire et de les pousser aux « plaisirs mondains ». Selon Zosime, ces événements marquèrent les débuts de l'alchimie. Répétant ce que les écrivains juifs et les premiers auteurs chrétiens avaient déjà dit, Zosime brode sur le sujet et cite le nom d'un très ancien fondateur de l'art alchimique, le mystérieux Chômes, bien que ce légendaire ancêtre des faiseurs d'or n'ait laissé nulle trace de son existence. Quoi qu'il en soit, on admettait que Chômes avait écrit un livre appelé Chema, dont se seraient servis les anges déchus pour donner des leçons aux filles des hommes. De Chémès et Chéma fut tiré Chemia, nom qui fut ensuite donné à l'art lui-même. Jusque-là, nous sommes encore dans le domaine de la légende. Le mot grec Chemia fut la désignation de l'alchimie jusqu'à ce que les Arabes lui ajoutassent l'article « al » de leur langue.
Dans un vieux manuscrit alchimique, une prêtresse qui se donne le nom d'Isis et s'adresse à son fils Horus déclare qu'elle doit la connaissance au premier des anges et des prophètes, Amnael.
[F. Hoefer, d'après Chevreul, pense que ce traité : Epître d'lsis, femme d'Osiris, sur l'art sacré, adressée à son fils Horus. (Ms. 2250.) est une satire de l'alchimie plutôt qu'un écrit sérieux sur l'art sacré]
Isis n'hésite pas a nous dire qu'elle reçut cette sagesse pour avoir eu avec lui des rapports sexuels. Son livre est d'un grand intérêt pour celui qui étudie la tradition alchimique. Plus révélateurs encore sont les écrits d'une Grecque connue sous le pseudonyme de Marie la Juive. Elle fut apparemment la première en date des alchimistes d'Occident. Aucun de ses écrits n'a survécu dans son intégrité, mais elle est citée par ses pairs comme Zosime, qui l'identifie à la sœur de Moïse. L'alchimiste Olympiodore (quatrième siècle) cite le fameux passage du livre de Marie qui la fit considérer comme « la Juive ». Nous arrêterons là les détails d'histoire sur lesquels nous revenons dans deux sous-sections [prima materia - Chevreul]. Cependant, il convient d'ajouter, en prolégomène, des informations touchant à l'origine de l'or des Egyptiens. Dès l'an 2900 avant notre ère, les Egyptiens avaient possédé des mines d'or, nub, en Nubie. Le précieux métal, extrait du quartz, était broyé par des moulins à main, puis, à force d'habileté, on parvint à le raffiner. Le raffinage avait été découvert après de laborieuses recherches, et son secret était jalousement gardé par les prêtres. Ils le réservaient à l'héritier du trône ou à ceux qui possédaient les plus hautes qualités de vertu et de sagesse. Zosime écrit :
« Le bien de tout le royaume est maintenu par ces arts d'exploitation des métaux et du sable, mais nul autre que les prêtres ne peut exercer quelque pouvoir sur eux ».
A cela, il faut ajouter le travail sur d'autres métaux, sur le verre et des minéraux. C'est de là, sans doute, que se sont créés progressivement deux courants dans l'alchimie, l'un portant sur les transmutations et l'autre, traitant des transformations minérales [voir section Mercure de nature]. C'est là que nous intervenons, par le développement de l'hypothèse suivante.
Comment montrer qu'il y a eu deux courants dans l'alchimie, l'un chimérique, fondé sur la doctrine des transmutations, l'autre, positif, fondé sur la transformation de pierres communes en gemmes orientales ? Ces questions n'ont, à notre avis, pas encore trouvé de réponses adéquates. Dans les trois siècles passés, plusieurs historiens, critiques et commentateurs de textes alchimiques ont donné leur opinion. On peut citer l'un des plus anciens, Michel Maier, Adepte lui-même à ce qu'il paraît, qui était capable d'analyser de façon objective les cas de fraude, de tromperie, que les souffleurs organisaient dans un but mercantil. Nous trouvons ensuite l'abbé Dom Pernety, dont nous parlerons tout-à-l'heure, qui s'est essayé à un commentaire rare et remarquable sur l'Art sacré ; pour lui, il est hors de doute que les alchimistes ont possédé quelque substance extraordinaire, que l'on appelle la pierre philosophale, par laquelle monts et merveilles étaient garantis. Qu'on en juge : la santé parfaite et la longévité d'une part, la richesse d'autre part. Nous reviendrons plus tard sur ces chimères mirifiques...Il est essentiel de noter tout d'abord que la pierre philosophale est une invention du Moyen Âge et qu'on n'en trouve point de trace à l'époque des premiers alchimistes : Synésius, Stéphanus d'Alexandrie, Zosime de Panopolis l'ignorent. Plusieurs grands chimistes avant Joachim Becher intègrent dans leurs traités des chapitres sur la pierre philosophale ou sur les trois éléments qui sont supposés constituer, alors, les métaux : le Mercure, le Soufre et l'Arsenic. Notez que l'Arsenic recouvre le principe Sel ou « Corps » de la Pierre, et qu'à ce titre, c'est à tort qu'on attribue généralement l'invention du Sel à Paracelse. Mais il est un point essentiel : c'est que les gemmes orientales [rubis, saphir, topaze, etc.] ont été, depuis des temps immémoriaux, associées à des qualités organoleptiques, qui les distinguaient des pierres communes. Ce n'est pas tout. On a dit que les pierres précieuses formaient le symbole d'une « transmutation de l'opaque au translucide ». Voyez la section introduction générale où nous développons ce thème à propos de la nouvelle Jérusalem. Voyez encore notre section sur le Soufre. Quoi qu'il en soit, le rubis, par exemple, maintient la bonne santé et préserve du poison ; le saphir protègerait contre les morsures de serpent ou de scorpion, etc., etc. Ce qu'il est important de considérer, ici, c'est que les pierres précieuses étaient, autrefois, et certainement encore dans certains pays, employées comme des charmes ou des remèdes. Berthelot a bien insisté sur ces points dans ses Origines de l'Alchimie, et Chevreul semble être allé encore plus loin, à mots couverts, comme on le verra plus loin, dans son Résumé de l'Histoire de la Matière. Il nous apparaît comme hors de doute que de nombreux alchimistes, dans leurs traités, ont parlé de la transmutation de l'or ou de l'argent, alors qu'ils voulaient professer la préparation artificielle des pierres gemmes. Le lecteur pourra se référer aux textes que nous avons commenté ou à d'autres, tels que l'Hermès Dévoilé de Cyliani, révélateur à cet égard. Que l'on nous comprenne bien : il n'est pas question de prétendre que tous les alchimistes aient eu la même vision des doctrines de l'Art sacré. Beaucoup de textes ne sont basés que sur le premier objet de l'alchimie, qui, répétons-le, est entièrement chimérique. Qui plus est, chose importante, ces traités où il est question explicitement des transmutations, sont surtout axés sur la voie humide. Or, historiquement, c'est la voie sèche qui a été employée d'abord [voyez les écrits du pseudo Geber]. Seule la voie sèche peut procurer des températures supérieures à 1000°C. La voie humide ne peut excéder 500°C, et pour des pressions qui interdisent des cristallisations de sels mis en présence [cf. les écrits de Daubrée]. C'est la raison pour laquelle, dans notre quête, il nous a toujours paru logique d'étudier la voie sèche. Quant à la voie humide, qui nécessitait une maîtrise des appareils distillatoires et du travail du verre, ce n'est qu'à une époque plus tardive qu'elle fut employée. En alchimie, la voie humide nous paraît inséparable de la préparation des sels d'or solubles et de qu'on appelait autrefois l'or potable. Voyez la section voie humide. Nous dirons simplement ici que les préparations auriques que les alchimistes obtenaient au XVIe ou au XVIIe siècle étaient particulièrement toxiques et qu'en aucun cas elles n'auraient pu être de quelque secours, bien au contraire ! Les sels d'or sont utiisés actuellement dans un domaine très particulier, celui de certains rhumatismes inflammtoires chroniques, au premier rang desquels il faut placer la polyarthrite rhumatoïde, maladie d'une grande fréquence, invalidante à moyen ou à long terme si l'on n'entame pas, rapidement, ce que l'on appelle un traitement de fond, par des anti inflammatoires particuliers, dits d'action lente. Les sels d'or se sont ainsi distingués dans le traitement de cette maladie. Ils sont efficaces mais leur emploi est grevé d'un certain nombre d'effets indésirables sanguins, rénaux et cutanés, entre autre. Et nous parlons de sels d'or modernes, fabriqués avec les plus grandes garanties de galénique et de dosage. Qu'en était-il au XVIIe siècle ? Nous n'osons y penser [le lecteur connaîtra la composition des « sels d'or » anciens en consultant la section voie humide].
La question du but que poursuivaient les alchimistes a été posée. Il est évidemment difficile d'y apporter une solution unique et rationnelle ; nous nous sommes efforcés, dans ce site, d'envisager des hypothèses qui nous semblent constituer des avancées décisives en ce sens. Il reste à voir de quelle manière ils ont présenté leurs écrits. Des critiques ont dit que si les Adeptes avaient utilisé un langage crypté, c'était pour mieux cacher qu'au fond, ils n'avaient rien découvert. Et que la confusion de leurs propos était à l'image même du chaos qui avait résulté de la trituration de substances chimiques mixées à l'aveuglette [voyez par exemple l'Alchimie et les Alchimistes de Louis Figuier, Hachette, 1860 -]. Cette critique, à nos yeux, paraît insuffisante et requiert une déposition en appel avant la prononciation d'une révocation définitive. Le dossier en appel doit examiner les termes mêmes du langage qu'utilisent les alchimistes ainsi que le contexte culturel et chronologique. C'est ce contexte qui, en particulier, peut déterminer le paradigme en cours [par paradigme, il faut entendre l'idée dominante de la pensée scientifique à une époque donnée. Par exemple, chez Aristote et Empédocle, tout est dominé, de ce point de vue, par les Quatre Eléments ; du temps de Joachim Becker, c'était, en chimie, les notions de terre vitrifiable, de terre mercurielle et de terre inflammable. Du temps de Stahl, le phlogistique, etc., etc. Tout n'est pas d'ailleurs aussi simple. Car le concept de science ne s'est développé qu'à partir de l'expérience a posteriori raisonnée, qui date de l'époque de Lavoisier et de Scheele. E. Chevreul admet, néanmoins, qu'à la base d'essais chimiques réitérés et positifs, on puisse élaborer des expériences a priori répondant aux bonnes règles de la méthode scientifique -]. La nature même du discours des alchimistes, versatile, protéiforme, est l'objet d'interprétations diverses, où intervient en général la « sensibilité » de l'observateur ou du critique. Alors, nous dira-t-on, autant d'interprétations possibles que d'observateurs potentiels ? Ce serait évidemment ruiner notre système. Nous en sommes très conscient. On se retranchera derrière le concept « d'hypothèse forte ou faible », tel qu'il est appliqué aux interprétations de résultats positifs, dégagés à partir de statistiques où le critère de jugement n'apparaît pas spontanément objectif. Tels est le cas de l'astrologie. Dans deux ouvrages, nous avons conclu qu'il existait des éléments « forts » en faveur de l'hypothèse astrologique. Mais, aux yeux des scientifiques autorisés, il ne s'agit que « d'hypothèses faibles », et des résultats positifs basés sur des expériences, même bien conduites, en ce domaine, sont à analyser avec des précautions rigoureuses où, précisément, la conclusion à tirer de résultats positifs ne veut, en aucun cas, signifier qu'il existe une relation de cause à effet entre des résultats positifs et des hypothèses qui ont déterminées la mesure d'un critère de jugement donné. On peut parfaitement extrapoler un tel raisonnement pour l'idée alchimique. Nous disposons d'un nombre de textes, de traités absolument extraordinaire, dont beaucoup d'ailleurs, dépendant de la Bibliothèque de l'Arsenal ou de al bnf, n'ont pas été imprimés. Ces etxtes expriment des idées, variées d'ailleurs, sur l'alchimie et le sens à apporter à sa conception. Si nous appliquons dans toute sa rigueur le concept « d'hypothèse faible ou forte », il apparaît, sans doute possible, que la doctrine des transmutations métalliques est à ranger à côté de l'hypothèse la plus faible qui soit. Et ce n'est pas raisonner ainsi par pétition de principe ou sous le principe d'autorité [nous voulons parler de l'avis des scientifiques autorisés]. Non, à part Geoffroy l'Ainé, qui croyait pouvoir fabriquer du fer dans certaines conditions, il ne s'est pas trouvé un seul savant qui ait pu montrer que la transmutation d'un élément en un autre élément pouvait opérer dans les conditions de température et de pression prescrites par les alchimistes, dans leurs traités. Exit donc, la transmutation métallique. Reste la partie positive de l'alchimie, celle dont Berthelot est passé totalement à côté, celle que Chevreul, plus imaginatif que Berthelot, a su discerner sans pour autant pouvoir l'exprimer explicitement [cf. l'Histoire du Résumé de la matière]. En somme, Berthelot, en parlant des Origines de l'Alchimie, dans un ouvrage fondamental, nous donne les clefs de la compréhension rationnelle de l'oeuvre mais donne l'impression, soit de ne pas savoir les utiliser, soit de les avoir oublié dans quelque endroit. Chevreul, qui avait un caractère tout à fait différent de celui de Berthelot [qu'il n'appréciait guère d'ailleurs], traite de la même chose : et c'est, en vérité, à demi-mot, qu'il nous livre ce qui, à nos yeux, constitue l'explication et nous dirions, la révélation, du processus alchimique. Mais nous verrons plus tard le cas Chevreul. Quoi qu'il en ait été de leurs divergences de sentiment ou de caractère, Chevreul et Berthelot ont révoqué en doute toute idée de transmutation métallique. Mais, autant Chevreul apparaît comme un adversaire irréductible de la transmutation, autant Berthelot termine ses Origines e l'Alchimie en évoquant le Mercure des vieux alchimistes. Tout cela est bien étrange, bien intriguant. Nous ne saurons sans dute jamais lequel, des deux, était placé le plus près de nos hypothèses et conjectures. Peu importe. Le fait important est que les deux, en un impresssionnant travail d'érudit et de critique, aient su poser des questions qu'ils n'ont pu résoudre...Le lecteur l'aura deviné : notre sensibilité va dans la direction de Chevreul et son caractère nous agrée plus que celui de Berthelot, finement analysé par Jean Jacques [Autopsie d'un mythe, Belin, 1987]. Mais, de façon toute paradoxale, nous ne pouvons que constater que Berthelot est plus près de l'alchimiste traditionnel que Chevreul ! A la mort de Berthelot, des textes sont apparus, parfaitement surréalistes, qui ne peuvent laisser indifférents les « Amoureux de science » [c'est ainsi qu'on nomme les quelques énergumènes - dont nous faisons assurément partie - qui osent encore s'intéresser à l'alchimie, en 2001... -] et qui, même, pourraient peut-être jeter quelque lumière, sinon sur Fulcanelli, du moins sur les idées qui inspirèrent son « invention ». Car Fulcanelli, n'en doutons-pas, ne fut autre qu'une expérience de « synthèse mentale » pour reprendre une très heureuse expresssion d'E. Chevreul.
Il est hors de doute que les Adeptes [on donnait ce nom aux alchimistes qui pensaient avoir trouvé la pierre philosophale] ont, et ce de tout temps, utilisé un langage réputé fort abscons, qu'on appelle la cabale hermétique [nulle liaison avec la kabala juive]. Un certain effort de concentration suffit à discerner le vrai du faux, dans tout ce qu'écrivent les alchimistes. Les textes dont nous parlons ont été, en effet, maintes fois analysés, publiés, compilés, pillés, interpolés, etc., etc. Il n'en est que plus remarquable que, d'une part ils aient fait l'objet de recherches approfondies de la part de certains savants du XIXe siècle, et que d'autre part, ces mêmes textes aient continué à « résister » à la pensée rationnelle et logique, c'est-à-dire à la logique cartésienne, envisagée dans un sens spirituel, tout en continuant d'exercer une fascination sur les esprits. C'est donc par une autre sorte de logique, dont nous dirions volontiers qu'elle est d'approche « newtonienne », que l'on arrive à crocheter les serrures dorées et brillantes qui verrouillent ces livres fermés. Tous ces textes, en somme, donnent souvent l'impression de se protéger eux-mêmes, et, comme nous l'avons dit en introduction à la section Principes, ils ne peuvent être lus sans un minimum de travail préalable. Certains ont même, comme Umberto Eco, postulé que ces textes étaient, pour ainsi dire, à la « limite du pays fertile » de la compréhension, pour employer le titre d'un des plus tableaux de Paul Klee...Et pourtant, on peut arriver, de façon à la fois logique et rationnelle, à trouver à ces textes une signifiance précise et à poser des équivalences, au plan purement chimique, entre des points d'allégories, de légendes, et des phases de l'oeuvre alchimique où des réactions chimiques se produisent.
Ce travail, qui relève du « rationalisme bien tempéré », doit être mené sur plusieurs plans où se mêlent le sens, le sentiment et la raison :
1)- l'exégèse historique : il y a finalement peu de traités d'alchimie écrits réellement par l'auteur désigné sur la 1ère de couverture. Dans la majorité des cas, il s'agit d'un pseudonyme ou d'un éponyme ; quand ce n'est pas un groupe de chercheurs qui ont collaboré à la rédaction. On peut commencer par les plus anciens livres, ceux attribués au fabuleux Hermès Trismégiste. La Table d'Emeraude est, en fait, un texte du VIe ou du VIIe siècle qui n'a pas l'ancienneté que l'on prétend - voir notre commentaire à son sujet -. Plusieurs auteurs, ainsi, semblent se cacher derrière le célèbre alchimiste Basile Valentin. Il en est de même pour Geber [surnommé le prince des alchimistes], Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle et bien d'autres encore. Dans d'autres cas assez rares, c'est l'auteur lui-même qui a signé. On en a la quasi-certitude pour les textes de Bernard, dit le Trévisan, pour Alexandre Sethon, pour Denis Zachaire ou encore pour Isaac Le Hollandais. Il est presque assuré que les écrits de Nicolas Flamel sont apocryphes ; on a des pistes pour connaître l'auteur du Mutus Liber. On sait, sans doute, qui était Philalèthe mais on ne sait pas encore qui était Cyliani et, surtout, Fulcanelli. A ce sujet, les légendes les plus folles ont circulé et assez récemment, on tenait pour assuré qu'un Académicien des sciences était l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures philosophales. Dans le commentaire que nous donnons du Mutus Liber, nous citons l'Hypotypose de Magophon, alias Piere Dujols de Valois, libraire érudit : certains passages ont été repris presque à la ligne dans le Mystère des Cathédrales.
2)- la cabale hermétique : la cabale est un langage - que l'on appelle aussi la « langue des oiseaux » ou «gay sçavoir » qui joue avant tout sur les assonances phonétiques, sans se préoccuper des règles de grammaire ou de syntaxe. Le latin et surtout, le grec, ont été exploités à cet effet par les alchimistes, et de, de tout temps. Artéphius déjà, au XIe siècle [?], disait que l'Art sacré était entièrement cabalistique. Fulcanelli nous précise qu'il s'agit d'un argot spécial, « l'art goth » [voila un exemple un peu primaire de cabale]. Mais il ne faut pas s'arrêter à la première impression. Car, derrière l'image parfois anodine de ces relations, se tisse toute une toile spirituelle qui permet de donner aux mots un sens dont on ne les aurait pas crus capables, de prime abord. Expliquons-nous : les alchimistes disent par exemple, que les « métaux morts », c'est-à-dire ceux qui ont été brûlés, ne leur servent point. Il y là un exemple de cabale spirituelle, c'est-à-dire d'une sorte de rébus mental que l'on ne peut résoudre que par l'étude approfondie des textes. Ainsi, les alchimistes nous préviennent qu'ils disent systématiquement le vrai pour le faux, que là où ils sont clairs, ils nous trompent, et que là où ils disent des banalités ou des insignifiances, se cache un secret véritable. On peut renverser d'ailleurs la proposition et considérer que'ils disent le faux pour le vrai...Il faut donc avoir du discernement, ce qui suppose d'avoir lu des textes plusieurs fois et de s'en imprégner, exactement comme on écoute une musique à laquelle, d'abord, on « n'entend » rien. Si nous reprenons l'exemple des métaux, on pourra donc conjecturer que les « chaux » des métaux, c'est-à-dire les oxydes, doivent jouer un rôle non néglilgeable dans l'oeuvre. Nous pourrions multiplier les exemples, mais cela serait inutile puisque, dans nos sections, nous expliquons tous les points de cabale que nous avons pu, à la fois et percevoir et dévoiler.
3)- la chimie des Anciens, du Moyen-Âge ainsi que de celle précédant Lavoisier : il faut puiser dans maints traités de chimie des points particuliers pour discuter d'une piste possible ou d'une technique particulière. C'est ainsi que l'on arrive à avoir une idée de leurs expériences car les livres de chimie modernes ont totalement rompu le contact avec leurs attaches centenaires. Il faut lire Nicolas Lémery,
Glaser, Sénac, Lefèbvre, Boyle, Becher, etc., etc. Ces recherches ont d'ailleurs été entreprises au XIXe siècle, indépendamment, par Eugène Chevreul, Marcelin Berthelot et Ferdinand Hoefer. Ces trois savants et historiens distingués, ont compté parmi les plus érudits de leur génération et ont oeuvré considérablement dans ce domaine, réputé occulte. Eh, certes ! Leurs commentaires sont en général défavorables à l'idée alchimique telle que nous l'avons retracée au début. Nous dirons même que pour ces trois scientifiques, la question de la transmutation métallique ne se pose même pas. Mais, ils ont eu l'intelligence de replacer l'alchimie dans son double contexte historique et culturel ; de faire voir que l'idée alchimique était valable à une époque donnée, à l'époque, en somme, de la théorie des Quatre Eléments [notons d'ailleurs que le mot théorie, appliqué dans un tel contexte, est impropre ; la théorie scientifique est une invention qui date de l'époque moderne et on peut la situer au temps de Lavoisier et de Scheele]. De faire toucher du doigt, enfin, qu'il n'y avait pas que la transmutation des métaux, mais aussi celle de la transformation des minéraux. Par ailleurs, contrairement à ce qu'on croit d'habitude, l'idée alchimique a progressé avec le temps. Si l'on reprend le cours historique, nous trouvons Zosime, qui nous décrit des vitrifications et des teintures minérales, assimilées à l'émeraude ou au saphir [il ne s'agit bien sûr que de verreries colorées]. Mais à l'époque égyptienne, ce verre coloré était considéré comme une authentique transmutation d'une matière en une autre matière et c'est de là, réellement, que s'amorce l'idée alchimique :
a)- travaux sur le verre [verre blanc, verres colorés, cristal, etc.] ; b)- teintures minérales et métalliques ; c)- utilisation des alkalis végétal [alkali fixe] et minéral [alkali volatil] ; d)- amalgames de divers métaux [avec le mercure : l'amalgame est, par définition, un mélange, une « mixtion » où le mercure intervient] ; e)- expériences réitérées portant sur la fusion, la distillation, le refroidissement lent de matières vitreuses, etc.
Plus tard, l'alchimie englobe la pensée chrétienne et nombre d'allégories utilisent la symbolique de la croix comme creuset, et du Christ comme la matière subissant la « Passion », c'est-à-dire le feu. Au Moyen âge, les alchimistes inventent la pierre philosophale qui, depuis lors, a symbolisé l'alchimie aux yeux du grand public. Ce n'est qu'au XIXe siècle que des études historiques mettent en valeur deux courants dans l'alchimie : l'un, chimérique, où l'on parle des transmutations métalliques ; l'autre, positif, où l'on traite de la transformation des pierres communes en pierres précieuses...
4)- l'iconographie et le symbole : qu'on le veuille ou non, l'alchimie est aussi une philosophie de l'icone. A ce titre, de nombreuses gravures représentent des trésors d'art, d'orfèvre, et c'est même dans certaines églises, où des tableaux lapidaires sont exposés, que l'on ira parfois chercher l'explication d'une allégorie ou d'une légende. Il y a des livres d'images sur l'alchimie et on peut en citer au moins un, le Mutus Liber, dont on trouvera un commentaire sur ce site. D'autres se signalent à l'attention, tels que le livre d'emblèmes de Mylius [laPhilosophia Reformata] ou les Douze Clefs de Philosophie du pseudo Basile Valentin. D'autres encore combinent le texte et l'image en de somptueux ouvrages surréalistes avant la lettre. Tel est le livre que nous devons à Michel Maier, Atalanta fugiens, avec ses 50 gravures, par ailleurs ornées de fugues et de rébus sprituels. Certains ouvrages ont poussé très loin la recherche du style, comme le Splendor solis, remployé par Salomon Trismosin dans sa Toyson d'or. Ce n'est pas tout. Le symbole, en alchimie, est apparenté étroitement au mythe. C'est la mythologie gréco-romaine qui représente le fonds culturel de l'alchimie, pour d'évidentes raisons historiques. Certains, comme l'abbé érudit Dom Pernéty, sont même allés jusqu'à affirmer que les scènes mythologiques renfermaient des idées alchimiques. Dom Pernéty est un cas très particulier. Il a écrit une somme impressionnante sur l'alchimie : le Dictionnaire mytho-hermétique d'une part, et les Fables Egyptiennes et Grecques d'autre part. Ce second ouvrage est absolument unique. Sa lecture est déconseillée pour ceux qui, à notre avis, n'ont pas déjà acquis quelque teinture de science. Mais pour celui qui a une certaine connaissance du symbole, du mythe et de l'allégorie, c'est un festin royal. On peut, bien sûr, être en désaccord avec certaines idées ou hypothèses professées par Dom Pernéty, mais l'érudition est là, qui impose, quoi qu'il en soit, le respect. Mais il est parfois bien difficile de suivre Pernéty lorsqu'il expose des supputations assez fumeuses entre des épisodes de la guerre de Troie et des époques de l'oeuvre alchimique. Mais c'est qu'ici, il faut avant tout lire par le sentiment et non pas seulement par la raison. Autrement dit, nous avons affaire assez souvent, avec Pernéty - et aussi avec d'autres auteurs comme Philalèthe -, à de la poésie en prose, chose d'ailleurs qui se retrouve dans nombre de traités portant sur la philosophie hermétique [voyez la Philosophie Naturelle restituée de Jean d'Espagnet, à cet égard ou encore le Traité des Choses Naturelles et Surnaturelles, du pseudo Valentin]. Tout comme Fulcanelli s'est servi des tableaux de pierre des cathédrales comme « pré-texte » à ces trois livres, Pernéty et Michel Maier ont supposé dans les mythes des interprétations qui peuvent, pour peu que l'on jette un coup d'oeil pour la première fois sur ces légendes, paraître absolument délirantes ; nous en convenons volontiers.
C'est donc surtout par l'esprit et non pas seulement par la raison, comme nous venons de le suggérer, qu'il faut comprendre les supputations et extrapolations de nos auteurs « Chymiques ». Plusieurs textes importants ont été commentés sur ce site, considérés dans cette optique. C'est pour nous la seule manière rationnelle d'en prendre la mesure, et d'apprécier à sa juste valeur l'Idée Alchimique. Elle permet d'aboutir à une solution logique quant à la nature de la pierre philosophale, d'envisager une solution plausible au mystère du phénomène de la « projection », bref d'étayer une interprétation raisonnée de la Philosophie Naturelle, vue, pourtant, sous un aspect hermétique traditionnel. Enfin, cette manière conduit à envisager le but que poursuivaient les alchimistes, à la fois dans un sens pratique et spirituel. C'est le lieu d'évoquer, enfin, les travaux de C.G. Jung, le Pernéty du XXe siècle, qui a laissé une somme remarquable, Psychologie et Alchimie, où il réinterprète l'alchimie dans une connotation purement psychanalytique. Toutefois, cette approche pèche, selon nous, par un manque de perspective historique et par le rejet, pour Jung, de toute approche à caractère pragmatique : le fourneau n'existe plus, sinon en virtualité, et c'est la tête de l'alchimiste qui fait office de cucurbite tandis que la materia prima semble tout autant insaisissable que le mystère de l'âme. Si l'Artiste pousse trop son feu, la cucurbite saute - donc, la tête - et l'alchimie prend alors l'aspect de révélateur de l'Inconscient et des archétypes universels. L'ouvrage de Jung est impressionant d'érudition et de sagesse. Il est très bien illustré, bien commenté par le traducteur français, et la bibliographie est complète. Mais, nous le répétons, le laboratoire disparaît dans l'esprit de Jung ; ne reste que l'oratoire et, décidément, cette vision nous paraît par trop réductrice.
Message de Philippe Litzler philippe.litzler@syngenta.com à 14/9/2001 21:15:6 (heure française)
Re: L'idée alchimique ---------
Chers amis
Comme toujours ce que dit Monsieur Delboy est fort intéressant et très documenté. Concernant la génèse alchimique, je ne suis cependant pas d'accord avec lui, ayant effectué de nombreuses recherches historiques pendant des années sur ce domaine. Le premier texte certain que nous possédions est celui de Bolos de Mendès (Pseudo-Démocrite) qui date de 170 à 150 avant Jésus Christ! Ce texte a pu être écrit car vers cette époque les chercheurs du Musée et de la Bibliothèque d'Alexandrie furent chassés par l'un des Ptolémée (ils avaient soutenu son frère pour la succession et divulgèrent certains secrets appartenant au roi). Les techniques qui se rapprochent le plus de l'Alchimie sont les préparations colloïdales d'or, technique venue des Babyloniens via la Perse (d'où la légende du mage Ostanès ayant inspiré Bolos). Bolos cite une formule ternaire ("Une nature etc..."). Cette formule concentre toute la connaissance alchimique. Son importance est extrême. Le texte dHermès sur Isis est le deuxième plus vieux document alchmique. Cette histoire d'ange fécondant Isis ne doit bien sûr pas être pris à la lettre, mais représente une formulation symbolique ( Isis représente la terre noire d'Egypte, c'est-à-dire la substance noire qu'il faut blanchir; l'ange représente l'Eau qui a passé le chapiteau de l'alambic et qui est donc "spirituelle"; Horus "Aurus", le fils d'Isis représente l'or naissant de la terre noire et de son "coït" avec l'ange). Marie la Juive a vécu avant Jésus Christ et donc son idée de corps de lumière est antérieur au christianisme, qui s'y est inspiré. Le corps de lumière est bien sûr celui du compost qui se transforme sous les yeux de l'opérateur, mais par projection, également celui de l'artiste. Il y a évidemment une rencontre entre idées mystiques et pratiques sur la matière. Le livre de Bolos est très clair puisqu'il s'intitule "Physika kai Mystika", c'est dire qu'une cause physique soutient une cause mystique. Zozime, qui vivait vers 250 après Jésus Christ indique également qu'il existait des Anciens dont sa "soeur" Eusébie possédait les livres. Non, l'Alchimie n'est pas une "invention" du Moyen-Age, ni des Arabes. La base des idée provient de la métallurgie du cuivre; le travail du verre et de l'or colloïdal a fait le reste. L'origine de ces découvertes remonte à environ 280 - 300 avant Jésus Christ et je pense savoir qui en est l'instigateur. Salutations hermétiques Philippe Litzler
sur Marie la Juive et le Philosophe Chrétien anonyme
Message de Hervé Delboy hdelboy@club-internet.fr à 15/9/2001 8:53:55 (heure française)
sur Marie la Juive et le Philosophe Chrétien anonyme ---------
A la suite des intéressantes remarques de Philippe Litzler, j'ajouterai les points suivants : - tous les historiens de l’Art sacré s’accordent pour faire débuter l’alchimie du II ou III ème siècle après J.-C. ; - il est de fait que les passages que j’ai cités ont un sens qui n’est pas univoque et qu’on peut leur prêter des intentions cabalistiques ; je pense qu’il faut rester très prudent dans ce domaine, en voulant toujours rechercher des traits de cabale dans le moindre écrit des Anciens ; - voici quelques renseignements sur Marie la Juive :
Marie la juive est souvent évoquée par les alchimistes. Les fragments qui nous restent de ses écrits sont des extraits compilés par un philosophe chrétien anonyme. La citation suivante peut en donner une idée et nous donnons plus loin le texte entier :
"...Les deux combinaisons [le mâle et la femelle] portent beaucoup de noms, tels que...eau de l'acide du sel marin...on l'appelle aussi...eau de lait d'une vache noire...eau de chaux vive...de tartre, d'alun schisteux..."
Ce passage contient la première mention de l'acide chlorhydrique, le second des "dissolvants". Il est curieux de constater que Marie cite comme recette « pour faire de l'or » la racine de mandragore ayant des tubercules ronds, ce qui renverrait à une Solanum tuberosum, c'est-à-dire à la pomme de terre ! Or, il est bien évident que l'écriture des manuscrits grecs où Marie se trouve mentionnée est antérieure à la découverte du Nouveau-Monde...Quoi qu'il en soit, Marie imagina divers appareils propres à la fusion et à la distillation dont le kérotakis ; c'est à cette occasion qu'elle s'étend sur une invention particulière pour transmettre la chaleur par l'intermédiaire d'un bain de sable ou de cendres qui devait devenir célèbre sous le nom de bain-marie. Il n'existe cependant aucun renseignement certain sur la vie et les écrits de Marie la Juive, dont le nom se rencontre si souvent dans les manuscrits relatifs à l'art sacré, et dans les ouvrages d'alchimie. Georges Syncelle, historien du VIIIe siècle, dit dans sa chronique que Démocrite d'Abdère fut initié par Ostanès dans le temple de Memphis avec d'autres prêtres et philosophes, parmi lesquels se trouvait aussi Marie, savante juive, et Pammènes -si ce témoignage est vrai, Marie était contemporaine de Démocrite et de Zosime. Cela dit, Ferdinand Hoefer, en parcourant les fragments de Marie, conservés dans les manuscrits qui traitent de l'art sacré, a été à même de constater que ces écrits ne sont que des fragments rédigés par un philosophe chrétien anonyme. Voici cet extrait :
Extrait du philosophe chrétien. Discours de la très savante Marie sur la pierre philosophale (Ms. 2251)
Intervertis la nature, et tu trouveras ce que tu cherches. il existe deux combinaisons : l'une appartient à l'action de blanchir [leucosiV], l'autre à l'action de jaunir [xantosiV]. Il existe aussi deux actions de blanchir et deux actions de jaunir : l'une se fait par la trituration, l'autre par la calcination. On ne triture saintement, avec simplicité, que dans la maison sacrée ; là s'opère la dissolution [limen] et le dépôt [coite, lit]. Combinez ensemble, dit Marie, le mâle et la femelle, et vous trouverez ce que vous cherchez. Ne vous inquiétez pas de savoir si l'oeuvre est de feu. Les deux combinaisons portent beaucoup de noms, comme de saumure, eau divine incorruptible, eau de vinaigre, eau de l'acide du sel marin [oxalmeV], de l'huile de ricin, du raifort et du baume ; on l'appelle encore eau de lait d'une femme accouchée d'un enfant mâle, eau de lait d'une vache noire, eau d'urine d'une jeune vache ou d'une brebis, ou d'un âne, eau de chaux vive, de marbre, ! de tartre, de sandaraque, d'alun schisteux, de nitre, de lait d'ânesse, de chèvre, de cendres de chaux ; eau de cendres, de miel et d'oxymel, de fleurs d'arctium, de saphir, etc. Les vases ou instruments destinés à ces combinaisons doivent être de verre. il faut se garder de remuer ce mélange avec les mains ; car le mercure est mortel, ainsi que l'or qui s'y trouve purifié.
Il est évident qu'au travers de ces énumérations -dignes d'un Jules Verne ou d'un Georges Pérec- sont furtivement glissés des mots-clefs dont le lecteur aura sûrement quelque idée. Il semble bien que ce soit le même philosophe chrétien anonyme qui nous ait laissé des extraits de Marie et de Zosime. Ferdinand Hoefer cite ce fragment qui provient sans doute de ce même philosophe chrétien :
discours d'un très savant philosophe chrétien sur la stabilité de l'or
Tout se compose de matières sulfureuses et mercurielles (liquides)...Persuadés par les réflexions du maître [Zosime], nous avons été conduits à rapporter ce qui suit : Prends, dit-il, du mercure [ugra, ce qui est liquide ; c'est ainsi qu'on désignait souvent le mercure, mais en ajoutant alors liquide du philosophe], solidifie-le avec la magnésie, ou avec du soufre non brûlé, ou avec l'écume d'argent, ou avec de la chaux calcinée, ou avec l'alun de l’île de Mélos...Le grand Zosime dit que le mercure est l'eau divine [entendez un composé sulfureux, terme signifiant à la fois divin et soufre] qui s'est déposée dans les vases...qu'est-ce que le mercure et la magnésie ? la conjonction disjonctive [qui a valeur de dissolution : on retombe dans le limenprécédent] doit être prise pour la conjonction copulative [qui a valeur de dépôt, coite] afin qu'on obtienne les nombres trois, cinq et sept, et que les jours de la putréfaction soient, selon Démocrite, au nombre de quinze. Et le divin Zosime, en parlant des eaux divines ou sulfureuses, dit que les deux ne font qu'un : que le composé blanc et l'eau de soufre sont une seule et même chose [mercure = ugra] - ainsi, le soufre mêlé au mercure produit des substances ayant beaucoup d'affinité les unes pour les autres parce qu'elles sont de même nature...C'est pourquoi nous allons rechercher ce qu'est le tout dont les deux parties sont le soufre et le mercure.
Certains points ne laissent pas de nous étonner ; en particulier, le fait, clair, qu'au mercure était associé non pas le vif-argent vulgaire ni même le « Mercure » des métaux tel qu'on le comprend en stricte orthodoxie hermétique, mais tout simplement un métal à l'état de liquide, tout simplement fondu, aux caractères d'argent-vif comme les poissons argentés dont parle Bernard d'Espagnet. L'allusion à la Magnésie vaut pour une terre [calcaire, marbre, albâtre] ; enfin les chiffres III, V et VII et le nombre de jours que doit durer la dissolution : XV. Fulcanelli fait lui-même à une allusion au nombre quinze dans les Mystères, dans l'examen des caissons de l'hôtel Lallemant à Bourges et assure que le nombre 15 dévoile le nom commun du sujet des Sages. Dans un premier temps, nous pensions que derrière « quinze », on pouvait, par simple renversement, aboutir par la cabale phonétique à « zinc », terme renvoyant lui-même à l'étain [plumbum album] ; nous proposons l'explication alternative suivante : ces repères chiffrés voilent le nom du composé tant convoité que l'on peut décomposer ainsi :
C = 3 -> C [A] L X = C L X = 100 - 50 - 10 = 160 -> 7
Dans le même ordre d'idées, Fulcanelli, dans les DM, II (Le Déluge), p. 340, n'est pas en reste et propose les correspondances suivantes :
"Il est écrit que la pluie diluvienne dure quarante jours et que les eaux recouvrent la terre l'espace de cent cinquante jours, soit cent quatre vingt-dix au total...Le déluge était fini. Il avait duré cent quatre-vingt-dix-sept jours cycliques, ou, à trois années près, deux siècles réels."
ce qui donne la séquence : XL - CL - CXC - CXCVII. Nous ne portons pas de conclusion là-dessus et laissons au seul lecteur le soin d'apprécier le degré de pertinence de nos remarques...
A tous sur le forum, bien cordialement,
Hervé Delboy
Message de TOTO
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L'éléphant
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Bonjour à tous,
Que pouvez-vous m'indiquer au sujet du symbole de l'éléphant que j'ai rencontré
dans l'ouvrage de E. Canseliet 'DEUX LOGIES ALCHIMIQUES'.
Merçi et à bientôt.
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: L'éléphant
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Les commentaires d'Eugène Canseliet concernant les caissons du Plessis Bourré
sont d'ordinaire plus prolixes que celui concernant le panneau représentant «
l'éléphant, le singe et les deux bahuts ».
Le disciple de Fulcanelli nous laisse en effet un peu sur notre faim et l'on
aurait effectivement souhaité avoir plus d'éclaircissement sur la présence et la
signification du pesant animal !
Le commentaire se borne à souligné la très singulière morphologie du pachyderme,
et à rappeler que celui-ci était désigné sous le nom d'oliphant au temps de Jean
Bourré.
Le commentaire figurant au dos de la photographie illustrant ce chapitre
assimile l'animal à une vivante forteresse que l'artiste (le singe de Dieu) ne
cesse pas de surveiller ni de conduire.
Le même commentaire semble enfin évoquer le sens second du mot oliphant, celui
de « cor d'appel ».
Nulepart ailleurs, il ne semble que l'éléphant ne se rencontre dans
l'iconographie alchimique. Eugène Canseliet semble nous inviter cependant à
étudierune représentation de l'animal qui figurerait au Prado de Madrid, qu'il
aurait visité à l'occasion de son « imprévisible et merveilleux « séjour de
1952 au cours duquel il aurait revu une dernière fois son Maître.
Revenont à la représentation du Château du Plessi Bourré : l'animal est
représenté avec une trompe particulièrement importante dont l'extrémité
atteintun diamètre supérieur à celui de ses pattes.
On observe également que l'extrémité de la trompe présente un curieux dessin,
une sorte d'hexagone, dont chacun des sommet comporterait une sorte de rayon.
Telle quelle, cette figure ressemble donc à une étoile à six branches, dont le
cour serait un cristal radiant.
Rappelons quelles sont les caractéristiques de l'éléphant :
Il est gris, pesant, lent, semble doter d'une mémoire prodigieuse, un peu comme
s'il avait été le témoin de l'aube des temps. Pour ma part, j'y vois une
évocation de la minière de la voie sèche.
Je ne suis ni latiniste, ni hélléniste aussi je ne me risquerai pas à développer
une analyse éthymologique (qui semble d'ailleur laisser perplexes les
spécialistes, s'il faut en croire mon dictionnaire éthymologique). Je me
risquerai tout au plus à une suggestion plus proche de la langue des oiseaux,
que de l'Académie :
oliphant : oli (proche du mot huile) et "phane" : "qui porte" ??? L'éléphant :
"la minière qui porte l'huile". Celà pourrait correspondre effectivement à une
certaine réalité opératoire.
A prendre pour ce que celà est : une spéculation !
Bien cordialement.
Pierre
Message de TOTO
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Re: L'éléphant
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Bonjour à tous,
J'ai lu le chapitre consacré à cet animal dans les deux logis alchimiques de
Eugène Canseliet. C'est vrai qu'il est très peu prolixe sur le pachyderme en
question, mais j'ai remarqué, outre l'éléphant, qu'il parle aussi de la rose ???
Ce ne sont là, que des hypothèses de recherche et non une divulgation.
J'ai pris mes dictionnaires et j'ai cherché la relation qui pouvait exister
entre la rose et cet animal. Sur le mot 'ELEPHANT' je n'est rien trouvé de
significatif. Alors j'ai cherché son cri, qui est le 'BARISSEMENT'. Or en grec
le 'BARUS' (écrit en grèc avec le u comme y) signifie 'LOURD'. Mais par un
à-peu-près phonétique, le mot 'BARRIT' se rapproche du mot 'BARYTE'.
La 'BARYTE' est un sulfate de 'BARYUM' dont le principale minéral est la 'BARYTINE'
qui se présente normalement sous forme cristaline de couleur jaune, brun, rose
ou blanche. Sa densité est de 4,5 (d'où son nom, en grec). Or cette matière se
retrouve en combinaison avec le gypse et le sable pour former ce que l'on appel
la 'ROSE DES SABLES'.
Hormi cette relation entre l'éléphant et la rose des sables, je ne vois pas très
bien où cela nous mène.
Alors j'ai pris mon livre de chimie (TRAITE DE CHIMIE DE TROOST), au chapitre
sur le baryum, et à mon grand étonnement, cette matière soumis à un chauffage,
et combiné avec le mica, dégage un gaz, qui en s'enflamant brille d'une belle
couleur verte. Le vert est donc potentiellement présent dans cette matière.
Après avoir ingurgité cela, je suis perplexe, a savoir où cela peut mener !! Vu
sa densité (4,5), je ne crois pas que cette matière soit celle que je recherche.
A trop vouloir trouver des relations entre les symboles et les mots, on finit
toujours par trouver quelques choses, même si cela n'a aucun rapport avec la
sujet qui nous interesse.
Une autre petite remarque, sur la barytine, lu dans un livre consacré à la
minéralogie, est que ce mineraie était rejeté par les anciens. Cela a son
importance.
Si le symbole de l'éléphant se rapportait au diable, je saurais de quelle
matière il s'agit. En effet, d'une part l'alchimiste singe DIEU, et d'autre
part, le coffre symbolise une prison dont l'alchimiste doit libérer la matière
qui s'y trouve. L'éléphant est cette matière à délivrer. Mais qu'elle est cette
prison ? Je pense que la matière première dont parle FULCANELLI, dans le mystère
des cathédrales, lors de son commentaire sur le trou béant qui servait
d'éteignoir au cierge, et qui se rapporte au diable (voir à satan), est un
leurre. Bien que le symbolisme soit correcte, et que la matière désigné, ici,
est l'étain, celle-çi n'entre pas dans le grand oeuvre, car ce que l'on
recherche est une matière combiné à l'étain, pesante, et de tous temps, rejetté
parce que non fusible. De quelle matière s'agit-il ? Du tungstène, combiné à la
cassitérite, qui est le principale minérait d'étain. Sa densité est très lourde,
19,3 g/cm3 et sa température de fusion est de 3410°C. Est-ce la !
matière première (attention, il y a plusieurs matières premières dans le grand
oeuvre) recherché par les alchimistes ?
Ce que je recherche, ce sont des relations entre les symboles et d'autres
symboles ou entre des mots, afin de progresser en alchimie. Ici, mon fil
conducteur est la couleur verte, afin de mieux comprendre ce qu'est le lion
vert.
Salut et à bientôt sur ce forum.
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: L'éléphant
Les commentaires d'Eugène Canseliet concernant les caissons du Plessis
Bourré sont d'ordinaire plus prolixes que celui concernant le panneau
représentant « l'éléphant, le singe et les deux bahuts ».
Le disciple de Fulcanelli nous laisse en effet un peu sur notre faim et
l'on aurait effectivement souhaité avoir plus d'éclaircissement sur la
présence et la signification du pesant animal !
Le commentaire se borne à souligné la très singulière morphologie du
pachyderme, et à rappeler que celui-ci était désigné sous le nom
d'oliphant au temps de Jean Bourré.
Le commentaire figurant au dos de la photographie illustrant ce chapitre
assimile l'animal à une vivante forteresse que l'artiste (le singe de
Dieu) ne cesse pas de surveiller ni de conduire.
Le même commentaire semble enfin évoquer le sens second du mot oliphant,
celui de « cor d'appel ».
Nulepart ailleurs, il ne semble que l'éléphant ne se
rencontre dans l'iconographie alchimique. Eugène
Canseliet semble nous inviter cependant à étudierune
représentation de l'animal qui figurerait au Prado de Madrid,
qu'il aurait visité à l'occasion de son « imprévisible et merveilleux «
séjour de 1952 au cours duquel il aurait revu une dernière fois son
Maître.
Revenont à la représentation du Château du Plessi Bourré : l'animal est
représenté avec une trompe particulièrement importante dont l'extrémité
atteintun diamètre supérieur à celui de ses pattes.
On observe également que l'extrémité de la trompe présente un curieux
dessin, une sorte d'hexagone, dont chacun des sommet comporterait une
sorte de rayon. Telle quelle, cette figure ressemble donc
à une étoile à six branches, dont le cour serait un
cristal radiant.
Rappelons quelles sont les caractéristiques de l'éléphant :
> Il est gris, pesant, lent, semble doter d'une mémoire prodigieuse, un
peu comme s'il avait été le témoin de l'aube des temps.
Pour ma part, j'y vois une évocation de la minière de la
voie sèche. Je ne suis ni latiniste, ni hélléniste
aussi je ne me risquerai pas à développer une analyse
éthymologique (qui semble d'ailleur laisser perplexes les
spécialistes, s'il faut en croire mon dictionnaire éthymologique). Je me
risquerai tout au plus à une suggestion plus proche de la langue des
oiseaux, que de l'Académie : > oliphant : oli
(proche du mot huile) et "phane" : "qui porte" ???
L'éléphant : "la minière qui porte l'huile". Celà pourrait correspondre
effectivement à une certaine réalité opératoire.
A prendre pour ce que celà est : une spéculation !
Bien cordialement.
Pierre
Message de TOTO
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De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
Dans les livres d'alchimies, on parle souvent de cette couleur, comme par
exemple dans "la grande coction" lors du régime associé à VENUS si je ne me
trmpe pas, ou pour désigné "le lion vert".
QUESTION : cette couleur est elle la couleur dû à un mélange composé de bleu et
de jaune (comme le sulfate de fer qui serait composé de soufre "jaune" et de fer
"bleu"), ou bien la manifestation d'un réaction qui quand celle-ci est terminé
le vert disparait ?
On désigne aussi cette couleur comme la manifestation de l'esprit, et de la
regénération (la NATURE).
Quand pensez-vous ?
merçi et à bientôt sur ce forum.
Message de Santy
santy_f_g@hotmail.com
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Le LION VERT
Siento tener que escribir en Español, mi mal frances no es utilizable para
tratar un tema tan importante.Aquellos que quieran tomarse la molestia de hacer
traducir este mensaje espero que por mis palabras se vean recompensados por la
molestia.
Muchos tratados hablan del leon verde,algunos lo muestran "liquido" encerrado en
una redoma de cristal.Esa imagen muestra claramente la esencia de esa sustancia
misteriosa,de color verde y dentro del cristal.
Sabemos positivamente que el leon verde es una materia cristalina que se colorea
de verde en la operacion al captar el espiritus mundi.
Esta sal verde es el mar donde se pesca nuestro pez,atrapado en esa red
cristalina.
La operacion no está exenta de peligro pues si se trabaja demasiada cantidad de
una vez puede producirse una fuerte explosion,el fraccionar la mixtura,en 16
partes como explica fulcanelli es imperativo.Las condiciones exteriores son
tambien necesarias,operar denoche con la luna creciente, en la primavera del
carnero y a la luz vacilante de una vela.Conocer la temperatura idonea sin
sobrepasarse y sobre todo la lenta cristalizacion
sin retirar el crisol del horno apagado.
Si se tiene exito la superficie del vaso estará esmaltada de verde y bajo el
manto salino la estrella de los magos,perfecta,nos anunciará el nacimiento del
pequeño rey (roytelet).
Esa manto salino,cristalizado y verde es el verdadero y unico LEON VERT.
bien cordiellement
Ferregon
Message de Adrimis
Merlin33@netcourrier.com
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Voila une petite traduction à l'aide de mes souvenirs de lycée:
"Je suis contraint d'écrire en espagnol, mon mauvais francais n'étant pas
utilisable pour traiter un thème si important. [...].
Beaucoup de traités parlent du lion vert, quelques uns le montrent liquide,
enfermé dans une cornue de cristal. Cette image montre clairement l'essence de
cette mystérieuse substance de couleur verte à l'interieur du cristal.
Nous savons positivement que le lion vert est une matière cristalline qui se
colore en vert lors de l'opération pendant laquelle elle capte le Spiritus Mundi.
Ce sel vert est la mer dans laquelle se peche notre poisson, attrapé dans notre
filet cristallin.
L'opération n'est pas sans danger, car si l'on travaille trop de matière à la
fois, il peut se produire une forte explosion. Fractionner la mixture en 16
parts, comme l'explique Fulcanelli, est impératif. Les conditions extérieures
sont également nécessaires, opérer de nuit en lune croissante, au cours du signe
printanier du bélier, à la lumière vacillante d'une bougie. Connaitre la
température convenable, sans la dépasser et surtout la lente cristalisation sans
retirer le creuset du four éteint.
En cas de succès, la superficie du vase sera émaillée de vert, et sous le
manteau salin, l'étoile des mages, parfaite, nous annoncera la naissabce du
petit roi.
Ce manteau salin, cristalisé et vert, est le vrai et unique LION VERT.
Bien cordialement
Ferregon"
Un petit commentaire toutefois: ca me rappelle la fabrication du régule tout ca.
Le Lion Rouge est-il bien le sang de ce Lion Vert ?
Adrimis
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Tout d'abord un gand merci à Ferregon pour ces informations et à Adrimis qui
nous a offert cette traduction.
En ce qui concerne la remarque finale de notre ami traducteur, je pense qu'il
est normal de voir apparaître encore l'étoile (en fait, autant q'uil y a
d'aigles.
Je ne suis pas encore opératif et je crains de dire des bêtises dangereuses pour
ceux qui s'engageraient au laboratoire, aussi je me bornerais seulement à
renvoyer à ceu qu'en dit Fulcanelli dans son analyse des caissons de Dampierre.
Il est quelque part fait mention de la devise "retourne et je reviendrais" (je
cite de mémoire).
Par ailleurs, E. Canseliet explique dans son livre "l'alchimie expliquée sur ses
textes classiques" que l'eau doit abreuver la terre progressivement, puis la
recouvrir. J'imagine que si l'eau correspond à notre régule, il doit y avoir
également un phénomène de retassure "étoilée" lors de la solidification du
métal.
Bien entendu, si l'on suit E. Canseliet, ce phénomène a lieu sous la couche du
vitriol qui recouvre les protagoniste, à la fois pour éviter l'oxydation et la
sublimation des matières les plus volatiles (à la fin, on y laisse des plumes
!...), et pour capter encore et toujours de l'Esprit Universel et le transférer
aux matières sous-jacentes qui s'en satureront.
Je le répète : ceci n'est qu'une spéculation de ma part et doit être considérée
comme telle.
Bien cordialement.
Pierre
Message de TOTO
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
Un grand remerciement à ADRIMIS pour sa traduction du commentaire de FERREGON.
Je crois que je ne suis pas le seul à ne pas comprendre l'espagnol.
De ce que j'ai pu comprendre du LION VERT, en lisant les FULCANELLI, est qu'il
est une masse solide et non liquide, qui intervient dans le début du troisième
oeuvre, lors de la voie sèche, pour la constitution du creuset qui subira la
grande coction. A ce stade, il y a trois matières, dont l'une est le soufre,
l'autre le mercure et le troisième le LION VERT. Eugène Canseliet en parle très
bien, puisqu'il est un des premier à révéler le début du troisème oeuvre. Il est
le vase de l'art, si j'ai bien compris, qui permettra de faire naitre le LION
ROUGE ou pierre philosophale.
Ce que je ne comprends pas bien, est la facon de le réaliser (le LION VERT).
Mais avant d'aborder sa conception, j'aimerai soulever le problème de
l'apparition de la couleur verte. Je me suis mal exprimé, dans le premier e-mail,
que j'ai envoyé. Je vais reprendre mon exposé d'une façon différente.
L'apparition de la couleur verte est liée au SPIRITUS MUNDI. Jusque là, nous
sommes d'accord avec FERREGON. Ne sachant pas du tout ce qu'est le SPIRITUS
MUNDI, je ne peux qu'analyser les mots afin de mieux comprendre ce que je
recherche.
Ce que je vais entreprendre ici, est une simple hypothèse et non une déduction
tirée des livres.
SPIRITUS MUNDI se traduit pas l'esprit du monde.
--> Qu'est ce que le monde ? Ne dit-on pas qu'un alchimiste singe le travail de
DIEU !! Donc ce que l'alchimiste entreprend est la création du monde, par
analogie avec le travail de DIEU réalisé en six jours, dont le septieme, il
s'est reposé.
--> Qu'est ce que l'esprit ? Une chose légère que se dégage d'une matière. Ne
dit-on pas d'un gaz qu'il est volatil, comme les oiseaux. Car les oiseaux sont
plus léger que l'air, puisqu'ils peuvent s'y mouvoir. Il y a bien une relation
entre l'esprit, le volatil et sa manifestation, qui est la couleur verte.
Si le monde est la matière que l'alchimiste travail, et l'esprit, une forme
d'émanation qui se dégage de sa matière, que pouvons nous dire de la couleur
verte ?
Deux hypothèses à ce sujet :
1) Ou bien la couleur verte se manifeste dans l'esprit, de donc elle est la
manifestation de la présence de ce SPIRITUS MUNDI. Nous pouvons déduire de cela,
que l'émanation qui ce dégage du composé a un caractère de sainteté. Le SPIRITUS
ne serait-il pas aussi le Saint-Esprit qui est représenté par une colombe. Le
Christ n'a-t-il pas été baptisé par l'eau de par le feu, dont la manifestation
du feu était la descente du Saint-Esprit sur lui.
Ce que je veut dire par là, est que la manifestation de la couleur verte serait
dû au dégagement d'un gaz dont la flamme serait verte.
2) Ou bien la couleur verte se manifeste dans le monde, et elle est le résultat
d'un mélange de deux corps dont l'un est de couleur jaune (comme le soufre) et
l'autre de couleur bleue (comme le mercure), car on fait du vert avec du jaune
et du bleu. A ce stade là, je suis plutôt tenté de dire que la couleur verte de
cette matière n'est que du verre coloré par des traces de fer (voir pour cela
les bouteilles de verre de 1 litre, avec des etoiles sur le tour, qui contenait
du vin, et qui ne sont plus commercialisée).
Ma seconde hypothèse retient toute mon attention, car le LION VERT ne serait que
du verre et sa composition serait : {SILICIUM} + {CHAUX} + {SODIUM ou POTASSIUM
ou BORE} + {FER} + {MANGANESE qui est le savon des verriers}. Enfin sa
composition exacte demeure une inconnue.
De plus, de ma seconde hypothèse, je ne vois pas en quoi cela peut être
dangereux, voir même explosif. Le seul explosif "élémentaire" que je connais est
: CHARBON + SOUFRE + SALPETRE que l'on nomme poudre noire.
L'apparition de l'étoile peut se manifesté par le silicium, car le QUARTZ ou le
CRISTAL DE ROCHE qui sont des oxydes de silicium purs se présente sous la forme
de figures hexagonales, dont le chiffre six en est la repésentation.
En ce qui concerne ma première hypothèse, je ne peut encore tout révéler, mais
voici un apercu de ce que j'ai pu comprendre.
Elle est symbolisé, chez les anciens, par l'éléphant, ou par la rose au centre
de la croix. Combiné physiquement et non chimiquement avec le mica, elle se
manifeste sous la forme d'un gaz qui, soumis à une flamme, prend la couleur
verte, qui est la couleur de la réaction de ce composé.
Je sais que mon interprétation est plutôt opérationnel, mais je suis comme M.
Pierre Stibia, non opératif pour l'instant. La pratique au laboraoire se fera
lorsque je saurai ce que je cherche. Rien ne sert de partir dans cette voie,
s'il l'on ne sait pas où l'on va.
Merçi et à bienôt sur ce forum.
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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"le sage est celui qui sait faire le verre" nous dit la Sybille.
Vert, verre, vair, ...
Il faut décidemment "avoir la fritte" :-) pour s'y retrouver dans ce dédale ...
Je te renvois à la lecture d'Eugène Canseliet, "l'alchimie expliquée sur ses
textes classiques" qui apparait ici particulièrement charitable.
Concernant la notion de "verre" : il ne faut pas forcémment y voir
systématiquement la présence de silice. Du point de vue de la physique actuelle,
un verre est une substance amorphe, non crystallisée, "brouillée". Du point de
vue des alchimistes celà signifie qu'elle n'est pas "structurée" par le principe
soufre, et est donc "ouverte" pour recevoir jusqu'à saturation le fameux et
mystérieux "spiritus mundi" (ou âme du monde, prâna, pneuma, etc.)
On peut faire des "verres" qui ne comporte pas un atome de silicium. Il s'agit
souvent de susbtances du genre "émail" associant effectivement un métal et un ou
plusieurs fondants.
Le "verre" qui nous préoccupe est de ce genre.
Si tu visualises ton enregistrement de l'emission "faut pas réver", tu devrais
voir ce fameux verre en surface du mercure, tel que l'alchimiste du film le
receuille après solidifcation et refroidissement dans une capsule. Ce verre se
présente sous la forme d'une pélicule jaune-vert. Ce n'est que plus tard, comme
le précise E. Canseliet, qu'il absorbe le spiritus mundi, gagne en poids et se
colore en vert plus intense.
Message de TOTO
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
Je crois que je ne suis toujours pas clair, ou sujet de la couleur verte.
Je n'ai pas commencé mon étude sur le verre en déduisant que par un à-peu-près
phonétique vert donnait verre, mais sur la recherche matérielle de ce qui
pouvait donner la couleur verte.
Les verres dont tu parles peuvent aussi être fait à base d'alun, d'antimoine, de
sulfate, et bien d'autres matières. Le problème ne se pose pas dans la
fabrication d'un verre sans silicium, mais dans la recherche d'une matière
transparente ou translucide qui soit de couleur verte comme le verre à base de
silicium et de fer. Hormi cela, je ne connais que le sulfate de fer qui soit
vert. D'ailleurs il est à la base de la fabrication de l'huile de vitriol.
La matière que je symbolise par l'éléphant se présente, naturellement, sous la
forme d'une matière vitreuse, non verte. Mais elle à la particularité de se
manifester en colorant la flamme de couleur verte. Mes recherches laissent
penser que cette matière étaient sans valeur pour les anciens, et ne fut
découverte que au XIX ième siècle. Son utilisation actuelle reste peut utilisées
sauf dans certaines teintures.
Ne sachant pas en quoi consiste la couleur verte, je ne peut me décider à
trancher sur le choix de la matière composant le LION VERT.
Mon fil conducteur est la couleur verte ou le lion, bien que ici, je n'ai point
parlé du lion.
Salut et à bientôt sur ce forum.
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Pour revenir à ce verre vert :
Il y a quelques années, j'ai lu une publication de la Filiation Solazaref qui
comportait un article très intéressant sur cette question. L'auteur
intervprétait la question du vitriol (ou du lion vert, etc.) du point de vue de
la chimie actuelle. Selon lui, il s'agissait de ferrite de potassium, issue de
la réaction du fer et des fondants (nitrate de potassium, en particulier).
Cette "ferrite", de formule KFeO2, serait particulièrement hygroscopique et son
hydratation lui donnerait une splendide couleur vert émeraude... Le phénomène
s'accompagnerait d'un gain de masse, du fait de l'absorption d'eau d'origine
atmosphérique.
Cette interprétation me séduit (avec le danger potentiel de la séduction : celui
d'une déception toujours possible !) car elle est cohérente avec ce que je sais
des matières en jeux et du mode opératoire du 1er et du 2ème oeuvre.
Bien entendu, on peut ne pas être d'accord avec cette "explication" que beaucoup
vont trouver reductrice. Pour ma part, je ne vois aucune contradiction entre
l'approche "traditionnelle" et celle, moderne", qui consisterait à "décoder" le
vocabulaire alchimique pour y trouver des équivalents dans le vocabulaire
scientifique actuelle.
Bien cordialement.
Pierre
Message de Adrimis
merlin33@netcourrier.com
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Le risque d'explosion dont parle Ferregon n'est pas une explosion à proprement
parler, c'est plutot une réaction vive.
Soufre + Charbon + Salpetre est un explosif.
Mais dans cette formule, ce qui explose, c'est surtout le salpetre. Il suffit de
mettre du salpetre en grande quantité dans un creuset à haute température pour
voir une réaction violente voire explosive.
Beaucoup de dérivés azotés ont des propriétés explosives.
Adrimis
Message de TOTO
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
Ta remarque est fort intéressant sur le rapprochement entre le vocabulaire
alchimique et les termes scientifiques moderne. Je m'éfforce de lire des
ouvrages de chimie pour effectuer des rapprochement entre de vieilles
expressions et leur combinaison chimique moderne. Par exemple l'huile de vitriol
pour l'acide sulfurique fumant ... Mais ce que je recherche surtout, ce sont des
descriptifs de matières connues par les anciens.
Cette ferrite de formule 'KFeO2' est similaire à la description du LION VERT,
s'il l'on prend comme hypothèse que le SPIRITUS MUNDI est l'eau qui se trouve
présent dans l'atmosphère. A retenir !!!
Une remarque au sujet du mot 'SPIRITU' peut nous aider à mieux comprendre ce
SPIRITUS MUNDI. L'anagramme de ce mot 'SPIRITU' est 'PIRITUS' en déplacant le
'S' du début pour le mettre à la fin du mot. L'esprit serait de la pyrite ???
Bien que j'ai lu plusieurs fois les FULCANELLI et les E. CANSELIET, je ne sais
toujours pas à quoi sert le LION VERT. Est-ce le vase de l'art, dont parle E.
Canseliet qui doit contenir le MERCURE ET LE SOUFRE PHILOSOPHIQUE ? Je peux me
tromper mais si on désigne trois symboles par trois noms différents, que l'on
met en relation pour la grande coction, je suppose qu'ils sont de compositions
différents. Sinon je ne vois pas très bien à quoi cela sert. C'est comme si l'on
voulait faire le grand oeuvre avec de la glace, de l'eau et de la vapeur d'eau
!! Ce serait toujours de l'eau sous trois forme différente.
A quoi je veux arriver ? Je pense que si une matière est éligible pour le soufre
ou le mercure philosophique alors elle ne l'est pas pour le lion vert. Ainsi ce
lion vert, serait la combinaison d'une matière jaune et bleu, dont la
manifestation se ferait lentement par l'intermédiaire d'un agent extérieur.
L'importance de l'identification de cet agent extérieur permet de mieux
comprendre comment se réalise la cominaison entre la matière jaune et bleu. Au
sens propre, le jaune et le bleu ne sont pas les couleurs apparente des
matières, mais plutôt leurs potentialitées chromatiques. Dans la combinaison
sulfate + fer, le fer ne se présente pas bleu mais plutôt gris.
On peut revenir sur ces couleurs par deux allusions qui sont :
1) Le mot vert est homonyme du mot vaire. Or celui-ci désigne, dans le cas de
l'hermine, une peau tacheté de blanc et de noir.
2) Fulcanelli, nous parle de ce loup qui mangea l'âne, dont l'âne servait à
transporter le linge au lavoir. Le loup était gris avant de devenir vert. La
couleur de l'âne n'est pas précisé. Et on ne sait rien sur le procédé du
changement de couleur du loup.
3) Fulcanelli rapproche le mot chloros [vert] de chrusos [or] (en grec).
Il s'emble que si nous rapprochons les paragraphes 1, 2 et 3, nous pouvons dire
:
--> le loup est gris,
--> l'âne est blanc,
--> une allusion à l'eau (le lavoir),
--> le loup est le symbole de la lumière,
--> l'âne est le porteur du Christ (comme Saint Christophe).
--> la couleur verte est l'émanation d'une matière que l'on désigne par OR, ou
par la couleur jaune. Elle est à rapproché du christ, voir du signe de la croix.
Ne connaisant que d'un point de vue symbolique les matières jaune et bleue, nous
ne savons pas s'il entre d'autres matières dans la combinaison. L'agent
extérieur, pouvant être l'eau ou la lumière, devrait réagir sur le composé. Pour
exemple : mettez dans un tube à essai du chlore et de l'hydrogène, à l'abris de
la lumière. Il ne se passe rien. Tandis que si la lumière agit sur le tube à
essai, une réaction va transformé le chlore et l'hydrogène et acide chlorydrique.
L'allusion au Christ ou au signe de la croix, me fait impérativement pensé à la
matière née de la Sainte Vierge alchimique. C'est à dire le silicium (qui est
contenu dans l'alun d'où la matière alumino-silicaté des potiers).
Mais de part cette déduction, je reviens à la fabrication du verre {SILICE} +
{CHAUX} + {SODIUM | POTASSIUM | BORE} + {FER}.
Salut et à bientôt sur ce forum.
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Si la Cybille t'encourage à chercher comment fabriquer le "verre", elle te dit
de ne pas trop te préoccuper de la manière conventionnelle de le faire ...
Je t'encourage donc à lire, lire, lire, relire, E. Canseliet et son "Alchimie
expliquée". Je pense que tu y trouveras largement de quoi répondre à tes
interrogations.
Lis, si celà t'es possible, l'ouvrage d'Atorène "Le laboratoire alchimique". Il
est également incontournable. Bien entendu, ces deux ouvrages sont relatifs à la
voie sèche, telle que pratiquée par E. Canseliet et, selon toute vraissemblance,
Fulcanelli. Il y a certainement "incompatibilité" avec les autres voies.
Pour ce qui est de cette voie, et pour ce que j'ai pu en voir chez des amis
opératifs, le Lion Vert (ou le Vitriol, ou l'émeraude des sages, etc.) est bien
une substance vitreuse, d'une couleur jaune-verte. Elle est obtenue à l'issue de
la purification réguline et sa couleur n'est pas la résultante du mélange de
couleur jaune et bleue (même d'un point de vue "symbolique").
Pour revenir à l'utilisation des terminologies modernes : il convient d'être
prudent ! Telle expression ancienne "spagyrique" peut être effectivement
"traduite" en langage moderne, mais les termes alchimiques sont souvent
différents. Les anciens n'hésitaient pas à reprendre une terminologie "spagyrique"
pour mieux masquer la nature des substances qu'ils utilisaient pour l'OEuvre.
Ton interprétation concernant l'huile de vitriol est peut-être acceptable si tu
te places du point de vue strictement spagyrique, en revanche, du point de vue
alchimique, je ne crois pas que celà soit juste... Eh oui, c'est pas simple !
Mais qu'est-ce qu'on s'amuse ! :-)
Bien cordialement.
Pierre
Message de TOTO
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
Et en particulier à M. Pierre Stibia, qui a la gentillesse de me répondre, sur
des hypothèse de recherche sur le LION VERT.
a) Pour obtenir une matière verte, il n'y a que deux solutions possibles (et
ceci n'est qu'un simple raisonnement de déduction) :
--> ou bien il y a une seule matière, qui possède potentiellement la couleur
verte. Rien ne dit que la couleur apparente de la matière est verte. Mais dans
ce cas, le processus consiste à purifier cette matière.
--> ou bien il y a deux matières qui chacune possède la couleur jaune et la
couleur bleue. Car la couleure verte est produite que par ces deux couleurs. Si
le fait d'évoquer la couleur dérange, on peut baptiser MERCURE pour le bleu et
SOUFRE pour le jaune. Le processus consiste en la combinaison de ses deux
couleurs.
Ce que nous savons de part les textes, est que la manifestation de la couleur
verte se produit par un agent extérieur. Il s'agit du SPIRITUS MUNDI. A ce stade
là, la couleur ne nous renseigne pas sur la nature de la ou des matières mis en
jeu.
De plus, la couleur verte est la couleur de la génération, du renouveau de la
nature. Or l'anagramme de NATURES est SATURNE, et ce dieu, chez les romains
présidait à la végétation.
B) Le vocable LION est intéressant. En astronomie, la constellation du LION
comporte une étoile principale qui porte le nom de REGULUS. Or REGULUS est ce
que l'on nomme le petit roi.
En métallurgie, la partie basse du creuset se nomme le régule. La partie haute
étant nommé les scories.
De plus, dans le jargon des métallurgistes, ce que l'on appel un régule est de
l'antimoine. (cf dictionnaire le petir robert). Doit on conclure pour autant que
le soufre est de l'antimoine.
Si la composition du LION VERT est faite à partir du petit roi, il semble que de
part sa nature masculine, et royale, peut-être même divine, il s'agit du soufre.
Il ne faut pas oublier que le lion est le roi des animaux terrestres, et il a un
pelage jaune-brun, proche de la couleur du soufre.
Mais si on connait le petit roi, qu'elle est ce MERCURE ?
C) Le VITRIOL qui est aussi l'autre nom du LION VERT, souligne la nature sulfuré
de la matière. En évidence, il ne s'agit pas du soufre commum comme on pourrait
le croire. Mais la première signification du vocable VITRIOL est de souligner la
nature vitreuse du composé.
L'anagramme de VITRIOL est L'OR I VIT. Mais de quel or il s'agit ? Du soufre ?
Du petit roi ?
Comme me l'a fait, si judicieusement remarqué, M. Pierre Stibia : "la Cybille
t'encourage à chercher comment fabriquer le 'verre'", il s'agit non de
reproduire à l'identique du verre comme faisait les anciens, mais de rechercher
un procédé similaire à la fabrication du verre, sans en respecter les phases
necessaire à son élaboration.
M. Pierre Stibia, me fait remarquer que des matières vitreuses semblable au
verre, sont possible avec autre chose que du silicium. Oui, peut-être, mais
combien (je parle des anciens) connaissait la possibilité de faire du verre à
base de l'alun ? Ou même à base d'antimoine ? Peut-être qu'il ne s'agit pas du
verre dans son aceptation primaire, mais plutôt d'une forme cristaline, et
transparente dans une aceptation plus générale. Les métaux ont, pour un grand
nombre d'entre eux, la possibilité de se manifester sous deux aspects qui sont :
l'aspect cristalin et l'aspect amorphe (c'est à dire sans forme). Mais par quel
procédé peut transformer un métal amorphe en métal cristalin ?
Je pense que le secret de cela, se trouve dans le MERCURE !!
D) Dernière remarque. M. Pierre Stibia me fait remarquer, que la couleur du LION
VERT est une combinaison du vert et du jaune. Or ces deux couleurs sont ceux que
portait les boufons au moyen-âge. Ce sont les fous des rois, avec leur marotte
qui rapelle d'une manière évidente le caducé du dieu mercure. Mais quel est donc
la signification de ce dieu mercure. En étudiant le mot AZOTH, j'ai remarqué que
ce mot est essentiellement composé des letres du 'DEBUT' et de la 'FIN' de trois
alphabets. Mon attention se prta sur le vocable 'FIN' qui peut aussi être
remplacé par 'TERMINUS'.
Dans l'antiquité, chez les romains, il existait un dieu qui s'appelait TERMINUS,
et dont la représentation était symbolisé par une pierre cubique. Voir pour cela
le dictionnaire de Francis Noël sur les fables. Or cette pierre cubique, on la
retrouve sous la forme de bustes dédiés au dieu HERMES, ou MERCURE, qui se
trouvait au carrefour des chemins. De nos jours on appelerait cela, une 'BORNE'
kilométrique. Par un à-peu-près phonétique cela ressemble au bore vers au borax.
Est-ce cela le MERCURE ? N'étant pas opératif pour l'instant, je n'ai pu trouver
aucun renseignement sur la manifestation du vert par combinaison avec ce
métalloîde. Peut-on me renseinger à ce sujet !!
Merçi et à bientôt sur ce forum.
Message de Adrimis
Merlin33@netcourrier.com
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour,
je fréquente depuis peu ce forum, et c'est le forum le plus actif que je
connaisse sur l'alchimie.
Je voudrais revenir sur ce qu'est le régule. Les anciens appelaient "régule" un
métal pur, débarrassé des autres composants de sa minière. Il a alors l'éclat
métallique.
Le Mercure désigne beaucoup de choses différentes. Il désigne entre autre le
régule d'antimoine en raison de sa ressemblance. En effet, l'antimoine en fusion
est semblable à du mercure.
Je pense que le terme AZOTH désigne le Mercure Philosophique qui est la racine
des métaux, et qui est également leur fin, c'est à dire le dissolvant universel,
le grand alkahest des 3 règnes. Ce Mercure est une "vapeur". Il sert a extraire
la quintessence de l'or et de tous les métaux.
Concernant la couleur verte. Lorsque l'on met du salpetre dans un creuset en
fusion, il se dégage des fumées vertes. KNO3 possède donc la couleur verte
cachée.
En ce qui concerne le verre, Basile Valentin faisait du verre d'antimoine avec
pour seuls ingrédients: Stibine +/- Tartre +/- Salpetre (Cf le char triomphal de
l'antimoine).
Je ne suis pas encore un opératif non plus mais j'espère m'y mettre bientot.
Adrimis
Message de ferregon
santy_f_g@hotmail.com
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Cher ami Pierre ,
Je remarque votres mots:
>
L´es aigles ils volent pas vers le sol.Sublimation
est l`ascension du la matiere fixe.
Le mercure a la propieté d´atraccion de l´espirit universel et le lion verte de
le retenir,et en la operation que vous parlez il le donne ses ailes pour fair
voler le soufre sousyacent ascendant chez le vitriol en position superieur.
Me cette operation a une tric,truc,pas expliqué pour auquene maistre,pour eviter
l´enpastation
fatal des matieres.
Ferregon
Message de Pierre Stibia
pierre.stibia@wanadoo.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Boujour à tous,
Merci à Ferregon pour son intervention.
En complément, et pour aider ceux qui ne possèderaient pas "l'alchimie expliquée
sur ces textes classiques" de M. Eugène Canseliet, devenu aujourd'hui très
diificile à obtenir, voici une sélection de citations qui éclairent, je crois,
la question du vitriol et des sublimations.
Elles ne dispensent pas d'une lecture approndie de ces ouvrages
"incontournables" ! Je vous rappele que vous pouvez demander à votre
bibliothèque municipale la possibilité de l'obtenir par le système du "prêt
inter-bibliothèque". Long, mais toujours possible...
Eugène Canceliet, "L'Alchimie et son livre muet", page 106 :
«Quant à cette fritte précieuse,- combien différente du mélange vulgaire,- qui
retient le soufre en dissolution, c'est-à-dire l'esprit toujours prompt à
s'enfuir, Fulcanelli nous recommande :
« Appliquez-vous à la fabriquer selon notre art, sans trop tenir compte des
procédés de verrerie».
Eugène Canceliet, "L'Alchimie expliquée sur ses textes classiques" :
page 239 et suivantes :
«Le fromage, dit aussi tourte, sur la grille, et le creuset posé dessus, coiffé
de son couvercle. Dans ce vase de terre, au fond, le sable rouge [...], ensuite
le mercure, enfin, le vitriol philosophique. La totalité, il va sans dire, au
sein du combustible en ignition.
La température doit être vive, non point trop cependant, et nous y insistons,
afin que la nappe mercurielle ne passe pas dans la terre inférieure, que nous
avons précédemment calcinée et qui doit rester, médiocrement saturée, en une
sorte de fonte spongieuse et résistante à toute nouvelle absorption. Tout cela
est possible, à condition de maintenir le triple artifice que nous préciserons
et qui consiste dans les proportions, l'ordre d'intervention et le palier
maximum de chaleur.
Dans son état de fermeté pâteuse, la terre se refuse à la liquéfaction dans
laquelle entre notre mercure, vers la limite de 500 degrés. »
[...]
« Donc, pour ce deuxième Ouvre, le «tour de main» est nécessaire. »
[...]
« Que l'opérateur se rappelle que la terre aride, ou plutôt assoiffée, absorbe
l'eau jusqu'à satiété; qu'il se souvienne de l'axiome des auteurs, selon lequel
le sec boit avidement son humide. Heureusement, s'il s'est appliqué, comme il
convenait, à l'étude des deux Fulcanelli, il sait déjà, quant à la proportion de
l'eau vis-à-vis de la terre, que la première doit être, en poids, le double de
la seconde. Nous ajouterons que, quelle que soit l'importance de l'eau, elle ne
devra pas être versée, en une seule fois, sur la terre qui est trop dans
l'attente de s'en inonder.
Il importe à l'artiste, qui en est averti, qu'il découvre l'artifice grâce
auquel la terre se satisfasse de son propre poids en eau, de telle manière aussi
que l'excédent ne puisse plus la pénétrer et se maintienne désormais, dans son
intégrité, à la superficie.»
Plus loin :
« Dans cette même fraction du quinzième que mentionna Fulcanelli, sur la
brillante nappe du mercure, vient s'étendre, à son tour, la couche plus légère
du vitriol philosophique »
Enfin, plus haut, page 241 :
« Entre les deux parties, salines et mercurielle, en parfaite fusion, l'une
au-dessus de l'autre, la transmission spirituelle est assurée. La terre
suffisamment pénétrée, libère son soufre ou, si l'on veut, son esprit, qui passe
dans le bain de mercure sous-jacent, en conséquence de cette propriété, que
possède le dissolvant philosophique d'attirer à soi, tel un aimant, tout ce qui
est spirituel. »
Page 199 :
"La proportion favorable à respecter est, en poids, le quinzième du dissolvant
philosophique sur lequel le sel doit agir. Celui-ci, devenu le véhicule vitrifié
du fluide cosmique, c'est coloré en vert, tandis qu'il augmentait sensiblement
sa densité. Ainsi reçoit-il indifféremment, les noms de vitriol ou de lion vert,
et se trouve t'il prêt, afin de jouer son très grand rôle, au cours de l'oeuvre
médian ou second."
"C'est l'Hypérion et le Vitriol de Basile Valentin, le lion vert de Ripley, et
de Jacques Tesson, en un mot la véritable inconnue du grand problème" -
Fulcanelli.
Page 242 :
« Le lion vert, [...], abandonne , par la sublimation, le limon boueux et rouge,
qui le retenait prisonnier, afin de gagner le bain supérieur, rendu actif par le
feu savamment entretenu, et d'y paraître à la surface »
Plus haut :
« C'est au sortir des aigles ou sublimations que naîtra le lion rouge. »
Bien cordialement.
Pierre
Message de Hervé Delboy
hdelboy@club-internet.fr
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Chers amis,
La couleur verte désigne - selon mes hypothèses - le Lion vert, c'est-à-dire le
dissolvant dans son premier état, appelé par les uns dragon écailleux, par les
autres premier mercure ou « mercure commun » qui n'a bien sûr aucun rapport avec
notre vif-argent vulgaire mais qui est, bien plutôt, notre argent-vif. C'est
donc d'une couleur purement formelle qu'il s'agit et il ne faut pas y voir - a
fortiori par la voie sèche - une couleur visible par le sens. Du reste, toutes
les couleurs décrites lors de la Grande coction - le 3ème ouvre - sont purement
spéculatives. Les alchimistes, y compris nos Modernes [Fulcanelli, Eugène
Canseliet] se sont bien amusés à nous faire prendre des vessies pour des
lanternes, avec leurs verre verd vert. Certes, le lion vert est verd, au sens où
il s'agit du dissolvant ou Mercure en son premier état. Mais le Lion vert est
aussi verre, puisque le vase de nature est une véritable maison de verre, ainsi
que le montre bien Michel Maier dans son Atalanta !
fugiens. Le régime de Vénus que vous signalez est assez tardif, et survient
après ceux de Saturne, de Jupiter et de la Lune. Avec Vénus, nous sommes à peu
près dans les signes de la Balance et de la Vierge qui correspondent, pour le
premier à l'équilibrage du Rebis [poids de nature] et pour le second, à la
nourriture de ce Basileus [Lait de Vierge d'Artephius]. Bientôt, ce Lion vert va
devenir rouge, lors de la réincrudation, c'est-à-dire lors du retour des cendres
[le bouton de retour de Canseliet de la vitreuse provision], si l'on m'entend
bien. C'est la pahse qui correspond à la renaissance du phénix ou à celle du
rajeunissement du Roi [qui sont strictement équivalents en terme de cabale]. Il
faut donc se méfier des couleurs lorsque les Adeptes en parlent et retenir
là-dessus la leçon de Jacques Toll, dans son Ciel Chymique.
Amitiés à tous, sur ce forum.
Hervé Delboy
Message de TOTO
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Re: De la couleur 'VERTE'
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Bonjour à tous,
J'ai réfléchi un peu plus au sujet de la phrase que M. Pierre Stibia site :
"C'est l'Hypérion et le Vitriol de Basile Valentin, le lion vert de Ripley, et
de Jacques Tesson, en un mot la véritable inconnue du grand problème".
Or 'LA VERITABLE INCONNUE DU GRAND PROBLEME' me fait penser au mathématique et à
l'armée, en deux mots à l'école polytéchnique. C'est le 'X'. Est-ce une
révélation charitable de la part de Fulcanelli.
Mais qu'est ce 'X' ?
En minéralogie, la matière signée par un 'X' est le gypse, c'est à dire du
calcaire. Voir pour cela les divers ouvrages traitant de la minéralogie.
Dans la langue des oiseaux, Fulcanelli parle du 'X' que les gens du voyage (les
romanichelles) dessinent sur les arbres pour indiquer un emplacement propice à
s'installer. Or les gens du voyage sont appelés les 'GYPSIES', qui par un
à-peu-près phonétique désigne le gypse.
Il y a matière à réflexion sur cette 'INCONNUE'.
Salut et à bientôt sur ce forum.